Le rebond ?
Publié : mer. mars 17, 2010 3:50 pm
Chronique
Donald Charette
17/03/2010 08h54
Le rebond?
Avec un taux d’insatisfaction à 70 % et un budget qui s’annonce musclé dans quelques jours, le gouvernement Charest traverse sa phase la plus difficile depuis longtemps.
Selon un sondage Léger Marketing−Le Devoir, il faut remonter à 2003 pour mesurer un tel désenchantement des électeurs. Les libéraux risquent de trouver le temps long d’ici l’ajournement parlementaire, en juin.
Le premier responsable de ce passage à vide est le premier ministre Jean Charest, qui a donné l’impression, au cours des derniers mois, d’avoir la tête ailleurs et de préférer jouer au globe-trotter.
Le premier ministre n’a pas bien lu les signaux que lui envoyait la population sur l’urgence de redresser les finances publiques. Notamment, il a laissé filer l’occasion que représentait le sommet de Lévis, qui aurait pu lui permettre de donner un coup de barre. Les citoyens étaient murs pour un discours responsable, discours qu’on a soigneusement évité jusqu’à présent.
Des ministres faibles
Mais ce n’est pas tout, plusieurs ministres ont trébuché. En fin de semaine, la chef de l’Opposition, Pauline Marois, l’a étiqueté comme le pire gouvernement que le Québec ait connu en matière de finances publiques.
C’est un thème qui s’était imposé en 2003-2004, l’année suivant l’élection, avant que le vent ne se mette à tourner. Pas une émission d’affaires publiques qui ne commençait pas à cette époque par : « Est-ce le pire gouvernement de l’histoire du Québec? » Les libéraux ont commencé leur remontée dans la faveur populaire au bon moment, quelques mois avant les élections.
Force est d’admettre que le gouvernement ne s’est pas remis des départs de gros canons comme Philippe Couillard à la Santé et Monique Jérôme-Forget aux Finances et la relève laisse à désirer.
Le Dr Yves Bolduc ne réussira jamais à remplir le sarrau de son prédécesseur et chacune de ses interventions ajoute de l’insécurité dans le réseau.
Raymond Bachand aux Finances a déclenché la rigolade en affirmant qu’il travaillait au bonheur des Québécois, qu’il s’apprête à plumer davantage.
Embarrassant
Michelle Courchesne, ministre de l’Éducation, a fort mal paru dans l’affaire des modifications au calendrier scolaire, où tout s’est tramé en catimini.
Le ministre à la Famille, Tony Tomassi, a été embarrassé par les révélations sur les liens entre les permis de garderie et le financement du PLQ. Il était plutôt gênant, la semaine dernière, de l’entendre se dédire en l’espace de 24 heures sur les garderies qui enseignent avec la Torah ou le Coran.
Claude Béchard, le pugnace ministre de l’Agriculture, combat une grave maladie et son absence se fait sentir. De jeunes ministres comme Yolande James (Immigration) Christine St-Pierre (Culture) et des moins jeunes comme Clément Gignac (Développement économique) n’ont rien cassé, pour être très poli.
Somme toute, les électeurs sentent bien qu’il y a du flottement dans cette équipe ministérielle et ce gouvernement.
Des gens bien branchés vous confieront par ailleurs que, depuis que Daniel Gagnier a quitté son poste de chef de cabinet de Jean Charest, on a perdu le GPS.
Les libéraux se consolent en se disant qu’ils ont trois ans pour traverser la tempête et que Jean Charest est le champion du rebond.
La donne est toutefois différente: impopulaire s’il ne fait rien et impopulaire s’il nous frappe de nouveaux tarifs.
http://lejournaldequebec.canoe.ca/journ" onclick="window.open(this.href);return false; ... 85421.html
Donald Charette
17/03/2010 08h54
Le rebond?
Avec un taux d’insatisfaction à 70 % et un budget qui s’annonce musclé dans quelques jours, le gouvernement Charest traverse sa phase la plus difficile depuis longtemps.
Selon un sondage Léger Marketing−Le Devoir, il faut remonter à 2003 pour mesurer un tel désenchantement des électeurs. Les libéraux risquent de trouver le temps long d’ici l’ajournement parlementaire, en juin.
Le premier responsable de ce passage à vide est le premier ministre Jean Charest, qui a donné l’impression, au cours des derniers mois, d’avoir la tête ailleurs et de préférer jouer au globe-trotter.
Le premier ministre n’a pas bien lu les signaux que lui envoyait la population sur l’urgence de redresser les finances publiques. Notamment, il a laissé filer l’occasion que représentait le sommet de Lévis, qui aurait pu lui permettre de donner un coup de barre. Les citoyens étaient murs pour un discours responsable, discours qu’on a soigneusement évité jusqu’à présent.
Des ministres faibles
Mais ce n’est pas tout, plusieurs ministres ont trébuché. En fin de semaine, la chef de l’Opposition, Pauline Marois, l’a étiqueté comme le pire gouvernement que le Québec ait connu en matière de finances publiques.
C’est un thème qui s’était imposé en 2003-2004, l’année suivant l’élection, avant que le vent ne se mette à tourner. Pas une émission d’affaires publiques qui ne commençait pas à cette époque par : « Est-ce le pire gouvernement de l’histoire du Québec? » Les libéraux ont commencé leur remontée dans la faveur populaire au bon moment, quelques mois avant les élections.
Force est d’admettre que le gouvernement ne s’est pas remis des départs de gros canons comme Philippe Couillard à la Santé et Monique Jérôme-Forget aux Finances et la relève laisse à désirer.
Le Dr Yves Bolduc ne réussira jamais à remplir le sarrau de son prédécesseur et chacune de ses interventions ajoute de l’insécurité dans le réseau.
Raymond Bachand aux Finances a déclenché la rigolade en affirmant qu’il travaillait au bonheur des Québécois, qu’il s’apprête à plumer davantage.
Embarrassant
Michelle Courchesne, ministre de l’Éducation, a fort mal paru dans l’affaire des modifications au calendrier scolaire, où tout s’est tramé en catimini.
Le ministre à la Famille, Tony Tomassi, a été embarrassé par les révélations sur les liens entre les permis de garderie et le financement du PLQ. Il était plutôt gênant, la semaine dernière, de l’entendre se dédire en l’espace de 24 heures sur les garderies qui enseignent avec la Torah ou le Coran.
Claude Béchard, le pugnace ministre de l’Agriculture, combat une grave maladie et son absence se fait sentir. De jeunes ministres comme Yolande James (Immigration) Christine St-Pierre (Culture) et des moins jeunes comme Clément Gignac (Développement économique) n’ont rien cassé, pour être très poli.
Somme toute, les électeurs sentent bien qu’il y a du flottement dans cette équipe ministérielle et ce gouvernement.
Des gens bien branchés vous confieront par ailleurs que, depuis que Daniel Gagnier a quitté son poste de chef de cabinet de Jean Charest, on a perdu le GPS.
Les libéraux se consolent en se disant qu’ils ont trois ans pour traverser la tempête et que Jean Charest est le champion du rebond.
La donne est toutefois différente: impopulaire s’il ne fait rien et impopulaire s’il nous frappe de nouveaux tarifs.
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