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Publié : jeu. sept. 22, 2005 2:19 am
par Éolianne
J'écoutais il n'y a pas longtemps les nouvelles à Radio-Canada et j'ai été frappée par un jamaïcain anglophone qui se plaignait de ce que les jeunes de sa communauté qui ne parlaient pas français ne pouvaient pas obtenir de jobs à la ville de Montréal.

Pôôôôôvre eux autres, ils "speak white" et n'ont pas toutes les portes ouvertes devant eux! Nous, si on veut une job à Montréal, il y a beaucoup de chances qu'on exige que l'on sache parler anglais non? Ben qu'ils endurent.

J'en reviens pas que le bonhomme essayait de nous faire croire qu'il était discriminé à cause de son ethnie et de sa langue!

Publié : jeu. sept. 22, 2005 6:10 am
par Lucky Luke
Éolianne  a écritJ'écoutais il n'y a pas longtemps les nouvelles à Radio-Canada et j'ai été frappée par un jamaïcain anglophone qui se plaignait de ce que les jeunes de sa communauté qui ne parlaient pas français ne pouvaient pas obtenir de jobs à la ville de Montréal.

Pôôôôôvre eux autres, ils "speak white" et n'ont pas toutes les portes ouvertes devant eux! Nous, si on veut une job à Montréal, il y a beaucoup de chances qu'on exige que l'on sache parler anglais non? Ben qu'ils endurent.

J'en reviens pas que le bonhomme essayait de nous faire croire qu'il était discriminé à cause de son ethnie et de sa langue!

Ah  !!!! Eolianne  une belle occasion de se rappeler de ce fameux poëme de Michèle Lalonde  .

Speak white
il est si beau de vous entendre
parler de Paradise Lost
ou du profil gracieux et anonyme qui tremble
dans les sonnets de Shakespeare

nous sommes un peuple inculte et bègue
mais ne sommes pas sourds au génie d'une langue
parlez avec l'accent de Milton et Byron et
Shelley et Keats

speak white
et pardonnez-nous de n'avoir pour réponse
que les chants rauques de nos ancêtres
et le chagrin de Nelligan

speak white
parlez de choses et d'autres
parlez-nous de la Grande Charte
ou du monument à Lincoln
du charme gris de la Tamise
de l'eau rose du Potomac
parlez-nous de vos traditions
nous sommes un peuple peu brillant
mais fort capable d'apprécier
toute l'importance des crumpets
ou du Boston Tea Party
mais quand vous really speak white
quand vous get down to brass tacks

pour parler du gracious living
et parler du standard de vie
et de la Grande Société
un peu plus fort alors speak white
haussez vos voix de contremaîtres
nous sommes un peu durs d'oreille
nous vivons trop près des machines
et n'entendons que notre souffle au-dessus des outils

speak white and loud
qu'on vous entende
de Saint-Henri à Saint-Domingue
oui quelle admirable langue
pour embaucher
donner des ordres
fixer l'heure de la mort à l'ouvrage
et de la pause qui rafraîchit
et ravigote le dollar

speak white
tell us that God is a great big shot
and that we're paid to trust him
speak white
parlez-nous production profits et pourcentages
speak white
c'est une langue riche
pour acheter
mais pour se vendre
mais pour se vendre à perte d'âme
mais pour se vendre
ah!
speak white
big deal
mais pour vous dire
l'éternité d'un jour de grève
pour raconter
une vie de peuple-concierge
mais pour rentrer chez nous le soir
à l'heure où le soleil s'en vient crever au-dessus des
ruelles
mais pour vous dire oui que le soleil se couche oui
chaque jour de nos vies à l'est de vos empires
rien ne vaut une langue à jurons
notre parlure pas très propre
tachée de cambouis et d'huile

speak white
soyez à l'aise dans vos mots
nous sommes un peuple rancunier
mais ne reprochons à personne
d'avoir le monopole
de la correction de langage

dans la langue douce de Shakespeare
avec l'accent de Longfellow
parlez un français pur et atrocement blanc
comme au Viet-Nam au Congo
parlez un allemand impeccable
une étoile jaune entre les dents
parlez russe parlez rappel à l'ordre parlez répression
speak white
c'est une langue universelle
nous sommes nés pour la comprendre
avec ses mots lacrymogènes
avec ses mots matraques

