Publié : mer. juil. 27, 2005 6:13 am
Santé: un rapport très controversé
Mise à jour le mercredi 27 juillet 2005 à 11 h 55
.
Le rapport d'un comité sur le financement à long terme du système de santé québécois soulève déjà la controverse. Il dresse un portrait « alarmiste » de la situation dans la province.
Le quotidien La Presse a obtenu copie du rapport, tandis que Le Devoir a mis la main sur une version de travail.
Le document recommande un recours plus large au secteur privé pour les opérations chirurgicales d'un jour. Un patient n'aurait cependant pas à payer de sa poche les opérations effectuées dans les cliniques privées. Il n'aurait qu'à présenter sa carte d'assurance maladie pour obtenir le service.
En outre, à l'instar de la commission Clair, en 2000, le rapport suggère de donner le feu vert à la création de cliniques privées affiliées aux centres hospitaliers.
Des pistes de financement
Le document suggère que le gouvernement fixe une cible pour que les dépenses en santé assumées à même le fonds consolidé ne dépassent pas une certaine proportion du PIB, afin de ne pas grever les ressources allouées aux autres missions de l'État.
En parallèle, le document propose également la hausse de la TVQ de 1 % et la création d'une assurance vieillesse pour faire face au problème de financement du système.
Le rapport estime aussi que le poids de la dette du Québec, qui s'élève à 116,6 milliards de dollars, crée une pression trop forte sur les finances publiques. Il recommande la création d'un fonds financé par une hausse des tarifs d'Hydro-Québec pour la rembourser.
En outre, le comité propose de recourir davantage à des partenariats public-privé pour les « projets d'agrandissement, de réfections majeures et de construction » des installations. Il suggère aussi le recours à la sous-traitance pour des activités périphériques, comme l'entretien ou les services administratifs.
Trois membres refusent d'appuyer le rapport
Le comité est présidé par le patron de la Banque de Montréal, Jacques Ménard. Il présentera officiellement son rapport jeudi.
Mais les conclusions de l'étude sont loin de faire l'unanimité. Sur les 17 personnes mandatées par le premier ministre Jean Charest pour étudier la question, seulement 14 ont accepté de signer le rapport.
Trois représentants syndicaux ont tout bonnement refusé d'approuver le document: Louise Chabot (CSQ), Pierre Dupuis (SCFP-FTQ) et Claude Faucher (CSD). Ils rejettent le recours au secteur privé, et ont préféré produire un document parallèle, qui sera publié en annexe.
De leur côté, deux autres membres du comité, Jean-Marie Dumesnil, du Regroupement provincial des comités d'usagers, et Nancy Neamtan, du Chantier de l'économie sociale, ont écrit une lettre, également annexée au rapport, pour dénoncer le ton alarmiste du document.
Le rapport prévoit en effet qu'en 2030, les deux tiers du budget seront accaparés par la santé, principalement en raison du vieillissement de la population. À titre indicatif, cette année, le ministère de la Santé et des Services sociaux représente 43 % du budget de l'État québécois, avec des dépenses de 20,9 milliards.
Les syndicats outrés, Ménard agacé
Lors d'une conférence de presse, les présidents de la FTQ, Henri Massé, de la CSQ, Réjean Parent, et de la CSD, François Vaudreuil, ont balayé les conclusions attendues du rapport.
Selon les centrales syndicales, le scénario élaboré dans le rapport repose sur des prémisses qui ne tiennent pas compte de la capacité de payer des futurs retraités. Les syndicats dénoncent aussi l'obstination d'avoir recours aux PPP selon une idéologie de privatisation, affirmant qu'ils se sont jusqu'ici avérés infructueux en matière de santé.
Dans un communiqué, le président du comité, Jacques Ménard, a déploré « l'offensive tous azimuts des représentants syndicaux contre un rapport qui n'a pas encore été rendu public ». Selon lui, les membres dissidents du comité ont manqué à leur devoir de réserve.
Mandaté par le premier ministre Jean Charest dans la foulée du Forum des générations, le comité avait pour tâche de résoudre le problème du financement des soins.
