Publié : mar. déc. 19, 2006 7:16 am
L'AVOCAT ET LE DIABLE
Stéphane Gendron est mis à la porte
Dany Bouchard
Le Journal de Montréal
19-12-2006 | 05h33
Stéphane Gendron a été viré de TQS. Déçue de «son manque de jugement», la direction du Mouton noir en a eu assez de ses spectaculaires colères et de ses règlements de comptes personnels sur le plateau de L'Avocat et le Diable.
«On a toujours cru en lui. C'est une grande déception pour nous», a hier indiqué la porte-parole de TQS, Thérèse David, avant de confirmer le congédiement de son animateur-vedette.
Stéphane Gendron, qui a appris la nouvelle hier soir, après son émission quotidienne au 98,5 FM, a coanimé sa dernière émission de L'Avocat et le Diable hier matin.
«Le nom de son remplaçant sera annoncé au début du mois de janvier», a précisé Mme David, qui indique que l'émission faisait de toute façon relâche à compter de vendredi jusqu'au 8 janvier.
Selon elle, la direction de TQS et son ex-animateur-vedette n'ont pas la même définition de ce qu'est la liberté d'expression.
«Il veut tout dire sans restriction. Il a droit à ses opinions, mais il ne peut pas régler ses comptes personnels ou diffamer des gens sur les ondes publiques.»
Embauché en septembre 2005, Stéphane Gendron a été rencontré à une dizaine de reprises par ses patrons, qui l'ont sévèrement réprimandé pour des propos qu'il a tenus en ondes.
«Il semblait chaque fois comprendre», indique Thérèse David en faisant référence aux nombreuses lettres échangées entre lui et la direction.
«Stéphane Gabriele, le producteur de Point-Final (qui produit L'Avocat et le Diable) le rencontrait tous les matins avant l'émission pour statuer sur les sujets, et aussi après, pour faire un débriefing. Il (Stéphane Gendron) ne respectait pas les plans et disait autre chose en direct», explique-t-elle.
Trop de plaintes
En un peu plus d'un an, Stéphane Gendron a fait l'objet de six plaintes déposées au CRTC, en plus d'une mise en demeure signifiée à TQS en octobre dernier par le ministre des Finances Michel Audet.
«Nous avons donné suffisamment de chances au coureur et nous sommes intervenus assez souvent pour qu'il se corrige», plaide Thérèse David.
«Il a beaucoup de talent, on a cru en lui, mais nous n'avons plus la même opinion quant à la liberté d'expression.»
Selon elle, Stéphane Gendron est le seul animateur de TQS à avoir accumulé autant de plaintes.
«On a des gens, comme Jean-Luc Mongrain, Benoît Dutrizac, qui disent leurs opinions, mais qui ne dépassent pas les limites, dit-elle en précisant que les deux animateurs, eux, ne font l'objet d'aucune plainte.
«On ne veut pas attendre que le CRTC nous réprimande, ajoute Thérèse David au sujet des plaintes accumulées contre Stéphane Gendron. On veut prendre nos responsabilités nous-mêmes.»
Stéphane Gendron, qui célébrera son 39e anniversaire vendredi, coanimait L'Avocat et le Diable avec Richard Desmarais, qui a lui-même remplacé Gilles Proulx après son départ de TQS, en septembre 2005. Avocat et maire de Huntingdon, Stéphane Gendron anime toujours Le Couvre-Feu à l'antenne du 98,5 FM.
Un cheminement cahoteux
De la juge Lise Côté au ministre des Finances Michel Audet, plusieurs se sont tournés vers la justice ou le CRTC pour dénoncer les propos de Stéphane Gendron tenus sur les ondes de TQS.
«Depuis un peu plus d'an, l'émission (L'Avocat et le Diable) a fait l'objet de six plaintes au Conseil canadien des normes de la radiotélédiffusion, un organisme qui est régi par le CRTC», indique Thérèse David, porte-parole de TQS. La dernière plainte a été signalée la semaine dernière.
Gros dossier
«C'est un dossier d'un pouce d'épais rédigé à la suite de ce qu'il (Stéphane Gendron) a dit du directeur général des élections, Marcel Blanchet», précise-t-elle.
