
Déclarée morte par erreur
Serge Labrosse
Le Journal de Montréal
04/03/2009 05h23 - Mise à jour 04/03/2009 14h07
Déclarée morte par erreur..........
Marie-Thérèse Coulombe est morte. C'est arrivé il y a déjà plus d'une semaine. Et elle n'apprécie pas du tout l'expérience.
Entretien avec la femme déclarée morte, Marie-Thérèse Coulombe
Infirmière à la retraite, aujourd'hui auteure, bien vivante et en bonne santé, Mme Coulombe, 67 ans, a appris par courrier le 20 février qu'elle n'est plus admissible aux versements de TPS pour la période suivant son décès.
D'ailleurs, ce n'est pas à elle que l'Agence du revenu du Canada a adressé l'avis - posté à son adresse néanmoins -, mais à «la succession de feue Marie-Thérèse Coulombe». «Vous ne pouvez pas savoir ce que ça fait, d'apprendre sa mort. Ce n'est pas rationnel, bien sûr, puisqu'on sait bien qu'on vit toujours; mais je vous assure qu'en lisant ça, les jambes m'ont lâché», raconte la survivante.
«J'ai tout de suite appelé ma fille. Je lui ai dit: Brigitte, je viens de recevoir la lettre que tu vas recevoir le jour où je serai morte. Je lui ai expliqué. Elle n'en revenait pas.»
«J'ai aussi appelé ma comptable. Elle m'a répondu: T'es dans la merde.»
Problèmes à l'horizon
La principale crainte de la retraitée, pour l'heure, c'est de savoir si elle recevra son prochain chèque de pension.
Mais il y a la Régie des rentes, son numéro d'assurance sociale, son passeport... Qu'arrivera-t-il de tout cela si l'information erronée sur son prétendu décès circule d'un ministère et d'un gouvernement à l'autre? «Vraiment, je capote!», s'est exclamée la dame lors de son appel à l'aide au Journal. Elle a alors éclaté en sanglots, pour se reprendre aussitôt, essayant d'en rire.
Réparer l'erreur
Elle n'ose imaginer les problèmes qu'elle aura, à expliquer à tout le monde qu'elle n'est pas morte.
«C'est grave, vous savez. Et je suis sûre, maintenant, que ça arrive à d'autres.»
Ayant travaillé 15 ans auprès d'une clientèle âgée, elle a écrit un livre: La vieillesse en cage. Celle qui se laisse gentiment appeler «Marie-T» a peine à imaginer le choc qu'une personne plus âgée ressentirait à l'annonce de sa propre mort. «C'est inacceptable», dit-elle.
Mais le pire, c'est qu'elle n'arrive pas à faire corriger l'erreur.
Depuis une semaine, elle se considère donc bel et bien comme morte aux yeux de l'État.
Le porte-parole de l'Agence du revenu du Canada, Serge Paradis, a refusé hier de répondre à toute question à ce sujet, invoquant la confidentialité du cas.
http://www.canoe.com/archives/infos/soc ... 52301.html" onclick="window.open(this.href);return false;