Publié : mar. mars 01, 2005 4:58 am
La culture guerrière de TVA
Michèle Coudé-Lord dans le Journal de Montréal est une véritable correspondante de guerre. C'est presqu'au quotidien que la journaliste couvre avec courage, sous les auspices de Québécor, la « guerre » qui fait rage entre TVA et Radio-Canada.
Comme ça serait mal vu pour le Journal de couvrir seulement les émissions de TVA, on y fait des efforts pour parler de Radio-Canada (RC) de temps en temps. Mais on en parle rarement sans parler de ce que TVA diffuse "à la même heure" et trop souvent on parle plus de l'affrontement entre les chaines pour les cotes d'écoute, que le contenu de l'émission radio-canadienne elle même. Au même moment le Journal n'hésite pas à concacrer des pages complètes aux rejetons oubliés du 2e Star Académie, diffusé évidemment à TVA.
À RC, il y a bien sûr Tout le monde en parle (TLMEP) animé par Guy A. Lepage, dont le succès est fortement jalousé par TVA. Si le Journal ne parle pas en mal de l'émission, il ne manquera pas de soulever le combat de "titans" qui se passe ce soir là. Dimanche dernier, on a eu droit au combat du Gala des Olivier (TVA) vs. Tout le monde en parle (RC).. Il y a quelques semaines, c'était " Claire Lamarche affrontera Guy A.". À TVA, on doit attendre avec impatience le retour de Star Académie avec l'espoir de crisser une volée à Radio-Canada.
Mais pourquoi avoir cette attitude?
Les exemples de conflits d'horaire ne manquent pas.
On pense à l'excellente télésérie Le Négociateur (TVA) qui a été déplacée volontairement le lundi soir au même moment que Détect Inc (RC), une série discutable mais qui avait tout de même une cote d'écoute raisonnable. Il y a aussi Vice Caché de TVA qui empiète 30 minutes sur Grande Ourse (RC). On se demande encore comment ça se fait que Le Coeur a ses raisons (TVA) n'a pas été mis en même temps que Les Bougon (RC). Et bien sûr, il y a la traditionnelle plage du dimanche soir, que TVA avait littéralement conquis avec Star Académie avant que RC remplace ses Beaux Dimanches qui s'essouflaient par TLMEP.
Les séries à gros budget sont payées par le public par toutes sortes de mécanismes (de crédits et de subventions), que nous soyons à la télé publique ou privée. Mettre en concurrence deux grosses productions qui coûtent aux contribuables plus d'un million$ par épisode est carrément dérisoire.
Et on se demande à qui ça peut profiter. Assurément pas au public. Mais les réseaux de télé eux? N'ont-ils pas avantage à se séparer la tarte?
Prenons encore l'exemple du lundi soir (Négociateur vs. Détect Inc).
Détect Inc. attirait deux millions de téléspectateurs par épisode avant que le Négociateur débarque au même moment à TVA. Depuis, le nombre est descendu à un million. Non seulement RC perd des revenus publicitaires à cause de la baisse des cotes d'écoute provoquées (en partie) par TVA, mais TVA ne maximise même pas sa cote d'écoute non plus parce que le million qui regarde encore Détect Inc. ne regarde pas le Négociateur. Les magnétoscopes ne comptent pas dans le calcul des cotes d'écoute. Tout le monde sait que vous appuyez sur FF pendant les publicités et c'est pour elles qu'on calcule les cotes d'écoute.
Il semble que nous soyons devant un non-sens, une situation perdant-perdant. Et je ne parle que de ces deux réseaux, mais il faudrait aussi mentionner que les bonnes émissions de TVA et SRC interfèrent souvent avec les bonnes émissions de Télé-Québec. Mais malheureusement, pas mal tout le monde s'en fout.
Retour sur l'attitude
En 2000, alors que Québécor s'apprétait à mettre la main sur TVA, on craignait beaucoup les effets de la convergence mais on tentait de se faire croire que finalement ça ne serait peut-être pas si dramatique. Les médias écrits de Québécor ne pourraient certainement se permettre de focuser uniquement sur les médias électroniques parce que ça serait trop grossier et parce qu'on se croit encore protégé par une institution comme le CRTC, qui n'aurait quand même pas laissé passer une transaction qui serait néfaste pour la population.
Or c'est arrivé. Paginez les populaires médias écrits de Québécor. Vous constaterez qu'on parle énormément de TVA et de ses artistes, partout, tout le temps. On parle très peu de ce qui se passe dans les autres réseaux. Sournoisement, un effet de marginalisation des autres réseaux se produit.
Et si lorsqu'on parle des autres réseaux, ce n'est que pour parler de la GUERRE DE L'AUDIMAT en florissant toujours ses propres émissions, ça justifierait pleinement une interdiction pour l'entreprise de presse la plus importante au Québec de prosséder le réseau de télé le plus écouté.
