Publié : jeu. juil. 22, 2004 1:33 pm
Québec
Martin Ouellet
Presse Canadienne
Québec
Plus de 50 000 personnes ont marché jeudi dans les rues de Québec pour manifester leur colère à la suite de la décision du CRTC de réduire au silence la station de radio CHOI-FM.
«Liberté! liberté! liberté!», scandaient en choeur des milliers d'auditeurs inconditionnels de la station la plus populaire à Québec, qui à moins d'un revirement de situation tout à fait exceptionnel, devra fermer ses portes le 31 août, par décret du CRTC, à l'expiration de son permis de diffusion.
Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes a jugé, dans une décision rendue la semaine dernière, que CHOI-FM ne méritait pas d'obtenir le renouvellement de sa licence de diffusion, en raison des propos haineux, scabreux, orduriers et discriminatoires de son animateur-vedette Jean-François Fillion.
«C'est vrai, on a eu des écarts, on s'est excusé, on l'a admis, et c'est une très très petite partie de notre programmation. Tout le monde oublie les bons coups de CHOI», a dit, penaud, le grand patron de la station et président de Genex communications Inc., Patrice Demers, quelques minutes avant le coup de départ de la marche.
T-shits, banderoles géantes, autocollants, tatouages, casquettes, «body-paintings», aucun moyen d'expression n'a été négligé pour afficher les couleurs de la station condamnée.
«CHOI est une radio d'opinion. Parfois, nous ne sommes pas d'accord avec ce qui s'y dit, mais ils expriment des points de vue différents des autres stations», a commenté Stéphane Sampson, un auditeur de 41 ans.
«Le CRTC a abusé de son pouvoir, a pour sa part pesté Claudia Bolduc. J'aime Jeff Fillion, la musique et c'est aussi une source d'information.»
Publicité
Mme Bolduc est prête à admettre que les propos crus de l'animateur Fillion, «l'enrage» parfois.
«Mais cela me permet de développer une libre-pensée et au pire, je change de poste», a expliqué la jeune femme de 25 ans.
«La décision du CRTC n'est pas «vargeuse», a pour sa part noté Dany Chevalier, âgé de 23 ans. C'est parce que je suis d'accord avec la liberté d'expression que je suis ici», a-t-il ajouté.
De son côté, Jean-Sébastien Côté estime qu'aucun organisme n'a le droit de décider du sort d'un média d'information.
«Ceux qui décident, ce sont les 380 000 auditeurs de la station, a-t-il clamé.
Si les gens ne sont pas satisfaits ce que qui est véhiculé sur les ondes, ils n'ont qu'à entreprendre des poursuites devant les tribunaux, tranche-t-il.
«CHOI est numéro un, numéro un dans les ventes, alors qui a le pouvoir de décider ce qui est bon ou pas bon sinon moi?», a-t-il fait remarquer.
L'appui populaire massif sans équivoque obtenu par la station, avait de quoi soulager le patron de CHOI.
«C'est une journée d'émotion et un baume sur les plaies de la dernière semaine, c'est certain», a dit M. Demers.
Les autorités politiques ont été beaucoup trop discrètes jusqu'à maintenant dans ce débat, a continué le président de Genex qui espère que la voix des manifestants sera enfin entendue à Ottawa de même qu'à Québec.
Mais pour l'heure, M. Demers peut compter sur un soutien inattendu. Celui de Reporters sans frontières (RSF).
Pour cet organisme international basé à Paris, la décision du CRTC constitue ni plus ni moins qu'une «atteinte à la liberté d'expression au Québec» et «s'apparente à un acte de censure».
«C'est un appui immense, qui met le Canada sur la «map», a soutenu le propriétaire de la station. Ils (Reporter sans frontières) viennent dénoncer ce qui se passe au Canada. On est pas à Cuba ici, on est au Canada».
Fort de cet appui, M. Demers s'attend maintenant «à ce que les politiciens sortent de plus en plus en notre faveur et en faveur de la liberté d'expression».
Par ailleurs, la ministre fédérale du Patrimoine Liza Frulla a indiqué jeudi qu'elle avait demandé formellement un avis juridique sur la décision du CRTC.
