Publié : sam. mai 08, 2004 11:17 am
Voici une autre filière du Dôme qui s'ouvre... Michael Moore est un personnage qui revient souvent dans les topics alors je regroupe ici dans un seul topic tous les commentaires concernant Mr.Moore...! ;)
...un texte posté par Spiru...
------------------------------------------
Correspondance du front
Michael Moore
Voir Montréal
Photo: Robbie Jack / Corbis
Le 27 décembre dernier, l'hebdomadaire Time nommait le soldat américain "homme de l'année". Au-delà du vernis consensuel des pouvoirs politiques, des généraux et des chaînes de télévision américaines propagandistes, l'auteur et réalisateur controversé MICHAEL MOORE a recueilli les témoignages de plusieurs de ces soldats embrigadés dans l'opération Iraqi Freedom. Qui sont-ils, que pensent plusieurs d'entre eux? L'auteur de Bowling for Columbine et de Stupid White Men raconte.
Durant la période des Fêtes, j'ai beaucoup pensé aux jeunes qui servent dans les forces armées américaines en Irak.
Car à titre d'objecteur à cette guerre, j'ai reçu des lettres de centaines de soldats. Et beaucoup racontent une histoire bien différente de ce que l'Amérique peut voir aux journaux télévisés du soir.
Elles racontent, de manière souvent éloquente et dans des mots qui viennent du fond du cœur, qu'on nous a menti, aussi bien à nous qu'à eux. Que ce conflit n'a rien à voir avec la sécurité des États-Unis d'Amérique et de leurs alliés.
Quoiqu'ils courent le risque de représailles disciplinaires, j'ai demandé à certains de mes correspondants s'ils seraient d'accord pour que leurs lettres soient publiées. Merci à ceux qui ont eu le courage d'exercer leur droit de parole.
Dissidences
De retour d'Irak depuis septembre, le caporal du corps des marines George Batton, qui a servi dans la compagnie Alpha, m'écrit ceci: "Vous seriez surpris du nombre de types auxquels j'ai parlé dans mon unité qui considèrent que les arguments de G.W. Bush à propos des armes de destruction massive sont de la merde et que le véritable objectif de cette guerre est le profit. Nous avons dû faire face à de nombreux problèmes provoqués par le manque d'équipement lorsque nous avons traversé la frontière. C'est pratiquement un miracle que notre unité ait pu remplir ses mandats durant les deux mois où elle était stationnée en Irak... On nous avait promis le retour à la maison pour le 8 juin;
c'était faux, il a fallu accomplir des missions durant trois mois de plus. Certains des esprits les plus conservateurs et radicaux de notre groupe, comme notre sergent d'armes, gardent un goût amer du corps des marines et même peut-être du président..."
Le soldat spécialiste de l'armée de terre Mike Prysner, de l'armée américaine, m'écrit ceci:
"Cher Michael, je vous écris des tranchées de la guerre, ne sachant pas ce que je fous ici ni quand ça finira. J'ai déboulonné des statues et vandalisé les portraits d'un dictateur en essayant de comprendre le sens de mes gestes. Je me suis joint à l'armée dès que je fus en âge, abandonnant même la possibilité d'études littéraires universitaires pour servir mon pays, prêt à mourir pour des idéaux passionnants. Deux ans plus tard, je me suis retrouvé prêt à monter à l'assaut d'un pays qui, je crois, ne souhaite pas ma présence... Tout au long de mon séjour ici, j'ai cherché des signes qui auraient pu me convaincre de la pertinence de mes actes... que je faisais partie d'une entreprise juste. Mais j'ai beau réfléchir à tous les arguments pouvant justifier cette guerre, c'est la vision de notre commandant suprême, ricanant, bien content de nous avoir manipulés, qui me revient toujours finalement à l'esprit!"
Un soldat toujours en devoir en Irak et qui demande l'anonymat écrit: "Difficile de servir un commandant en chef qui n'a jamais été élu, pourrais-je dire... mais difficile aussi d'émettre ce genre de critique car dans mon métier, le droit de parole est restreint. C'est d'ailleurs une situation qui me préoccupe beaucoup. Limiter le droit de parole des troupes, c'est limiter exactement ce pourquoi l'Amérique combat... et la plupart d'entre nous sentent leurs opinions complètement négligées. Ça place mes collègues et ma famille dans une situation de risque qui m'effraie au-delà de ce qu'on pourrait imaginer..."
