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l'euro

Publié : mer. mai 12, 2010 6:15 am
par .anthurium.
Claude Picher
Le bateau troué
Publié le 11 mai 2010 à 06h22 | Mis à jour le 11 mai 2010 à 06h22

La Presse
(Montréal) Lancé dans l'euphorie générale en 1999, l'euro apparaît, sitôt confronté à sa première crise majeure, comme un bateau troué.

De là à prédire un naufrage, il n'y a qu'un pas, et c'est ce que plusieurs économistes prédisent déjà.

Pourtant, il est loin d'être certain que l'euro disparaisse aussi facilement. Pour continuer l'analogie maritime, il est arrivé des milliers de fois que des vaisseaux faisant eau réussissent quand même à arriver à bon port. Pour l'équipage, c'est exigeant: il faut colmater, écoper, pomper. Mais au bout du compte, ces efforts sont récompensés.

C'est un peu ce qui arrive aux Européens.


Comment en est-on arrivé là? L'euro peut-il éviter le naufrage?

L'euro est considéré à juste titre comme un modèle d'intégration monétaire. Voilà 12 pays aussi différents que la Finlande et le Portugal, un géant comme l'Allemagne et un poids plume comme le Luxembourg, et qui réussissent à créer une monnaie commune, et même à articuler, à coups de compromis, une politique monétaire commune. L'ampleur du défi est sans précédent dans l'histoire de l'humanité.

Au-delà de ses hauts et de ses bas (l'euro a connu un creux de 83 cents américains à l'automne 2000, et un pic de 1,60$ à l'été 2008, juste avant la crise), la nouvelle monnaie a prouvé, après 11 ans d'existence, que le projet n'était pas du tout aussi irréaliste que le prédisaient les eurosceptiques.

Mais ce modèle a un vice caché.

Pour adhérer à la zone euro, un pays devait, entre autres conditions, se plier à deux critères inscrits au traité de Maastricht: la dette publique ne pourra pas dépasser 60% du produit intérieur brut (PIB), et le déficit budgétaire ne pourra pas dépasser 3% du PIB. Ces deux conditions visaient évidemment à empêcher un pays membre de vivre au-dessus de ses moyens, ce qui risquerait de précipiter tous les autres dans le fossé.

Facile à dire, plus difficile à faire.

L'encre du traité était à peine sèche que certains pays membres (y compris les deux locomotives de l'Europe, l'Allemagne et la France) jouaient déjà au yo-yo avec les critères. Mais le pire élève de la classe est la Grèce. Avec une dette publique représentant 110% du PIB, et un déficit de 12%, la Grèce se moque ouvertement de Maastricht. Pire: les Grecs ont tenté de camoufler la catastrophe avec des documents budgétaires trafiqués.

C'est ce qui a provoqué la crise. On peut se demander pourquoi un pays relativement peu important (le PIB de la Grèce ne représente que 2,6% du PIB de la zone euro) peut déclencher un cataclysme d'une telle ampleur.

C'est qu'il a fallu allonger 110 milliards d'euros pour aider la Grèce à se sortir du trou. Il va de soi qu'on lui a imposé des conditions rigoureuses pour la forcer à faire le ménage. Cela ne sera pas facile; les puissants syndicats grecs sont déjà sur le sentier de la guerre. Pour le moment, il n'est pas question d'expulser la Grèce de la zone euro. Mais si le pays ne fait pas ses devoirs, rien n'exclut une telle mesure, dans 18 mois, dans deux ans. Cela ne signifiera aucunement le naufrage de l'euro, au contraire.

D'autre part, trois autres pays de la zone euro, l'Irlande, le Portugal et l'Espagne, sont également aux prises avec un endettement excessif. Contrairement à la Grèce, ces trois pays sont davantage victimes de la crise financière que de gestion déficiente. N'empêche: eux aussi vont avoir besoin d'aide.

