Éducation: toujours moins d’efforts, toujours plus cher
Publié : dim. juil. 05, 2009 9:03 pm
Éducation: toujours moins d’efforts, toujours plus cher
par Gilles Guénette
C’est connu, les bureaucrates du ministère de l’Éducation du Québec font tout en leur pouvoir pour que les élèves de la province aient le moins possible besoin de se dépasser – il ne faut surtout pas que nos p’tits se sentent rejetés ou qu’ils aient une mauvaise estime de soi. Ainsi, on apprend que le zéro a été banni du bulletin provincial. À la commission scolaire de la Capitale par exemple, la plus basse note possible, qui correspond à la lettre E, est 24%. «Ça n'a pas de bon sens!, de dire la présidente du Syndicat de l'enseignement des Deux Rives, Mme Andrée Turbide. Les élèves disent aux profs: “Ça ne dérange pas, même si j'écris rien dans mon examen, je vais avoir 32%.”» Aberrant? Peut-être. Mais pensez aux p’tits: ils vont se sentir tellement mieux. Dans la capitale mondiale du festival qu’est le Québec, tout le monde «a le droit» de se sentir bien.
Nos élèves sont tellement dorlotés que lorsqu’ils se rapprochent de l’âge adulte – ou qu’ils l’atteignent –, ils sont persuadés que tout leur est dû. Ça donne des situations comme celle où un certain Marc-André Lacasse, étudiant à la maîtrise en mathématiques à l'Université de Montréal, se dit outré par les frais de rédaction que lui facture l’établissement. Ceux-ci ont grimpé à 337$ aux trimestres d'automne et d'hiver et à 349,50$ à l'été 2009. Une augmentation de 37,50$ en un an. Wow. Trente-sept dollars et cinquante cents de plus par année. Ce n’est même pas le prix d’un t-shirt et il proteste. Sans doute se plaint-il pour les autres, au nom des plus démunis. Comme disait l’autre, «les étudiants se payent des iPods, des iPhones, et tout le bataclan, et ils ne sont même pas foutus d’investir quelques cents par année dans leur éducation!» – c’est vrai qu’elle ne vaut plus grand-chose, mais bon…
Peut-être que si on les payait, les étudiants chialeraient moins! Hein? Eh oui, selon un sondage réalisé pour le compte de La Presse par la firme Angus Reid, «pour près de la moitié des Québécois qui ont des enfants dans le système scolaire ou qui fréquentent eux-mêmes des institutions scolaires, une bonne solution pour lutter contre le décrochage serait de rémunérer les élèves pour leur présence et leurs bons résultats. Les répondants qui n'ont pas de lien avec les institutions scolaires sont un peu moins enthousiastes envers cette initiative, qu'ils n'appuient qu'à 43%.» Imaginez. La prochaine étape est de payer les enfants pour qu’ils gardent la forme! Les «débordants de générosité» qui trouvent l’idée bonne devraient payer leurs enfants avec leur argent et nous laisser tranquilles. Mais, encore une fois, dans la capitale mondiale du festival, les dépenses doivent être réparties «équitablement», donc «collectivement».
Avec toutes ces idées brillantes, et malgré le fait que 490,2 millions $ aient été ajoutés au budget de l’éducation en 2009-2010 pour couvrir la hausse des coûts et poursuivre la lutte contre le décrochage scolaire, le Québec demeure l’une des provinces canadiennes où les jeunes décrochent le plus, avec un taux de 31%. Si la tendance se maintient, la Belle Province sera bientôt la pire province du pays. En tout cas, les do-gooders sociaux et les bureaucrates du ministère y travaillent fort!
Blogue du Québécois libre
par Gilles Guénette
C’est connu, les bureaucrates du ministère de l’Éducation du Québec font tout en leur pouvoir pour que les élèves de la province aient le moins possible besoin de se dépasser – il ne faut surtout pas que nos p’tits se sentent rejetés ou qu’ils aient une mauvaise estime de soi. Ainsi, on apprend que le zéro a été banni du bulletin provincial. À la commission scolaire de la Capitale par exemple, la plus basse note possible, qui correspond à la lettre E, est 24%. «Ça n'a pas de bon sens!, de dire la présidente du Syndicat de l'enseignement des Deux Rives, Mme Andrée Turbide. Les élèves disent aux profs: “Ça ne dérange pas, même si j'écris rien dans mon examen, je vais avoir 32%.”» Aberrant? Peut-être. Mais pensez aux p’tits: ils vont se sentir tellement mieux. Dans la capitale mondiale du festival qu’est le Québec, tout le monde «a le droit» de se sentir bien.
Nos élèves sont tellement dorlotés que lorsqu’ils se rapprochent de l’âge adulte – ou qu’ils l’atteignent –, ils sont persuadés que tout leur est dû. Ça donne des situations comme celle où un certain Marc-André Lacasse, étudiant à la maîtrise en mathématiques à l'Université de Montréal, se dit outré par les frais de rédaction que lui facture l’établissement. Ceux-ci ont grimpé à 337$ aux trimestres d'automne et d'hiver et à 349,50$ à l'été 2009. Une augmentation de 37,50$ en un an. Wow. Trente-sept dollars et cinquante cents de plus par année. Ce n’est même pas le prix d’un t-shirt et il proteste. Sans doute se plaint-il pour les autres, au nom des plus démunis. Comme disait l’autre, «les étudiants se payent des iPods, des iPhones, et tout le bataclan, et ils ne sont même pas foutus d’investir quelques cents par année dans leur éducation!» – c’est vrai qu’elle ne vaut plus grand-chose, mais bon…
Peut-être que si on les payait, les étudiants chialeraient moins! Hein? Eh oui, selon un sondage réalisé pour le compte de La Presse par la firme Angus Reid, «pour près de la moitié des Québécois qui ont des enfants dans le système scolaire ou qui fréquentent eux-mêmes des institutions scolaires, une bonne solution pour lutter contre le décrochage serait de rémunérer les élèves pour leur présence et leurs bons résultats. Les répondants qui n'ont pas de lien avec les institutions scolaires sont un peu moins enthousiastes envers cette initiative, qu'ils n'appuient qu'à 43%.» Imaginez. La prochaine étape est de payer les enfants pour qu’ils gardent la forme! Les «débordants de générosité» qui trouvent l’idée bonne devraient payer leurs enfants avec leur argent et nous laisser tranquilles. Mais, encore une fois, dans la capitale mondiale du festival, les dépenses doivent être réparties «équitablement», donc «collectivement».
Avec toutes ces idées brillantes, et malgré le fait que 490,2 millions $ aient été ajoutés au budget de l’éducation en 2009-2010 pour couvrir la hausse des coûts et poursuivre la lutte contre le décrochage scolaire, le Québec demeure l’une des provinces canadiennes où les jeunes décrochent le plus, avec un taux de 31%. Si la tendance se maintient, la Belle Province sera bientôt la pire province du pays. En tout cas, les do-gooders sociaux et les bureaucrates du ministère y travaillent fort!
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