L'indifférence
Publié : mer. avr. 29, 2009 10:48 am
LCN - J-L Mongrain
L'indifférence
J’ai peur de la société dans laquelle on vit.
On met le nez dehors, on a peur d’être attaqué.
On est confus, on ne peut pas compter sur l’aide de quiconque.
L’histoire dramatique qu’a vécue un homme au cours de 48 dernières heures démontre clairement l’individualisme et l’indifférence dans lesquels nous vivons. Un préposé au stationnement confirme qu’il a vu un véhicule stationné dans une zone interdite, avec un homme à l’intérieur, pendant 2 jours. Tôt le matin, ce même préposé lui a remis une contravention et ne s'est pas soucié de l’état de santé de l’individu et des motifs pour lesquels l'homme se trouvait à cet endroit. Pas fort, vraiment pas fort. Et attention, à trois reprises le malheureux a interpellé des passants pour demander son chemin. Il souhaitait aussi pouvoir donner un coup de fil. Personne n'a daigné lui venir en aide. Pas fort, vraiment pas fort.
Comment en est-on arrivé à une société aussi déresponsabilisée et désolidarisée?
Bonne chance tout le monde! Et sauve qui peut!
________________________________________________
Article Journal de Montréal
Activement recherché par la police depuis deux jours après s'être égaré en sortant de l'épicerie, Gilbert Gravel, 75 ans, s'est vu remettre une contravention en main propre par un agent de stationnement... pour avoir séjourné dans sa voiture stationnée au mauvais endroit pendant deux jours!
Réagissez à cette nouvelle dans le blogue de Jean-Luc Mongrain
Pourtant, pendant ce temps, la photographie de M. Gravel était dans tous les médias et la police de Laval faisait des pieds et des mains pour retrouver le vieil homme.
M. Gravel, un entrepreneur en décoration d'intérieur à la retraite, s'était égaré vers 18 h samedi, en sortant d'une épicerie de Laval. M. Gravel est atteint de Parkinson, et ses médicaments le rendaient confus depuis peu.
«Il a pris la direction de la rue Clark, à Montréal, où il a habité quand il était jeune», a raconté sa fille Isabelle, hier.
Confus, M. Gravel s'est stationné sur le boulevard Saint-Laurent, à Montréal, devant ce qui était l'église où il a été baptisé. Il y est demeuré pendant deux jours.
Il a mangé des bonbons
Sans boire ni manger, M. Gravel est demeuré dans sa voiture à manger un sac de bonbons qu'il avait avec lui, pendant presque deux jours.
Il a bien pensé aller dormir dans un motel tout près, mais il avait peur. Il a aussi demandé de l'aide à trois passants, expliquant qu'il s'était égaré et demandant où il pouvait aller téléphoner. Mais personne n'a daigné l'aider ou appeler de l'aide, a raconté sa fille, hier.
«C'est sûr qu'il avait la barbe pas faite et l'air confus, mais c'est déplorable. On a un problème de société.»
Puis, à 8h09 lundi matin, seulement neuf minutes après le début de l'interdiction de stationner, un agent de stationnement s'est présenté à la voiture de M. Gravel pour lui remettre une contravention.
Un ticket en main propre
«Mon père a baissé sa fenêtre et lui a dit: J'imagine que c'est une contravention», rapporte Mme Gravel.
Selon elle, l'agent lui a précisé qu'effectivement, il lui remettait une contravention parce qu'il était à cet endroit depuis deux jours.
Sachant vraisemblablement donc que l'homme s'y trouvait depuis aussi longtemps, l'agent a remis un billet. Il appert que la situation n'a pas éveillé chez lui de doute, de soupçon ou d'inquiétude. Il n'a pas songé au fait que l'homme pouvait être en difficulté. Et il ne lui aurait posé aucune question et n'aurait pas contacté les autorités.
«À Montréal, pourvu qu'on donne des billets, c'est correct, c'est ça qui importe», rage Mme Gravel.
M. Gravel s'est alors décidé à monter dans un taxi pour retourner chez lui.
«Il a cogné à la porte vers 9 h le matin et c'est moi qui ai répondu, dit Mme Gravel. Il m'a demandé s'il pouvait entrer.»
Questionnée sur cet événement, la police de Montréal a fait savoir que les agents de stationnement n'ont pas accès à la banque d'information du Centre de renseignements policiers du Québec et que l'agent ne pouvait donc pas savoir que M. Gravel était recherché.
«L'agent aurait-il pu être plus perspicace ? Peut-être. Mais j'aimerais avoir une conversation avec lui avant de vous répondre», a indiqué le sergent Ian Lafrenière.
La famille Gravel estime toutefois avoir reçu des services exceptionnels des policiers lavallois, qu'elle remercie pour leur dévouement et leur humanisme.