En décidant, il y a deux jours, de créer un fonds d'urgence de 720 milliards d'euros, les Européens ont démontré à quel point ils sont déterminés à colmater les brèches dans la coque du navire. Leur message est clair, et il faut les prendre au sérieux.

La mise sur pied de l'euro a nécessité des efforts considérables, des compromis douloureux, des tonnes de bonne volonté. Aujourd'hui, la valeur des euros en circulation dépasse celle des dollars américains. On n'efface pas cela du jour au lendemain.

Enfin, cette crise servira peut-être de leçon aux Européens. C'est bien beau d'établir des critères, encore faut-il les faire respecter. C'est bien beau d'avoir une politique monétaire commune, mais cela ne sert pas à grand-chose si on fonctionne avec des politiques budgétaires et fiscales différentes. Plus les pays de la zone euro apprendront à harmoniser cela, plus ils s'approcheront d'un mouillage à bon port.

Re: l'euro

Publié : mer. mai 12, 2010 6:26 am
par .anthurium.
Je pense de plus en plus que tous ces regroupements soit une mauvaise chose. On perd le contrôle et on frôle la catastrophe. On me dis que les marchées n'ont jamais été aussi instable, on essaie de corriger les erreurs, mais est-ce qu'on peut protéger indéfiniment des Pays voués à la faillite. On parle depuis des années de l'Améro pour ensuite en venir a une monaie commune mondialement. Ça me fait assez peur le contrôle dans les mains d'une poignée de personne . Aurons-nous notre mot à dire?

Re: l'euro

Publié : mer. mai 12, 2010 10:26 am
par Anya
Un mégaplan d'aide pour la zone euro

L'Union européenne approuve un mécanisme de secours pouvant aller jusqu'à 750 milliards d'euros
Associated Press , Agence France-Presse 10 mai 2010 Actualités économiques

Bruxelles — Les pays de l'UE se sont mis d'accord à l'arraché sur la mise en place d'un plan de secours historique pouvant aller jusqu'à 750 milliards d'euros pour aider les pays de la zone euro si nécessaire et mettre fin à une crise financière qui s'étend dangereusement. Cette enveloppe, sans précédent dans l'histoire récente pour un programme de soutien financier, inclut des prêts et garanties des pays de la zone euro, ainsi que des prêts du Fonds monétaire international.

Elle a été décidée la nuit dernière à l'issue de plus de onze heures de tractations à Bruxelles entre ministres européens des Finances, convoqués en urgence.

Le total se décompose en 60 milliards de prêts apportés par la Commission européenne, et de 440 milliards d'euros de prêts et de garanties par les pays de la zone euro, soit 500 milliards au total, a annoncé la ministre espagnole des Finances, Elena Salgado, devant la presse.

Le Fonds monétaire international apportera aussi une contribution sous forme de prêts, pour un montant de jusqu'à 250 milliards d'euros, a-t-elle précisé, après avoir d'abord mentionné le chiffre de 220 milliards.

La Banque centrale européenne a aussi pris des mesures «tout à fait significatives», a dit le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn.

Il a laissé entendre qu'elle devrait elle aussi prêter de l'argent aux États qui seraient dans le besoin en achetant leurs emprunts obligataires négociés sur les marchés. Une mesure exceptionnelle pour l'institut de Francfort.

Les ministres ont mené tout au long de la journée et de la nuit une course contre la montre pour trouver une solution rassurante avant l'ouverture des marchés des changes en Asie, alors que la crise grecque menace d'emporter dans son sillage d'autres pays de la zone euro comme le Portugal ou l'Espagne.

Ces deux pays se sont d'ailleurs engagés à prendre des mesures supplémentaires «significatives» pour réduire leurs déficits en 2010 et 2011, qui seront présentées rapidement afin de rassurer les marchés, a annoncé Mme Salgado.

Ces derniers s'inquiètent du niveau de déficit très élevé de plusieurs pays, gonflé par la crise financière et économique, et doutent de leur capacité à pouvoir rembourser.

