René Angelil: «J'ai la maladie du jeu»
Publié : jeu. févr. 19, 2009 10:21 am
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À quelques jours de la publication de sa biographie autorisée, Le maître du jeu, écrite par Georges-Hébert Germain, René Angélil avoue sa maladie du jeu. Il nous dit comment les siens ont su le protéger pour qu'il évite de sombrer.
«J'ai la maladie du jeu. C'est comme un alcoolique: tu l'as en dedans de toi. Je me contrôle grâce aux gens autour de moi, qui m'ont créé un système pour me protéger contre moi-même. Je suis chanceux !», confie-t-il en entrevue au Journal de Montréal.
Il a tourné le dos à tous les jeux du casino, sauf le poker. Il s'attribue un montant d'argent pour jouer et, sur tous les chèques qu'il signe, il y a un deuxième signataire.
«Mon ange gardien s'appelle André Delambre, décédé il y a quelques années. Un jour, j'étais allé un peu trop loin. Et il m'a dit: je vais m'occuper de toi à la condition que tu ne signes pas de chèques tout seul. Je ne joue donc jamais l'argent de la compagnie et, depuis le départ d'André, c'est Gilles Lapointe qui signe les chèques. Ça me protège. Sinon, je serais peut-être dans la rue, et Céline ne serait pas au sommet. Il n'y a rien qui peut m'arrêter de jouer», raconte René Angélil, assis dans son bureau de sa compagnie Feeling, à Laval, juste avant son départ pour Las Vegas.
L'homme avoue qu'il n'a jamais été aussi bien et heureux dans sa vie. L'imprésario joue la vie à chaque jour.
«La vie est comme un grand jeu, il y a des séquences où ça va bien; d'autres où ça va mal. Le jeu est de profiter des moments où ça va bien. D'ailleurs, moi, je me dis chaque jour que tout va être correct.»
Le casino
De l'argent, il en a gagné, mais il en a perdu. Des tonnes. Il ne sait pas le montant ou ne veut pas le savoir.
«Au poker, j'ai gagné plus que j'ai perdu. J'aime ce jeu car c'est toi contre d'autres joueurs. Tous les autres jeux du casino te font perdre. C'est toujours le casino qui aura l'avantage sur toi. Pour être honnête donc, si je prends juste ma carrière de poker, je suis gagnant, mais si on parle de ma carrière de joueur en général, c'est certain que j'ai perdu plus que j'ai gagné.»
Et du même souffle, il ajoute «j'ai toujours eu l'impression que j'allais sortir de là avec un tas d'argent. C'est comme l'alcoolique. Je sais aujourd'hui, sans doute à cause de la maturité, que ce n'est pas normal de penser comme cela.»
Son université
René Angélil vient d'une famille de joueurs. Ses parents, en compagnie d'amis, jouaient au jeu de cartes appelé canasta.
«Eux, ils jouaient pour l'honneur. J'ai d'ailleurs été élevé dans la chicane à cause de cela», raconte-t-il en souriant, parlant de son père et sa mère avec une grande admiration.
Quand il est arrivé à Las Vegas, il dit avoir joué pendant deux ans, presque tous les soirs, avec les meilleurs joueurs au monde.
«J'appelle cela mon université du poker. Il y a des soirs où j'ai gagné; des soirs où j'ai perdu.»
Il conseille aux jeunes d'éviter les autres jeux du casino et de se limiter au poker. «Il y a de la stratégie dans ce jeu-là et tu te bats contre les autres et toi-même, pas contre des machines.»
Il s'attriste de voir autant de gens tout perdre au Casino de Montréal.
«Le Casino de Montréal n'attire pas beaucoup de gros tournois et de grands joueurs; donc ce sont des gens du Québec qui vont se mettre dans la rue. Ça me fait mal au coeur de voir cela», conclut le gérant vedette, heureux d'avoir pu battre les démons du casino.
* La biographie de René Angélil sort le 2 mars prochain. Georges-Hébert Germain a fait un travail remarquable. Lire le compte rendu et l'entrevue de Benoit Aubin dans le cahier Weekend de samedi.