speak white
tell us again about Freedom and Democracy
nous savons que liberté est un mot noir
comme la misère est nègre
et comme le sang se mêle à la poussière des rues d'Alger

ou de Little Rock

speak white
de Westminster à Washington relayez-vous
speak white comme à Wall Street
white comme à Watts
be civilized
et comprenez notre parler de circonstance
quand vous nous demandez poliment
how do you do
et nous entendez vous répondre
we're doing all right
we're doing fine
we
are not alone

nous savons
que nous ne sommes pas seuls.

Extrait Audio :

http://membres.lycos.fr/vigno/Musique/Speakwhite.mp3 --Message edité par Lucky Luke le 2005-09-22 12:35:38--

Publié : jeu. sept. 22, 2005 6:38 am
par Éolianne
Merci!!! Il y avait longtemps que je n'avais pas lu ceci!

Publié : jeu. sept. 22, 2005 6:53 am
par pucinette
Pour une fois  que c'est eux qui subissent de la discrimination et non nous ils me feront pas brailler certain --Message edité par pucinette le 2005-09-22 13:13:09--

Publié : jeu. sept. 22, 2005 8:05 am
par NetRoll
pucinette  a écritPour une fois  que c'est eux qui subissent de la discrimination et non nous ils me feront pas brailler certain  

Ce n'est pas de la discrimination, c'est les exigeances du marché. Si la ville de Montréal fait tous ses documents et contrats en français, combien ça coûterait de tout traduire en anglais parce que certaines personnes ne parlent pas français?

Publié : jeu. sept. 22, 2005 8:09 am
par Spirullette
Éolianne  a écritJ'écoutais il n'y a pas longtemps les nouvelles à Radio-Canada et j'ai été frappée par un jamaïcain anglophone qui se plaignait de ce que les jeunes de sa communauté qui ne parlaient pas français ne pouvaient pas obtenir de jobs à la ville de Montréal.

Pôôôôôvre eux autres, ils "speak white" et n'ont pas toutes les portes ouvertes devant eux! Nous, si on veut une job à Montréal, il y a beaucoup de chances qu'on exige que l'on sache parler anglais non? Ben qu'ils endurent.

J'en reviens pas que le bonhomme essayait de nous faire croire qu'il était discriminé à cause de son ethnie et de sa langue!

Ben il est temps qu'ils réalisent que la langue officielle au Québec est le français. S'ils veulent pas l'apprendre, ils peuvent aller faire un tour dans les provinces anglophones.

Publié : jeu. sept. 22, 2005 9:17 am
par pucinette
NetRoll  a écrit

Ce n'est pas de la discrimination, c'est les exigeances du marché. Si la ville de Montréal fait tous ses documents et contrats en français, combien ça coûterait de tout traduire en anglais parce que certaines personnes ne parlent pas français?

Le Québec se limite pas à Montréal
De plus, pas toutes les entreprises ont besoin de faire leur communication en anglais . Mais c'est rendu "in" engager quelqu'une de bilingue  
Je suis certaine que des compagnies demande le bilinguisme alors qu'il en aurait pas nécessairement besoin.
C'est inadmissible que quelqu'un de cultivé se voit refuser de travailler dans sa province FRANCAISE parcequ'il n'est pas bilingue ... C'est un non sens !
Pierre Péladeau disait que si son argent était bonne , sa langue aussi.. Je suis pas mal sure que ceux qui voulaient faire affaire avec lui se forçait pour sortir leur français. Tenons nous debout seigneur ! --Message edité par pucinette le 2005-09-22 15:18:05--

Publié : jeu. sept. 22, 2005 9:19 am
par pucinette
Spirullette  a écrit

Ben il est temps qu'ils réalisent que la langue officielle au Québec est le français. S'ils veulent pas l'apprendre, ils peuvent aller faire un tour dans les provinces anglophones.


Exact ...Si je vais en Vacouver je vais l'apprendre l'anglais moi  ;)  Incroyable comment on peut être mous, s'en ai gênant !