Les premières réactions ont été bonnes. L'euro a grimpé dans les premiers échanges à Tokyo repassant, au-dessus du seuil de 1,29 dollar.

Le programme mis sur pied sera utilisé «seulement en cas de nécessité», a dit Olli Rehn. Il a précisé que l'octroi des prêts serait associé «à des conditions rigoureuses» à respecter par les pays.

«C'est très proche du système mis en place pour la Grèce», pour qui 110 milliards d'euros de prêts sur trois ans ont été débloqués, 80 milliards d'euros par les partenaires de la Grèce au sein de la zone euro et le reste par le FMI, qui a approuvé hier sa contribution pour ce pays, selon une source diplomatique.

L'Europe ne pouvait se permettre une fois encore «de décevoir les marchés» après avoir déjà beaucoup tergiversé ces derniers mois pour aider la Grèce surendettée, a estimé le ministre suédois des Finances, Anders Borg.

Il a dans le même temps appelé à «stopper la horde» des spéculateurs se comportant comme «une meute de loups».

La Commission européenne avait proposé dans un premier temps des prêts de l'Union européenne garantis par les 27 États de l'UE, et elle songeait dans ce cadre de figure à un système avec des montants «illimités», selon un diplomate.

Mais l'idée a été abandonnée du fait du refus allemand.

L'UE était sous pression, car la crise est en train de prendre une dimension internationale du fait des risques de contagion.

Le président américain Barack Obama avait appelé hier la chancelière allemande Angela Merkel afin de réclamer «des mesures énergiques pour redonner confiance aux marchés», a indiqué la Maison Blanche.

Par ailleurs, la Réserve fédérale américaine a annoncé hier soir qu'elle ouvrait une ligne de crédit à l'Europe pour protéger la monnaie unique des attaques des marchés. D'autres banques centrales se sont jointes à cette initiative.

http://www.ledevoir.com/economie/actual ... uro#309571" onclick="window.open(this.href);return false;

Re: l'euro

Publié : mer. mai 12, 2010 11:48 am
par Acrux
.anthurium. a écrit : Je pense de plus en plus que tous ces regroupements soit une mauvaise chose. On perd le contrôle et on frôle la catastrophe. On me dis que les marchées n'ont jamais été aussi instable, on essaie de corriger les erreurs, mais est-ce qu'on peut protéger indéfiniment des Pays voués à la faillite. On parle depuis des années de l'Améro pour ensuite en venir a une monaie commune mondialement. Ça me fait assez peur le contrôle dans les mains d'une poignée de personne . Aurons-nous notre mot à dire?
Le control est déjà dans une poignée de personne...

Mais la meilleure façon de se protéger de ce qui arrive à l'euro n'est pas créer plusieurs monnaies, au contraire! S'il y aurait une seule monnaie mondiale n'y en aurait plus de spéculation sur les taux de change... On s'aurait au moins débarrassé de cela...

Re: l'euro

Publié : mer. mai 12, 2010 11:52 am
par Acrux
La Grèce devrait juste se faire sortir de la zone euro à grand coups de pied au cul !

Re: l'euro

Publié : mer. mai 12, 2010 3:34 pm
par .anthurium.
Acrux a écrit : La Grèce devrait juste se faire sortir de la zone euro à grand coups de pied au cul !
Pourquoi ils n'ont pas eu ce coup de pied............?
Ils ne veulent rien changer de leur petit confort.
Quel est l'avantage de garder ce Pays dans l'euro?

Re: l'euro

Publié : mer. mai 12, 2010 3:39 pm
par .anthurium.
Acrux a écrit : [...]

Le control est déjà dans une poignée de personne...

Mais la meilleure façon de se protéger de ce qui arrive à l'euro n'est pas créer plusieurs monnaies, au contraire! S'il y aurait une seule monnaie mondiale n'y en aurait plus de spéculation sur les taux de change... On s'aurait au moins débarrassé de cela...
Je connais tellement rien à ça, pourtant nous devons planifier notre avenir et tout est tellement instable. Nous avons fait beaucoup d'argent cet année via nos placements mais il en reste du temps avant notre retraite.

