Publié : mer. août 31, 2005 2:30 am
Citation :
SONDAGE CROP-LA PRESSE
Exit la malbouffe, oui à l'uniforme
Sara Champagne
La Presse
Les Québécois sont en faveur d'un retour aux bonnes vieilles valeurs. Exit le chandail bedaine, les jeans à taille basse ou la poutine à l'heure du midi. Une majorité voudrait que l'uniforme redevienne obligatoire et que la malbouffe soit bannie des écoles publiques.
Selon les résultats d'un sondage CROP-express, pour le compte de La Presse, trois Québécois sur quatre (75 %), sont en faveur du port de l'uniforme dans les écoles publiques. Huit Québécois sur 10 (80 %), sont en faveur d'une interdiction de la nourriture de type junk-food dans les cafétérias des écoles publiques.
Et les femmes, beaucoup plus que les hommes, privilégient les légumes dans les assiettes. Elles sont aussi plus nombreuses (86 % contre 63 % pour les hommes), à être en faveur du port obligatoire de l'uniforme scolaire. Dans les deux cas, les gens plus instruits et nantis sont davantage en faveur de l'uniforme et d'une saine alimentation à l'école.
Claude Gauthier, de la maison de sondage CROP, remarque que les gens âgés de plus de 55 ans sont plus enclins au port de l'uniforme à l'école publique. «C'est probablement la nostalgie d'une époque qu'ils ont connue», dit-il.
Au Québec, c'est à chaque conseil d'établissement scolaire que revient la décision d'imposer ou non l'uniforme. Par exemple, à la Commission scolaire de Montréal (CSDM), cinq écoles se sont dotées d'un code vestimentaire ou d'un uniforme. Une autre s'ajoutera l'an prochain.
À l'école secondaire publique Pierre-Dupuy, rue Ontario, les élèves doivent désormais porter le chandail officiel de leur école pour aller en classe. Celui-ci est bleu foncé avec le logo de l'école en jaune.
Quelques filles portaient le polo officiel de l'école Pierre-Dupuy hier après-midi. Mélanie Garneau, 13 ans, en deuxième secondaire: «Je suis venue chercher mon polo à l'école hier et je l'ai porté toute la journée, j'étais vraiment contente.» Jessica Proulx, 13 ans, explique que les élèves ont tenu un vote sur l'uniforme. «Ils étaient tannés de voir des débardeurs avec le ventre à l'air», dit-elle.
Taxes sur la malbouffe
Les commissions scolaires doivent pour leur part décider si les frites, la pizza et les hot-dogs seront offerts à la cafétéria. Certaines commissions scolaires, dont la CSDM, se sont dotées d'une politique alimentaire.
Au bureau du ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, on a expliqué que la question de la malbouffe préoccupe le ministre Fournier, qui songe même à imposer une taxe sur les croustilles ou les boissons gazeuses vendues dans les écoles.
«On pourrait par exemple ajouter un cent au prix d'un sac de croustilles ou d'une boisson gazeuse. Cet argent serait par la suite consacré à l'aménagement des installations sportives des écoles», explique l'attaché de presse du ministre de l'Éducation, Stéphane Gosselin.
Il ajoute que le gouvernement étudie la possibilité d'élargir cette taxe. «On pense par exemple au Stade olympique qui sera bientôt payé grâce à une taxe sur les cigarettes. L'idée d'ajouter une taxe sur la malbouffe n'est pas écartée», dit-il.
En décembre dernier, des représentants du gouvernement Charest ont affirmé au cours des huitièmes Journées annuelles de la santé publique tenues à Montréal, que le ministère de la Santé en collaboration avec le ministère de l'Éducation, planchait à l'élaboration d'une politique alimentaire au Québec.
Uniforme à 800 $
La présidente de la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ), Diane Miron, n'est pas surprise des résultats du sondage CROP-La Presse. Elle croit que le gouvernement du Québec devrait doter les écoles d'une politique alimentaire. Elle s'inquiète toutefois de l'effet pervers que pourrait entraîner l'imposition d'un uniforme à l'école.