Jerry Oliver des forces armées terrestres américaines, de retour de Bagdad, écrit: "J'ai passé cinq mois à Bagdad. Et trois ans dans l'armée. Je suis horrifié de ce que mon pays est devenu depuis... J'ai 22 ans, et il me semble qu'il est devenu très compliqué de vivre en Amérique. Pourtant, la population est inconsciente de ce qui s'y passe... comme dans le livre 1984. En nous poussant à nous espionner les uns les autres, les responsables de la sécurité intérieure nous poussent à devenir antisociaux. Les Américains ont accepté de sacrifier leur liberté au profit de la sécurité. Et c'est pourtant au nom de cette même liberté que j'ai mis ma vie en jeu. Comme l'a dit le général Tommy Franks (mis précipitamment à la retraite... évidemment): "
Un autre soldat spécialiste de l'armée de terre m'écrit à propos de la capture de Saddam Hussein: "Wow! Avec 130 000 soldats sur le terrain, 500 morts parmi nous et un milliard de dollars de dépenses par jour, on a retrouvé un type qui se cachait dans un trou. Et je devrais en être épaté?"
Une mère m'écrit au nom de son fils: "Mon fils m'a raconté que c'était pire que jamais. Il vit présentement les pires moments depuis la FIN de la guerre. Il dit que les troupes ont reçu de nouvelles règles d'engagement. Il s'agit d'éliminer toute personne qui agresse les Américains, même si cela provoque des dommages collatéraux. Il a malheureusement dû tuer quelqu'un dans un geste spontané d'autodéfense. Son officier dirigeant n'a trouvé qu'à le féliciter: "Bon tir!""
Un vétéran de 40 ans appartenant au corps des marines s'interroge: "Pourquoi brandissons-nous partout dans le monde l'étendard de la souveraineté sauf lorsque nos intérêts sont menacés dans certains États souverains? Qu'est-ce qui nous donne le droit de montrer à quelque peuple que ce soit comment s'administrer et mener son existence? Pourquoi ne prêche-t-on pas, à la face du monde, simplement par l'exemple? Ne vous demandez pas pourquoi l'humanité nous méprise, à quel exemple les Irakiens sont-ils confrontés? De jeunes trous du cul en uniforme et de vieux touristes blancs riches. Crisse, ne pourrions-nous pas faire meilleure impression?"
Identité
Certains se souviendront, en mars dernier, alors que ce conflit venait tout juste de débuter, à quel point il était risqué aux États-Unis de tenir un discours pacifiste, au travail, à l'école ou à la cérémonie des Oscars. Tout commentaire antiguerre avait intérêt à être suivi de la phrase: "Je suis contre la guerre, mais j'appuie les troupes!" Oublier cette remarque non seulement vous faisait passer pour un antiaméricain, mais votre dissidence, disait-on, pouvait même mettre les soldats de la coalition en péril. La dissidence n'était que marginalement tolérée si vous n'affirmiez pas du même souffle votre soutien aux troupes.
Pourtant, qui sont ces soldats? La plupart d'entre eux sont pauvres et proviennent de la classe ouvrière. La plupart d'entre eux se sont embrigadés parce que, pour eux, l'armée reste le seul endroit où obtenir un travail et se voir offrir la garantie d'une éducation collégiale gratuite. C'est M. Bush et sa bande de riches croulants, dont les fils et les filles ne passeront jamais une journée en uniforme, qui ne soutiennent pas les militaires. Les Américains qui se sont joints à l'armée et qui risquent leur vie évitent aux enfants de riches d'avoir à le faire. Ils ont 18, 19 ou 20 ans, la plupart d'entre eux ont dû subir les injustices d'un système économique qui ne favorise pas leur éducation. Ce sont souvent des jeunes qui ont dû vivre longtemps dans les pires quartiers de nos villes, qui ont fréquenté des écoles misérables. Ils ont vu leurs parents essayer de s'en sortir. Ils ont été confrontés à un système qui leur a compliqué l'accès à l'éducation, aux livres, aux fonctions libérales, à l'avenir.
Étonnamment, ces jeunes hommes et ces jeunes femmes, au lieu d'exiger une société plus juste, ont choisi de se joindre aux forces armées pour protéger notre mode de vie. Ils ne méritent pas simplement nos remerciements, ils mériteraient de s'asseoir à la table de ceux qui n'ont jamais couru le risque, par besoin ou nécessité, de prendre une balle perdue.