À quelques jours de la publication de sa biographie autorisée, Le maître du jeu, écrite par Georges-Hébert Germain, René Angélil avoue sa maladie du jeu. Il nous dit comment les siens ont su le protéger pour qu'il évite de sombrer.
«J'ai la maladie du jeu. C'est comme un alcoolique: tu l'as en dedans de toi. Je me contrôle grâce aux gens autour de moi, qui m'ont créé un système pour me protéger contre moi-même. Je suis chanceux !», confie-t-il en entrevue au Journal de Montréal.
Il a tourné le dos à tous les jeux du casino, sauf le poker. Il s'attribue un montant d'argent pour jouer et, sur tous les chèques qu'il signe, il y a un deuxième signataire.
«Mon ange gardien s'appelle André Delambre, décédé il y a quelques années. Un jour, j'étais allé un peu trop loin. Et il m'a dit: je vais m'occuper de toi à la condition que tu ne signes pas de chèques tout seul. Je ne joue donc jamais l'argent de la compagnie et, depuis le départ d'André, c'est Gilles Lapointe qui signe les chèques. Ça me protège. Sinon, je serais peut-être dans la rue, et Céline ne serait pas au sommet. Il n'y a rien qui peut m'arrêter de jouer», raconte René Angélil, assis dans son bureau de sa compagnie Feeling, à Laval, juste avant son départ pour Las Vegas.
L'homme avoue qu'il n'a jamais été aussi bien et heureux dans sa vie. L'imprésario joue la vie à chaque jour.
«La vie est comme un grand jeu, il y a des séquences où ça va bien; d'autres où ça va mal. Le jeu est de profiter des moments où ça va bien. D'ailleurs, moi, je me dis chaque jour que tout va être correct.»
Le casino
De l'argent, il en a gagné, mais il en a perdu. Des tonnes. Il ne sait pas le montant ou ne veut pas le savoir.
«Au poker, j'ai gagné plus que j'ai perdu. J'aime ce jeu car c'est toi contre d'autres joueurs. Tous les autres jeux du casino te font perdre. C'est toujours le casino qui aura l'avantage sur toi. Pour être honnête donc, si je prends juste ma carrière de poker, je suis gagnant, mais si on parle de ma carrière de joueur en général, c'est certain que j'ai perdu plus que j'ai gagné.»
Et du même souffle, il ajoute «j'ai toujours eu l'impression que j'allais sortir de là avec un tas d'argent. C'est comme l'alcoolique. Je sais aujourd'hui, sans doute à cause de la maturité, que ce n'est pas normal de penser comme cela.»
Son université
René Angélil vient d'une famille de joueurs. Ses parents, en compagnie d'amis, jouaient au jeu de cartes appelé canasta.
«Eux, ils jouaient pour l'honneur. J'ai d'ailleurs été élevé dans la chicane à cause de cela», raconte-t-il en souriant, parlant de son père et sa mère avec une grande admiration.
Quand il est arrivé à Las Vegas, il dit avoir joué pendant deux ans, presque tous les soirs, avec les meilleurs joueurs au monde.
«J'appelle cela mon université du poker. Il y a des soirs où j'ai gagné; des soirs où j'ai perdu.»
Il conseille aux jeunes d'éviter les autres jeux du casino et de se limiter au poker. «Il y a de la stratégie dans ce jeu-là et tu te bats contre les autres et toi-même, pas contre des machines.»
Il s'attriste de voir autant de gens tout perdre au Casino de Montréal.
«Le Casino de Montréal n'attire pas beaucoup de gros tournois et de grands joueurs; donc ce sont des gens du Québec qui vont se mettre dans la rue. Ça me fait mal au coeur de voir cela», conclut le gérant vedette, heureux d'avoir pu battre les démons du casino.
* La biographie de René Angélil sort le 2 mars prochain. Georges-Hébert Germain a fait un travail remarquable. Lire le compte rendu et l'entrevue de Benoit Aubin dans le cahier Weekend de samedi.