Les élus adéquistes boycottent Gillet
Publié : ven. juin 12, 2009 10:14 am
Publié le 12 juin 2009 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
Les élus adéquistes boycottent Gillet
Michel Corbeil
Le Soleil
(Québec) Les députés de l'ADQ ne pardonnent pas à Robert Gillet, cinq ans après sa condamnation dans une très médiatisée affaire de prostitution juvénile. Ils boycottent l'animateur qui a retrouvé une antenne à la nouvelle station de radio Sortir FM.
L'attaché de presse Sébastien Lépine a confirmé, hier, que les six élus de l'Action démocratique du Québec ont résolu de ne donner aucune entrevue au morning man. La décision a été votée, la semaine dernière, par le caucus adéquiste.
Un geste cohérent, a plaidé M. Lépine. «L'ADQ a porté à l'Assemblée nationale le dossier Scorpion», du nom de l'enquête policière ayant mené aux accusations portées contre M. Gillet d'avoir acheté les services sexuels d'une adolescente.
«Comme parlementaires, ils ont travaillé très fort dans ce dossier, a poursuivi Sébastien Lépine. Et M. Gillet a été un des accusés.»
Seul Robert Gillet fait l'objet du boycottage, a précisé le porte-parole adéquiste. «Nous sommes disponibles pour donner des entrevues à Sortir FM. Le problème, c'est définitivement la présence de quelqu'un qui était impliqué dans un dossier» où l'ADQ a mené une bataille.
Des membres de l'équipe du matin chez Sortir FM ont appris l'existence du mot d'ordre lorsqu'ils ont voulu inviter le député de Chauveau, Gérard Deltell, un ancien journaliste de la station de télévision TQS. Robert Gillet l'a su hier seulement.
Lors d'un entretien téléphonique, ce dernier n'a pas caché son dépit. «J'ai fait une connerie, a admis M. Gillet. Mais il me semble que j'y ai goûté pas mal, que j'ai payé pas mal, pour ma connerie», a-t-il mentionné au sujet du fait que l'affaire a défrayé les manchettes pendant des mois et lui a valu d'être banni des ondes pendant quelques années.
Le porte-parole de l'ADQ a rapporté qu'il s'est fait servir l'argument voulant que le boycottage nie le droit à la réhabilitation. «Nous y croyons, a corrigé M. Lépine. Mais dans ce dossier, nous sentons encore des sensibilités dans la population», a-t-il mentionné en soulignant que les députés n'ont pas l'intention de réviser leur position «à court terme».
«Ce n'est pas vrai», a répliqué Robert Gillet à propos des «sensibilités» qui seraient à fleur de peau. «L'impression que ça me donne, c'est que l'ADQ montre son vrai visage. C'est un parti d'extrême, extrême droite. Pour eux, il n'y a pas de pardon.»
L'homme de radio a glissé que «j'espère que les gens qui ont voté pour l'ADQ ne pensent pas comme les porte-parole. Parce qu'à Québec, l'ADQ, c'est encore assez important».
En fin de journée, Le Soleil a appris que Christian Lévesque, candidat à la course à la direction de l'Action démocratique du Québec et ex-député de Lévis, répondra, ce matin même, à une invitation de l'équipe de M. Gillet. Selon son attachée de presse Ariane Gauthier, M. Lévesque veut projeter une «vision d'ouverture».
Le mot d'ordre est celui des députés, a-t-elle souligné. Elle n'a pas voulu dire s'il s'agit d'une prise de position sur la réhabilitation. Par contre, a observé Mme Gauthier, «c'est quelqu'un qui a payé sa dette à la société».
Il a été impossible de s'entretenir avec le député Gérard Deltell. M. Gillet s'est interrogé sur celui avec qui il a travaillé, du temps de TQS. «Je ne reconnais pas l'attitude de Gérard.»
Le président de Sortir FM, Louis Massicotte, a pris la défense de son animateur vedette. Le boycottage adéquiste «en dit long sur la philosophie» de la formation fondée par Mario Dumont. «Je crois que ça déshonore les gens de qualité à l'ADQ.»
Plusieurs politiciens, libéraux et péquistes de même que le maire Régis Labeaume se sont présentés à l'émission du matin, font savoir des membres de la station. «Je suis surpris de voir que la tribune (radiophonique) qui valorise la capitale ne les
intéresse pas, a terminé Louis Massicotte. Je suis un peu en maudit.»
