Publié : mer. déc. 29, 2004 6:11 pm
JEAN-RENÉ DUFORT
Le bilan de l'année selon Jean-René
Anne-Marie Cloutier
collaboration spéciale, La Presse
L'année 2004 a été une «rough», pour reprendre les mots de Jean-René Dufort. Son défi, avec ce bilan, sera de trouver le ton juste pour parler avec humour d'événements qui ne sont pas forcément très drôles.
À quelques jours de son deadline, Jean-René Dufort ne savait toujours pas comment traiter certains sujets de sa (quatrième) revue de l'année.
«C'est une année rough, de troubles et de catastrophes, beaucoup plus difficile à couvrir que l'an dernier. En Haïti, ils sont dans la bouette, en Irak, le monde se fait couper la tête et ici, il y a eu plusieurs scandales sexuels. Rien pour s'amuser. Mais je dois en parler.»
L'émission conserve la même formule: 60 % des meilleurs moments d'Infoman, 40 % de nouveaux tournages (Chantal Lamarre ne fera pas partie de l'émission, sauf, éventuellement, de certains extraits).
Elle inclura son palmarès de citations niaiseuses - «il y en a beaucoup moins que l'an dernier, heureusement qu'on peut compter sur Jean Lapierre» - et sa nouvelle chanson d'ouverture, écrite par Les Trois Accords (Hawaïenne), sur un fond d'animation. Comme élément nouveau: un vrai sondage, commandé à une véritable firme. Jean-René a enfin l'occasion de poser des questions de fond, comme: «A-t-il fait beau cette année?» avec choix de réponses. Il interroge aussi les Québécois sur les personnalités qu'ils aimeraient le plus- et le moins- recevoir au jour de l'An. «Je pose aussi la question: au Québec, qui est notre ennemi numéro 1?» Certains résultats promettent!
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Mais la principale difficulté de l'Infoman demeure de livrer une revue qui soit à jour, même s'il doit y mettre un point final avant la fin de l'année. «Je n'écris pas de sketches, je fais des reportages et des entrevues. Alors il peut m'arriver de changer d'angle six fois par rapport à mon idée de départ. L'an dernier, j'avais tourné un topo dont j'étais super content jusqu'à ce qu'on retrouve Saddam et que j'aie à tout recommencer...»
On peut déjà conclure, cependant, que la revue de l'année cuvée 2004 sera «pancanadienne». À cause des élections et du gouvernement minoritaire, bien sûr. Et de certains personnages que le journaliste affectionne, comme Stephen Harper, un de ses préférés du moment, parce qu'il est «drette comme une barre». «Je fonctionne comme un caricaturiste. Plus les gens ont des tics et des travers et plus je les aime... En ce sens, j'ai été plus titillé cette année par le fédéral que par le provincial. En plus, il ne s'est pas passé grand-chose de notre côté. Je ne sais même pas si Jean Charest aura droit à 30 secondes d'images. Trop plate.»
Carolyn Parrish, la députée expulsée du caucus libéral («on est allés la voir»), et Belinda Stronach, la jolie millionnaire et ancienne PDG, feront partie de son tableau de chasse. Jean-René réalisera aussi un des grands rêves de sa vie, soit celui de faire du théâtre avec Sheila Copps, qui, comme on le sait, s'est offert cette fantaisie après la vie politique. «Nous jouerons un texte de Gilles Latulippe.»
Dans sa mire au Québec, les événements de Kanesatake («je l'aime bien, James Gabriel»), le phénomène Jeff Fillion («il y a un microclimat, dans la ville de Québec, il s'y passe des choses inimaginables ailleurs»), les commandites. «On s'est tapé toutes les cassettes et on a fait une sélection croustillante.» Également soulignés, l'attachement de Bernard Landry à la politique («il est pas capable de décoller!»), la courte carrière de l'émission V.I.P. et certains hauts faits de Michèle Richard...
Du côté international, difficile de passer à côté de George Bush et des élections américaines. Et de la guerre en Irak? «Je fais un show irrévérencieux. Alors, oui, je vais rire d'affaires pas drôles. Si je choque, ce sera la faute de l'année, pas de la mienne!»
