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Big Mother
Publié : mar. avr. 14, 2009 6:14 am
par .anthurium.
La chronique de Richard Martineau
Big Mother
Richard Martineau
11/04/2009 07h26
Avant-hier, j'écrivais que le milieu de l'éducation est devenu trop féminin, trop maternant.
Je ne suis pas le premier à déplorer cet état de fait. Plusieurs spécialistes ont écrit sur cette question.
LE MLE DÉVALORISÉ
Herman Brutsaert est professeur de sociologie à l'Université de Gand, en Belgique. Pour lui, la féminisation du corps enseignant entrave le développement des garçons.
«Les garçons ne se sentent pas à l'aise dans un environnement strictement féminin, écrit-il. Les enseignantes accordent trop d'importance à l'ordre, au soin, au silence et à la docilité.»
«C'est parfait pour les filles, car elles ont besoin de structures et de repères. Les garçons, par contre, ont davantage le goût du risque et sont plus agités. Un univers hyper ordonné les étouffe», ajoute-t-il.
Diane Dory, psychanalyste française, pense la même chose.
«C'est toute la société qui est maternante! Cette féminisation touche même les hommes, qui ressemblent de plus en plus à des clones de femmes. On discrédite de plus en plus l'autorité, l'agressivité : il faut être calme, cool, ne pas déranger... Un homme, avec sa pulsion, n'est pas valorisé. C'est donc très difficile pour les garçons.»
«Pourtant, dans une classe, l'énergie masculine peut être très utile: le prof masculin est en général moins patient, il impose des limites plus rapidement, et les enfants sont beaucoup plus rassurés! L'homme pousse le jeune garçon à quitter l'univers douillet de sa mère. Il lui apprend à se faire dire non et à développer sa propre personnalité», précise-t-elle.
L'ÉTAT NOUNOU
Dans son livre Big Mother, le psychanalyste Michel Schneider pousse le constat encore plus loin. Selon lui, même les politiciens agissent comme des mamans!
«Les hommes politiques ressemblent à des mères bienveillantes, écrit-il.» Ils sont pétris de bons sentiments, privilégient l'émotionnel, l'affectif. Ils se mettent à l'écoute de la société et se préoccupent prioritairement du bien-être des individus, leur promettant du bonheur, de l'amour.
«Le père est censé enseigner aux enfants qu'ils n'ont pas seulement des droits, mais aussi des devoirs. Il est censé leur donner l'heure juste, leur proposer une vision de l'avenir. Or, nos hommes politiques sont dans l'immédiateté: Tu veux ce jouet, mon enfant ? Le voilà. Ils voient rarement plus loin que les prochaines échéances électorales. Un Winston Churchill annonçant: Je vous promets de la sueur, du sang et des larmes ne serait jamais élu aujourd'hui.»
«Avant, on disait: gouverner, c'est choisir. Maintenant, on dit: gouverner, c'est caresser.»
UNE SOCIÉTÉ ALLAITÉE
Le citoyen agit de plus en plus comme un bébé. Nous voulons que tous nos besoins soient comblés instantanément.
Que font les mamans quand leur nouveau-né a soif? Elles le branchent tout de suite sur le mamelon. Eh bien, l'État agit de la même façon.
La populace crie? Vite, il faut la calmer! Donnons-lui ce qu'elle veut, même si, à long terme, ce qu'elle désire MAINTENANT n'est peut-être pas ce dont elle a le plus besoin.
Comment voulez-vous transformer une société, dans ces conditions?
Dans son essai Ainsi soient-ils, la psychanalyste Hélène Vacchiali affirme que la féminisation de la société cause des dégâts considérables.
«Le fémininement correct a remplacé le politiquement correct, dit-elle. Pour donner aux femmes la place qui leur revient, y a-t-il d'autres solutions que cette féminisation insensée des hommes?»
Maudite bonne question.
Re: Big Mother
Publié : mar. avr. 14, 2009 6:18 am
par .anthurium.
Très bon texte! C'est juste bizarre que ça vienne de Richard Martineau, il a donc bien changer lui.
Re: Big Mother
Publié : mar. avr. 14, 2009 7:40 am
par Acrux
.anthurium. a écrit : La chronique de Richard Martineau
Big Mother
Richard Martineau
11/04/2009 07h26
Avant-hier, j'écrivais que le milieu de l'éducation est devenu trop féminin, trop maternant.
Je ne suis pas le premier à déplorer cet état de fait. Plusieurs spécialistes ont écrit sur cette question.
LE MLE DÉVALORISÉ
Herman Brutsaert est professeur de sociologie à l'Université de Gand, en Belgique. Pour lui, la féminisation du corps enseignant entrave le développement des garçons.
«Les garçons ne se sentent pas à l'aise dans un environnement strictement féminin, écrit-il. Les enseignantes accordent trop d'importance à l'ordre, au soin, au silence et à la docilité.»
«C'est parfait pour les filles, car elles ont besoin de structures et de repères. Les garçons, par contre, ont davantage le goût du risque et sont plus agités. Un univers hyper ordonné les étouffe», ajoute-t-il.
Diane Dory, psychanalyste française, pense la même chose.
«C'est toute la société qui est maternante! Cette féminisation touche même les hommes, qui ressemblent de plus en plus à des clones de femmes. On discrédite de plus en plus l'autorité, l'agressivité : il faut être calme, cool, ne pas déranger... Un homme, avec sa pulsion, n'est pas valorisé. C'est donc très difficile pour les garçons.»
«Pourtant, dans une classe, l'énergie masculine peut être très utile: le prof masculin est en général moins patient, il impose des limites plus rapidement, et les enfants sont beaucoup plus rassurés! L'homme pousse le jeune garçon à quitter l'univers douillet de sa mère. Il lui apprend à se faire dire non et à développer sa propre personnalité», précise-t-elle.
L'ÉTAT NOUNOU
Dans son livre Big Mother, le psychanalyste Michel Schneider pousse le constat encore plus loin. Selon lui, même les politiciens agissent comme des mamans!
«Les hommes politiques ressemblent à des mères bienveillantes, écrit-il.» Ils sont pétris de bons sentiments, privilégient l'émotionnel, l'affectif. Ils se mettent à l'écoute de la société et se préoccupent prioritairement du bien-être des individus, leur promettant du bonheur, de l'amour.
«Le père est censé enseigner aux enfants qu'ils n'ont pas seulement des droits, mais aussi des devoirs. Il est censé leur donner l'heure juste, leur proposer une vision de l'avenir. Or, nos hommes politiques sont dans l'immédiateté: Tu veux ce jouet, mon enfant ? Le voilà. Ils voient rarement plus loin que les prochaines échéances électorales. Un Winston Churchill annonçant: Je vous promets de la sueur, du sang et des larmes ne serait jamais élu aujourd'hui.»
«Avant, on disait: gouverner, c'est choisir. Maintenant, on dit: gouverner, c'est caresser.»
UNE SOCIÉTÉ ALLAITÉE
Le citoyen agit de plus en plus comme un bébé. Nous voulons que tous nos besoins soient comblés instantanément.
Que font les mamans quand leur nouveau-né a soif? Elles le branchent tout de suite sur le mamelon. Eh bien, l'État agit de la même façon.
La populace crie? Vite, il faut la calmer! Donnons-lui ce qu'elle veut, même si, à long terme, ce qu'elle désire MAINTENANT n'est peut-être pas ce dont elle a le plus besoin.
Comment voulez-vous transformer une société, dans ces conditions?
Dans son essai Ainsi soient-ils, la psychanalyste Hélène Vacchiali affirme que la féminisation de la société cause des dégâts considérables.
«Le fémininement correct a remplacé le politiquement correct, dit-elle. Pour donner aux femmes la place qui leur revient, y a-t-il d'autres solutions que cette féminisation insensée des hommes?»
Maudite bonne question.
...heureux de voir que je ne suis pas le seul à penser ainsi.
Re: Big Mother
Publié : mar. avr. 14, 2009 9:11 am
par Nikki
Je trouve tellement qu'on crache facilement sur ce que la femme apporte à la société...
On la veut douce et mère, mais à la maison puisque elle pourrait adoucir un peu trop la société... On la veut aimante et guide, mais pas trop puisque les pauvres mâles se sentent dévalorisés...
Plus ça change, plus c'est pareil