En fait, je crois que tous ces jeunes enrôlés étaient au moins en droit d'espérer de nous la promesse que l'Amérique ne les enverrait jamais au combat si ce n'était pour une véritable défense de nos nations. Cette promesse a été trahie, elle a été brisée de la pire manière que l'on puisse imaginer. Les États-Unis d'Amérique ne les ont pas envoyés au combat pour nous défendre ou nous protéger, ni pour éviter des victimes innocentes parmi nos alliés. Ils sont partis au front pour que Bush et Cie puissent contrôler la deuxième plus grande production pétrolière du monde. Ils ont été envoyés au combat pour que Dick Cheney, ex-vice-président d'une compagnie pétrolière, puisse extorquer au gouvernement des milliards de dollars. Ils les ont envoyés au front grâce à un mensonge: que Saddam avait planifié le 11 septembre avec Ben Laden.
En utilisant de faux arguments, Bush a prouvé que, bien plus que les pacifistes, c'est lui et sa clique qui ne soutenaient pas les forces de la coalition. C'est lui qui a mis leur vie en danger et qui est maintenant responsable de la mort des 500 Américains décédés sans aucune raison décente ou honnête.
Ces lettres provenant de soldats et de leurs proches m'ont brisé le cœur. Elles montrent que cette guerre les rend malades et qu'ils ont peur de ne plus jamais revoir leurs proches.
Solidarité
Y a-t-il quelque chose à faire?
Le monde entier doit redoubler d'efforts pour que cette guerre s'achève et pour que tous ceux qui s'y sont enrôlés rentrent à la maison. Il faut insister pour que le gouvernement américain retourne aux Nations Unies et s'engage dans un programme de reconstruction réelle de l'Irak (l'Amérique et l'Angleterre devront payer pour tout ce gâchis).
Impliquez-vous dans les associations pacifistes locales. Une vaste manifestation pacifiste s'organise pour le 20 mars, consultez le www.unitedforpeace.org/article.php?id=2136.
Des milliers de civils irakiens ont été tués par les bombardements, victimes innocentes d'affrontements. Nous devons maintenant les aider à soigner les survivants. Soutenons les initiatives qui tentent d'acheminer des médicaments aux hôpitaux par le biais de la Société du Croissant rouge irakien au www.ifrc.org/helpnow/donate/donate_iraq.asp.
Et espérons que l'Amérique soutiendra Howard Dean et Wesley Clark dans leur candidature à la présidence.
________________________
Lien de l'article: http://www.voir.ca/actualite/actualite. ... icle=29267
J'ai lu cet article aujourd'hui et je trouvais intéressant de le partager avec vous!
...un texte posté par Spiru...
------------------------------------------
Correspondance du front
Michael Moore
Voir Montréal
Photo: Robbie Jack / Corbis
Le 27 décembre dernier, l'hebdomadaire Time nommait le soldat américain "homme de l'année". Au-delà du vernis consensuel des pouvoirs politiques, des généraux et des chaînes de télévision américaines propagandistes, l'auteur et réalisateur controversé MICHAEL MOORE a recueilli les témoignages de plusieurs de ces soldats embrigadés dans l'opération Iraqi Freedom. Qui sont-ils, que pensent plusieurs d'entre eux? L'auteur de Bowling for Columbine et de Stupid White Men raconte.
Durant la période des Fêtes, j'ai beaucoup pensé aux jeunes qui servent dans les forces armées américaines en Irak.
Car à titre d'objecteur à cette guerre, j'ai reçu des lettres de centaines de soldats. Et beaucoup racontent une histoire bien différente de ce que l'Amérique peut voir aux journaux télévisés du soir.
Elles racontent, de manière souvent éloquente et dans des mots qui viennent du fond du cœur, qu'on nous a menti, aussi bien à nous qu'à eux. Que ce conflit n'a rien à voir avec la sécurité des États-Unis d'Amérique et de leurs alliés.
Quoiqu'ils courent le risque de représailles disciplinaires, j'ai demandé à certains de mes correspondants s'ils seraient d'accord pour que leurs lettres soient publiées. Merci à ceux qui ont eu le courage d'exercer leur droit de parole.
Dissidences
De retour d'Irak depuis septembre, le caporal du corps des marines George Batton, qui a servi dans la compagnie Alpha, m'écrit ceci: "Vous seriez surpris du nombre de types auxquels j'ai parlé dans mon unité qui considèrent que les arguments de G.W. Bush à propos des armes de destruction massive sont de la merde et que le véritable objectif de cette guerre est le profit. Nous avons dû faire face à de nombreux problèmes provoqués par le manque d'équipement lorsque nous avons traversé la frontière. C'est pratiquement un miracle que notre unité ait pu remplir ses mandats durant les deux mois où elle était stationnée en Irak... On nous avait promis le retour à la maison pour le 8 juin;
c'était faux, il a fallu accomplir des missions durant trois mois de plus. Certains des esprits les plus conservateurs et radicaux de notre groupe, comme notre sergent d'armes, gardent un goût amer du corps des marines et même peut-être du président..."