Sur les ondes de TQS, à la fin du mois d'octobre dernier, le maire de Huntingdon a notamment dit du «p'tit Blanchet» qu'il l'enverrait «dans les rapides à Ormstown, à coups de pieds dehors...».
Trois des cinq autres plaintes concernent ses propos quant aux accommodements aux ethnies, alors que les deux suivantes ont trait à ce qu'il a dit de la juge Lise Côté et à ses attaques répétées contre le député de Huntingdon, André Chenail.
Selon Thérèse David, les animateurs de L'Avocat et le Diable ont aussi été visés par une mise en demeure signalée à TQS le 30 octobre dernier par le ministre québécois des Finances, Michel Audet.
Cinq jours auparavant, sur le plateau de L'Avocat et le Diable, les animateurs ont laissé entendre que le ministre n'était rien de moins qu'un fraudeur.
«Il a encore fallu écrire une lettre d'excuses», dit Mme David.
Contre le Barreau
Les démêlés personnels de l'animateur avec le Barreau du Québec lui ont par ailleurs valu de spectaculaires colères sur le plateau.
Tout a commencé le 31 mai dernier, lorsqu'il s'en est pris à la juge de la Cour d'appel Lise Côté, la qualifiant de «honte nationale» pour avoir réduit la peine imposée au pédophile Luc X.
Convoqué par lettre le 20 septembre dernier devant le comité de discipline du Barreau, Stéphane Gendron a déchiré le document en ondes avant de faire mine de s'essuyer le derrière avec les morceaux de pages.
Hors de lui, il a alors dépeint le Barreau comme «une bande de fascistes», «de demeurés du Moyen-ge» qui le harcèlent.
Sévèrement réprimandé par la direction de TQS, Stéphane Gendron en a remis la semaine dernière en brûlant, sur le plateau, la décision du Barreau qui le condamne.
En tournée de promotion pour TQS au mois d'août dernier, Stéphane Gendron a aussi comparé les Israéliens à des «nazis des temps modernes».
Stéphane Gendron est mis à la porte
Dany Bouchard
Le Journal de Montréal
19-12-2006 | 05h33
Stéphane Gendron a été viré de TQS. Déçue de «son manque de jugement», la direction du Mouton noir en a eu assez de ses spectaculaires colères et de ses règlements de comptes personnels sur le plateau de L'Avocat et le Diable.
«On a toujours cru en lui. C'est une grande déception pour nous», a hier indiqué la porte-parole de TQS, Thérèse David, avant de confirmer le congédiement de son animateur-vedette.
Stéphane Gendron, qui a appris la nouvelle hier soir, après son émission quotidienne au 98,5 FM, a coanimé sa dernière émission de L'Avocat et le Diable hier matin.
«Le nom de son remplaçant sera annoncé au début du mois de janvier», a précisé Mme David, qui indique que l'émission faisait de toute façon relâche à compter de vendredi jusqu'au 8 janvier.
Selon elle, la direction de TQS et son ex-animateur-vedette n'ont pas la même définition de ce qu'est la liberté d'expression.
«Il veut tout dire sans restriction. Il a droit à ses opinions, mais il ne peut pas régler ses comptes personnels ou diffamer des gens sur les ondes publiques.»
Embauché en septembre 2005, Stéphane Gendron a été rencontré à une dizaine de reprises par ses patrons, qui l'ont sévèrement réprimandé pour des propos qu'il a tenus en ondes.
«Il semblait chaque fois comprendre», indique Thérèse David en faisant référence aux nombreuses lettres échangées entre lui et la direction.
«Stéphane Gabriele, le producteur de Point-Final (qui produit L'Avocat et le Diable) le rencontrait tous les matins avant l'émission pour statuer sur les sujets, et aussi après, pour faire un débriefing. Il (Stéphane Gendron) ne respectait pas les plans et disait autre chose en direct», explique-t-elle.