Re: Big Mother
Publié : mar. avr. 14, 2009 9:40 am
par MaChouette
Qu'est-ce que c'est que cette histoire de milieu enseignant devenu trop féminin tout d'un coup??? Dans les années 50, les femmes atteignaient près de 90% du corps enseignant. Les femmes sont majoriritaires dans notre système d'enseignement depuis des lustres, surtout au primaire! Je crois que ce sont les enseignants religieux qui ont, à une certaine époque, on fait penché la balance et fait en sorte qu'un certain "équilibre hommes/femmes" soit établi .
Je me sens outrée par un tel titre: Big Mother. Est-ce la faute des femmes si le milieu scolaire n'intéresse pas les hommes, et ce surtout au primaire? C'est bien beau de dénoncer, de déplorer, de décrier mais il faudrait peut être identifier les bonnes raisons à cet état de fait.
Tout n'est pas toujours de la faute des femmes.
Re: Big Mother
Publié : mar. avr. 14, 2009 9:46 am
par Ely
On peux pas renier le fait que les jeunes ont autant besoin de modèles masculins que de modèles féminins et que la manière d'enseigner aux filles n'est pas la même que celle pour les garçons.
Mais je crois que peut importe le sexe, ce n'est qu'une question d'adaptation des professeurs. Un professeur masculin ne devrait pas, dans le même contexte, enseigner de la même manière à une fille qu'à un garçon.
Re: Big Mother
Publié : mar. avr. 14, 2009 9:59 am
par Ely
Est-ce que les féministes peuvent ce calmer un peu, le texte ne dit pas du tout que c'est la faute des femmes s'il y a moins d'homme dans les écoles. Il se demande pourquoi les hommes les désertent