Re: l'euro

Publié : mer. mai 12, 2010 4:08 pm
par Joulette
Crise et disparition du communisme... crise et quoi du capitalisme sauvage ?

La stabilité de l'€uro est provisoire pour faire face, dit-on, aux spéculateurs. Mais qui a inventé les spéculateurs ? Si ce n'est les financiers ? les Bourses ?

Va-t-on revenir à de meilleurs sentiments ? La mondialisation d'un même système économique, n'est-ce pas maintenant ce qu'on voit : la mondialisation de la crise ?

Va-t-on revenir au bon petit capitalisme pépère : à l'intérieur des frontières et plus exporté ?

En attendant, ce qu'on a devant nous, c'est bel et bien la plus belle crise après 1929.

Re: l'euro

Publié : mer. mai 12, 2010 4:38 pm
par Earendil
pour les amériques ont veut creez laméro et justement j,,ai vu a la src hier tout le monde en parlait

ils remontait des images du sommet des amériques du nord à québec

où des manifestants otn fait tombé un mur en 15 minutes ce mur representait le capitalisme

et pour l'euro la turquie veut y adhérer mais la france veut pas

Re: l'euro

Publié : ven. mai 14, 2010 10:40 pm
par Anya
Le Vendredi 14 mai 2010 | Mise en ligne à 16h04
Richard Dufour

Europhobie

L’euro sous pression, l’euro remis en question ou l’euro sous attaque. C’était le thème des derniers jours sur les marchés.

La dernière séance de la semaine n’en a pas été une très jolie. L’indicateur de la volatilité VIX de la Bourse des options de Chicago a bondi de 20% vendredi et les principaux indices boursiers nord-américains ont trempé dans le rouge. Ceux qui croient en la reprise sont peut-être un peu moins nombreux quand on regarde du côté du Nymex où le baril de pétrole a glissé à 70$ pendant la séance de vendredi.

Les marchés financiers semblent peu convaincus que le plan de soutien à la zone euro va faire l’affaire pour ramener la confiance envers l’Europe et empêcher l’endettement européen d’affecter la croissance mondiale. Si les activités en Europe d’entreprises nord-américaines sont affectées, l’évaluation boursière doit être révisée en conséquence.

Une rumeur à l’effet que la cote de crédit de la France pourrait être abaissée a contribué à mousser l’inquiétude sur les marchés vendredi. S’il fallait que cette rumeur se confirme, les impacts pourraient enlaidir les choses.

Le fait de ne pas avoir pu conserver tous les gains réalisés en début de semaine suite au dévoilement du plan est probablement décourageant aux yeux de plusieurs et en particulier pour les dirigeants de l’Union européenne.

Les investisseurs avaient eu une surprise pour commencer la semaine lundi dernier. Peut-être y en aura-t-il une autre lundi matin. Les plus optimistes l’espèrent sûrement. Mais qu’est-ce que les autorités en Europe pourraient bien annoncer d’autres?

Plus on va continuer d’écrire et de spéculer sur l’éclatement de la zone euro, plus la nervosité risque de se faire sentir. Le scepticisme est déjà grand face à la capacité de certains pays d’atteindre les objectifs fixés. Il faut toutefois donner une chance aux gouvernements de la Grèce et de l’Espagne d’implanter leurs mesures d’austérité. Ça ne se fait évidemment pas en une semaine ou en un mois.

Une restructuration des dettes semblait néanmoins encore plus probable vendredi suite aux commentaires du grand patron de la Deutsche Bank en Allemagne. Une telle chose voudrait assurément se traduire par des pertes pour les banques.

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Re: l'euro

Publié : ven. mai 14, 2010 10:51 pm
par Anya
La tempête parfaite
Léo-Paul Lauzon
Métro Montréal


Arrêtez de chercher les coupables à la crise financière, avec les milliards versés en fonds publics aux banques, les gigantesques pertes subies par les caisses de retraite, les millions d’emplois perdus, les déficits gouvernementaux abyssaux et la quasi-faillite de pays chéris des capitalistes comme l’Irlande et l’Islande.

