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Il y a dix ans...

Publié : jeu. avr. 30, 2009 10:38 pm
par .anthurium.
Oups j'ai oublier de spécifier que c'est un texte du blogue de Johanne Marcotte.

Je parlais avec un joli petit couple en fin de semaine, tout aussi exaspéré que vous et moi, de l'incapacité chronique des gouvernements du Québec à livrer quoique ce soit.

Alors, il m'est venu une idée et je me suis dit que ce qui serait drôle, c’est de faire une petite recherche de ce qui faisait la nouvelle il y a 10 ans et de comparer ça avec ce qui fait la nouvelle aujourd’hui. Eh bien, c'est pas drôle 'pantoute'.

1. LE CHUM

22 mars 1999 - La ministre péquiste de la santé de l’époque, Pauline Marois, songe à la construction d’un nouveau site pour le CHUM.

Dix ans plus tard, le 1er avril 2009 - 'Le vérificateur général énonce que le gouvernement Charest devrait revoir toute la structure qu'il a mis en place pour orchestrer la construction des hôpitaux universitaires à Montréal. En 2 ans, les coûts pour le CHUM sont passés de 1,3 G$ à 2,5 G$, une augmentation de 81% des coûts!' Aujourd’hui, on parle d’une livraison en 2018, quelque chose comme 25 ans après l’idée initiale de fusionner les hôpitaux francophones de Montréal qui était en 1993.

2. L’AUTOROUTE 30

Le 13 décembre 2001 - André Pratte de La Presse signait un texte intitulé : 'La 30, et vite!'. Je le cite : 'L’autoroute 30 doit être terminée au plus tôt. C’est vital non seulement pour l’économie de Montréal, mais pour l’économie de tout l’est du Canada.'

Le 30 mai 2008 - Le même gars signe maintenant un éditorial intitulé 'La 30 peut attendre'. Pourquoi? Parce qu'il y a maintenant une opposition des Mohawks de Kahnawake et parce que, ô surprise, la 30 passerait sur des terres qui leur appartiendraient. Comme si on n'avait pas pu prévoir ça! Conclusion de l’éditorialiste : 'Québec doit continuer à privilégier la voie de la négociation. Si cela entraîne des retards dans l'achèvement de l'autoroute, qu'il en soit ainsi. Ce n'est que de l'asphalte, après tout.'

3. LA RUE NOTRE-DAME SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

Décembre 1999 - Québec veut transformer la rue Notre-Dame en super boulevard à 6 voies. Le but : Rejoindre l’autoroute 25.

Dix ans plus tard, en avril 2009 - La Presse, sous la plume de Denis Lessard nous annonce 'Une pause jusqu’à l’automne'. Les factures ont grimpé de façon exponentielle et on met en veilleuse les projets de réfection de la rue Notre-Dame. Une fonctionnaire du ministère des Transports nous dit que c’est le retour à la table à dessin. Coûts initiaux : 750 M $; Nouveaux coûts : entre 1,3 G $ et 1,5 G$!

Dans le Rapport du Vérificateur général de ce mois-ci, il raconte que depuis l’an 2000, 8 projets majeurs ont vu grimper leurs coûts de 285%, passant de 1,3G$ à 5G$ en 9 ans.

4. DÉCROCHAGE SCOLAIRE

Décembre 1999 - Le ministre de l’Éducation, François Legault du PQ, est bien inquiet. 66% seulement des étudiants obtiennent leur diplôme avant l’âge de 20 ans.

Février 2009 - Le décrochage scolaire est aussi effarant au Québec. Le taux de décrochage scolaire est toujours à 31%!

5. LES SUPER-INFIRMIÈRES (LES INFIRMIÈRES-PRATICIENNES)

Octobre 2000 - L’Ordre des infirmières prône l’accroissement du rôle de l’infirmière.

Avril 2009 - On peut lire dans le Devoir : Depuis 2002, à peine 37 super-infirmières ont pu intégrer le marché du travail, 37 sur 70,000 infirmières! Rappelons-nous qu'il y en a 800 en Ontario...

6. LA DETTE DU QUÉBEC

Le 30 septembre 1999 - Il y a un article intitulé 'Les finances du Québec comparées à une bombe'. La dette est à 102 MM $ et 48% du PIB

Le 31 mars 2009 - La dette est à 151 G$ et à 49% du PIB. Aucun progrés...

7. QU’EST-CE QUI SE DISAIT SUR GM IL Y A 10 ANS?

La Presse du 26 juillet 1999 : 'Le syndicat promet que GM paiera le gros prix si Boisbriand ferme'. Les représentants syndicaux déclaraient : 'Si GM ferme l’usine de Boisbriand, nous allons livrer un bataille terrible au Québec.'

On sait ce qui est arrivé : L’usine de Boisbriand a fermé à l’automne 2002. C’est ce qui peut arriver dans le secteur privé, contrairement au secteur public. Pour le secteur public, peu importe l’endettement, peu importe la mauvaise gestion, ceux qui sont pénalisés ne sont ni les patrons (le gouvernement), ni les employés : ce sont les contribuables payeurs de taxes et d’impôts.

On pourrait ajouter à ces exemples l’accès à un médecin de famille, la réforme du mode de scrutin, etc. Il y a 10 ans, on racontait déjà que les régimes publics de pensions étaient trop généreux. On craignait que le gouvernement n’ait pas mis assez de côté pour prévoir les retraites des employés du secteur public. Aujourd'hui, c'est toujours le cas.

CONCLUSION

Cet immobilisme est exaspérant. Coudon, pourquoi donc élisons-nous des gouvernements?
Et pourquoi nous laissons-nous ralentir par toute cette communauté d'éteignoirs?

Ne réalisons-nous pas qu'il nous faut casser des oeufs pour faire des omelettes? La consultation, c'est bon, mais la décision, c'est encore mieux! Les médias qui ne cessent d'alerter la population sur les conséquences d'un changement nécessaire se questionnent-ils sur le rôle qu'ils jouent dans le ralentissement du Québec? 'Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain... Attention à la paix sociale... Il faut reconnaître que le Québec est un endroit où le consensus est une valeur primordiale...', ra ra ra...

Tout cela dit, le changement ne peut venir que de nous, et dans un premier temps, il nous faudra être clair dans ce que l'on exige des politiciens, mais également de nous-mêmes.

Pour écouter la chronique portant sur ce sujet,

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