Publié : sam. août 06, 2005 7:12 pm
Les jeunes libéraux veulent des droits de scolarité plus élevés
Jocelyne Richer
Presse Canadienne
Sherbrooke
Les jeunes libéraux sont d'accord pour imposer aux étudiants des droits de scolarité plus élevés et sont prêts à en payer le prix politique.
Ainsi, si le Parti libéral de Jean Charest conserve le pouvoir aux prochaines élections, le gouvernement aura le feu vert de son aile jeunesse pour aller de l'avant avec une hausse graduelle des droits de scolarité, qui sont au même niveau depuis au moins une décennie.
Pour ce qui est du présent mandat, le gouvernement a déjà indiqué son intention de respecter l'engagement de maintenir le gel des droits de scolarité jusqu'aux prochaines élections.
Dans un passé récent, dans le but de séduire l'électorat étudiant, tous les partis politiques ont renoncé à soutirer plus d'argent aux étudiants.
Après des débats houleux, interrompus de multiples questions de procédures, les jeunes libéraux ont finalement adopté, samedi, une résolution «visant à dégeler les frais de scolarité de façon responsable au cours du prochain mandat».
Le président de la commission-jeunesse du parti, Simon Bégin, a qualifié le geste des jeunes libéraux de «courageux» et s'est dit prêt à en payer le prix politique aux prochaines élections, même s'il risque d'être élevé. Mais lui pense le contraire.
«Le courage politique peut parfois être plus payant que des gestes populaires», a-t-il dit, lors d'un point de presse, au terme de la plénière.
Les militants ont comme objectif d'assurer un meilleur financement des institutions d'enseignement supérieur et du programme d'aide financière aux étudiants.
Devant quelque 650 jeunes de 16 à 24 ans, réunis à l'Université de Sherbrooke pour leur congrès annuel, le président de la commission-jeunesse du PLQ est intervenu au micro pour dire que les libéraux avaient «l'occasion de pelleter sur nos enfants ou préparer un dégel responsable».
Plusieurs militants ont défilé en faveur de la résolution pour noter que les droits de scolarité du Québec étaient les plus bas au Canada. Maintenir le gel des droits de scolarité, ce serait «mal les préparer à affronter la vie», a soutenu l'un d'eux.
Un militant farouchement contre la résolution a crié à la censure, prétendant qu'un amendement avait été laissé de côté. «Des amendements ont été adoptés en atelier. On a voulu faire taire ça et dire que ça s'était jamais passé», a dénoncé Paul Huynh.
Il s'agissait d'un argument de fond, donc jugé non recevable, a expliqué M. Bégin.
La moyenne canadienne des droits de scolarité se situe à 6472 $ par année, alors que les étudiants du Québec ne déboursent que 2417 $ par année. Malgré cette disproportion, sur le plan politique, le gel des droits de scolarité est devenu au Québec une véritable vache sacrée, jalousement protégée par les associations étudiantes.
Le vice-président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Jean-Patrick Brady, n'a pas tardé à réagir pour annoncer déjà une lutte farouche au PLQ. Aux prochaines élections, cette question «sera déterminante», selon lui.
«Vous pouvez vous assurer que le mouvement étudiant va être mobilisé derrière une éducation accessible, ce qui veut dire mainternir le gel», a-t-il dit, en rappelant que le revenu net des étudiants avait baissé de six pour cent depuis 1994.
Le dégel des droits devra cependant se faire à quatre conditions, a expliqué M. Bégin, pour convaincre les militants d'approuver la résolution. Il devra être accompagné d'un financement accru du système d'éducation par le gouvernement du Québec, l'entreprise privée, les étudiants eux-mêmes et, surtout, le gouvernement fédéral.
Code vestimentaire
Par ailleurs, la commission-jeunesse avait soulevé la controverse, cette semaine, en se disant favorable à l'imposition d'un code vestimentaire à l'école, en vue d'éviter les tenues trop «suggestives» ou «offensantes», comme les «strings» et les mini-jupes révélatrices.
La résolution a été finalement diluée, après un débat animé, pour se contenter d'«encourager l'adoption d'un code vestimentaire» qui interdirait les vêtements trop osés.
Les jeunes libéraux ont aussi renoncé à se prononcer ouvertement en faveur de la nationalisation de l'eau potable. Ils réclament plutôt des États généraux, qui viendraient analyser les divers scénarios propices à assurer une meilleure protection de l'eau.