Trop de plaintes
En un peu plus d'un an, Stéphane Gendron a fait l'objet de six plaintes déposées au CRTC, en plus d'une mise en demeure signifiée à TQS en octobre dernier par le ministre des Finances Michel Audet.
«Nous avons donné suffisamment de chances au coureur et nous sommes intervenus assez souvent pour qu'il se corrige», plaide Thérèse David.
«Il a beaucoup de talent, on a cru en lui, mais nous n'avons plus la même opinion quant à la liberté d'expression.»
Selon elle, Stéphane Gendron est le seul animateur de TQS à avoir accumulé autant de plaintes.
«On a des gens, comme Jean-Luc Mongrain, Benoît Dutrizac, qui disent leurs opinions, mais qui ne dépassent pas les limites, dit-elle en précisant que les deux animateurs, eux, ne font l'objet d'aucune plainte.
«On ne veut pas attendre que le CRTC nous réprimande, ajoute Thérèse David au sujet des plaintes accumulées contre Stéphane Gendron. On veut prendre nos responsabilités nous-mêmes.»
Stéphane Gendron, qui célébrera son 39e anniversaire vendredi, coanimait L'Avocat et le Diable avec Richard Desmarais, qui a lui-même remplacé Gilles Proulx après son départ de TQS, en septembre 2005. Avocat et maire de Huntingdon, Stéphane Gendron anime toujours Le Couvre-Feu à l'antenne du 98,5 FM.
Un cheminement cahoteux
De la juge Lise Côté au ministre des Finances Michel Audet, plusieurs se sont tournés vers la justice ou le CRTC pour dénoncer les propos de Stéphane Gendron tenus sur les ondes de TQS.
«Depuis un peu plus d'an, l'émission (L'Avocat et le Diable) a fait l'objet de six plaintes au Conseil canadien des normes de la radiotélédiffusion, un organisme qui est régi par le CRTC», indique Thérèse David, porte-parole de TQS. La dernière plainte a été signalée la semaine dernière.
Gros dossier
«C'est un dossier d'un pouce d'épais rédigé à la suite de ce qu'il (Stéphane Gendron) a dit du directeur général des élections, Marcel Blanchet», précise-t-elle.
Sur les ondes de TQS, à la fin du mois d'octobre dernier, le maire de Huntingdon a notamment dit du «p'tit Blanchet» qu'il l'enverrait «dans les rapides à Ormstown, à coups de pieds dehors...».
Trois des cinq autres plaintes concernent ses propos quant aux accommodements aux ethnies, alors que les deux suivantes ont trait à ce qu'il a dit de la juge Lise Côté et à ses attaques répétées contre le député de Huntingdon, André Chenail.
Selon Thérèse David, les animateurs de L'Avocat et le Diable ont aussi été visés par une mise en demeure signalée à TQS le 30 octobre dernier par le ministre québécois des Finances, Michel Audet.
Cinq jours auparavant, sur le plateau de L'Avocat et le Diable, les animateurs ont laissé entendre que le ministre n'était rien de moins qu'un fraudeur.
«Il a encore fallu écrire une lettre d'excuses», dit Mme David.
Contre le Barreau
Les démêlés personnels de l'animateur avec le Barreau du Québec lui ont par ailleurs valu de spectaculaires colères sur le plateau.
Tout a commencé le 31 mai dernier, lorsqu'il s'en est pris à la juge de la Cour d'appel Lise Côté, la qualifiant de «honte nationale» pour avoir réduit la peine imposée au pédophile Luc X.
Convoqué par lettre le 20 septembre dernier devant le comité de discipline du Barreau, Stéphane Gendron a déchiré le document en ondes avant de faire mine de s'essuyer le derrière avec les morceaux de pages.
Hors de lui, il a alors dépeint le Barreau comme «une bande de fascistes», «de demeurés du Moyen-ge» qui le harcèlent.
Sévèrement réprimandé par la direction de TQS, Stéphane Gendron en a remis la semaine dernière en brûlant, sur le plateau, la décision du Barreau qui le condamne.
En tournée de promotion pour TQS au mois d'août dernier, Stéphane Gendron a aussi comparé les Israéliens à des «nazis des temps modernes».