Faut arrêter d’accuser les banquiers, qui n’ont fait qu’obéir en se soumettant docilement aux «lois naturelles» du marché et en se laissant guider par Dieu, comme l’a dit le président de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein : «Je ne suis qu’un banquier faisant le travail de Dieu.» C’est Dieu qui lui a ordonné de spéculer sur les aliments et de maquiller la dette de la Grèce.

Faut en finir avec ces accusations irrévérencieuses contre nos pontifes, qui n’y sont pour rien et qui n’ont rien fait de mal. C’est la faute à la nature «économique» qui s’est déchaînée et a provoqué un tsunami financier. La main invisible du marché a été remplacée par les deux mains visibles de l’État. Tiens, dans Le Devoir, le «modeste» ex-patron de la Caisse de dépôt, Henri-Paul Rousseau, a écrit : «La Caisse a été frappée par une tempête parfaite.» Il n’y est absolument pour rien dans les pertes de 40 G$ subies en 2008 par la Caisse. Puis, dans La Presse, l’inégalable Jacques Ménard, de la Banque de Montréal, l’a redit : «La tempête parfaite.» Et, en juin 2009, il a dit vouloir «informer pour éviter les mirages en améliorant les connaissances des Canadiens sur les produits et les services financiers». J’espère qu’il en profitera pour nous «informer» sur les services offerts par les banques dans les paradis fiscaux, les tonitruants frais de service, les taux d’intérêt «shylockiens» des cartes de crédit, l’exemption fiscale sur ses stock options, etc.

La nature s’est également défoulée sur Nortel, «écrabouillée» par les concurrents étrangers, malgré les milliards reçus en subventions. L’ancien ministre fédéral des Finances, recyclé en administrateur de sociétés, John Manley l’a mentionné récemment : «Une tempête parfaite a frappé Nortel.» L’analyste Gary MacDonald, de la Banque Nationale, l’a aussi signalé dans La Presse : «Les régimes de retraite balayés par la tempête parfaite.» La «tempête parfaite» a vraiment le dos large. Même Stephen Harper nous a avertis : «La tempête financière est loin d’être terminée.»

Comme l’a dit le jovialiste gouverneur de la Banque du Canada : «La crise financière aura des répercussions positives.» Pour qui? En attendant, soyez positifs et payez sans rechigner afin que la nature économique se régénère, jusqu’à la prochaine tempête parfaite…

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Re: l'euro

Publié : ven. mai 14, 2010 11:19 pm
par Anya
Le blogue de Jean-François Lisée
14 mai 2010

L’image : la solution des banques pour que les Grecs dépensent moins...Il suffisait d'y penser !
Image

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Re: l'euro

Publié : lun. mai 17, 2010 3:18 pm
par Anya
Publié le 17 mai 2010 à 13h03 | Mis à jour à 13h05
Euro et Europe

Lysiane Gagnon
La Presse

Les déboires de l'euro ne renvoient pas qu'à un problème monétaire, et c'est d'ailleurs pourquoi la crise grecque porte en elle les germes d'une érosion de cette entité politique qu'on appelle aujourd'hui simplement «l'Europe», comme pour faire croire que cet assemblage de pays disparates représente un ensemble cohérent.

La faillite de la Grèce, qui risque de s'étendre à la péninsule ibérique et à une Italie plombée par sa partie sud, laisse croire que l'Union européenne s'est agrandie beaucoup trop rapidement.

Au départ, il y avait le couple fondateur: la France et l'Allemagne. Il était logique d'y adjoindre le Bénélux (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg), dont le niveau de vie et la culture politique étaient comparables. Logique aussi d'y associer l'Espagne et l'Italie, après que ces pays eurent pleinement accédé à la démocratie et à la modernité. L'Allemagne entraînait l'Autriche, et le Bénélux entraînait la Scandinavie. La Grande-Bretagne résistait, mais elle constituait le flanc atlantique de l'Europe - quoique, encore aujourd'hui, les Britanniques, insulaires invétérés, considèrent que l'Europe s'arrête à la Manche.

