Publié : mar. sept. 06, 2005 9:18 am
Rentrée scolaire
Le cellulaire envahit le primaire
Jean-Philippe Pineault - Journal de Montréal
06/09/2005 09h03
«Je suis contente de mon cellulaire. Ça faisait longtemps que j’en voulais un», confie Camille, âgée de 9 ans.
La jeune blondinette, qui étudie en quatrième année, a récemment reçu un téléphone « Fire fly » pour son anniversaire.
«Avec ça, je vais me sentir plus en sécurité, dit la fillette. Quand je vais m’éloigner, je vais pouvoir appeler s’il y a un problème.»
Pas de doute, le cellulaire est actuellement l’objet à la mode au primaire et au secondaire. «Ça fait partie du style, explique Amanda, âgée de 13 ans. Presque tous mes amis en ont.»
«On aime ça pour les sonneries et les images que l’on peut télécharger», explique l’adolescente.
Comme la plupart de ses amis, Alexandre Trimarco, 15 ans, s’est lui aussi procuré un cellulaire. «Je m’en sers pour téléphoner à mes amis et aussi pour appeler ma mère quand je rentre plus tard», dit-il.
Bémol des parents
Même si leurs enfants les harcèlent pour en avoir, plusieurs parents refusent d’acheter un cellulaire à leurs enfants.
«Ma fille me fait des représentations, mais je pense qu’elle n’en a pas vraiment besoin», confie Guylain Desnoyers. «Les jeunes ne font pas une utilisation correcte de ça. J’ai pas envie de me faire monter un bill», dit-il.
Véronique Poirier a offert un cellulaire à son fils de 16 ans, mais elle garde le contrôle sur l’utilisation qu’il en fait.
«À cet âge ils pensent que tout est gratuit, dit-elle. Il voulait envoyer des messages avec le téléphone, mais j’ai mis un bémol.»
«J’ai fait enlever toutes les options sur le cellulaire et je lui fais payer une partie de la facture pour le responsabiliser.»
Les parents tentent de se sécuriser eux-mêmes, estiment des experts
De plus en plus de parents ultra-protecteurs achètent un cellulaire à leur enfant pour pouvoir le suivre à la trace.
En donnant un téléphone portable à leur progéniture, les parents tentent essentiellement de se sécuriser eux-mêmes, affirment des experts consultés par le Journal.
«C’est une façon pour eux de pouvoir se rassurer, dit Robert Cadotte, professeur à l’UQAM. Ils veulent pouvoir surveiller leurs enfants en tout temps.»
Le président de la Fédération des directeurs d’école est aussi de cet avis. «Les parents sont anxieux et ils veulent rester en contact avec leurs enfants», pense Serge Morin.
Mauvaise idée
Le professeur Cadotte estime toutefois que les parents font fausse route en donnant un cellulaire à leur petit.
«C’est vraiment une mauvaise idée, dit-il. Ça ne les rapproche pas de leurs enfants, bien au contraire. Ça réduit beaucoup le contact direct et dans les faits, les enfants ne sont pas plus en sécurité», indique M. Cadotte.
«Le fait qu’ils aient un téléphone dans leur poche ne les empêchera pas de s’enfarger dans leurs lacets ou de se blesser en jouant au ballon», note le prof de l’UQAM.
Source: http://www2.canoe.com/infos/societe/arc ... 90327.html
Le cellulaire envahit le primaire
Jean-Philippe Pineault - Journal de Montréal
06/09/2005 09h03
«Je suis contente de mon cellulaire. Ça faisait longtemps que j’en voulais un», confie Camille, âgée de 9 ans.
La jeune blondinette, qui étudie en quatrième année, a récemment reçu un téléphone « Fire fly » pour son anniversaire.
«Avec ça, je vais me sentir plus en sécurité, dit la fillette. Quand je vais m’éloigner, je vais pouvoir appeler s’il y a un problème.»
Pas de doute, le cellulaire est actuellement l’objet à la mode au primaire et au secondaire. «Ça fait partie du style, explique Amanda, âgée de 13 ans. Presque tous mes amis en ont.»
«On aime ça pour les sonneries et les images que l’on peut télécharger», explique l’adolescente.
Comme la plupart de ses amis, Alexandre Trimarco, 15 ans, s’est lui aussi procuré un cellulaire. «Je m’en sers pour téléphoner à mes amis et aussi pour appeler ma mère quand je rentre plus tard», dit-il.
Bémol des parents
Même si leurs enfants les harcèlent pour en avoir, plusieurs parents refusent d’acheter un cellulaire à leurs enfants.
«Ma fille me fait des représentations, mais je pense qu’elle n’en a pas vraiment besoin», confie Guylain Desnoyers. «Les jeunes ne font pas une utilisation correcte de ça. J’ai pas envie de me faire monter un bill», dit-il.
Véronique Poirier a offert un cellulaire à son fils de 16 ans, mais elle garde le contrôle sur l’utilisation qu’il en fait.
«À cet âge ils pensent que tout est gratuit, dit-elle. Il voulait envoyer des messages avec le téléphone, mais j’ai mis un bémol.»
«J’ai fait enlever toutes les options sur le cellulaire et je lui fais payer une partie de la facture pour le responsabiliser.»
Les parents tentent de se sécuriser eux-mêmes, estiment des experts
De plus en plus de parents ultra-protecteurs achètent un cellulaire à leur enfant pour pouvoir le suivre à la trace.
En donnant un téléphone portable à leur progéniture, les parents tentent essentiellement de se sécuriser eux-mêmes, affirment des experts consultés par le Journal.
«C’est une façon pour eux de pouvoir se rassurer, dit Robert Cadotte, professeur à l’UQAM. Ils veulent pouvoir surveiller leurs enfants en tout temps.»
Le président de la Fédération des directeurs d’école est aussi de cet avis. «Les parents sont anxieux et ils veulent rester en contact avec leurs enfants», pense Serge Morin.
Mauvaise idée
Le professeur Cadotte estime toutefois que les parents font fausse route en donnant un cellulaire à leur petit.
«C’est vraiment une mauvaise idée, dit-il. Ça ne les rapproche pas de leurs enfants, bien au contraire. Ça réduit beaucoup le contact direct et dans les faits, les enfants ne sont pas plus en sécurité», indique M. Cadotte.
«Le fait qu’ils aient un téléphone dans leur poche ne les empêchera pas de s’enfarger dans leurs lacets ou de se blesser en jouant au ballon», note le prof de l’UQAM.
Source: http://www2.canoe.com/infos/societe/arc ... 90327.html