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INFOMAN, à Radio-Canada, le vendredi 31 décembre à 22 h.
Le bilan de l'année selon Jean-René
Anne-Marie Cloutier
collaboration spéciale, La Presse
L'année 2004 a été une «rough», pour reprendre les mots de Jean-René Dufort. Son défi, avec ce bilan, sera de trouver le ton juste pour parler avec humour d'événements qui ne sont pas forcément très drôles.
À quelques jours de son deadline, Jean-René Dufort ne savait toujours pas comment traiter certains sujets de sa (quatrième) revue de l'année.
«C'est une année rough, de troubles et de catastrophes, beaucoup plus difficile à couvrir que l'an dernier. En Haïti, ils sont dans la bouette, en Irak, le monde se fait couper la tête et ici, il y a eu plusieurs scandales sexuels. Rien pour s'amuser. Mais je dois en parler.»
L'émission conserve la même formule: 60 % des meilleurs moments d'Infoman, 40 % de nouveaux tournages (Chantal Lamarre ne fera pas partie de l'émission, sauf, éventuellement, de certains extraits).
Elle inclura son palmarès de citations niaiseuses - «il y en a beaucoup moins que l'an dernier, heureusement qu'on peut compter sur Jean Lapierre» - et sa nouvelle chanson d'ouverture, écrite par Les Trois Accords (Hawaïenne), sur un fond d'animation. Comme élément nouveau: un vrai sondage, commandé à une véritable firme. Jean-René a enfin l'occasion de poser des questions de fond, comme: «A-t-il fait beau cette année?» avec choix de réponses. Il interroge aussi les Québécois sur les personnalités qu'ils aimeraient le plus- et le moins- recevoir au jour de l'An. «Je pose aussi la question: au Québec, qui est notre ennemi numéro 1?» Certains résultats promettent!
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Mais la principale difficulté de l'Infoman demeure de livrer une revue qui soit à jour, même s'il doit y mettre un point final avant la fin de l'année. «Je n'écris pas de sketches, je fais des reportages et des entrevues. Alors il peut m'arriver de changer d'angle six fois par rapport à mon idée de départ. L'an dernier, j'avais tourné un topo dont j'étais super content jusqu'à ce qu'on retrouve Saddam et que j'aie à tout recommencer...»
On peut déjà conclure, cependant, que la revue de l'année cuvée 2004 sera «pancanadienne». À cause des élections et du gouvernement minoritaire, bien sûr. Et de certains personnages que le journaliste affectionne, comme Stephen Harper, un de ses préférés du moment, parce qu'il est «drette comme une barre». «Je fonctionne comme un caricaturiste. Plus les gens ont des tics et des travers et plus je les aime... En ce sens, j'ai été plus titillé cette année par le fédéral que par le provincial. En plus, il ne s'est pas passé grand-chose de notre côté. Je ne sais même pas si Jean Charest aura droit à 30 secondes d'images. Trop plate.»
Carolyn Parrish, la députée expulsée du caucus libéral («on est allés la voir»), et Belinda Stronach, la jolie millionnaire et ancienne PDG, feront partie de son tableau de chasse. Jean-René réalisera aussi un des grands rêves de sa vie, soit celui de faire du théâtre avec Sheila Copps, qui, comme on le sait, s'est offert cette fantaisie après la vie politique. «Nous jouerons un texte de Gilles Latulippe.»
Dans sa mire au Québec, les événements de Kanesatake («je l'aime bien, James Gabriel»), le phénomène Jeff Fillion («il y a un microclimat, dans la ville de Québec, il s'y passe des choses inimaginables ailleurs»), les commandites. «On s'est tapé toutes les cassettes et on a fait une sélection croustillante.» Également soulignés, l'attachement de Bernard Landry à la politique («il est pas capable de décoller!»), la courte carrière de l'émission V.I.P. et certains hauts faits de Michèle Richard...
Du côté international, difficile de passer à côté de George Bush et des élections américaines. Et de la guerre en Irak? «Je fais un show irrévérencieux. Alors, oui, je vais rire d'affaires pas drôles. Si je choque, ce sera la faute de l'année, pas de la mienne!»
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INFOMAN, à Radio-Canada, le vendredi 31 décembre à 22 h.