Les finances au Québec
Publié : mer. févr. 18, 2009 6:51 am
Un "CBO" québécois, et au plus vite! (1)
Joanne Marcotte est la réalisatrice du documentaire politique L'Illusion tranquille. Elle a également participé au Comité Castonguay sur le financement du système de santé québécois en 2007-2008
Il est assez curieux de voir nos chroniqueurs politiques se désoler d'avoir cru (Gilbert Lavoie du Soleil) la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, en période électorale, lorsqu'elle promettait l'équilibre budgétaire pour les 2 années à venir. Alors qu'Alain Dubuc de La Presse s'amuse à déterminer le moment exact où la ministre a erré, J.Jacques Samson du Journal de Québec parle de tricherie politique et de mépris de l'intelligence des Québécois, et Michel Hébert du même quotidien dit "comprendre maintenant parfaitement" pourquoi Jean Charest a déclenché des élections en novembre dernier.
Eh bien bravo! Bienvenue dans le club! Tout de même dommage que les médias se soient soumis aussi aisément à la stratégie libérale et aux énoncés totalement gratuits des spécialistes des communications de Jean Charest! Pendant que Mario Dumont s'évertuait à mettre en garde la population contre les pertes de la Caisse de dépôt et sur le taux de décrochage scolaire (écoutez Arcand-Lapierre), il semble que l'autobus libéral réussissait à rassurer faussement les médias. Devant ce constat, peut-on penser que nos journalistes manquent d'outils pour décortiquer et valider les propos de nos politiciens?, mais j'y reviendrai...
La réalité d'aujourd'hui c'est donc un "trou budgétaire" que certains estiment entre 2 et 4 milliards $. Si les sources de La Presse sont fiables, la Caisse de dépôt annoncera des pertes de 38 milliards $, et les transferts de péréquation du gouvernement fédéral sont réduits de tout près de 1 milliard $.
Tout ceci dans un contexte de déficits structurels déjà importants (la dette augmente chaque année), et où les programmes gouvernementaux deviennent de plus en plus lourds (assurance médicaments, services de garde à 7$) et donc, financés à même la dette.
Tout ceci également, dans un contexte où les pertes de la Caisse auront des conséquences importantes sur la viabilité du Régime des rentes du Québec (RRQ), sur les régimes de retraite de plusieurs employés québécois, sur les taux de cotisation à la CSST et à la SAAQ.
Cela dit, les "trous budgétaires" font légion au Québec. Rappelons-nous du "trou de 4,3 milliards$" que découvrait le gouvernement libéral à son arrivée en 2003. Soucieux de présenter aux Québécois un portrait réel des comptes publics, Jean Charest avait engagé un ex-vérificateur général pour passer au peigne fin les livres de l'État. L'année suivante, l'Opposition officielle du PQ avait fait le même exercice avec le budget du nouveau gouvernement et était arrivé à une "impasse" de 6 milliards $. Mais ne nous égarons pas dans les détails...
Enfin, la firme d'évaluation de crédit Moody's soutenait cette semaine qu'une récession pire que prévue, débouchant sur des problèmes structuraux "pourraient nous pousser à revoir nos cotes actuelles". En clair, une telle révision de la cote de crédit du Québec ferait en sorte que le taux d'intérêt sur la dette québécoise serait plus élevé, et donc que les intérêts que nous payons sur cette dette publique seraient encore plus importants. Bref, certains annonçaient qu'un jour, le système allait craquer... Se pourrait-il qu'on y soit?
À suivre...
Joanne Marcotte est la réalisatrice du documentaire politique L'Illusion tranquille. Elle a également participé au Comité Castonguay sur le financement du système de santé québécois en 2007-2008
Il est assez curieux de voir nos chroniqueurs politiques se désoler d'avoir cru (Gilbert Lavoie du Soleil) la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, en période électorale, lorsqu'elle promettait l'équilibre budgétaire pour les 2 années à venir. Alors qu'Alain Dubuc de La Presse s'amuse à déterminer le moment exact où la ministre a erré, J.Jacques Samson du Journal de Québec parle de tricherie politique et de mépris de l'intelligence des Québécois, et Michel Hébert du même quotidien dit "comprendre maintenant parfaitement" pourquoi Jean Charest a déclenché des élections en novembre dernier.
Eh bien bravo! Bienvenue dans le club! Tout de même dommage que les médias se soient soumis aussi aisément à la stratégie libérale et aux énoncés totalement gratuits des spécialistes des communications de Jean Charest! Pendant que Mario Dumont s'évertuait à mettre en garde la population contre les pertes de la Caisse de dépôt et sur le taux de décrochage scolaire (écoutez Arcand-Lapierre), il semble que l'autobus libéral réussissait à rassurer faussement les médias. Devant ce constat, peut-on penser que nos journalistes manquent d'outils pour décortiquer et valider les propos de nos politiciens?, mais j'y reviendrai...
La réalité d'aujourd'hui c'est donc un "trou budgétaire" que certains estiment entre 2 et 4 milliards $. Si les sources de La Presse sont fiables, la Caisse de dépôt annoncera des pertes de 38 milliards $, et les transferts de péréquation du gouvernement fédéral sont réduits de tout près de 1 milliard $.
Tout ceci dans un contexte de déficits structurels déjà importants (la dette augmente chaque année), et où les programmes gouvernementaux deviennent de plus en plus lourds (assurance médicaments, services de garde à 7$) et donc, financés à même la dette.
Tout ceci également, dans un contexte où les pertes de la Caisse auront des conséquences importantes sur la viabilité du Régime des rentes du Québec (RRQ), sur les régimes de retraite de plusieurs employés québécois, sur les taux de cotisation à la CSST et à la SAAQ.
Cela dit, les "trous budgétaires" font légion au Québec. Rappelons-nous du "trou de 4,3 milliards$" que découvrait le gouvernement libéral à son arrivée en 2003. Soucieux de présenter aux Québécois un portrait réel des comptes publics, Jean Charest avait engagé un ex-vérificateur général pour passer au peigne fin les livres de l'État. L'année suivante, l'Opposition officielle du PQ avait fait le même exercice avec le budget du nouveau gouvernement et était arrivé à une "impasse" de 6 milliards $. Mais ne nous égarons pas dans les détails...
Enfin, la firme d'évaluation de crédit Moody's soutenait cette semaine qu'une récession pire que prévue, débouchant sur des problèmes structuraux "pourraient nous pousser à revoir nos cotes actuelles". En clair, une telle révision de la cote de crédit du Québec ferait en sorte que le taux d'intérêt sur la dette québécoise serait plus élevé, et donc que les intérêts que nous payons sur cette dette publique seraient encore plus importants. Bref, certains annonçaient qu'un jour, le système allait craquer... Se pourrait-il qu'on y soit?
À suivre...