Payer les élèves pour récompenser leurs efforts?
Publié : lun. juin 29, 2009 7:33 am
Payer les élèves pour récompenser leurs efforts?
Ariane Lacoursière
La Presse
Plusieurs Québécois souhaiteraient que les élèves soient payés par le gouvernement pour leur présence assidue à l'école et pour leurs bons résultats scolaires. Une telle initiative financière existe dans certaines écoles américaines et canadiennes et les citoyens québécois y sont intéressés, révèle un sondage Angus Reid réalisé exclusivement pour La Presse.
La firme Angus Reid a interrogé 800 adultes québécois sur leur perception de l'éducation au Québec. Le sondage, qui présente une marge d'erreur de 3,5%, 19 fois sur 20, s'est surtout attardé à la question du décrochage scolaire.
Avec un taux de décrochage de 31%, le Québec est l'une des pires provinces canadiennes à ce chapitre. Quand on leur demande pourquoi leur province fait si piètre figure, 29% des Québécois estiment que les politiques provinciales en matière d'éducation font fausse route.
«Ça ne m'étonne pas du tout. On sait que le taux de décrochage est mauvais depuis des années au Québec, mais rien ne change. Le gouvernement doit retrousser ses manches et s'attaquer au problème», dit la présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE), Manon Bernard.
Pour les autres répondants, le fort taux de décrochage du Québec est plutôt imputable au manque d'engagement des parents (19%), au programme éducatif dépassé (12%), au trop fort nombre d'élèves par classe (12%) ou au manque d'argent dans les écoles (9%). «Présentement, il manque une vision cohérente pour l'éducation. Le gouvernement met plein de mesures en place, mais sans résultat. Ça prend un seul plan global, qui marche», croit Mme Bernard.
Pour le président du groupe de travail sur le décrochage, Jacques Ménard, il est impossible de cibler un seul coupable. «L'éducation est moins valorisée ici. Mais on ne peut pas dire que c'est la faute seulement des parents ou du gouvernement. Tout le monde est responsable, dit-il. Oui, les programmes d'études pourraient être un peu plus stimulants, mais il n'y a pas juste une explication.»
Incitatifs financiers
Pour près de la moitié des Québécois qui ont des enfants dans le système scolaire ou qui fréquentent eux-mêmes des institutions scolaires, une bonne solution pour lutter contre le décrochage serait de rémunérer les élèves pour leur présence et leurs bons résultats. Les répondants qui n'ont pas de lien avec les institutions scolaires sont un peu moins enthousiastes envers cette initiative, qu'ils n'appuient qu'à 43%.
Le quartier très défavorisé de Regent Park à Toronto a déjà adopté une politique pour diminuer le décrochage en «payant» les élèves. Le programme, chapeauté par l'organisme Passeport pour ma réussite Canada, est en place depuis septembre 2001. Depuis, les résultats sont spectaculaires. Le taux de décrochage des élèves de Regent Park est passé de 56% à 10%. L'absentéisme est tombé de moitié et le nombre d'inscriptions à l'université est passé de 20% à 80%.
Au Québec, l'organisme Toujours ensemble mène depuis 2007 un projet semblable auprès de 127 élèves de Verdun. Le porte-parole de Toujours ensemble, Mathieu Sage, explique que le programme ne «paie pas directement les élèves». «Pour chacun, on met de côté 500$ par année du secondaire. Quand ils finissent leur cinquième secondaire, chacun a 2500?$ de côté. Mais cet argent ne leur est donné que s'ils continuent leurs études. C'est un peu comme une bourse», illustre-t-il.
Le programme offre aussi du tutorat et un soutien social et financier (de l'aide pour l'achat de matériel scolaire, par exemple). En tout, environ 3500$ par élève sont dépensés chaque année. Il est encore trop tôt pour dire si le programme remporte un franc succès. «Mais les professeurs remarquent déjà que nos jeunes font mieux leurs devoirs et qu'ils sont mieux organisés», note M. Sage.
Québec pourrait-il songer à appliquer des programmes comme celui de Toujours ensemble à la grandeur de la province? «Pas nécessairement, dit M. Sage. Parce que c'est très coûteux. Mais dans certains quartiers, c'est sûr que ce serait bénéfique.»
Pour Jacques Ménard, l'argent ne devrait pas être le seul incitatif à la scolarité. Il cite en exemple l'Ontario, qui a légiféré pour faire passer l'âge obligatoire de scolarité de 16 ans à 18 ans. «Au Québec, on n'est pas forts sur les incitatifs. C'est pourtant une avenue intéressante», plaide M. Ménard.
La ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, a récemment annoncé qu'elle veut faire passer le taux de décrochage scolaire de 31% à 20% d'ici 2020. Pour ce faire, Québec investira 25 millions de dollars au cours des cinq prochaines années. Récemment, la ministre Courchesne a toutefois repoussé l'annonce de son Plan d'action national de lutte contre le décrochage scolaire, qui devait être présenté ce printemps, à l'automne prochain.
WOW! ou sont nos valeurs... s'éduquer est un privilege que nous possedons au Quebec et il faudrait les payer pour qu'ils les utilisent.... je vais taire le fond de ma pensée parce que je pourrais devenir tres impolie.
