Publié : mar. mars 01, 2005 4:15 pm
«Don Juan», le spectacle musical attendu tel le Messie --par Rachid Aouli--
PARIS (AP) -- C'est un «Don Juan» flamboyant et passionné, plébiscité au Canada tant par le public que par la profession qui est attendu de pied ferme jeudi soir au Palais des Congrès à Paris. Mis en scène par Gilles Maheu sur un livret de Félix Gray, ce nouveau spectacle musical arrive en effet en France à une période où le genre ne fait plus recette mais, encore auréolé de son succès outre-Atlantique, ce «Don Juan» est attendu tel le Messie.
Et pour cause, lors de sa création il y a un an à Montréal, «Don Juan» faisait l'effet d'une bombe. Quelques 350.000 spectateurs ont assisté au spectacle auxquels il faut ajouter 300.000 albums écoulés, chiffres vertigineux compte tenu de la population canadienne. «Don Juan» est vite devenu un phénomène de société dont les principaux interprètes, l'Acadien Jean-François Breau (Don Juan) et la Québécoise Marie-Eve Janvier (Maria) ont été les premiers surpris. Au reste le spectacle remportait en octobre dernier deux «Félix» au gala annuel de l'Asdisq (équivalent québécois des Victoires de la musique, NDLR).
«L'histoire se situe dans une Espagne intemporelle mais donne au 'Don Juan' classique créé par Tirso de Molina une nouvelle dimension, plus humaine et plus palpable», a expliqué Félix Gray à l'Associated Press. La trame classique du spectacle inspirée de la pièce faisant le reste. Rebondissements, coups de théâtre et amours contrariées sont au rendez-vous dans un décor confondant de sobriété.
Car c'est par ses chansons, leur mise en musique, la scénographie et bien sûr ses interprètes que ce «Don Juan» captive. Le flamenco est omniprésent dans de savantes chorégraphies réglées au millimètre, cosignées et dansées par Angel Rojas et Carlos Rodriguez et leur troupe, spécialement dépêchés d'Espagne. La musique qui compte les déjà tubes «Du plaisir» ou «Changer» revisite une Andalousie encore mauresque par ses accords de guitares et mélopées lancinantes.
«Une alchimie réussie qui réunit plusieurs disciplines et corps de métiers et qui emmène le spectateur hors du temps pendant deux heures», a pour sa part confié à l'AP le producteur Charles Talar, un spécialiste du genre à qui l'on doit «Notre-Dame de Paris». Il parle de «Don Juan» comme étant son spectacle «le plus abouti».
Les interprètes canadiens de la troupe reconnaissent avoir aussi été «contaminés» par une fièvre hispanophile. «On se renseigne avec les autres pour pouvoir prendre l'avion et se rendre en Andalousie le plus vite possible», confie Marie-Eve Janvier. «Au Québec, on est en déficit de toute cette 'latinité' et ce, bien qu'on soit d'ascendance européenne. Là, on renoue avec une part lointaine de nos racines qui nous a été ôtée».
Interrogé par l'AP, le jeune Jean-François Breau, qui joue le rôle titre non sans un certain brio, est catégorique. «Moi qui ai grandi dans les rigueurs hivernales de mon Nouveau-Brunswick natal, 'Don Juan' m'a réchauffé l'âme», a-t-il confié. «J'espère que le public français réagira comme le canadien: après avoir vu 'Don Juan', il ira soit s'inscrire dans un cours de flamenco, soit il aura envie de faire l'amour!». AP
PARIS (AP) -- C'est un «Don Juan» flamboyant et passionné, plébiscité au Canada tant par le public que par la profession qui est attendu de pied ferme jeudi soir au Palais des Congrès à Paris. Mis en scène par Gilles Maheu sur un livret de Félix Gray, ce nouveau spectacle musical arrive en effet en France à une période où le genre ne fait plus recette mais, encore auréolé de son succès outre-Atlantique, ce «Don Juan» est attendu tel le Messie.
Et pour cause, lors de sa création il y a un an à Montréal, «Don Juan» faisait l'effet d'une bombe. Quelques 350.000 spectateurs ont assisté au spectacle auxquels il faut ajouter 300.000 albums écoulés, chiffres vertigineux compte tenu de la population canadienne. «Don Juan» est vite devenu un phénomène de société dont les principaux interprètes, l'Acadien Jean-François Breau (Don Juan) et la Québécoise Marie-Eve Janvier (Maria) ont été les premiers surpris. Au reste le spectacle remportait en octobre dernier deux «Félix» au gala annuel de l'Asdisq (équivalent québécois des Victoires de la musique, NDLR).
«L'histoire se situe dans une Espagne intemporelle mais donne au 'Don Juan' classique créé par Tirso de Molina une nouvelle dimension, plus humaine et plus palpable», a expliqué Félix Gray à l'Associated Press. La trame classique du spectacle inspirée de la pièce faisant le reste. Rebondissements, coups de théâtre et amours contrariées sont au rendez-vous dans un décor confondant de sobriété.
Car c'est par ses chansons, leur mise en musique, la scénographie et bien sûr ses interprètes que ce «Don Juan» captive. Le flamenco est omniprésent dans de savantes chorégraphies réglées au millimètre, cosignées et dansées par Angel Rojas et Carlos Rodriguez et leur troupe, spécialement dépêchés d'Espagne. La musique qui compte les déjà tubes «Du plaisir» ou «Changer» revisite une Andalousie encore mauresque par ses accords de guitares et mélopées lancinantes.
«Une alchimie réussie qui réunit plusieurs disciplines et corps de métiers et qui emmène le spectateur hors du temps pendant deux heures», a pour sa part confié à l'AP le producteur Charles Talar, un spécialiste du genre à qui l'on doit «Notre-Dame de Paris». Il parle de «Don Juan» comme étant son spectacle «le plus abouti».
Les interprètes canadiens de la troupe reconnaissent avoir aussi été «contaminés» par une fièvre hispanophile. «On se renseigne avec les autres pour pouvoir prendre l'avion et se rendre en Andalousie le plus vite possible», confie Marie-Eve Janvier. «Au Québec, on est en déficit de toute cette 'latinité' et ce, bien qu'on soit d'ascendance européenne. Là, on renoue avec une part lointaine de nos racines qui nous a été ôtée».
Interrogé par l'AP, le jeune Jean-François Breau, qui joue le rôle titre non sans un certain brio, est catégorique. «Moi qui ai grandi dans les rigueurs hivernales de mon Nouveau-Brunswick natal, 'Don Juan' m'a réchauffé l'âme», a-t-il confié. «J'espère que le public français réagira comme le canadien: après avoir vu 'Don Juan', il ira soit s'inscrire dans un cours de flamenco, soit il aura envie de faire l'amour!». AP