Il n'y a définitivement plus de saine concurrence. --Message edité par tuberale le 2005-03-01 09:59:52--
Michèle Coudé-Lord dans le Journal de Montréal est une véritable correspondante de guerre. C'est presqu'au quotidien que la journaliste couvre avec courage, sous les auspices de Québécor, la « guerre » qui fait rage entre TVA et Radio-Canada.
Comme ça serait mal vu pour le Journal de couvrir seulement les émissions de TVA, on y fait des efforts pour parler de Radio-Canada (RC) de temps en temps. Mais on en parle rarement sans parler de ce que TVA diffuse "à la même heure" et trop souvent on parle plus de l'affrontement entre les chaines pour les cotes d'écoute, que le contenu de l'émission radio-canadienne elle même. Au même moment le Journal n'hésite pas à concacrer des pages complètes aux rejetons oubliés du 2e Star Académie, diffusé évidemment à TVA.
À RC, il y a bien sûr Tout le monde en parle (TLMEP) animé par Guy A. Lepage, dont le succès est fortement jalousé par TVA. Si le Journal ne parle pas en mal de l'émission, il ne manquera pas de soulever le combat de "titans" qui se passe ce soir là. Dimanche dernier, on a eu droit au combat du Gala des Olivier (TVA) vs. Tout le monde en parle (RC).. Il y a quelques semaines, c'était " Claire Lamarche affrontera Guy A.". À TVA, on doit attendre avec impatience le retour de Star Académie avec l'espoir de crisser une volée à Radio-Canada.
Mais pourquoi avoir cette attitude?
Les exemples de conflits d'horaire ne manquent pas.
On pense à l'excellente télésérie Le Négociateur (TVA) qui a été déplacée volontairement le lundi soir au même moment que Détect Inc (RC), une série discutable mais qui avait tout de même une cote d'écoute raisonnable. Il y a aussi Vice Caché de TVA qui empiète 30 minutes sur Grande Ourse (RC). On se demande encore comment ça se fait que Le Coeur a ses raisons (TVA) n'a pas été mis en même temps que Les Bougon (RC). Et bien sûr, il y a la traditionnelle plage du dimanche soir, que TVA avait littéralement conquis avec Star Académie avant que RC remplace ses Beaux Dimanches qui s'essouflaient par TLMEP.
Les séries à gros budget sont payées par le public par toutes sortes de mécanismes (de crédits et de subventions), que nous soyons à la télé publique ou privée. Mettre en concurrence deux grosses productions qui coûtent aux contribuables plus d'un million$ par épisode est carrément dérisoire.
Et on se demande à qui ça peut profiter. Assurément pas au public. Mais les réseaux de télé eux? N'ont-ils pas avantage à se séparer la tarte?
Prenons encore l'exemple du lundi soir (Négociateur vs. Détect Inc).
Détect Inc. attirait deux millions de téléspectateurs par épisode avant que le Négociateur débarque au même moment à TVA. Depuis, le nombre est descendu à un million. Non seulement RC perd des revenus publicitaires à cause de la baisse des cotes d'écoute provoquées (en partie) par TVA, mais TVA ne maximise même pas sa cote d'écoute non plus parce que le million qui regarde encore Détect Inc. ne regarde pas le Négociateur. Les magnétoscopes ne comptent pas dans le calcul des cotes d'écoute. Tout le monde sait que vous appuyez sur FF pendant les publicités et c'est pour elles qu'on calcule les cotes d'écoute.
Il semble que nous soyons devant un non-sens, une situation perdant-perdant. Et je ne parle que de ces deux réseaux, mais il faudrait aussi mentionner que les bonnes émissions de TVA et SRC interfèrent souvent avec les bonnes émissions de Télé-Québec. Mais malheureusement, pas mal tout le monde s'en fout.
Retour sur l'attitude
En 2000, alors que Québécor s'apprétait à mettre la main sur TVA, on craignait beaucoup les effets de la convergence mais on tentait de se faire croire que finalement ça ne serait peut-être pas si dramatique. Les médias écrits de Québécor ne pourraient certainement se permettre de focuser uniquement sur les médias électroniques parce que ça serait trop grossier et parce qu'on se croit encore protégé par une institution comme le CRTC, qui n'aurait quand même pas laissé passer une transaction qui serait néfaste pour la population.
Or c'est arrivé. Paginez les populaires médias écrits de Québécor. Vous constaterez qu'on parle énormément de TVA et de ses artistes, partout, tout le temps. On parle très peu de ce qui se passe dans les autres réseaux. Sournoisement, un effet de marginalisation des autres réseaux se produit.
Et si lorsqu'on parle des autres réseaux, ce n'est que pour parler de la GUERRE DE L'AUDIMAT en florissant toujours ses propres émissions, ça justifierait pleinement une interdiction pour l'entreprise de presse la plus importante au Québec de prosséder le réseau de télé le plus écouté.
Il n'y a définitivement plus de saine concurrence. --Message edité par tuberale le 2005-03-01 09:59:52--