La syndicalisation
Publié : mer. mars 10, 2010 12:32 pm
FTQ-Construction
Des travailleurs victimes d'intimidation
La violence dans le secteur de la construction est encore bien présente sur les chantiers où la FTQ-Construction contrôle l'embauche, sur la Côte-Nord du Québec.
Une équipe de l'émission Enquête de Radio-Canada a sillonné cette région et rencontré des dizaines de travailleurs qui se disent victimes de discrimination, d'intimidation et de menaces par la FTQ-Construction.
« C'est quasiment un régime de terreur, ostie », lance Jean-Marie Chiasson. Ce travailleur de Baie-Comeau dénonce le contrôle sur l'embauche par Bernard Gauthier, le représentant du puissant local 791 des opérateurs de machineries lourdes à Sept-Îles.
Lorsque Radio-Canada demande à M. Chiasson pour quelle raison Bernard Gauthier voulait le sortir du chantier, il répond : « Parce que je ne suis pas FTQ ». « C'est la seule raison valable », ajoute M. Chiasson.
Un autre travailleur de Havre-Saint-Pierre, qui a accepté de parler à Radio-Canada sous le couvert de l'anonymat, dans un sous-sol, déclare que Bernard Gauthier l'empêche de travailler depuis qu'il a quitté la FTQ pour la CSN. « Il m'a dit : "Si tu t'en vas dans une autre centrale syndicale, tu es aussi bien d'aller te jeter au bout du quai" », raconte le travailleur.
De son côté, Richard Petitpas, un conducteur de pelle mécanique, souhaite travailler sur le mégaprojet d'Hydro-Québec sur la rivière Romaine. Il ignore pourquoi le local 791 l'empêche d'entrer sur ce chantier. « Si je vais à Hydro-Québec, c'est Bernard Gauthier. Si je vais voir les entrepreneurs, c'est Bernard Gauthier. C'est Bernard Gauthier, Bernard Gauthier. Comme c'est rendu là, c'est rendu le bon dieu », lance M. Petitpas.
Des menaces physiques
Quatre plaintes pour discrimination ont été déposées contre la FTQ au chantier de La Romaine. Neuf cas de violence contre des travailleurs sur les chantiers d'Hydro-Québec ont été judiciarisés en 2009.
Un contremaître, qui a lui aussi tenu à conserver l'anonymat, a également été victime d'intimidation. « C'est très sérieux comme menaces qu'ils peuvent faire. Ça va du bout des orteils jusqu'au bout des cheveux. C'est des grosses menaces de lésions corporelles. Les jambes, les bras, les dents », révèle-t-il.
Ce dernier raconte qu'il y a quelques mois, il a enregistré une conversation avec Bernard Gauthier, que les syndiqués surnomment « Rambo ». « Tu vas fermer ta câlisse de yeule avant que j'arrive dans le coin. J'essaie de te le dire le plus poliment possible. Jusqu'au moment où je te rencontre, tu es mieux de fermer ta câlisse de yeule. Tu vas voir quand Rambo va t'en crisser une dans les dents, tu ne la trouveras pas drôle », dit Gauthier dans cet échange.
L'intimidation de la FTQ-Construction ne date pas d'hier. Robert Toupin représentait les syndiqués de l'Union internationale des opérateurs-ingénieurs lors du chantier d'Hydro-Québec sur la rivière Toulnustouc, en 2004. À l'époque, la violence avait éclaté.
« C'est inqualifiable! Je pense que pour travailler aujourd'hui, on n'a pas à subir ce type de mesures-là, que ce soit de l'intimidation, des coups et des insultes », indique Me Toupin.
La FTQ-Construction a jusqu'à maintenant refusé de commenter l'affaire. Bernard Gauthier a affirmé à Radio-Canada, à Sept-Îles, qu'il n'y avait pas d'intimidation sur les chantiers de la Côte-Nord.
D'après un reportage de Christian Latreille
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Des travailleurs victimes d'intimidation
La violence dans le secteur de la construction est encore bien présente sur les chantiers où la FTQ-Construction contrôle l'embauche, sur la Côte-Nord du Québec.
Une équipe de l'émission Enquête de Radio-Canada a sillonné cette région et rencontré des dizaines de travailleurs qui se disent victimes de discrimination, d'intimidation et de menaces par la FTQ-Construction.
« C'est quasiment un régime de terreur, ostie », lance Jean-Marie Chiasson. Ce travailleur de Baie-Comeau dénonce le contrôle sur l'embauche par Bernard Gauthier, le représentant du puissant local 791 des opérateurs de machineries lourdes à Sept-Îles.
Lorsque Radio-Canada demande à M. Chiasson pour quelle raison Bernard Gauthier voulait le sortir du chantier, il répond : « Parce que je ne suis pas FTQ ». « C'est la seule raison valable », ajoute M. Chiasson.
Un autre travailleur de Havre-Saint-Pierre, qui a accepté de parler à Radio-Canada sous le couvert de l'anonymat, dans un sous-sol, déclare que Bernard Gauthier l'empêche de travailler depuis qu'il a quitté la FTQ pour la CSN. « Il m'a dit : "Si tu t'en vas dans une autre centrale syndicale, tu es aussi bien d'aller te jeter au bout du quai" », raconte le travailleur.
De son côté, Richard Petitpas, un conducteur de pelle mécanique, souhaite travailler sur le mégaprojet d'Hydro-Québec sur la rivière Romaine. Il ignore pourquoi le local 791 l'empêche d'entrer sur ce chantier. « Si je vais à Hydro-Québec, c'est Bernard Gauthier. Si je vais voir les entrepreneurs, c'est Bernard Gauthier. C'est Bernard Gauthier, Bernard Gauthier. Comme c'est rendu là, c'est rendu le bon dieu », lance M. Petitpas.
Des menaces physiques
Quatre plaintes pour discrimination ont été déposées contre la FTQ au chantier de La Romaine. Neuf cas de violence contre des travailleurs sur les chantiers d'Hydro-Québec ont été judiciarisés en 2009.
Un contremaître, qui a lui aussi tenu à conserver l'anonymat, a également été victime d'intimidation. « C'est très sérieux comme menaces qu'ils peuvent faire. Ça va du bout des orteils jusqu'au bout des cheveux. C'est des grosses menaces de lésions corporelles. Les jambes, les bras, les dents », révèle-t-il.
Ce dernier raconte qu'il y a quelques mois, il a enregistré une conversation avec Bernard Gauthier, que les syndiqués surnomment « Rambo ». « Tu vas fermer ta câlisse de yeule avant que j'arrive dans le coin. J'essaie de te le dire le plus poliment possible. Jusqu'au moment où je te rencontre, tu es mieux de fermer ta câlisse de yeule. Tu vas voir quand Rambo va t'en crisser une dans les dents, tu ne la trouveras pas drôle », dit Gauthier dans cet échange.
L'intimidation de la FTQ-Construction ne date pas d'hier. Robert Toupin représentait les syndiqués de l'Union internationale des opérateurs-ingénieurs lors du chantier d'Hydro-Québec sur la rivière Toulnustouc, en 2004. À l'époque, la violence avait éclaté.
« C'est inqualifiable! Je pense que pour travailler aujourd'hui, on n'a pas à subir ce type de mesures-là, que ce soit de l'intimidation, des coups et des insultes », indique Me Toupin.
La FTQ-Construction a jusqu'à maintenant refusé de commenter l'affaire. Bernard Gauthier a affirmé à Radio-Canada, à Sept-Îles, qu'il n'y avait pas d'intimidation sur les chantiers de la Côte-Nord.
D'après un reportage de Christian Latreille
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