Ce premier cercle, donc, c'était l'Europe de l'Ouest. On aurait dû arrêter là, et considérer le reste du continent comme des entités proches, mais séparées: l'Europe centrale (Pologne, Hongrie, République tchèque) et l'Europe de l'Est (Roumanie, Bulgarie, Balkans). Ni la péninsule balkanique, la Grèce y compris, ni le bloc des pays de l'Est à peine émergés du joug soviétique, n'avaient la même culture politique et encore moins les mêmes capacités économiques, que l'Europe de l'Ouest.

Mais de puissantes pressions expansionnistes étaient à l'oeuvre. Pour les États-Unis et ceux qui craignaient une résurgence de l'impérialisme soviétique, l'élargissement vers l'est confirmait l'isolement de la Russie. Pour la France, qui rêvait depuis 50 ans d'une «troisième force» susceptible de faire contrepoids aux États-Unis, l'Europe devait s'agrandir pour devenir un joueur de dimension planétaire. L'Allemagne n'avait pas le choix de ne pas réintégrer l'ancienne RDA, ce qui en toute logique ouvrait les portes à l'ancien bloc soviétique. Et, bien sûr, la puissante bureaucratie qui coiffe le tout, à Bruxelles et à Strasbourg, avait tout naturellement intérêt à agrandir son domaine.

L'Europe à 27 s'étend aujourd'hui jusqu'aux républiques baltes, à la Finlande et à la Bulgarie. Elle devra d'ici quelques années décider du sort de la Turquie, l'encombrante candidate qui, avec une large population musulmane et un taux élevé de natalité, deviendrait rapidement le plus gros pays de l'union, et donnerait à l'Europe une frontière commune avec la Syrie, l'Irak et... l'Iran. Outre les problèmes que cela poserait au chapitre de la sécurité et de la mobilité, l'entrée de la Turquie achèverait la transformation de l'Union européenne en une sorte de mosaïque sans identité particulière. La politique étrangère, déjà difficile à définir à 15, est devenue une fiction à 27 et le serait encore plus si l'Europe débordait sur l'Asie Mineure.

Quelques pays, comme la Grande-Bretagne, la Suède et le Danemark, s'entêtèrent à garder leur monnaie. Mais l'Allemagne, dans une décision que beaucoup d'Allemands déplorent aujourd'hui, accepta de renoncer au deutschmark, elle aussi emportée par l'illusion qu'une monnaie commune cimenterait l'Union. Mais c'était sans compter sur le fait que trop de pays membres ne jouent pas selon les règles établies dans les vieilles démocraties. Pendant que l'Allemagne se serrait la ceinture, la Grèce falsifiait ses livres...

Comme les pays-membres sont maintenant dépourvus des outils de contrôle monétaire qui leur permettraient de redresser leur économie, la faillite d'un seul suffit à plomber la monnaie commune. La fureur des Allemands, principaux bailleurs de fonds, se fera longtemps sentir. L'euro ébranlé, c'est tout l'édifice qui en subit les contrecoups, et d'autant plus fortement qu'il a été construit trop vite, sur un terrain trop fragile.

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Re: l'euro

Publié : mar. mai 18, 2010 1:50 pm
par Anya
La Grèce, paradis des guichets automatiques
Publié le 18 mai 2010 à 12h47 | Mis à jour à 12h49

Image
Un policier grec est installé devant les bureaux du ministère des Finances à Athènes durant une manifestation populaire contre les réformes du gouvernement.

Agence France-Presse
Milan

La Grèce est le premier pays européen pour le nombre de distributeurs automatiques par habitant, tandis que la France est au premier rang pour le nombre total de guichets, a révélé mardi une étude réalisée par CPP Italie, filiale du groupe britannique spécialisé dans la protection des cartes de crédit.