Martin Ouellet
Presse Canadienne
Québec
Plus de 50 000 personnes ont marché jeudi dans les rues de Québec pour manifester leur colère à la suite de la décision du CRTC de réduire au silence la station de radio CHOI-FM.
«Liberté! liberté! liberté!», scandaient en choeur des milliers d'auditeurs inconditionnels de la station la plus populaire à Québec, qui à moins d'un revirement de situation tout à fait exceptionnel, devra fermer ses portes le 31 août, par décret du CRTC, à l'expiration de son permis de diffusion.
Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes a jugé, dans une décision rendue la semaine dernière, que CHOI-FM ne méritait pas d'obtenir le renouvellement de sa licence de diffusion, en raison des propos haineux, scabreux, orduriers et discriminatoires de son animateur-vedette Jean-François Fillion.
«C'est vrai, on a eu des écarts, on s'est excusé, on l'a admis, et c'est une très très petite partie de notre programmation. Tout le monde oublie les bons coups de CHOI», a dit, penaud, le grand patron de la station et président de Genex communications Inc., Patrice Demers, quelques minutes avant le coup de départ de la marche.
T-shits, banderoles géantes, autocollants, tatouages, casquettes, «body-paintings», aucun moyen d'expression n'a été négligé pour afficher les couleurs de la station condamnée.
«CHOI est une radio d'opinion. Parfois, nous ne sommes pas d'accord avec ce qui s'y dit, mais ils expriment des points de vue différents des autres stations», a commenté Stéphane Sampson, un auditeur de 41 ans.
«Le CRTC a abusé de son pouvoir, a pour sa part pesté Claudia Bolduc. J'aime Jeff Fillion, la musique et c'est aussi une source d'information.»
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Mme Bolduc est prête à admettre que les propos crus de l'animateur Fillion, «l'enrage» parfois.
«Mais cela me permet de développer une libre-pensée et au pire, je change de poste», a expliqué la jeune femme de 25 ans.
«La décision du CRTC n'est pas «vargeuse», a pour sa part noté Dany Chevalier, âgé de 23 ans. C'est parce que je suis d'accord avec la liberté d'expression que je suis ici», a-t-il ajouté.
De son côté, Jean-Sébastien Côté estime qu'aucun organisme n'a le droit de décider du sort d'un média d'information.
«Ceux qui décident, ce sont les 380 000 auditeurs de la station, a-t-il clamé.
Si les gens ne sont pas satisfaits ce que qui est véhiculé sur les ondes, ils n'ont qu'à entreprendre des poursuites devant les tribunaux, tranche-t-il.
«CHOI est numéro un, numéro un dans les ventes, alors qui a le pouvoir de décider ce qui est bon ou pas bon sinon moi?», a-t-il fait remarquer.
L'appui populaire massif sans équivoque obtenu par la station, avait de quoi soulager le patron de CHOI.
«C'est une journée d'émotion et un baume sur les plaies de la dernière semaine, c'est certain», a dit M. Demers.
Les autorités politiques ont été beaucoup trop discrètes jusqu'à maintenant dans ce débat, a continué le président de Genex qui espère que la voix des manifestants sera enfin entendue à Ottawa de même qu'à Québec.
Mais pour l'heure, M. Demers peut compter sur un soutien inattendu. Celui de Reporters sans frontières (RSF).
Pour cet organisme international basé à Paris, la décision du CRTC constitue ni plus ni moins qu'une «atteinte à la liberté d'expression au Québec» et «s'apparente à un acte de censure».
«C'est un appui immense, qui met le Canada sur la «map», a soutenu le propriétaire de la station. Ils (Reporter sans frontières) viennent dénoncer ce qui se passe au Canada. On est pas à Cuba ici, on est au Canada».
Fort de cet appui, M. Demers s'attend maintenant «à ce que les politiciens sortent de plus en plus en notre faveur et en faveur de la liberté d'expression».
Par ailleurs, la ministre fédérale du Patrimoine Liza Frulla a indiqué jeudi qu'elle avait demandé formellement un avis juridique sur la décision du CRTC.