Je
Ariane Lacoursière
La Presse
Plusieurs Québécois souhaiteraient que les élèves soient payés par le gouvernement pour leur présence assidue à l'école et pour leurs bons résultats scolaires. Une telle initiative financière existe dans certaines écoles américaines et canadiennes et les citoyens québécois y sont intéressés, révèle un sondage Angus Reid réalisé exclusivement pour La Presse.
La firme Angus Reid a interrogé 800 adultes québécois sur leur perception de l'éducation au Québec. Le sondage, qui présente une marge d'erreur de 3,5%, 19 fois sur 20, s'est surtout attardé à la question du décrochage scolaire.
Avec un taux de décrochage de 31%, le Québec est l'une des pires provinces canadiennes à ce chapitre. Quand on leur demande pourquoi leur province fait si piètre figure, 29% des Québécois estiment que les politiques provinciales en matière d'éducation font fausse route.
«Ça ne m'étonne pas du tout. On sait que le taux de décrochage est mauvais depuis des années au Québec, mais rien ne change. Le gouvernement doit retrousser ses manches et s'attaquer au problème», dit la présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE), Manon Bernard.
Pour les autres répondants, le fort taux de décrochage du Québec est plutôt imputable au manque d'engagement des parents (19%), au programme éducatif dépassé (12%), au trop fort nombre d'élèves par classe (12%) ou au manque d'argent dans les écoles (9%). «Présentement, il manque une vision cohérente pour l'éducation. Le gouvernement met plein de mesures en place, mais sans résultat. Ça prend un seul plan global, qui marche», croit Mme Bernard.
Pour le président du groupe de travail sur le décrochage, Jacques Ménard, il est impossible de cibler un seul coupable. «L'éducation est moins valorisée ici. Mais on ne peut pas dire que c'est la faute seulement des parents ou du gouvernement. Tout le monde est responsable, dit-il. Oui, les programmes d'études pourraient être un peu plus stimulants, mais il n'y a pas juste une explication.»
Incitatifs financiers
Pour près de la moitié des Québécois qui ont des enfants dans le système scolaire ou qui fréquentent eux-mêmes des institutions scolaires, une bonne solution pour lutter contre le décrochage serait de rémunérer les élèves pour leur présence et leurs bons résultats. Les répondants qui n'ont pas de lien avec les institutions scolaires sont un peu moins enthousiastes envers cette initiative, qu'ils n'appuient qu'à 43%.
Le quartier très défavorisé de Regent Park à Toronto a déjà adopté une politique pour diminuer le décrochage en «payant» les élèves. Le programme, chapeauté par l'organisme Passeport pour ma réussite Canada, est en place depuis septembre 2001. Depuis, les résultats sont spectaculaires. Le taux de décrochage des élèves de Regent Park est passé de 56% à 10%. L'absentéisme est tombé de moitié et le nombre d'inscriptions à l'université est passé de 20% à 80%.
Au Québec, l'organisme Toujours ensemble mène depuis 2007 un projet semblable auprès de 127 élèves de Verdun. Le porte-parole de Toujours ensemble, Mathieu Sage, explique que le programme ne «paie pas directement les élèves». «Pour chacun, on met de côté 500$ par année du secondaire. Quand ils finissent leur cinquième secondaire, chacun a 2500?$ de côté. Mais cet argent ne leur est donné que s'ils continuent leurs études. C'est un peu comme une bourse», illustre-t-il.
Le programme offre aussi du tutorat et un soutien social et financier (de l'aide pour l'achat de matériel scolaire, par exemple). En tout, environ 3500$ par élève sont dépensés chaque année. Il est encore trop tôt pour dire si le programme remporte un franc succès. «Mais les professeurs remarquent déjà que nos jeunes font mieux leurs devoirs et qu'ils sont mieux organisés», note M. Sage.
Québec pourrait-il songer à appliquer des programmes comme celui de Toujours ensemble à la grandeur de la province? «Pas nécessairement, dit M. Sage. Parce que c'est très coûteux. Mais dans certains quartiers, c'est sûr que ce serait bénéfique.»
Pour Jacques Ménard, l'argent ne devrait pas être le seul incitatif à la scolarité. Il cite en exemple l'Ontario, qui a légiféré pour faire passer l'âge obligatoire de scolarité de 16 ans à 18 ans. «Au Québec, on n'est pas forts sur les incitatifs. C'est pourtant une avenue intéressante», plaide M. Ménard.
La ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, a récemment annoncé qu'elle veut faire passer le taux de décrochage scolaire de 31% à 20% d'ici 2020. Pour ce faire, Québec investira 25 millions de dollars au cours des cinq prochaines années. Récemment, la ministre Courchesne a toutefois repoussé l'annonce de son Plan d'action national de lutte contre le décrochage scolaire, qui devait être présenté ce printemps, à l'automne prochain.
WOW! ou sont nos valeurs... s'éduquer est un privilege que nous possedons au Quebec et il faudrait les payer pour qu'ils les utilisent.... je vais taire le fond de ma pensée parce que je pourrais devenir tres impolie.

Je