Avec un guichet automatique pour 30,2 habitants, la Grèce est «le pays européen à plus haute densité de distributeurs de billets automatiques», avec un total de 370 955 appareils, indique l'étude dans un communiqué.

Juste après la Grèce se positionnent l'Espagne avec un guichet pour 31,9 habitants Malte, Chypre, l'Italie et la France, qui dénombre un distributeur pour 46,5 habitants.

En fin de classement, la Roumanie ne compte qu'un guichet pour 266,4 habitants.

Avec un total de 1,38 million de distributeurs de billets, la France se hisse, quant à elle, au premier rang européen pour le nombre total de guichets automatiques devant l'Espagne et l'Italie.

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Re: l'euro

Publié : mar. mai 18, 2010 2:03 pm
par .anthurium.
Nous sommes tous Grecs
Le Journal de Montréal, p. 25 / Nathalie Elgrably-Lévy, 13 mai 2010

À la suite de la quasi-faillite de la Grèce, la question qui brûle toutes les lèvres depuis quelques semaines: la «tragédie grecque» à laquelle nous assistons pourrait-elle se produire chez nous? Certains affirment que cette question est inappropriée, car toute comparaison entre les deux États serait «exagérée», voire «démagogique».

Vérifions si ce point de vue est fondé.

1. La Grèce enregistre une dette astronomique de 300 milliards d’euros, soit 120% du PIB en 2010. Selon le ministère des Finances (qui applique la méthodologie de l’OCDE), si le Québec était un pays, il serait le 5e le plus endetté au monde avec un ratio de 94%!

2. Avec l’aide de Goldman Sachs, la Grèce a trafiqué ses comptes publics pour respecter les critères d’admission de la zone euro. Le gouvernement du Québec a fait preuve de comptabilité créative pour nous faire croire au déficit zéro alors que la dette n’a jamais cessé d’augmenter.

3. L’agence de cotation de crédit Moody’s a revu à la baisse la notation de la Grèce et envisage un autre abaissement significatif. La même agence déclare surveiller attentivement le Québec.

4. En Grèce, le vieillissement de la population exerce une pression grandissante sur les finances publiques. Idem chez nous.

5. En Grèce, la corruption, le favoritisme et les innombrables règlements débilitants étouffent l’initiative privée et freinent la croissance économique. N’est-ce pas similaire chez nous?

6. La Grèce est la proie d’une fonction publique obèse, coûteuse et inefficace. Le Québec aussi!

7. En Grèce, les syndicats de la fonction publique se désintéressent de la santé économique du pays et s’affairent uniquement à protéger leurs innombrables avantages et privilèges. N’en est-il pas de même chez nous?

8. Au fil des décennies, la Grèce a mis en place une pléthore de programmes sociaux et de généreux avantages qu’elle n’avait pas les moyens de financer. Au Québec… sans commentaire!

En somme, la Grèce a créé un État-providence qui a amené le pays à vivre au-dessus de ses moyens. Ce scénario ne nous est-il pas familier?

Évidemment, les défenseurs du «modèle québécois» rétorqueront que le Québec compte de nombreux actifs et que, par conséquent, ce n’est pas la dette brute qu’il faut considérer, mais bien la dette nette.

Cet argument aurait été valable si nous pouvions vendre nos actifs pour réduire notre dette. Or, sur une dette totale de 219 milliards $, nous possédons seulement 17,3 milliards $ d’actifs financiers. Quant à nos autres actifs, on répertorie Hydro Québec, évidemment, mais aussi nos infrastructures routières, hôpitaux, écoles, universités, ports, aéroports, monuments historiques, musées, parcs nationaux, etc. Puisque nous n’avons aucune intention de vendre ces actifs, ils ne permettront jamais d’alléger le fardeau de la dette, et il est donc malhonnête de les prendre en considération.

