Publié : sam. févr. 24, 2007 2:34 pm
Le samedi 24 février 2007
Wilfred Le Bouthillier accorde une place surprenante au rock dans son nouveau spectacle
Photo André Pichette, La Presse
Wilfred, prise deux
Paul Journet
La Presse
Collaboration spéciale
Depuis novembre 2004 qu'on n'avait pas entendu Wilfred Le Bouthillier en concert à Montréal. Jeudi soir, il y présentait enfin son deuxième disque, Poussières, lancé l'an dernier.
C'était un deuxième départ. Loin de l'euphorie de Star Académie et d'un Centre Bell rempli. Jeudi dernier, il jouait au Théâtre Corona devant 350 personnes. Même pas assez pour ouvrir le balcon.
N'empêche, son concert marquait plutôt un progrès. Wilfred reprend le contrôle de son monde. Exit les décors caricaturaux de phare et de cages à homard pour célébrer ses racines. Des jeux d'éclairage suffisent. On ne retrouve pas non plus le chanteur stylisé de sa pochette, qui porte lourdement sa guitare et sa peine.
Les lumières s'allument et Wilfred apparaît, sobrement vêtu d'un jeans et d'un blouson. Tout comme les cinq musiciens qui l'accompagnent, dont Danny Boudreau - autre Acadien qui présentait aussi en première partie son tout nouveau disque, J'aime le vent.
L'ensemble casse la glace avec Tant qu'il y aura. Sa pop accorde une place surprenante au rock. Avec les cinq guitares saillantes et sa voix moins à l'avant-plan, Wilfred ressemble davantage au membre d'un groupe qu'à une vedette pop avec ses accompagnateurs. Comme pour le prouver, il les a d'ailleurs présentés dès le début.
Ses nouvelles pièces se transforment en rock assez musclé. Comme dans Poussières, où les quatre guitares et la basse remplacent les arrangements de synthétiseur.
Même fougue lors de Réveille, reprise de Zachary Richard. Galvanisé par la puissance de sa troupe, Wilfred s'époumone, le visage rouge sang, pour chanter son Acadie. Autre beau moment, sa reprise de La ballade de Jean Batailleur (encore Zachary Richard) et sa version dépouillée de Le monde a bien changé du groupe 1755.
Cette énergie sincère et surtout sa personnalité attachante constituent la force du concert. Simple sans jouer au faux modeste, drôle sans jouer à l'humoriste, charmant sans jouer au séducteur, Wilfred n'est pas un produit fabriqué.
Quand il s'adresse à la foule, il réussit même à émouvoir avec des clichés comme «croire à ses rêves» ou sa «chanson pour une fillette malade».
Voilà pour l'homme. L'artiste, lui, laisse parfois à désirer. Trop de métaphores creuses qui dialoguent avec les feuilles mortes, la Lune, la mer, l'aube ou la nuit. L'effet s'amenuise. Et sa voix gémit un peu trop souvent, avec douceur ou intensité.
N'empêche, le premier champion de Star Académie est sur la bonne voie.
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Wilfred Le Bouthillier, en spectacle ce soir, au Corona, 20h.
source: http://www.cyberpresse.ca/article/20070 ... 5/CPARTS04
Wilfred Le Bouthillier accorde une place surprenante au rock dans son nouveau spectacle
Photo André Pichette, La Presse
Wilfred, prise deux
Paul Journet
La Presse
Collaboration spéciale
Depuis novembre 2004 qu'on n'avait pas entendu Wilfred Le Bouthillier en concert à Montréal. Jeudi soir, il y présentait enfin son deuxième disque, Poussières, lancé l'an dernier.
C'était un deuxième départ. Loin de l'euphorie de Star Académie et d'un Centre Bell rempli. Jeudi dernier, il jouait au Théâtre Corona devant 350 personnes. Même pas assez pour ouvrir le balcon.
N'empêche, son concert marquait plutôt un progrès. Wilfred reprend le contrôle de son monde. Exit les décors caricaturaux de phare et de cages à homard pour célébrer ses racines. Des jeux d'éclairage suffisent. On ne retrouve pas non plus le chanteur stylisé de sa pochette, qui porte lourdement sa guitare et sa peine.
Les lumières s'allument et Wilfred apparaît, sobrement vêtu d'un jeans et d'un blouson. Tout comme les cinq musiciens qui l'accompagnent, dont Danny Boudreau - autre Acadien qui présentait aussi en première partie son tout nouveau disque, J'aime le vent.
L'ensemble casse la glace avec Tant qu'il y aura. Sa pop accorde une place surprenante au rock. Avec les cinq guitares saillantes et sa voix moins à l'avant-plan, Wilfred ressemble davantage au membre d'un groupe qu'à une vedette pop avec ses accompagnateurs. Comme pour le prouver, il les a d'ailleurs présentés dès le début.
Ses nouvelles pièces se transforment en rock assez musclé. Comme dans Poussières, où les quatre guitares et la basse remplacent les arrangements de synthétiseur.
Même fougue lors de Réveille, reprise de Zachary Richard. Galvanisé par la puissance de sa troupe, Wilfred s'époumone, le visage rouge sang, pour chanter son Acadie. Autre beau moment, sa reprise de La ballade de Jean Batailleur (encore Zachary Richard) et sa version dépouillée de Le monde a bien changé du groupe 1755.
Cette énergie sincère et surtout sa personnalité attachante constituent la force du concert. Simple sans jouer au faux modeste, drôle sans jouer à l'humoriste, charmant sans jouer au séducteur, Wilfred n'est pas un produit fabriqué.
Quand il s'adresse à la foule, il réussit même à émouvoir avec des clichés comme «croire à ses rêves» ou sa «chanson pour une fillette malade».
Voilà pour l'homme. L'artiste, lui, laisse parfois à désirer. Trop de métaphores creuses qui dialoguent avec les feuilles mortes, la Lune, la mer, l'aube ou la nuit. L'effet s'amenuise. Et sa voix gémit un peu trop souvent, avec douceur ou intensité.
N'empêche, le premier champion de Star Académie est sur la bonne voie.
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Wilfred Le Bouthillier, en spectacle ce soir, au Corona, 20h.
source: http://www.cyberpresse.ca/article/20070 ... 5/CPARTS04