Le soldat spécialiste de l'armée de terre Mike Prysner, de l'armée américaine, m'écrit ceci:
"Cher Michael, je vous écris des tranchées de la guerre, ne sachant pas ce que je fous ici ni quand ça finira. J'ai déboulonné des statues et vandalisé les portraits d'un dictateur en essayant de comprendre le sens de mes gestes. Je me suis joint à l'armée dès que je fus en âge, abandonnant même la possibilité d'études littéraires universitaires pour servir mon pays, prêt à mourir pour des idéaux passionnants. Deux ans plus tard, je me suis retrouvé prêt à monter à l'assaut d'un pays qui, je crois, ne souhaite pas ma présence... Tout au long de mon séjour ici, j'ai cherché des signes qui auraient pu me convaincre de la pertinence de mes actes... que je faisais partie d'une entreprise juste. Mais j'ai beau réfléchir à tous les arguments pouvant justifier cette guerre, c'est la vision de notre commandant suprême, ricanant, bien content de nous avoir manipulés, qui me revient toujours finalement à l'esprit!"
Un soldat toujours en devoir en Irak et qui demande l'anonymat écrit: "Difficile de servir un commandant en chef qui n'a jamais été élu, pourrais-je dire... mais difficile aussi d'émettre ce genre de critique car dans mon métier, le droit de parole est restreint. C'est d'ailleurs une situation qui me préoccupe beaucoup. Limiter le droit de parole des troupes, c'est limiter exactement ce pourquoi l'Amérique combat... et la plupart d'entre nous sentent leurs opinions complètement négligées. Ça place mes collègues et ma famille dans une situation de risque qui m'effraie au-delà de ce qu'on pourrait imaginer..."
Jerry Oliver des forces armées terrestres américaines, de retour de Bagdad, écrit: "J'ai passé cinq mois à Bagdad. Et trois ans dans l'armée. Je suis horrifié de ce que mon pays est devenu depuis... J'ai 22 ans, et il me semble qu'il est devenu très compliqué de vivre en Amérique. Pourtant, la population est inconsciente de ce qui s'y passe... comme dans le livre 1984. En nous poussant à nous espionner les uns les autres, les responsables de la sécurité intérieure nous poussent à devenir antisociaux. Les Américains ont accepté de sacrifier leur liberté au profit de la sécurité. Et c'est pourtant au nom de cette même liberté que j'ai mis ma vie en jeu. Comme l'a dit le général Tommy Franks (mis précipitamment à la retraite... évidemment): "
Un autre soldat spécialiste de l'armée de terre m'écrit à propos de la capture de Saddam Hussein: "Wow! Avec 130 000 soldats sur le terrain, 500 morts parmi nous et un milliard de dollars de dépenses par jour, on a retrouvé un type qui se cachait dans un trou. Et je devrais en être épaté?"
Une mère m'écrit au nom de son fils: "Mon fils m'a raconté que c'était pire que jamais. Il vit présentement les pires moments depuis la FIN de la guerre. Il dit que les troupes ont reçu de nouvelles règles d'engagement. Il s'agit d'éliminer toute personne qui agresse les Américains, même si cela provoque des dommages collatéraux. Il a malheureusement dû tuer quelqu'un dans un geste spontané d'autodéfense. Son officier dirigeant n'a trouvé qu'à le féliciter: "Bon tir!""
Un vétéran de 40 ans appartenant au corps des marines s'interroge: "Pourquoi brandissons-nous partout dans le monde l'étendard de la souveraineté sauf lorsque nos intérêts sont menacés dans certains États souverains? Qu'est-ce qui nous donne le droit de montrer à quelque peuple que ce soit comment s'administrer et mener son existence? Pourquoi ne prêche-t-on pas, à la face du monde, simplement par l'exemple? Ne vous demandez pas pourquoi l'humanité nous méprise, à quel exemple les Irakiens sont-ils confrontés? De jeunes trous du cul en uniforme et de vieux touristes blancs riches. Crisse, ne pourrions-nous pas faire meilleure impression?"