Maudite grosse différence.
Re: Big Mother
Publié : mar. avr. 14, 2009 10:03 am
par Red K
Nikki a écrit : Je trouve tellement qu'on crache facilement sur ce que la femme apporte à la société...
On la veut douce et mère, mais à la maison puisque elle pourrait adoucir un peu trop la société... On la veut aimante et guide, mais pas trop puisque les pauvres mâles se sentent dévalorisés...
Plus ça change, plus c'est pareil

Me semble que ce n'est pas tout à fait ce qui se dégage de ce texte. Ce que la femme apporte à la société n'est pas remis en cause. C'est plutôt l'absence de modèle masculin ou de modélisation masculine à l'école pour les garçon qui est absente.
C'est pas parce que l'on souhaiterait revaloriser une chose qu'il faille absolument penser que l'on souhaite dévaloriser une autre chose.
À moins d'être une féministe enragée qui ne souhaite que la mort de l'homme et du masculin.
Re: Big Mother
Publié : mar. avr. 14, 2009 10:07 am
par MaChouette
Ely a écrit : Est-ce que les féministes peuvent ce calmer un peu, le texte ne dit pas du tout que c'est la faute des femmes s'il y a moins d'homme dans les écoles. Il se demande pourquoi les hommes les désertent

Maudite grosse différence.
Pourquoi ce titre alors?
Re: Big Mother
Publié : mar. avr. 14, 2009 10:15 am
par Red K
MaChouette a écrit : [...]
Pourquoi ce titre alors?
Des titres, c'est pour attirer l'attention. C'est d'ailleurs la recette depuis fort longtemps des revues à potin. Sauf qu'il ne faut pas lire que le titre habituellement.

Re: Big Mother
Publié : mar. avr. 14, 2009 10:18 am
par Red K
Et ça fait quand même du sens comme titre.
Big Brother is watching you. Il a remplacé par Mother parce que ce sont en majorité des femmes qui sont en place. Et la culture féminine est très dominante. Donc, le p'tit gars est élevé dans une culture féminine avec absence de modèle masculin.
Re: Big Mother
Publié : mar. avr. 14, 2009 10:19 am
par Acrux
Nikki a écrit : Je trouve tellement qu'on crache facilement sur ce que la femme apporte à la société...
On la veut douce et mère, mais à la maison puisque elle pourrait adoucir un peu trop la société... On la veut aimante et guide, mais pas trop puisque les pauvres mâles se sentent dévalorisés...
Plus ça change, plus c'est pareil

À vrai dire, si je prend le même ton que toi, le système a été changé pour les pauvres femmes qui ne supportait pas la pression de la compétition... Mais dans la vie il y en a de la compétition.
Faudrait peut-être se rendre compte un moment donné que ça ne marche tout simplement pas les systèmes mixtes en éducation...

Re: Big Mother
Publié : mar. avr. 14, 2009 10:20 am
par MaChouette
Red K a écrit : [...]
Des titres, c'est pour attirer l'attention. C'est d'ailleurs la recette depuis fort longtemps des revues à potin. Sauf qu'il ne faut pas lire que le titre habituellement.

Je n'ai pas lu que le titre.