«C'est une préoccupation pour nous cette année. Plusieurs parents sont inquiets. Le prix d'un uniforme varie entre 17 $ et 800 $ dans les écoles au Québec. Un tel prix peut causer un préjudice aux parents qui n'en ont pas les moyens», explique Mme Miron.
Côté alimentation, la présidente de la Commission scolaire de Montréal rappelle pour sa part que les saines habitudes alimentaires doivent commencer à la maison. «Ça dépasse les écoles. Les municipalités aussi peuvent faire leur part lors de l'octroi des permis aux restaurateurs. On ne peut pas, par exemple, empêcher un enfant d'aller se chercher une pointe de pizza à 1 $ à un comptoir de restauration rapide», explique Diane De Courcy.
En ce qui concerne l'uniforme, elle souligne que 28 000 enfants qui fréquentent les écoles de la CSDM vivent sous le seuil de la pauvreté. C'est 40 % de la clientèle. «C'est une question à caractère socioéconomique. Nous privilégions pour notre part la consommation responsable», dit-elle.
SONDAGE CROP LA PRESSE
Seriez-vous en faveur ou opposé(e) au PORT DE L'UNIFORME à l'école publique ?
> En faveur 75%
> Opposé(e) 23%
> NSP/Refus 2% (n=1001) %
Total (n=1001) %
Seriez-vous en faveur ou opposé(e) à ce qu'on interdise la nourriture de type «JUNK FOOD » (poutine, hot-dog, etc.) dans les cafétérias des écoles publiques?
> En faveur 80%
> Opposé(e) 18%
> NSP/Refus 2%
MÉTHODOLOGIE : Les résultats du sondage reposent sur 1001 entrevues téléphoniques effectuées du 18 au 29 août 2005 dans le cadre du sondage omnibus CROPexpress. D'un point de vue statistique, un échantillon de cette taille (n=1 000) est précis à 3 points près, 19 fois sur 20. Rappelons que la marge d'erreur augmente lorsque les résultats portent sur des sous-groupes de l'échantillon.
Source: Cyberpresse.ca
SONDAGE CROP-LA PRESSE
Exit la malbouffe, oui à l'uniforme
Sara Champagne
La Presse
Les Québécois sont en faveur d'un retour aux bonnes vieilles valeurs. Exit le chandail bedaine, les jeans à taille basse ou la poutine à l'heure du midi. Une majorité voudrait que l'uniforme redevienne obligatoire et que la malbouffe soit bannie des écoles publiques.
Selon les résultats d'un sondage CROP-express, pour le compte de La Presse, trois Québécois sur quatre (75 %), sont en faveur du port de l'uniforme dans les écoles publiques. Huit Québécois sur 10 (80 %), sont en faveur d'une interdiction de la nourriture de type junk-food dans les cafétérias des écoles publiques.
Et les femmes, beaucoup plus que les hommes, privilégient les légumes dans les assiettes. Elles sont aussi plus nombreuses (86 % contre 63 % pour les hommes), à être en faveur du port obligatoire de l'uniforme scolaire. Dans les deux cas, les gens plus instruits et nantis sont davantage en faveur de l'uniforme et d'une saine alimentation à l'école.
Claude Gauthier, de la maison de sondage CROP, remarque que les gens âgés de plus de 55 ans sont plus enclins au port de l'uniforme à l'école publique. «C'est probablement la nostalgie d'une époque qu'ils ont connue», dit-il.
Au Québec, c'est à chaque conseil d'établissement scolaire que revient la décision d'imposer ou non l'uniforme. Par exemple, à la Commission scolaire de Montréal (CSDM), cinq écoles se sont dotées d'un code vestimentaire ou d'un uniforme. Une autre s'ajoutera l'an prochain.
À l'école secondaire publique Pierre-Dupuy, rue Ontario, les élèves doivent désormais porter le chandail officiel de leur école pour aller en classe. Celui-ci est bleu foncé avec le logo de l'école en jaune.
