Écoles: Nouveau record de Ritalin
Publié : sam. déc. 19, 2009 9:57 pm
Les ventes des médicaments de la famille du Ritalin ont atteint des sommets, cette année, dans les pharmacies du Québec.
Les appels lancés par de nombreux experts pour réduire la consommation des médicaments de la famille du Ritalin au Québec sont loin d'avoir été entendus. La province franchira cette année un record de tous les temps, a appris Le Journal.
Au lieu de ralentir, la consommation de méthylphénidate n'a cessé de croître dans la province, depuis le début de 2009.
Selon des données obtenues auprès de IMS Health, près de 29 millions de comprimés de médicaments de la famille du Ritalin, surtout prescrits aux enfants souffrant d'un trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH), ont été distribués au Québec, durant la période de 12 mois qui a pris fin le 31 octobre dernier.
Cela représente un bond de trois millions de comprimés en seulement un an.
Même si le Québec compte moins du quart de la population canadienne, on y a distribué 43% des prescriptions de Ritalin et 34% des pilules. Dans les deux cas, ces données sont en hausse constante.
À l'inverse, ces proportions ne cessent de diminuer chez nos voisins ontariens, depuis deux ans.
Étiquetés trop rapidement
Le psychothérapeute et docteur en neurosciences Joël Monzée s'est inquiété publiquement du phénomène à plusieurs reprises, depuis le début de 2009.
L'expert n'est pas surpris de constater que la consommation de méthylphénidate atteint désormais de nouveaux sommets.
«Ça reflète toute la dynamique scolaire et médicale par rapport aux difficultés des enfants», analyse-t-il.
À son avis, les enfants qui «sortent de la norme» sont étiquetés trop rapidement, dans les écoles du Québec. «Dès qu'un enfant sort de la norme, c'est considéré pathologique, déplore l'expert. S'il y a une médication qui peut être associée à ce trouble, la machine se met en marche.»
Joël Monzée fait valoir que «la solution des médicaments» est «la plus facile».
Il estime que bien des parents sont «contraints» d'accepter que leurs enfants soient médicamentés, sous la pression des profs et des médecins qui, eux, sont débordés.
«Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?»
Le professeur Gérald Boutin, de l'UQAM, est tout aussi préoccupé par le phénomène. «On le sait qu'il y a un problème. Qu'est-ce qu'on fait maintenant?», demande ce spécialiste de la formation des enseignants.
M. Boutin estime lui aussi que le médicament est vu par plusieurs profs comme «une solution magique.»
Mais il s'agit là d'une «erreur assez grave», selon lui.
«On pourrait aller vers des choses plus simples, des thérapies plus souples», estime-t-il.
Au contraire de ces deux experts, plusieurs médecins et psychiatres jugent que la consommation de méthylphénidate est souhaitable pour bien des enfants. Elle permet, selon eux, d'améliorer leur concentration à l'école et leur estime personnelle.
Ces spécialistes font valoir qu'à l'extérieur du Québec, les médecins ont tendance à prescrire d'autres types de médicaments que le méthylphénidate aux enfants souffrant d'un TDAH, ce qui aurait une influence sur les données.
source: http://www.canoe.com/infos/quebeccanada" onclick="window.open(this.href);return false; ... 51800.html
Les appels lancés par de nombreux experts pour réduire la consommation des médicaments de la famille du Ritalin au Québec sont loin d'avoir été entendus. La province franchira cette année un record de tous les temps, a appris Le Journal.
Au lieu de ralentir, la consommation de méthylphénidate n'a cessé de croître dans la province, depuis le début de 2009.
Selon des données obtenues auprès de IMS Health, près de 29 millions de comprimés de médicaments de la famille du Ritalin, surtout prescrits aux enfants souffrant d'un trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH), ont été distribués au Québec, durant la période de 12 mois qui a pris fin le 31 octobre dernier.
Cela représente un bond de trois millions de comprimés en seulement un an.
Même si le Québec compte moins du quart de la population canadienne, on y a distribué 43% des prescriptions de Ritalin et 34% des pilules. Dans les deux cas, ces données sont en hausse constante.
À l'inverse, ces proportions ne cessent de diminuer chez nos voisins ontariens, depuis deux ans.
Étiquetés trop rapidement
Le psychothérapeute et docteur en neurosciences Joël Monzée s'est inquiété publiquement du phénomène à plusieurs reprises, depuis le début de 2009.
L'expert n'est pas surpris de constater que la consommation de méthylphénidate atteint désormais de nouveaux sommets.
«Ça reflète toute la dynamique scolaire et médicale par rapport aux difficultés des enfants», analyse-t-il.
À son avis, les enfants qui «sortent de la norme» sont étiquetés trop rapidement, dans les écoles du Québec. «Dès qu'un enfant sort de la norme, c'est considéré pathologique, déplore l'expert. S'il y a une médication qui peut être associée à ce trouble, la machine se met en marche.»
Joël Monzée fait valoir que «la solution des médicaments» est «la plus facile».
Il estime que bien des parents sont «contraints» d'accepter que leurs enfants soient médicamentés, sous la pression des profs et des médecins qui, eux, sont débordés.
«Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?»
Le professeur Gérald Boutin, de l'UQAM, est tout aussi préoccupé par le phénomène. «On le sait qu'il y a un problème. Qu'est-ce qu'on fait maintenant?», demande ce spécialiste de la formation des enseignants.
M. Boutin estime lui aussi que le médicament est vu par plusieurs profs comme «une solution magique.»
Mais il s'agit là d'une «erreur assez grave», selon lui.
«On pourrait aller vers des choses plus simples, des thérapies plus souples», estime-t-il.
Au contraire de ces deux experts, plusieurs médecins et psychiatres jugent que la consommation de méthylphénidate est souhaitable pour bien des enfants. Elle permet, selon eux, d'améliorer leur concentration à l'école et leur estime personnelle.
Ces spécialistes font valoir qu'à l'extérieur du Québec, les médecins ont tendance à prescrire d'autres types de médicaments que le méthylphénidate aux enfants souffrant d'un TDAH, ce qui aurait une influence sur les données.
source: http://www.canoe.com/infos/quebeccanada" onclick="window.open(this.href);return false; ... 51800.html