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La comission d'enquête de la caisse de dépôt

Publié : mar. mai 19, 2009 3:47 pm
par geneviève-2
Finances publiques
Khadir donne la «volée» à Henri-Paul Rousseau
par Michel Hébert
19/05/2009 13h27




Le député Amir Khadir

© LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot




En 2007, Henri-Paul Rousseau disait aux députés que s’ils n’étaient pas contents des résultats de la Caisse de dépôt et de placement du Québec, ils n’auraient qu’à «le reconvoquer pour lui donner une volée».
À LIRE:
Rousseau dément que les primes ont amplifié les pertes

Pas de problème d'éthique

Il vante sa gestion

À VOIR:

La nouvelle en vidéo



Eh bien, la volée, il l’a eue ce matin, et c’est Amir Khadir, le député de Québec solidaire qui la lui a donnée.

Alors que les autres députés jouaient poliment le jeu des questions et des réponses, M. Khadir a causé une commotion au prestigieux Salon Rouge de l’Assemblée nationale en accusant Henri-Paul Rousseau d’être un suppôt de la famille Desmarais et d’avoir manqué de «courage» en quittant son poste avant l’effondrement des marchés financiers.

Après l’avoir associé aux «monarches de la finance», le député de Québec solidaire a reproché à l’ancien pdg d’être passé chez Power Corporation, une organisation au «pouvoir politique et financier tentaculaire».

«Nous sommes ici dans la chambre du peuple, nous pouvons dire ce que l’on pense», avait prévenu le député de Mercier, devant des députés médusés et les dirigeants de la caisse, soucieux.

Amir Khadir n’y est pas allé de main morte en affirmant qu’Henri-Paul Rousseau et Michael Sabia, le nouveau patron, sont «les fossoyeurs» de la caisse» et n’ont pas vraiment à coeur l’intérêt des Québécois. Il exige que le gouvernement déclenche une enquête publique puisque les députés n’ont ni les compétences ni les moyens pour faire la lumière sur cette affaire.

M. Khadir a déploré que les hauts dirigeants de la caisse soient, en plus d’être intouchables, récompensés pour avoir provoqué des pertes catastrophiques. Selon lui, les pertes de la caisse sont directement liées aux primes de rendement versées aux gestionnaires. C’est le constat fait partout dans le monde, a-t-il signalé.

Estomaqué, Henri-Paul Rousseau n’a pas levé les gants mais a lancé un avertissement lourd de sens : la caisse aura de plus en plus de difficultés à recruter des gens compétents si on persiste à les lapider sur la place publique.

M. Rousseau a aussi soutenu que les gens de la caisse sont payés moins généreusement que leurs pairs du secteur privé. Déjà, a-t-il souligné, la caisse a des problèmes de compétence sur le marché international des actions et doit recourir à des «ressources externes» coûteuses pour assurer ses arrières.

«Moi, j’ai laissé des millions pour aller à la caisse et servir les Québécois», a-t-il lancé, en réplique à ceux qui, comme l’adéquiste François Bonnardel, lui demandait s’il ne devrait pas rembourser sa prime de départ de 400 000 $ reçue juste avant d’aller chez Power Corporation. Henri-Paul Rousseau a refusé net, en rappelant que cela était prévu à son contrat, calqué sur les règles en cours dans l’administration québécoise.

«C’est comme ça dans la fonction publique. La règle, c’est un an de salaire», a-t-il précisé.

Les travaux de la commission se poursuivront cet après-midi. Pour le moment, rien n’explique les achats massifs de Papier commercial adossés à des actifs, sinon qu’une obscure méthode de gestion interne voulant que ce qui était acheté par les gestionnaires du second étage, n’était pas additionné aux achats faits au troisième et ainsi de suite. Quand l’alerte a sonné au dernier étage, il était trop tard pour la haute direction. Plus de six milliards ont ainsi été perdus dans le PCAA.