Publié : jeu. sept. 22, 2005 9:55 am
par Strophe
pucinette  a écrit

Exact ...Si je vais en Vacouver je vais l'apprendre l'anglais moi  ;)  Incroyable comment on peut être mous, s'en ai gênant !

Je pense que personne contestait le fait qu'au Québec c'est primordial de parler français ! Je pense simplement que c'est aussi un bon atout de savoir se débrouiller en anglais, car l'anglais est la langue des affaires.

Tu vois, ici au bureau, 99% de nos communications internes se passent en français, mais par contre, nous devons dealer avec des clients qui viennent pas nécessairement du Québec, ni du Canada... et la langue qu'ils ont tous en commun est l'anglais.

Publié : jeu. sept. 22, 2005 9:58 am
par pucinette
Strophe  a écrit
Je pense que personne contestait le fait qu'au Québec c'est primordial de parler français ! Je pense simplement que c'est aussi un bon atout de savoir se débrouiller en anglais, car l'anglais est la langue des affaires.

Tu vois, ici au bureau, 99% de nos communications internes se passent en français, mais par contre, nous devons dealer avec des clients qui viennent pas nécessairement du Québec, ni du Canada... et la langue qu'ils ont tous en commun est l'anglais.  

Je comprend que c'est important de se débrouiller mais est-ce que ça vaudrait la peine de refuser d'engager quelqu'un parcequ'il n'est pas bilingue pour le 1 % de besoin présent ?

Publié : jeu. sept. 22, 2005 9:59 am
par pucinette
Citation :nous devons dealer avec des clients qui viennent pas nécessairement du Québec, ni du Canada...

C'est ce que je disais, aucune chance qu'il se force s'ils sont conscients qu'on va plier à leur quatre volontés ...

Publié : jeu. sept. 22, 2005 10:13 am
par Strophe
pucinette  a écrit

Je comprend que c'est important de se débrouiller mais est-ce que ça vaudrait la peine de refuser d'engager quelqu'un parcequ'il n'est pas bilingue pour le 1 % de besoin présent ?

je peux comprendre qu'une compagnie refuse d'engager quelqu'un qui ne sait pas se débrouiller en anglais (je ne dis pas être bilingue... mais bien se débrouiller) que la fonction que cette personne exerce l'exige.

Par contre, à mes yeux, c'est encore plus inconcevable qu'une compagnie québécoise engage quelqu'un qui ne parle pas du tout le francais.

Publié : jeu. sept. 22, 2005 10:15 am
par Strophe
pucinette  a écrit

Je comprend que c'est important de se débrouiller mais est-ce que ça vaudrait la peine de refuser d'engager quelqu'un parcequ'il n'est pas bilingue pour le 1 % de besoin présent ?

Le 1% c'est pour les communications internes... bref entres les employés. Pour les communications externes (tél/lettre/fax), je dirais que ça dépend des compagnies. À mon boulot, disons que c'est 70% en français, 30% en anglais.

Publié : jeu. sept. 22, 2005 4:23 pm
par noiraud
Strophe  a écrit
je peux comprendre qu'une compagnie refuse d'engager quelqu'un qui ne sait pas se débrouiller en anglais (je ne dis pas être bilingue... mais bien se débrouiller) que la fonction que cette personne exerce l'exige.

Par contre, à mes yeux, c'est encore plus inconcevable qu'une compagnie québécoise engage quelqu'un qui ne parle pas du tout le francais.  

Entièrement d'accord avec toi.  Au Saguenay, certaines compagnies me demandent si je parle l'anglais.  Et bien, je ne sais pas parler l'anglais, même si je le comprend bien, mais parler, c'est autre chose.  Donc, je n'ai pas l'emploi.  Ce n'est pas une discrimination.  C'est une réalité d'aujourd'hui.

À Montréal, les anglophones ont la chance d'apprendre le français, tandis qu'au Saguenay, tout le monde parle le français, donc c'est difficile de pratiquer l'anglais.  On le perd. --Message edité par noiraud le 2005-09-22 22:24:12--

Publié : jeu. sept. 22, 2005 5:43 pm
par Dove*
Il est utopique selon moi de penser avoir un poste intéressant si on est pas bilingue... c'est une réalité à laquelle on ne peut échapper au Québec...