Quelques filles portaient le polo officiel de l'école Pierre-Dupuy hier après-midi. Mélanie Garneau, 13 ans, en deuxième secondaire: «Je suis venue chercher mon polo à l'école hier et je l'ai porté toute la journée, j'étais vraiment contente.» Jessica Proulx, 13 ans, explique que les élèves ont tenu un vote sur l'uniforme. «Ils étaient tannés de voir des débardeurs avec le ventre à l'air», dit-elle.
Taxes sur la malbouffe
Les commissions scolaires doivent pour leur part décider si les frites, la pizza et les hot-dogs seront offerts à la cafétéria. Certaines commissions scolaires, dont la CSDM, se sont dotées d'une politique alimentaire.
Au bureau du ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, on a expliqué que la question de la malbouffe préoccupe le ministre Fournier, qui songe même à imposer une taxe sur les croustilles ou les boissons gazeuses vendues dans les écoles.
«On pourrait par exemple ajouter un cent au prix d'un sac de croustilles ou d'une boisson gazeuse. Cet argent serait par la suite consacré à l'aménagement des installations sportives des écoles», explique l'attaché de presse du ministre de l'Éducation, Stéphane Gosselin.
Il ajoute que le gouvernement étudie la possibilité d'élargir cette taxe. «On pense par exemple au Stade olympique qui sera bientôt payé grâce à une taxe sur les cigarettes. L'idée d'ajouter une taxe sur la malbouffe n'est pas écartée», dit-il.
En décembre dernier, des représentants du gouvernement Charest ont affirmé au cours des huitièmes Journées annuelles de la santé publique tenues à Montréal, que le ministère de la Santé en collaboration avec le ministère de l'Éducation, planchait à l'élaboration d'une politique alimentaire au Québec.
Uniforme à 800 $
La présidente de la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ), Diane Miron, n'est pas surprise des résultats du sondage CROP-La Presse. Elle croit que le gouvernement du Québec devrait doter les écoles d'une politique alimentaire. Elle s'inquiète toutefois de l'effet pervers que pourrait entraîner l'imposition d'un uniforme à l'école.
«C'est une préoccupation pour nous cette année. Plusieurs parents sont inquiets. Le prix d'un uniforme varie entre 17 $ et 800 $ dans les écoles au Québec. Un tel prix peut causer un préjudice aux parents qui n'en ont pas les moyens», explique Mme Miron.
Côté alimentation, la présidente de la Commission scolaire de Montréal rappelle pour sa part que les saines habitudes alimentaires doivent commencer à la maison. «Ça dépasse les écoles. Les municipalités aussi peuvent faire leur part lors de l'octroi des permis aux restaurateurs. On ne peut pas, par exemple, empêcher un enfant d'aller se chercher une pointe de pizza à 1 $ à un comptoir de restauration rapide», explique Diane De Courcy.
En ce qui concerne l'uniforme, elle souligne que 28 000 enfants qui fréquentent les écoles de la CSDM vivent sous le seuil de la pauvreté. C'est 40 % de la clientèle. «C'est une question à caractère socioéconomique. Nous privilégions pour notre part la consommation responsable», dit-elle.
SONDAGE CROP LA PRESSE
Seriez-vous en faveur ou opposé(e) au PORT DE L'UNIFORME à l'école publique ?
> En faveur 75%
> Opposé(e) 23%
> NSP/Refus 2% (n=1001) %
Total (n=1001) %
Seriez-vous en faveur ou opposé(e) à ce qu'on interdise la nourriture de type «JUNK FOOD » (poutine, hot-dog, etc.) dans les cafétérias des écoles publiques?
> En faveur 80%
> Opposé(e) 18%
> NSP/Refus 2%
MÉTHODOLOGIE : Les résultats du sondage reposent sur 1001 entrevues téléphoniques effectuées du 18 au 29 août 2005 dans le cadre du sondage omnibus CROPexpress. D'un point de vue statistique, un échantillon de cette taille (n=1 000) est précis à 3 points près, 19 fois sur 20. Rappelons que la marge d'erreur augmente lorsque les résultats portent sur des sous-groupes de l'échantillon.
Source: Cyberpresse.ca