L'indifférence
J’ai peur de la société dans laquelle on vit.
On met le nez dehors, on a peur d’être attaqué.
On est confus, on ne peut pas compter sur l’aide de quiconque.
L’histoire dramatique qu’a vécue un homme au cours de 48 dernières heures démontre clairement l’individualisme et l’indifférence dans lesquels nous vivons. Un préposé au stationnement confirme qu’il a vu un véhicule stationné dans une zone interdite, avec un homme à l’intérieur, pendant 2 jours. Tôt le matin, ce même préposé lui a remis une contravention et ne s'est pas soucié de l’état de santé de l’individu et des motifs pour lesquels l'homme se trouvait à cet endroit. Pas fort, vraiment pas fort. Et attention, à trois reprises le malheureux a interpellé des passants pour demander son chemin. Il souhaitait aussi pouvoir donner un coup de fil. Personne n'a daigné lui venir en aide. Pas fort, vraiment pas fort.
Comment en est-on arrivé à une société aussi déresponsabilisée et désolidarisée?
Bonne chance tout le monde! Et sauve qui peut!
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Article Journal de Montréal
Activement recherché par la police depuis deux jours après s'être égaré en sortant de l'épicerie, Gilbert Gravel, 75 ans, s'est vu remettre une contravention en main propre par un agent de stationnement... pour avoir séjourné dans sa voiture stationnée au mauvais endroit pendant deux jours!
Réagissez à cette nouvelle dans le blogue de Jean-Luc Mongrain
Pourtant, pendant ce temps, la photographie de M. Gravel était dans tous les médias et la police de Laval faisait des pieds et des mains pour retrouver le vieil homme.
M. Gravel, un entrepreneur en décoration d'intérieur à la retraite, s'était égaré vers 18 h samedi, en sortant d'une épicerie de Laval. M. Gravel est atteint de Parkinson, et ses médicaments le rendaient confus depuis peu.
«Il a pris la direction de la rue Clark, à Montréal, où il a habité quand il était jeune», a raconté sa fille Isabelle, hier.
Confus, M. Gravel s'est stationné sur le boulevard Saint-Laurent, à Montréal, devant ce qui était l'église où il a été baptisé. Il y est demeuré pendant deux jours.
Il a mangé des bonbons
Sans boire ni manger, M. Gravel est demeuré dans sa voiture à manger un sac de bonbons qu'il avait avec lui, pendant presque deux jours.
Il a bien pensé aller dormir dans un motel tout près, mais il avait peur. Il a aussi demandé de l'aide à trois passants, expliquant qu'il s'était égaré et demandant où il pouvait aller téléphoner. Mais personne n'a daigné l'aider ou appeler de l'aide, a raconté sa fille, hier.
«C'est sûr qu'il avait la barbe pas faite et l'air confus, mais c'est déplorable. On a un problème de société.»
Puis, à 8h09 lundi matin, seulement neuf minutes après le début de l'interdiction de stationner, un agent de stationnement s'est présenté à la voiture de M. Gravel pour lui remettre une contravention.
Un ticket en main propre
«Mon père a baissé sa fenêtre et lui a dit: J'imagine que c'est une contravention», rapporte Mme Gravel.
Selon elle, l'agent lui a précisé qu'effectivement, il lui remettait une contravention parce qu'il était à cet endroit depuis deux jours.
Sachant vraisemblablement donc que l'homme s'y trouvait depuis aussi longtemps, l'agent a remis un billet. Il appert que la situation n'a pas éveillé chez lui de doute, de soupçon ou d'inquiétude. Il n'a pas songé au fait que l'homme pouvait être en difficulté. Et il ne lui aurait posé aucune question et n'aurait pas contacté les autorités.
«À Montréal, pourvu qu'on donne des billets, c'est correct, c'est ça qui importe», rage Mme Gravel.
M. Gravel s'est alors décidé à monter dans un taxi pour retourner chez lui.
«Il a cogné à la porte vers 9 h le matin et c'est moi qui ai répondu, dit Mme Gravel. Il m'a demandé s'il pouvait entrer.»
Questionnée sur cet événement, la police de Montréal a fait savoir que les agents de stationnement n'ont pas accès à la banque d'information du Centre de renseignements policiers du Québec et que l'agent ne pouvait donc pas savoir que M. Gravel était recherché.
«L'agent aurait-il pu être plus perspicace ? Peut-être. Mais j'aimerais avoir une conversation avec lui avant de vous répondre», a indiqué le sergent Ian Lafrenière.
La famille Gravel estime toutefois avoir reçu des services exceptionnels des policiers lavallois, qu'elle remercie pour leur dévouement et leur humanisme.