Certes, le cas du Québec n’est pas aussi grave que celui de la République hellénique. Note déficit représente 1,4% du PIB alors qu’il atteint 12,7% du PIB en Grèce. Néanmoins, nier toute similarité avec notre économie et refuser de tirer les leçons qui s’imposent est une erreur que nous pourrions amèrement regretter. La morale de l’histoire est pourtant simple : aucun pays ne peut dépenser sans retenue et s’endetter sans avoir un jour à payer le prix de ses exubérances. Espérer le contraire relève de la pensée magique.

Margaret Thatcher disait: «Le problème avec le socialisme, c’est que l’argent des autres finit toujours par manquer». Plusieurs pays en ont déjà fait la démonstration. Aujourd’hui, c’est au tour de la Grèce. Demain… le Québec?

Nathalie Elgrably-Lévy est économiste senior à l'Institut économique de Montréal.

* Cette chronique a aussi été publiée dans Le Journal de Québec.

Re: l'euro

Publié : sam. mai 22, 2010 12:40 am
par parlezenpas
Joulette a écrit : Crise et disparition du communisme... crise et quoi du capitalisme sauvage ?

La stabilité de l'€uro est provisoire pour faire face, dit-on, aux spéculateurs. Mais qui a inventé les spéculateurs ? Si ce n'est les financiers ? les Bourses ?

Va-t-on revenir à de meilleurs sentiments ? La mondialisation d'un même système économique, n'est-ce pas maintenant ce qu'on voit : la mondialisation de la crise ?

Va-t-on revenir au bon petit capitalisme pépère : à l'intérieur des frontières et plus exporté ?

En attendant, ce qu'on a devant nous, c'est bel et bien la plus belle crise après 1929.


:jap: Oui,nous nous en allons tout droit vers ça. Quand on va à l'épicerie, ou autres magasin la hausse des prix nous fait crier sans parler de notre pauvre dollard, qui ne vaut plus tres cher d'ailleurs, et qui est devenu rare.Surtout pour nous, les défavorisés. :(

Re: l'euro

Publié : mer. mai 26, 2010 1:07 pm
par Anya
Grèce
Ménage au ministère des Finances

Associated Press (AP)
26/05/2010 12h23

ATHENES - Le ministère des Finances grec traque la corruption dans ses propres rangs. Il a découvert que 234 de ses employés avaient omis de déclarer leurs revenus en 2007 et 2008, que 70 autres possédaient des résidences étonnamment luxueuses vu leur salaire, et a décidé de limoger 20 directeurs régionaux des impôts pour leur manque de zèle.

Le ministère a précisé mardi soir qu'il avait ouvert une grande enquête sur ses services à la suite de nombreuses accusations de pots-de-vin, documents falsifiés et détournements.

Il a ainsi découvert que 70 employés déclarant des revenus annuels de 50.30 euros en moyenne possédaient des propriétés d'une valeur estimée à 800.000 euros pour les moins chères, et jusqu'à 3 millions d'euros pour les plus luxueuses. Une enquête spécifique est ouverte sur ces cas. Par ailleurs, 70 autres salariés vont être mutés.

Les impôts sont réputés pour être l'un des secteurs d'activité les plus corrompues en Grèce, avec les médecins privés et les dentistes, qui «oublient» régulièrement de remettre des factures et donc de déclarer une bonne partie de leurs revenus.

Les autorités grecques ont commencé à publier les noms de très gros fraudeurs présumés au fisc, dont ceux de 57 médecins et centres médicaux privés. Elles tentent aussi de repérer sur les images prises par les satellites les piscines et autres signes extérieurs de richesse ne correspondant pas aux déclarations de revenu.

Lutter efficacement contre la corruption est l'un des engagements pris par Athènes en contrepartie d'un prêt de 110 milliards d'euros sur trois ans consenti par l'Union européenne (le s15 autres pays de la zone euro) et le Fonds monétaire international (FMI) pour éviter la faillite de la Grèce, accablée par une dette colossale.

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