Une sommité mondiale défend les garderies à 7 $
Publié : lun. janv. 18, 2010 4:37 pm
Le lundi 18 janvier 2010
Une sommité mondiale défend les garderies à 7 $
18 janvier 2010 | 14h43
Olivier Bourque
Argent
Un des démographes les plus influents de notre époque, David K. Foot croit qu’une hausse des tarifs d’hydroélectricité au Québec devrait épargner les familles à bas revenus et se fait également défenseur de notre système de garderies à 7 $.
En entrevue exclusive avec Argent, l’auteur du livre phare sur les questions de démographie Entre le boom et l’écho affirme que le système québécois des garderies «est une excellente politique» qui aide «les familles et l’économie».
«C’est une initiative qui vient en aide aux familles notamment celles à bas revenus. Cela permet également aux femmes de travailler en même temps. La famille est une pierre angulaire dans notre société, donc il faut l’aider. Et là je parle de toutes les sortes de famille», a-t-il estimé dans le cadre d’une interview en marge du Forum économique de Jean Charest qui s’amorce mercredi.
L’instauration du régime des garderies mais aussi le régime d’assurance parentale a donc eu un impact sur le taux de natalité, estime le chercheur de l’Université de Toronto. Ce taux a augmenté à 1,75 enfant au Québec l’an passé, le plus élevé depuis l’année 1976.
Ces politiques ont également permis à Québec de sortir du bas du classement des provinces les plus vieillissantes. C’est Terre-Neuve et la Nouvelle-Écosse qui sont maintenant les deux provinces où la population est la plus vieille.
Mais David Foot rappelle que la partie n’est pas jouée pour le Québec dont la population «est significativement plus âgée» à ce niveau si on la compare avec l’Ontario et les provinces de l’Ouest.
Mais la situation au Québec est bien moins pire que les discours qui sont en vogue en ce moment. «Nous faisons beaucoup mieux que beaucoup de pays du G8 qui sont dans une position précaire notamment l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne et le Japon», avance-t-il.
M. Foot croit notamment que le Canada et le Québec a bien réagi dans les années 60-70 avec l’instauration ou la bonification des programmes de retraite. Mais selon lui, le gouvernement doit placer ses jetons sur les bonnes cases car l’économie risque de rouler un peu plus au ralenti avec une population qui vieillit.
Le chercheur a tenu à défaire un mythe en rappelant également que ce ne sont pas tous les Baby Boomers qui partiront à la retraite dans quelques années. Selon son échelle, ce groupe d’âge est né entre 1947 et 1966 et n’est pas bloc uniforme. «Certains sont dans leur quarantaine. Ils ne sont donc pas encore prêts pour la retraite. Les départs se feront entre 2010 jusqu'à l'an 2020», croit-il.
Contre un système de santé privatisée
Le démographe et économiste ne croit toutefois pas aux formules faciles et à la privatisation des services publics notamment du système de santé.
«Je suis complètement en désaccord avec une privatisation de la santé. Les études démontrent d’ailleurs que telle avenue fait gonfler les dépenses administratives. Or, c’est exactement ce que nous devons éviter à l’heure actuelle», estime-t-il.
Pour la lutte au déficit et à la dette, il ne croit pas non plus que le gouvernement devrait instaurer un système de péages. Selon lui, il s’agit d’une mesure «ridicule».
Aux dires de M. Foot, l’État pourrait envisager une hausse de ses tarifs d’hydroélectricité – ce qui serait une mesure environnementale – mais cette initiative devrait être assortie d’une atténuation pour les ménages à bas revenus. «Il faut toujours faire attention aux familles désavantagées financièrement», rappelle-t-il.
Selon lui, le gouvernement devrait plutôt diriger son action vers une hausse des taxes qui ciblerait davantage les plus riches. M. Foot croit aussi que les transactions boursières et l’achat de fonds communs devraient être taxés.
«Le secteur financier est celui qui a causé toutes les turbulences dans l’économie. Ils devraient contribuer de manière plus significative à nous sortir de cette passe difficile», constate M. Foot.
