Le Québec a besoin de l’ADQ.
Publié : ven. sept. 25, 2009 12:58 pm
Société/ L'édito de Carole Beaulieu »
Le Québec a besoin de l’ADQ.
par Carole Beaulieu (l'actualité)
18 Septembre 2009
Encouragés par les cafouillages du mauvais feuilleton qu’est devenue la course à la direction de l’ADQ, des commentateurs ont récemment prédit la mort imminente du parti de Mario Dumont. Souhaitons qu’ils se trompent.
Le Québec a bien besoin du parti rebelle, iconoclaste et de droite qu'est l'Action démocratique du Québec.
Comme le canari dans la mine, l'ADQ a souvent sonné l'alarme avec pertinence. En 2008, avant la crise économique, Mario Dumont prédisait de lourdes pertes pour la Caisse de dépôt et l'érosion des pensions de vieillesse. L'avenir allait lui donner raison.
Explosion des dépenses de santé, difficulté de financement des universités, rigidité des services de garde, lourdeur du poids de la dette, tensions dans l'intégration des immigrants... l'ADQ gratte depuis 15 ans le vernis du consensus pour exposer la fragilité du bois dont sont faites les structures du Québec.
Si seulement les candidats à la direction pouvaient lorgner un peu plus du côté de la Grande-Bretagne, où le conservateur David Cameron, 43 ans, surprend avec des politiques inattendues. Tout comme Tony Blair avait su recentrer son parti de gauche, David Cameron plaide pour une droite « écologiste », qui mettrait le marché au service de la planète. Accrocheur.
La course à la direction de l'ADQ n'a pas jusqu'ici permis l'éclosion de beaucoup d'idées nouvelles, pas plus qu'elle n'a permis au parti de regarnir sa liste de membres. La politique a beau ne pas être un sport pour les douillets, deux aspirants à la direction - Gilles Taillon et Éric Caire - ont atteint quelques sommets en matière de déclarations disgracieuses qui ne sont pas de nature à attirer des militants.
Mario Dumont avait un instinct pour les formules assassines, mais il respectait les personnes et surtout ses collègues ! Il n'aurait employé ni les tactiques d'un Gilles Taillon pour dénoncer un parcours scolaire embelli ni celles d'un Éric Caire pour demander si « un cancéreux » peut diriger un parti. Nombre de gens malades ont gouverné. Et parfois fort bien.
Les candidats doivent redevenir dignes du poste auquel ils aspirent. Et vite. Les idées qui ont fait naître l'ADQ sont toujours vivantes dans la société québécoise : valoriser les libertés individuelles, réduire la taille de l'État, protéger la jeune génération contre le poids de la dette, mettre fin au monopole du secteur public sur le système de santé, favoriser la responsabilité des citoyens, sortir de la polarisation fédéraliste-souverainiste...
Ces idées font l'objet d'un débat intense dans les blogues de militants adéquistes. Le Québec assiste à la première course à la direction qui se joue sur le Web plutôt que dans les médias traditionnels.
Entre Gilles Taillon (64 ans), Éric Caire (44) et Christian Lévesque (39), il y a des différences d'âge, d'expérience, de charisme et surtout de programme qu'on aurait intérêt à découvrir.
Le plus jeune rêve d'universités privées et veut voir le Québec faire le commerce de l'eau. Le plus vieux parle beaucoup d'économie et peu d'environnement. Celui du milieu se situe tellement dans la tradition de l'ADQ que son programme a des allures de déjà-vu, sauf peut-être pour cette idée « d'accroître notre patrimoine énergétique propre ».
12
Le Québec a besoin de l’ADQ.
par Carole Beaulieu (l'actualité)
18 Septembre 2009
Encouragés par les cafouillages du mauvais feuilleton qu’est devenue la course à la direction de l’ADQ, des commentateurs ont récemment prédit la mort imminente du parti de Mario Dumont. Souhaitons qu’ils se trompent.
Le Québec a bien besoin du parti rebelle, iconoclaste et de droite qu'est l'Action démocratique du Québec.
Comme le canari dans la mine, l'ADQ a souvent sonné l'alarme avec pertinence. En 2008, avant la crise économique, Mario Dumont prédisait de lourdes pertes pour la Caisse de dépôt et l'érosion des pensions de vieillesse. L'avenir allait lui donner raison.
Explosion des dépenses de santé, difficulté de financement des universités, rigidité des services de garde, lourdeur du poids de la dette, tensions dans l'intégration des immigrants... l'ADQ gratte depuis 15 ans le vernis du consensus pour exposer la fragilité du bois dont sont faites les structures du Québec.
Si seulement les candidats à la direction pouvaient lorgner un peu plus du côté de la Grande-Bretagne, où le conservateur David Cameron, 43 ans, surprend avec des politiques inattendues. Tout comme Tony Blair avait su recentrer son parti de gauche, David Cameron plaide pour une droite « écologiste », qui mettrait le marché au service de la planète. Accrocheur.
La course à la direction de l'ADQ n'a pas jusqu'ici permis l'éclosion de beaucoup d'idées nouvelles, pas plus qu'elle n'a permis au parti de regarnir sa liste de membres. La politique a beau ne pas être un sport pour les douillets, deux aspirants à la direction - Gilles Taillon et Éric Caire - ont atteint quelques sommets en matière de déclarations disgracieuses qui ne sont pas de nature à attirer des militants.
Mario Dumont avait un instinct pour les formules assassines, mais il respectait les personnes et surtout ses collègues ! Il n'aurait employé ni les tactiques d'un Gilles Taillon pour dénoncer un parcours scolaire embelli ni celles d'un Éric Caire pour demander si « un cancéreux » peut diriger un parti. Nombre de gens malades ont gouverné. Et parfois fort bien.
Les candidats doivent redevenir dignes du poste auquel ils aspirent. Et vite. Les idées qui ont fait naître l'ADQ sont toujours vivantes dans la société québécoise : valoriser les libertés individuelles, réduire la taille de l'État, protéger la jeune génération contre le poids de la dette, mettre fin au monopole du secteur public sur le système de santé, favoriser la responsabilité des citoyens, sortir de la polarisation fédéraliste-souverainiste...
Ces idées font l'objet d'un débat intense dans les blogues de militants adéquistes. Le Québec assiste à la première course à la direction qui se joue sur le Web plutôt que dans les médias traditionnels.
Entre Gilles Taillon (64 ans), Éric Caire (44) et Christian Lévesque (39), il y a des différences d'âge, d'expérience, de charisme et surtout de programme qu'on aurait intérêt à découvrir.
Le plus jeune rêve d'universités privées et veut voir le Québec faire le commerce de l'eau. Le plus vieux parle beaucoup d'économie et peu d'environnement. Celui du milieu se situe tellement dans la tradition de l'ADQ que son programme a des allures de déjà-vu, sauf peut-être pour cette idée « d'accroître notre patrimoine énergétique propre ».
12