Publié : jeu. sept. 08, 2005 4:44 am
Pour financer le nouveau régime québécois d’assurance parentale
Charest hausse les impôts de 300 millions
Yves Chartrand -Journal de Montréal
08/09/2005 07h01
Les libéraux se sont posés en champions des baisses d’impôt en 2003. Hier, ils ont plutôt annoncé une hausse des impôts de 300 millions de dollars pour financer le nouveau régime québécois d’assurance parentale.
Ce nouveau régime d’assurance qui entrera en vigueur le premier janvier 2006 est «souhaité par tous les Québécois pour soutenir la famille», a rappelé hier la ministre de l’Emploi et de la Solidarité, Michelle Courchesne.
«Il y a un consensus dans la population québécoise depuis plusieurs années pour aider les familles», a renchéri Jean Charest. «Nous aurons le régime le plus généreux au Canada.»
Surplus
Le premier ministre a promis que jamais son gouvernement ne touchera à cette nouvelle caisse si elle enregistrait des surplus, comme ce fut le cas pour l’assurance-emploi au fédéral. À contrario, la ministre Courchesne a avoué que le taux d’imposition «pourrait varier» en fonction des besoins.
Évalué à environ un milliard l’an prochain, le budget du nouveau régime sera assumé aux trois quarts (750 millions) par un transfert d’argent du programme d’assurance-emploi en vertu de l’entente intervenue avec le gouvernement fédéral en mars.
Quant aux 300 millions manquants, ils proviendront à 58 pour cent d’une nouvelle cotisation imposée aux entreprises québécoises et à 42 pour cent par une nouvelle charge aux travailleurs.
Québec ne mettra pas un sou
Le gouvernement, lui, ne mettra pas un sou dans le régime, sauf une mise de fond initiale de 200 millions non récurrente «pour bien partir le régime», dit la ministre Courchesne.
En fait, ce sont des économies de 20 millions de dollars par année que le gouvernement québécois réalisera en transférant à ses employés du secteur public des charges d’assurance qu’il assume présentement.
Cela signifie qu’à compter du premier janvier, une nouvelle ligne de déduction apparaîtra sur les feuilles de paie des Québécois sous le nom de R.Q.A.P.
Patronat Ces nouvelles charges fiscales ont déjà fait réagir fortement les associations patronales. Au début de l’été, André Lavoie, le représentant de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, avait claqué la porte du conseil de gestion de l’assurance parentale en apprenant que le gouvernement ne participerait pas au financement du programme.
Les travailleurs autonomes sont ceux qui y goûteront le plus avec une imposition qui atteindra jusqu’à 424 dollars par année. On estime que le Québec comptait 480 000 travailleurs autonomes en 2004, soit près de 13 pour cent de la population active.
Pour les salariés, la hausse de la charge fiscale variera entre 8 et 127 dollars annuellement, selon des évaluations gouvernementales.
Au ministère de l’Emploi et de la Solidarité, on évalue que 53 000 femmes et 62 000 hommes seront admissibles au nouveau régime en 2006. On prévoit 74 500 naissances l’an prochain.
Charest hausse les impôts de 300 millions
Yves Chartrand -Journal de Montréal
08/09/2005 07h01
Les libéraux se sont posés en champions des baisses d’impôt en 2003. Hier, ils ont plutôt annoncé une hausse des impôts de 300 millions de dollars pour financer le nouveau régime québécois d’assurance parentale.
Ce nouveau régime d’assurance qui entrera en vigueur le premier janvier 2006 est «souhaité par tous les Québécois pour soutenir la famille», a rappelé hier la ministre de l’Emploi et de la Solidarité, Michelle Courchesne.
«Il y a un consensus dans la population québécoise depuis plusieurs années pour aider les familles», a renchéri Jean Charest. «Nous aurons le régime le plus généreux au Canada.»
Surplus
Le premier ministre a promis que jamais son gouvernement ne touchera à cette nouvelle caisse si elle enregistrait des surplus, comme ce fut le cas pour l’assurance-emploi au fédéral. À contrario, la ministre Courchesne a avoué que le taux d’imposition «pourrait varier» en fonction des besoins.
Évalué à environ un milliard l’an prochain, le budget du nouveau régime sera assumé aux trois quarts (750 millions) par un transfert d’argent du programme d’assurance-emploi en vertu de l’entente intervenue avec le gouvernement fédéral en mars.
Quant aux 300 millions manquants, ils proviendront à 58 pour cent d’une nouvelle cotisation imposée aux entreprises québécoises et à 42 pour cent par une nouvelle charge aux travailleurs.
Québec ne mettra pas un sou
Le gouvernement, lui, ne mettra pas un sou dans le régime, sauf une mise de fond initiale de 200 millions non récurrente «pour bien partir le régime», dit la ministre Courchesne.
En fait, ce sont des économies de 20 millions de dollars par année que le gouvernement québécois réalisera en transférant à ses employés du secteur public des charges d’assurance qu’il assume présentement.
Cela signifie qu’à compter du premier janvier, une nouvelle ligne de déduction apparaîtra sur les feuilles de paie des Québécois sous le nom de R.Q.A.P.
Patronat Ces nouvelles charges fiscales ont déjà fait réagir fortement les associations patronales. Au début de l’été, André Lavoie, le représentant de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, avait claqué la porte du conseil de gestion de l’assurance parentale en apprenant que le gouvernement ne participerait pas au financement du programme.
Les travailleurs autonomes sont ceux qui y goûteront le plus avec une imposition qui atteindra jusqu’à 424 dollars par année. On estime que le Québec comptait 480 000 travailleurs autonomes en 2004, soit près de 13 pour cent de la population active.
Pour les salariés, la hausse de la charge fiscale variera entre 8 et 127 dollars annuellement, selon des évaluations gouvernementales.
Au ministère de l’Emploi et de la Solidarité, on évalue que 53 000 femmes et 62 000 hommes seront admissibles au nouveau régime en 2006. On prévoit 74 500 naissances l’an prochain.