Publié : ven. déc. 17, 2004 12:03 am
L'auteur de la mystification, c'était donc lui ! Pour tous ceux qui ont dévoré, ce printemps, le Da Vinci Code de Dan Brown, c'était une pure merveille de voir enfin, en chair et en os, Pierre Plantard de Saint Clair. La BBC l'avait filmé, en 1979, en train de se promener dans l'île de la Cité.
Ce document figurait, dimanche 12 décembre, dans le "Sept à huit" de TF1 qui tentait de faire le point sur cette vaste affaire.
Quinze millions d'exemplaires vendus dans le monde, dont un million en France, c'est un peu moins bien que Harry Potter, mais c'est tout de même phénoménal. Il y a cependant une différence de taille. J. K Rowling n'a jamais prétendu qu'il existait vraiment, quelque part en Angleterre, une école de sorciers qu'on pouvait atteindre en prenant un train fantôme sur le quai 9 - de la gare londonienne de King's Cross. Le livre de Dan Brown commence ainsi : "Le Prieuré de Sion, une société secrète européenne fondée en 1099, est une organisation réelle."
C'est ici qu'intervient Pierre Plantard. C'est lui qui a imaginé, dans les années 1960, l'existence de cette société secrète. Pour bien faire, il est allé déposer lui-même, à la Bibliothèque nationale, des documents attestant l'origine lointaine du Prieuré de Sion, ainsi qu'un arbre généalogique faisant descendre sa famille des rois mérovingiens.
Dans le document de la BBC, on le voit habillé d'un costume sombre qui semble avoir été coupé dans les années 1930. Il a les yeux mi-clos, un long visage maigre, et une allure qui oscille entre celle d'un exorciste diocésain et d'un employé des pompes funèbres. "A l'heure actuelle, Sion existe toujours. L'un de ses derniers grands maîtres était Jean Cocteau. Tout le monde le sait", affirme-t-il d'un ton pénétré.
Pierre Plantard est mort en l'an 2000 sans savoir que sa petite mystification, artisanale en quelque sorte, allait connaître un destin planétaire grâce à un romancier américain, spécialiste du polar ésotérique, Dan Brown. Ce dernier a ajouté à la recette originale, seulement connue d'un petit cercle d'amateurs, une épice corsée : les amours de Jésus et de Marie-Madeleine, dont le Prieuré de Sion serait chargé de protéger la descendance. On est passé de la petite affaire familiale à la grosse entreprise multinationale. Pierre Plantard a été en quelque sorte victime de la mondialisation.
DOMINIQUE DHOMBRES
Ce document figurait, dimanche 12 décembre, dans le "Sept à huit" de TF1 qui tentait de faire le point sur cette vaste affaire.
Quinze millions d'exemplaires vendus dans le monde, dont un million en France, c'est un peu moins bien que Harry Potter, mais c'est tout de même phénoménal. Il y a cependant une différence de taille. J. K Rowling n'a jamais prétendu qu'il existait vraiment, quelque part en Angleterre, une école de sorciers qu'on pouvait atteindre en prenant un train fantôme sur le quai 9 - de la gare londonienne de King's Cross. Le livre de Dan Brown commence ainsi : "Le Prieuré de Sion, une société secrète européenne fondée en 1099, est une organisation réelle."
C'est ici qu'intervient Pierre Plantard. C'est lui qui a imaginé, dans les années 1960, l'existence de cette société secrète. Pour bien faire, il est allé déposer lui-même, à la Bibliothèque nationale, des documents attestant l'origine lointaine du Prieuré de Sion, ainsi qu'un arbre généalogique faisant descendre sa famille des rois mérovingiens.
Dans le document de la BBC, on le voit habillé d'un costume sombre qui semble avoir été coupé dans les années 1930. Il a les yeux mi-clos, un long visage maigre, et une allure qui oscille entre celle d'un exorciste diocésain et d'un employé des pompes funèbres. "A l'heure actuelle, Sion existe toujours. L'un de ses derniers grands maîtres était Jean Cocteau. Tout le monde le sait", affirme-t-il d'un ton pénétré.
Pierre Plantard est mort en l'an 2000 sans savoir que sa petite mystification, artisanale en quelque sorte, allait connaître un destin planétaire grâce à un romancier américain, spécialiste du polar ésotérique, Dan Brown. Ce dernier a ajouté à la recette originale, seulement connue d'un petit cercle d'amateurs, une épice corsée : les amours de Jésus et de Marie-Madeleine, dont le Prieuré de Sion serait chargé de protéger la descendance. On est passé de la petite affaire familiale à la grosse entreprise multinationale. Pierre Plantard a été en quelque sorte victime de la mondialisation.
DOMINIQUE DHOMBRES