Publié : mer. juin 09, 2004 2:01 am
Moi, ça me fait peur!
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La controverse sur l'avortement prend plus de place dans la campagne
2004-06-08 20:36:00
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SEA ISLAND, Georgie (PC) - L'avortement s'est retrouvé au coeur de la campagne électorale, mardi, avec l'aide d'une députée qui parle trop, d'un évêque catholique et d'un premier ministre décidé à tirer parti des déboires tout frais des conservateurs.
Paul Martin waves avec sa femme, mardi. (AP/Dave Martin)
Paul Martin a dirigé l'assaut libéral contre Stephen Harper, dans la foulée des commentaires de la députée conservatrice ontarienne Cheryl Gallant. Celle-ci a récemment soutenu qu'il n'y avait pas de différence entre l'avortement et la décapitation en Irak, le mois dernier, d'un Américain par des terroristes.
Selon M. Martin, le chef conservateur aurait dû condamner ces propos "répugnants". Si quelqu'un dans son propre parti faisait une déclaration aussi extrémiste, lui-même l'aurait immédiatement dénoncée, a ajouté M. Martin, en route pour le Sommet du G8 en Georgie.
Il a par la suite réitéré son appui au droit des femmes au libre-choix et ajouté qu'à son avis, c'est une bataille (sur l'avortement) qui n'a pas à être ranimée. Mais il n'a pas dit s'il expulserait un député de son caucus qui prendrait publiquement une position similaire.
Les déclarations de Mme Gallant ont déclenché une nouvelle controverse imprévue pour les conservateurs. Leur chef s'efforce de tirer parti des sondages qui placent son parti au coude à coude avec les libéraux. Mais il a dû passer une bonne partie de la semaine dernière à nier que sa formation ait des positions réactionnaires sur les questions sociales comme l'avortement, les droits des homosexuels, la peine de mort et le bilinguisme.
M. Harper a minimisé la portée des propos de Mme Gallant, affirmant que ce n'était que de la rhétorique. Il a répété qu'il n'avait pas l'intention de légiférer sur l'avortement s'il est élu, mais aussi qu'il n'empêcherait pas un député de déposer un projet de loi sur la question.
Partant du fait que M. Harper n'a pas blâmé sa députée, les libéraux en ont profité pour dépeindre les conservateurs comme une force dangereuse qui enlèverait des droits aux femmes.
Pendant que les libéraux enfonçaient ce clou, leur propre dirigeant était la cible d'une dénonciation de l'Eglise.
L'évêque catholique de Calgary a envoyé une lettre ouverte à toutes les paroisses de la ville, dans laquelle il reproche au premier ministre Martin son "incohérence morale" dans le dossier de l'avortement.
Même si M. Martin est couramment décrit comme un fervent catholique, sa position publique sur l'avortement et le mariage gai est "source de scandale dans la communauté catholique et reflète une incohérence morale fondamentale", écrit le révérend Fred Henry.
Cette critique n'a pas réussi à émousser l'attaque libérale. Les stratèges du PLC s'en sont également pris au député conservateur Jason Kenney pour des commentaires prononcés au même événement auquel participait Mme Gallant. M. Kenney a alors laissé entendre que si un politicien anti-avortement refuse de militer contre l'avortement, cela équivaut à faire subir des mauvais traitements ou l'esclavage à des enfants.
Les libéraux ont publié un communiqué affirmant qu'il était "complètement inacceptable de comparer le droit d'une femme de choisir à des atrocités comme les mauvais traitements et l'esclavage d'enfants".
M. Harper a réagi en attribuant l'assaut libéral au désespoir. A mesure qu'ils sentent le pouvoir leur échapper, on peut s'attendre à voir Paul Martin tenter de faire peur aux Canadiens, a-t-il prédit.
Au bureau de la députée Gallant, on indiquait que celle-ci souffrait d'une laryngite et qu'elle ne pourrait faire de commentaire pour quelques jours. Même avant le déclenchement de la polémique suscitée par ses commentaires, Mme Gallant était dans l'eau chaude pour avoir avancé que le caucus conservateur entend révoquer la loi canadienne protégeant homosexuels et lesbiennes contre la propagande haineuse.