Publié : ven. sept. 23, 2005 1:55 am
par pucinette
Dove*  a écritIl est utopique selon moi de penser avoir un poste intéressant si on est pas bilingue... c'est une réalité à laquelle on ne peut échapper au Québec...  

Encore là, ça dépend comment on définit "poste important".

Publié : ven. sept. 23, 2005 2:44 am
par Kat
J'ai toujours pensé qu'il était mieux d'être bilingue au Québec... enfin, peut-être autour de Montréal surtout (j'y suis née et y suis toujours, difficile de juger pour le reste de la province).

Je comprends que c'est pas donné à tout le monde d'avoir de la facilité, mais c'est certain qu'un candidat bilingue, quel que soient les pourcentages français/anglais de l'entreprise, aura plus de chances...

Et cette affirmation va autant pour les natifs anglophones que francophones.

Personnellement, je ne comprends pas le refus, de l'un comme de l'autre, d'apprendre l'autre langue.  Personne s'énerve de voir quelqu'un prendre un cours d'espagnol ou d'allemand... mais quand c'est un cours d'anglais, c'est de l'assimilation...

Je suis d'accord avec *Dove, c'est vrai que c'est de l'utopie "l'unilinguisme"...  il est plus probable d'obtenir un poste intéressant si on est bilingue.

Et à partir du moment où on travaille dans le public, on se doit d'être bilingue, ou à tout le moins de faire un effort... En tant que cliente, ça me fait royalement suer de ne pouvoir être servie en français (au Québec là, pas ailleurs), même si je comprends très bien ce qu'on me dit en anglais... Alors j'imagine que c'est la même chose pour eux... et c'est sans parler des touristes...

Je sais, Québec = Francophone... mais bon, on va pas sacrer les Anglais dans des containers pis les shipper en Ontario là... les deux langues sont présentes, il est plus que possible de "s'adapter" en conservant ses racines.

Publié : ven. sept. 23, 2005 5:08 am
par Raven
Dove*  a écritIl est utopique selon moi de penser avoir un poste intéressant si on est pas bilingue... c'est une réalité à laquelle on ne peut échapper au Québec...  

Ça dépend de quelle région tu es. À Montréal et Québec je peux comprendre. Mais si je prends Rimouski par exemple, ce n'est pas le cas. Une grande partie des Rimouskois sont unilinguismes français. Même des profs d'Université, à 90 000$/année c'est quand même un poste intéressant, ne parle que français à l'UQAR C'est certain que c'est bien de connaître l'anglais, c'est d'ailleurs pour cela que j'ai été vivre 2 mois dans l'Ouest. Mais à Rimouski, c'est 99,9% francophones. Il serait donc surprenant qu'un employeur exige la maîtrise de l'anglais pour une job non relié au tourisme ou avec des contacts extérieurs

Publié : ven. sept. 23, 2005 5:14 am
par NainDeJardin
Dove*  a écritIl est utopique selon moi de penser avoir un poste intéressant si on est pas bilingue... c'est une réalité à laquelle on ne peut échapper au Québec...  

Ben ça dépend où...  Je travaille dans l'administration d'une université et il n'est pas nécessaire d'être bilingue pour obtenir un emploi...  Pourtant, il y a des postes très intéressants.

Publié : ven. sept. 23, 2005 5:42 am
par pucinette
NainDeJardin  a écrit

Ben ça dépend où...  Je travaille dans l'administration d'une université et il n'est pas nécessaire d'être bilingue pour obtenir un emploi...  Pourtant, il y a des postes très intéressants.


C'est ce que je pense aussi  
C'est évident que si pour nous un poste important, c'est un poste où il y a possibilité de faire un salaire dans les six chiffres ben là c'est sur que la personne se doit d'être totalement bilingue ..Mais bon on s'entend que c'est pas tout le monde qui classe l'argent en  première place dans leur système de  valeurs... --Message edité par pucinette le 2005-09-23 12:05:35--