Mais je crois que le titre donne une couleur au texte et que Martineau a assez de culture pour savoir qu'il faisait référence à une image forte qui est un symbole de totalitarisme et de négation des libertés fondamentales.
Re: Big Mother
Publié : mar. avr. 14, 2009 10:21 am
par Nikki
Je commente ce que je lis. Et ce que je lis, ce sont des mots assez méprisants sur le difficile travail que les femmes accomplissent...
Société allaitante, société qui donne tout aussitôt qu'elle le demande (selon le texte, ce serait un trait féminin, et de surcroît un trait plutôt méprisable)...
J'ai toujours dit que le fait que des femmes avant moi aient porté un flambeau féministe me permettait de m'assoir confortablement sur les droits acquis grâce à ces battantes, mais je suis obligée d'admettre que je me suis trompée.
«Les garçons ne se sentent pas à l'aise dans un environnement strictement féminin, écrit-il. Les enseignantes accordent trop d'importance à l'ordre, au soin, au silence et à la docilité.»
Je ne vois pas où l'on valorise le travail masculin dans cet extrait, mais je vois très bien où l'on dévalorise le travail féminin...
Re: Big Mother
Publié : mar. avr. 14, 2009 10:25 am
par Nikki
Red K a écrit : Et ça fait quand même du sens comme titre.
Big Brother is watching you. Il a remplacé par Mother parce que ce sont en majorité des femmes qui sont en place. Et la culture féminine est très dominante. Donc, le p'tit gars est élevé dans une culture féminine avec absence de modèle masculin.
On a assez dit que les modèles devaient être à la maison et non à l'école, que c'était la job des parents de donner ce genre d'exemple...
Mes enfants vont à l'école pour apprendre les maths, le français, et autres matières que des gens plus compétents que moi leur dispense. Les profs ne sont pas là pour leur donner des modèles de vie, c'est à la famille de faire ça... et des modèles masculins dans les familles, il y en a tout autant que de modèles féminins...
Re: Big Mother
Publié : mar. avr. 14, 2009 10:31 am
par Ely
Nikki a écrit : [...]
On a assez dit que les modèles devaient être à la maison et non à l'école, que c'était la job des parents de donner ce genre d'exemple...
Mes enfants vont à l'école pour apprendre les maths, le français, et autres matières que des gens plus compétents que moi leur dispense. Les profs ne sont pas là pour leur donner des modèles de vie, c'est à la famille de faire ça... et des modèles masculins dans les familles, il y en a tout autant que de modèles féminins...
Ben là, il y a rien de mal à avoir des modèles de vie partout dans la société. Les acteurs, Les chanteurs, les politiciens, les professeurs, etc. Ils doivent tous être des modèles pour les enfants ils me semblent. Les jeunes prennent comme modèle tout les adultes qui les entourent, on peut pas leur mettre des orreillettes dès qu'ils sortent de la maison.

Re: Big Mother
Publié : mar. avr. 14, 2009 10:35 am
par Red K
Sur un banc d'école, le petit garçon est souvent plus dissipé que la petite fille. Il apprend moins vite de cette façon passive. Ce n'est pas pour rien que les filles excellent plus rapidement dans les matières scolaires.
Par contre, lorsqu'on arrive du côté sportif, c'est l'inverse qui se produit.
Ça amène à penser que la façon d'enseigner est probablement très correcte pour les filles mais, qu'il faudrait peut-être trouver autre chose pour les garçons. Un stimuli différent.
Re: Big Mother
Publié : mar. avr. 14, 2009 10:40 am
par Nikki
Red K a écrit : Sur un banc d'école, le petit garçon est souvent plus dissipé que la petite fille. Il apprend moins vite de cette façon passive. Ce n'est pas pour rien que les filles excellent plus rapidement dans les matières scolaires.
Par contre, lorsqu'on arrive du côté sportif, c'est l'inverse qui se produit.
Ça amène à penser que la façon d'enseigner est probablement très correcte pour les filles mais, qu'il faudrait peut-être trouver autre chose pour les garçons. Un stimuli différent.
Le pire c'est que je suis d'accord avec la problématique que Martineau décrit. Pour avoir eu une fille et un garçon, je suis assez d'accord que les salles de classes favorisent souvent les filles de par leur tempérament naturel...
Je trouve juste qu'il choisi des mots non pas pour valoriser le travail des hommes, mais plutôt des mots qui cherchent à minimiser et à diminuer celui des femmes. Pour moi c'est là que le bas blesse...
Re: Big Mother
Publié : mar. avr. 14, 2009 10:49 am
par Red K
Nikki a écrit : [...]
Le pire c'est que je suis d'accord avec la problématique que Martineau décrit. Pour avoir eu une fille et un garçon, je suis assez d'accord que les salles de classes favorisent souvent les filles de par leur tempérament naturel...
Je trouve juste qu'il choisi des mots non pas pour valoriser le travail des hommes, mais plutôt des mots qui cherchent à minimiser et à diminuer celui des femmes. Pour moi c'est là que le bas blesse...
Mais c'est pas Martineau qui écrit ça, il cite des professionnels.
Re: Big Mother
Publié : mar. avr. 14, 2009 10:51 am
par Red K
Un sociologue et trois psychanalyste dont 2 femmes.