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La controverse sur l'avortement prend plus de place dans la campagne
2004-06-08 20:36:00
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SEA ISLAND, Georgie (PC) - L'avortement s'est retrouvé au coeur de la campagne électorale, mardi, avec l'aide d'une députée qui parle trop, d'un évêque catholique et d'un premier ministre décidé à tirer parti des déboires tout frais des conservateurs.
Paul Martin waves avec sa femme, mardi. (AP/Dave Martin)
Paul Martin a dirigé l'assaut libéral contre Stephen Harper, dans la foulée des commentaires de la députée conservatrice ontarienne Cheryl Gallant. Celle-ci a récemment soutenu qu'il n'y avait pas de différence entre l'avortement et la décapitation en Irak, le mois dernier, d'un Américain par des terroristes.
Selon M. Martin, le chef conservateur aurait dû condamner ces propos "répugnants". Si quelqu'un dans son propre parti faisait une déclaration aussi extrémiste, lui-même l'aurait immédiatement dénoncée, a ajouté M. Martin, en route pour le Sommet du G8 en Georgie.
Il a par la suite réitéré son appui au droit des femmes au libre-choix et ajouté qu'à son avis, c'est une bataille (sur l'avortement) qui n'a pas à être ranimée. Mais il n'a pas dit s'il expulserait un député de son caucus qui prendrait publiquement une position similaire.
Les déclarations de Mme Gallant ont déclenché une nouvelle controverse imprévue pour les conservateurs. Leur chef s'efforce de tirer parti des sondages qui placent son parti au coude à coude avec les libéraux. Mais il a dû passer une bonne partie de la semaine dernière à nier que sa formation ait des positions réactionnaires sur les questions sociales comme l'avortement, les droits des homosexuels, la peine de mort et le bilinguisme.
M. Harper a minimisé la portée des propos de Mme Gallant, affirmant que ce n'était que de la rhétorique. Il a répété qu'il n'avait pas l'intention de légiférer sur l'avortement s'il est élu, mais aussi qu'il n'empêcherait pas un député de déposer un projet de loi sur la question.
Partant du fait que M. Harper n'a pas blâmé sa députée, les libéraux en ont profité pour dépeindre les conservateurs comme une force dangereuse qui enlèverait des droits aux femmes.
Pendant que les libéraux enfonçaient ce clou, leur propre dirigeant était la cible d'une dénonciation de l'Eglise.
L'évêque catholique de Calgary a envoyé une lettre ouverte à toutes les paroisses de la ville, dans laquelle il reproche au premier ministre Martin son "incohérence morale" dans le dossier de l'avortement.
Même si M. Martin est couramment décrit comme un fervent catholique, sa position publique sur l'avortement et le mariage gai est "source de scandale dans la communauté catholique et reflète une incohérence morale fondamentale", écrit le révérend Fred Henry.
Cette critique n'a pas réussi à émousser l'attaque libérale. Les stratèges du PLC s'en sont également pris au député conservateur Jason Kenney pour des commentaires prononcés au même événement auquel participait Mme Gallant. M. Kenney a alors laissé entendre que si un politicien anti-avortement refuse de militer contre l'avortement, cela équivaut à faire subir des mauvais traitements ou l'esclavage à des enfants.
Les libéraux ont publié un communiqué affirmant qu'il était "complètement inacceptable de comparer le droit d'une femme de choisir à des atrocités comme les mauvais traitements et l'esclavage d'enfants".
M. Harper a réagi en attribuant l'assaut libéral au désespoir. A mesure qu'ils sentent le pouvoir leur échapper, on peut s'attendre à voir Paul Martin tenter de faire peur aux Canadiens, a-t-il prédit.
Au bureau de la députée Gallant, on indiquait que celle-ci souffrait d'une laryngite et qu'elle ne pourrait faire de commentaire pour quelques jours. Même avant le déclenchement de la polémique suscitée par ses commentaires, Mme Gallant était dans l'eau chaude pour avoir avancé que le caucus conservateur entend révoquer la loi canadienne protégeant homosexuels et lesbiennes contre la propagande haineuse.