Les élus adéquistes boycottent Gillet
Michel Corbeil
Le Soleil
(Québec) Les députés de l'ADQ ne pardonnent pas à Robert Gillet, cinq ans après sa condamnation dans une très médiatisée affaire de prostitution juvénile. Ils boycottent l'animateur qui a retrouvé une antenne à la nouvelle station de radio Sortir FM.
L'attaché de presse Sébastien Lépine a confirmé, hier, que les six élus de l'Action démocratique du Québec ont résolu de ne donner aucune entrevue au morning man. La décision a été votée, la semaine dernière, par le caucus adéquiste.
Un geste cohérent, a plaidé M. Lépine. «L'ADQ a porté à l'Assemblée nationale le dossier Scorpion», du nom de l'enquête policière ayant mené aux accusations portées contre M. Gillet d'avoir acheté les services sexuels d'une adolescente.
«Comme parlementaires, ils ont travaillé très fort dans ce dossier, a poursuivi Sébastien Lépine. Et M. Gillet a été un des accusés.»
Seul Robert Gillet fait l'objet du boycottage, a précisé le porte-parole adéquiste. «Nous sommes disponibles pour donner des entrevues à Sortir FM. Le problème, c'est définitivement la présence de quelqu'un qui était impliqué dans un dossier» où l'ADQ a mené une bataille.
Des membres de l'équipe du matin chez Sortir FM ont appris l'existence du mot d'ordre lorsqu'ils ont voulu inviter le député de Chauveau, Gérard Deltell, un ancien journaliste de la station de télévision TQS. Robert Gillet l'a su hier seulement.
Lors d'un entretien téléphonique, ce dernier n'a pas caché son dépit. «J'ai fait une connerie, a admis M. Gillet. Mais il me semble que j'y ai goûté pas mal, que j'ai payé pas mal, pour ma connerie», a-t-il mentionné au sujet du fait que l'affaire a défrayé les manchettes pendant des mois et lui a valu d'être banni des ondes pendant quelques années.
Le porte-parole de l'ADQ a rapporté qu'il s'est fait servir l'argument voulant que le boycottage nie le droit à la réhabilitation. «Nous y croyons, a corrigé M. Lépine. Mais dans ce dossier, nous sentons encore des sensibilités dans la population», a-t-il mentionné en soulignant que les députés n'ont pas l'intention de réviser leur position «à court terme».
«Ce n'est pas vrai», a répliqué Robert Gillet à propos des «sensibilités» qui seraient à fleur de peau. «L'impression que ça me donne, c'est que l'ADQ montre son vrai visage. C'est un parti d'extrême, extrême droite. Pour eux, il n'y a pas de pardon.»
L'homme de radio a glissé que «j'espère que les gens qui ont voté pour l'ADQ ne pensent pas comme les porte-parole. Parce qu'à Québec, l'ADQ, c'est encore assez important».
En fin de journée, Le Soleil a appris que Christian Lévesque, candidat à la course à la direction de l'Action démocratique du Québec et ex-député de Lévis, répondra, ce matin même, à une invitation de l'équipe de M. Gillet. Selon son attachée de presse Ariane Gauthier, M. Lévesque veut projeter une «vision d'ouverture».
Le mot d'ordre est celui des députés, a-t-elle souligné. Elle n'a pas voulu dire s'il s'agit d'une prise de position sur la réhabilitation. Par contre, a observé Mme Gauthier, «c'est quelqu'un qui a payé sa dette à la société».
Il a été impossible de s'entretenir avec le député Gérard Deltell. M. Gillet s'est interrogé sur celui avec qui il a travaillé, du temps de TQS. «Je ne reconnais pas l'attitude de Gérard.»
Le président de Sortir FM, Louis Massicotte, a pris la défense de son animateur vedette. Le boycottage adéquiste «en dit long sur la philosophie» de la formation fondée par Mario Dumont. «Je crois que ça déshonore les gens de qualité à l'ADQ.»
Plusieurs politiciens, libéraux et péquistes de même que le maire Régis Labeaume se sont présentés à l'émission du matin, font savoir des membres de la station. «Je suis surpris de voir que la tribune (radiophonique) qui valorise la capitale ne les
intéresse pas, a terminé Louis Massicotte. Je suis un peu en maudit.»