Le 23e congrès de l'aile jeunesse se termine dimanche avec le discours du chef, le premier ministre Jean Charest.
Jocelyne Richer
Presse Canadienne
Sherbrooke
Les jeunes libéraux sont d'accord pour imposer aux étudiants des droits de scolarité plus élevés et sont prêts à en payer le prix politique.
Ainsi, si le Parti libéral de Jean Charest conserve le pouvoir aux prochaines élections, le gouvernement aura le feu vert de son aile jeunesse pour aller de l'avant avec une hausse graduelle des droits de scolarité, qui sont au même niveau depuis au moins une décennie.
Pour ce qui est du présent mandat, le gouvernement a déjà indiqué son intention de respecter l'engagement de maintenir le gel des droits de scolarité jusqu'aux prochaines élections.
Dans un passé récent, dans le but de séduire l'électorat étudiant, tous les partis politiques ont renoncé à soutirer plus d'argent aux étudiants.
Après des débats houleux, interrompus de multiples questions de procédures, les jeunes libéraux ont finalement adopté, samedi, une résolution «visant à dégeler les frais de scolarité de façon responsable au cours du prochain mandat».
Le président de la commission-jeunesse du parti, Simon Bégin, a qualifié le geste des jeunes libéraux de «courageux» et s'est dit prêt à en payer le prix politique aux prochaines élections, même s'il risque d'être élevé. Mais lui pense le contraire.
«Le courage politique peut parfois être plus payant que des gestes populaires», a-t-il dit, lors d'un point de presse, au terme de la plénière.
Les militants ont comme objectif d'assurer un meilleur financement des institutions d'enseignement supérieur et du programme d'aide financière aux étudiants.
Devant quelque 650 jeunes de 16 à 24 ans, réunis à l'Université de Sherbrooke pour leur congrès annuel, le président de la commission-jeunesse du PLQ est intervenu au micro pour dire que les libéraux avaient «l'occasion de pelleter sur nos enfants ou préparer un dégel responsable».
Plusieurs militants ont défilé en faveur de la résolution pour noter que les droits de scolarité du Québec étaient les plus bas au Canada. Maintenir le gel des droits de scolarité, ce serait «mal les préparer à affronter la vie», a soutenu l'un d'eux.
Un militant farouchement contre la résolution a crié à la censure, prétendant qu'un amendement avait été laissé de côté. «Des amendements ont été adoptés en atelier. On a voulu faire taire ça et dire que ça s'était jamais passé», a dénoncé Paul Huynh.
Il s'agissait d'un argument de fond, donc jugé non recevable, a expliqué M. Bégin.
La moyenne canadienne des droits de scolarité se situe à 6472 $ par année, alors que les étudiants du Québec ne déboursent que 2417 $ par année. Malgré cette disproportion, sur le plan politique, le gel des droits de scolarité est devenu au Québec une véritable vache sacrée, jalousement protégée par les associations étudiantes.
Le vice-président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Jean-Patrick Brady, n'a pas tardé à réagir pour annoncer déjà une lutte farouche au PLQ. Aux prochaines élections, cette question «sera déterminante», selon lui.
«Vous pouvez vous assurer que le mouvement étudiant va être mobilisé derrière une éducation accessible, ce qui veut dire mainternir le gel», a-t-il dit, en rappelant que le revenu net des étudiants avait baissé de six pour cent depuis 1994.
Le dégel des droits devra cependant se faire à quatre conditions, a expliqué M. Bégin, pour convaincre les militants d'approuver la résolution. Il devra être accompagné d'un financement accru du système d'éducation par le gouvernement du Québec, l'entreprise privée, les étudiants eux-mêmes et, surtout, le gouvernement fédéral.
Code vestimentaire
Par ailleurs, la commission-jeunesse avait soulevé la controverse, cette semaine, en se disant favorable à l'imposition d'un code vestimentaire à l'école, en vue d'éviter les tenues trop «suggestives» ou «offensantes», comme les «strings» et les mini-jupes révélatrices.
La résolution a été finalement diluée, après un débat animé, pour se contenter d'«encourager l'adoption d'un code vestimentaire» qui interdirait les vêtements trop osés.
Les jeunes libéraux ont aussi renoncé à se prononcer ouvertement en faveur de la nationalisation de l'eau potable. Ils réclament plutôt des États généraux, qui viendraient analyser les divers scénarios propices à assurer une meilleure protection de l'eau.
Le 23e congrès de l'aile jeunesse se termine dimanche avec le discours du chef, le premier ministre Jean Charest.