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Une sommité mondiale défend les garderies à 7 $
18 janvier 2010 | 14h43
Olivier Bourque
Argent
Un des démographes les plus influents de notre époque, David K. Foot croit qu’une hausse des tarifs d’hydroélectricité au Québec devrait épargner les familles à bas revenus et se fait également défenseur de notre système de garderies à 7 $.
En entrevue exclusive avec Argent, l’auteur du livre phare sur les questions de démographie Entre le boom et l’écho affirme que le système québécois des garderies «est une excellente politique» qui aide «les familles et l’économie».
«C’est une initiative qui vient en aide aux familles notamment celles à bas revenus. Cela permet également aux femmes de travailler en même temps. La famille est une pierre angulaire dans notre société, donc il faut l’aider. Et là je parle de toutes les sortes de famille», a-t-il estimé dans le cadre d’une interview en marge du Forum économique de Jean Charest qui s’amorce mercredi.
L’instauration du régime des garderies mais aussi le régime d’assurance parentale a donc eu un impact sur le taux de natalité, estime le chercheur de l’Université de Toronto. Ce taux a augmenté à 1,75 enfant au Québec l’an passé, le plus élevé depuis l’année 1976.
Ces politiques ont également permis à Québec de sortir du bas du classement des provinces les plus vieillissantes. C’est Terre-Neuve et la Nouvelle-Écosse qui sont maintenant les deux provinces où la population est la plus vieille.
Mais David Foot rappelle que la partie n’est pas jouée pour le Québec dont la population «est significativement plus âgée» à ce niveau si on la compare avec l’Ontario et les provinces de l’Ouest.
Mais la situation au Québec est bien moins pire que les discours qui sont en vogue en ce moment. «Nous faisons beaucoup mieux que beaucoup de pays du G8 qui sont dans une position précaire notamment l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne et le Japon», avance-t-il.
M. Foot croit notamment que le Canada et le Québec a bien réagi dans les années 60-70 avec l’instauration ou la bonification des programmes de retraite. Mais selon lui, le gouvernement doit placer ses jetons sur les bonnes cases car l’économie risque de rouler un peu plus au ralenti avec une population qui vieillit.
Le chercheur a tenu à défaire un mythe en rappelant également que ce ne sont pas tous les Baby Boomers qui partiront à la retraite dans quelques années. Selon son échelle, ce groupe d’âge est né entre 1947 et 1966 et n’est pas bloc uniforme. «Certains sont dans leur quarantaine. Ils ne sont donc pas encore prêts pour la retraite. Les départs se feront entre 2010 jusqu'à l'an 2020», croit-il.
Contre un système de santé privatisée
Le démographe et économiste ne croit toutefois pas aux formules faciles et à la privatisation des services publics notamment du système de santé.
«Je suis complètement en désaccord avec une privatisation de la santé. Les études démontrent d’ailleurs que telle avenue fait gonfler les dépenses administratives. Or, c’est exactement ce que nous devons éviter à l’heure actuelle», estime-t-il.
Pour la lutte au déficit et à la dette, il ne croit pas non plus que le gouvernement devrait instaurer un système de péages. Selon lui, il s’agit d’une mesure «ridicule».
Aux dires de M. Foot, l’État pourrait envisager une hausse de ses tarifs d’hydroélectricité – ce qui serait une mesure environnementale – mais cette initiative devrait être assortie d’une atténuation pour les ménages à bas revenus. «Il faut toujours faire attention aux familles désavantagées financièrement», rappelle-t-il.
Selon lui, le gouvernement devrait plutôt diriger son action vers une hausse des taxes qui ciblerait davantage les plus riches. M. Foot croit aussi que les transactions boursières et l’achat de fonds communs devraient être taxés.
«Le secteur financier est celui qui a causé toutes les turbulences dans l’économie. Ils devraient contribuer de manière plus significative à nous sortir de cette passe difficile», constate M. Foot.
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