Mise à jour le mercredi 27 juillet 2005 à 11 h 55
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Le rapport d'un comité sur le financement à long terme du système de santé québécois soulève déjà la controverse. Il dresse un portrait « alarmiste » de la situation dans la province.
Le quotidien La Presse a obtenu copie du rapport, tandis que Le Devoir a mis la main sur une version de travail.
Le document recommande un recours plus large au secteur privé pour les opérations chirurgicales d'un jour. Un patient n'aurait cependant pas à payer de sa poche les opérations effectuées dans les cliniques privées. Il n'aurait qu'à présenter sa carte d'assurance maladie pour obtenir le service.
En outre, à l'instar de la commission Clair, en 2000, le rapport suggère de donner le feu vert à la création de cliniques privées affiliées aux centres hospitaliers.
Des pistes de financement
Le document suggère que le gouvernement fixe une cible pour que les dépenses en santé assumées à même le fonds consolidé ne dépassent pas une certaine proportion du PIB, afin de ne pas grever les ressources allouées aux autres missions de l'État.
En parallèle, le document propose également la hausse de la TVQ de 1 % et la création d'une assurance vieillesse pour faire face au problème de financement du système.
Le rapport estime aussi que le poids de la dette du Québec, qui s'élève à 116,6 milliards de dollars, crée une pression trop forte sur les finances publiques. Il recommande la création d'un fonds financé par une hausse des tarifs d'Hydro-Québec pour la rembourser.
En outre, le comité propose de recourir davantage à des partenariats public-privé pour les « projets d'agrandissement, de réfections majeures et de construction » des installations. Il suggère aussi le recours à la sous-traitance pour des activités périphériques, comme l'entretien ou les services administratifs.
Trois membres refusent d'appuyer le rapport
Le comité est présidé par le patron de la Banque de Montréal, Jacques Ménard. Il présentera officiellement son rapport jeudi.
Mais les conclusions de l'étude sont loin de faire l'unanimité. Sur les 17 personnes mandatées par le premier ministre Jean Charest pour étudier la question, seulement 14 ont accepté de signer le rapport.
Trois représentants syndicaux ont tout bonnement refusé d'approuver le document: Louise Chabot (CSQ), Pierre Dupuis (SCFP-FTQ) et Claude Faucher (CSD). Ils rejettent le recours au secteur privé, et ont préféré produire un document parallèle, qui sera publié en annexe.
De leur côté, deux autres membres du comité, Jean-Marie Dumesnil, du Regroupement provincial des comités d'usagers, et Nancy Neamtan, du Chantier de l'économie sociale, ont écrit une lettre, également annexée au rapport, pour dénoncer le ton alarmiste du document.
Le rapport prévoit en effet qu'en 2030, les deux tiers du budget seront accaparés par la santé, principalement en raison du vieillissement de la population. À titre indicatif, cette année, le ministère de la Santé et des Services sociaux représente 43 % du budget de l'État québécois, avec des dépenses de 20,9 milliards.
Les syndicats outrés, Ménard agacé
Lors d'une conférence de presse, les présidents de la FTQ, Henri Massé, de la CSQ, Réjean Parent, et de la CSD, François Vaudreuil, ont balayé les conclusions attendues du rapport.
Selon les centrales syndicales, le scénario élaboré dans le rapport repose sur des prémisses qui ne tiennent pas compte de la capacité de payer des futurs retraités. Les syndicats dénoncent aussi l'obstination d'avoir recours aux PPP selon une idéologie de privatisation, affirmant qu'ils se sont jusqu'ici avérés infructueux en matière de santé.
Dans un communiqué, le président du comité, Jacques Ménard, a déploré « l'offensive tous azimuts des représentants syndicaux contre un rapport qui n'a pas encore été rendu public ». Selon lui, les membres dissidents du comité ont manqué à leur devoir de réserve.
Mandaté par le premier ministre Jean Charest dans la foulée du Forum des générations, le comité avait pour tâche de résoudre le problème du financement des soins.