Le décrochage menace l'avenir du Québec

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Le décrochage menace l'avenir du Québec

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Le décrochage menace l'avenir du Québec Marie Allard
La Presse


Au Québec, chaque jour, 100 jeunes décrochent du secondaire. Ce drame a incité Jacques Ménard, président de la Banque de Montréal, à inviter les Québécois à entreprendre un chantier national de lutte au décrochage scolaire. Son Groupe d'action sur la persévérance et la réussite scolaire propose de s'inspirer des programmes qui marchent, notamment en Ontario et au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Québec n'a rien promis encore, mais appuie l'initiative.

Un jeune sur trois n'a pas de diplôme secondaire général ou professionnel, au Québec, à 20 ans. Épouvanté par ce triste constat, Jacques Ménard, président de la Banque de Montréal, a incité hier les Québécois à lancer un chantier national pour contrer le décrochage scolaire.

Son objectif: faire passer le taux de diplomation avant 20 ans de 69% à plus de 80% d'ici 2020. Cela permettrait au Québec de rejoindre l'Ontario et de se hisser parmi les 10 États de l'OCDE ayant le plus grand nombre de jeunes diplômés du secondaire dans les délais prescrits.

Le Groupe d'action sur la persévérance et la réussite scolaire au Québec, qui réunit à l'initiative de M. Ménard une trentaine de personnes du gouvernement, des milieux d'affaires, sociaux, etc. a proposé hier 10 pistes d'action (voir encadré) pour contrer le décrochage. Il veut agir tout au long du «continuum de vie» des enfants, de la grossesse à la fin du secondaire. Ces mesures vont «aider à résoudre un des plus gros problèmes qui menace l'avenir du Québec», a affirmé le banquier.


Coût de l'opération? De 35 à 65 millions par an pendant trois ans, le temps de faire des projets pilotes, puis de 140 à 240 millions par an par la suite. «Agir coûte cher, c'est clair, a reconnu M. Ménard. Mais ne pas agir coûterait énormément plus cher. Ne pas agir serait nettement, quant à nous, au-dessus de nos moyens.»

Après avoir recensé les meilleures pratiques contre le décrochage dans le monde, la firme McKinsey & Compagnie a établi que «sauver» un seul décrocheur coûte de 10 000$ à 20 000$. Ne rien faire revient toutefois à 120 000$ en manque à gagner en taxes et impôts et en coûts additionnels pour l'État, pour chaque décrocheur.

Réallouer l'argent gaspillé ailleurs

Des sommes déjà investies ailleurs pourraient être réallouées aux pistes d'action proposées hier. «On a des raisons de croire que l'argent est mal utilisé, a dit M. Ménard. Les programmes (existants) ont des coûts et peu sont mesurés.»

Les initiatives fructueuses contre le décrochage ont des leaders forts, sont élaborées en partenariat (gouvernement, société civile et monde des affaires) et sont centrées sur les jeunes. Elles sont financées adéquatement et leurs résultats sont mesurés, souligne McKinsey & Compagnie. Le Québec doit en tirer des leçons. «Il faut s'assurer que quand on investit, ça marche», a indiqué Éric Lamarre, directeur associé du bureau montréalais de la firme.

Le gouvernement va agir

M. Ménard a assuré avoir le support du gouvernement de Jean Charest, qui n'a pas encore annoncé d'appui financier concret. Le budget provincial sera présenté dès demain, puis M. Charest dévoilera sa Stratégie jeunesse d'ici la fin du mois, a rappelé M. Ménard.

«Il a convaincu le gouvernement d'agir», a assuré André Caron, président de la Fédération des commissions scolaires. Le plan proposé, «j'en suis convaincu, va changer le cours des choses», a corroboré Michel Perron, professeur à l'UQAC, un des grands responsables du succès de la lutte au décrochage menée au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Le gouvernement n'est pas le seul à devoir financer l'effort. Le Groupe d'action a notamment identifié la Fondation Lucie et André Chagnon comme «leader potentiel» de la mobilité régionale, une piste d'action au coût estimé à cinq à 10 millions par an.

«On a un choix d'investissement à faire aujourd'hui, pour un retour qui ne sera pas instantané, a averti M. Lamarre. Ça va prendre un bon trois ans avant qu'on voit l'aiguille (du décrochage) se déplacer. On peut s'attendre à voir le plein effet sur une période de 10 ans.»

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