Identité
Certains se souviendront, en mars dernier, alors que ce conflit venait tout juste de débuter, à quel point il était risqué aux États-Unis de tenir un discours pacifiste, au travail, à l'école ou à la cérémonie des Oscars. Tout commentaire antiguerre avait intérêt à être suivi de la phrase: "Je suis contre la guerre, mais j'appuie les troupes!" Oublier cette remarque non seulement vous faisait passer pour un antiaméricain, mais votre dissidence, disait-on, pouvait même mettre les soldats de la coalition en péril. La dissidence n'était que marginalement tolérée si vous n'affirmiez pas du même souffle votre soutien aux troupes.
Pourtant, qui sont ces soldats? La plupart d'entre eux sont pauvres et proviennent de la classe ouvrière. La plupart d'entre eux se sont embrigadés parce que, pour eux, l'armée reste le seul endroit où obtenir un travail et se voir offrir la garantie d'une éducation collégiale gratuite. C'est M. Bush et sa bande de riches croulants, dont les fils et les filles ne passeront jamais une journée en uniforme, qui ne soutiennent pas les militaires. Les Américains qui se sont joints à l'armée et qui risquent leur vie évitent aux enfants de riches d'avoir à le faire. Ils ont 18, 19 ou 20 ans, la plupart d'entre eux ont dû subir les injustices d'un système économique qui ne favorise pas leur éducation. Ce sont souvent des jeunes qui ont dû vivre longtemps dans les pires quartiers de nos villes, qui ont fréquenté des écoles misérables. Ils ont vu leurs parents essayer de s'en sortir. Ils ont été confrontés à un système qui leur a compliqué l'accès à l'éducation, aux livres, aux fonctions libérales, à l'avenir.
Étonnamment, ces jeunes hommes et ces jeunes femmes, au lieu d'exiger une société plus juste, ont choisi de se joindre aux forces armées pour protéger notre mode de vie. Ils ne méritent pas simplement nos remerciements, ils mériteraient de s'asseoir à la table de ceux qui n'ont jamais couru le risque, par besoin ou nécessité, de prendre une balle perdue.
En fait, je crois que tous ces jeunes enrôlés étaient au moins en droit d'espérer de nous la promesse que l'Amérique ne les enverrait jamais au combat si ce n'était pour une véritable défense de nos nations. Cette promesse a été trahie, elle a été brisée de la pire manière que l'on puisse imaginer. Les États-Unis d'Amérique ne les ont pas envoyés au combat pour nous défendre ou nous protéger, ni pour éviter des victimes innocentes parmi nos alliés. Ils sont partis au front pour que Bush et Cie puissent contrôler la deuxième plus grande production pétrolière du monde. Ils ont été envoyés au combat pour que Dick Cheney, ex-vice-président d'une compagnie pétrolière, puisse extorquer au gouvernement des milliards de dollars. Ils les ont envoyés au front grâce à un mensonge: que Saddam avait planifié le 11 septembre avec Ben Laden.
En utilisant de faux arguments, Bush a prouvé que, bien plus que les pacifistes, c'est lui et sa clique qui ne soutenaient pas les forces de la coalition. C'est lui qui a mis leur vie en danger et qui est maintenant responsable de la mort des 500 Américains décédés sans aucune raison décente ou honnête.
Ces lettres provenant de soldats et de leurs proches m'ont brisé le cœur. Elles montrent que cette guerre les rend malades et qu'ils ont peur de ne plus jamais revoir leurs proches.
Solidarité
Y a-t-il quelque chose à faire?
Le monde entier doit redoubler d'efforts pour que cette guerre s'achève et pour que tous ceux qui s'y sont enrôlés rentrent à la maison. Il faut insister pour que le gouvernement américain retourne aux Nations Unies et s'engage dans un programme de reconstruction réelle de l'Irak (l'Amérique et l'Angleterre devront payer pour tout ce gâchis).
Impliquez-vous dans les associations pacifistes locales. Une vaste manifestation pacifiste s'organise pour le 20 mars, consultez le www.unitedforpeace.org/article.php?id=2136.
Des milliers de civils irakiens ont été tués par les bombardements, victimes innocentes d'affrontements. Nous devons maintenant les aider à soigner les survivants. Soutenons les initiatives qui tentent d'acheminer des médicaments aux hôpitaux par le biais de la Société du Croissant rouge irakien au www.ifrc.org/helpnow/donate/donate_iraq.asp.
Et espérons que l'Amérique soutiendra Howard Dean et Wesley Clark dans leur candidature à la présidence.
________________________
Lien de l'article: http://www.voir.ca/actualite/actualite. ... icle=29267
J'ai lu cet article aujourd'hui et je trouvais intéressant de le partager avec vous!