LE DOMAINE BLEU

Publié le 14 mai 2010 à 05h00 | Mis à jour à 10h07

Élus municipaux et corruption: Labeaume sort de ses gonds

Isabelle Mathieu
Le Soleil

(Québec) Ceux qui ont mal géré leur ville, laissant la porte ouverte à la corruption, devraient s'excuser, fulminait le maire de Québec, Régis Labeaume, au congrès de l'Union des municipalités du Québec (UMQ). «Pendant qu'ils ne font pas leur mea-culpa, on mange tous de la merde!»

Pressé de questions par les journalistes, Régis Labeaume n'a jamais voulu nommer qui devrait s'excuser. «Je vise ceux qui ont mal géré.» Mais venant d'un maire qui a publiquement déploré il y a quelques mois devoir «payer pour les erreurs de Montréal», l'allusion était évidente.

Le maire Régis Labeaume en a plus qu'assez de voir les milliers d'élus municipaux de la province écoper, dans l'opinion publique, pour l'incurie de quelques-uns. «Quand tu es maire d'une petite ville, la seule raison pour laquelle tu fais ça, c'est la passion, rappelle-t-il. Mais actuellement, il y en a qui se font apostropher et qui mangent de la merde pour [un salaire de] 6000 $ par année.»

Les élus qui n'ont pas été assez «allumés pour savoir ce qui se passait dans la machine» causent un tort énorme à tous les autres, insiste-t-il. «On passe tous pour des pareils, et moi, je suis révolté! s'emporte M. Labeaume. On le vit tous ici», ajoute-t-il, en pointant ses collègues de l'UMQ.

Le maire de Rimouski, Éric Forest, se préoccupe de l'effet à long terme de l'actuelle crise de confiance entre les élus et les citoyens. «Ce qui m'inquiète énormément pour l'avenir du Québec et de nos villes, dans ce monde de suspicions, c'est qui va prendre la relève? demande M. Forest. Quel homme ou quelle femme va dire qu'il va aller se dédier au développement de sa communauté?» Le nouveau président de l'UMQ et maire de Saint-Jérôme, Marc Gascon, note aussi que «les citoyens se posent beaucoup de questions sur les élus». Mais il croit que le nouveau projet de loi sur l'éthique viendra apaiser plusieurs craintes.

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Propos de Labeaume
Tremblay refuse de commenter
Mise à jour : 14/05/2010 08h33


Gérald Tremblay s’est refusé vendredi à émettre tout commentaire sur les critiques virulentes lancées indirectement à son endroit jeudi par son homologue de Québec, Régis Labeaume.

En entrevue sur les ondes de LCN vendredi matin depuis Shanghai où il participe à l’exposition universelle, le maire de Montréal a seulement invoqué qu’il était «naïf de penser que ce qui se passe à Montréal ne se passe pas ailleurs». Il a ajouté ne pas avoir entendu les propos du maire de Québec.

Gérald Tremblay s'est toutefois dit prêt à revenir sur l’affaire, mais seulement à son retour dans la métropole dans trois jours. «À mon retour, cela me fera plaisir de répondre à toutes vos questions», a-t-il laissé tomber sur un air d’exaspération à l’animateur Jean-François Guérin qui le cuisinait en entrevue.

Labeaume y est allé de charge à fond de train contre lui, mais sans jamais le nommer, lors du congrès de l'Union des municipalités du Québec. Labeaume a déclaré qu’«il y en a qui ont mal géré leur ville. Il y a des problèmes d'incurie en gestion municipale, puis, on mange tous la claque à cause de cela. On passe tous pour des pareils, puis, moi, je suis révolté».

Selon lui, ceux qui ont mal géré leur ville devraient s’excuser, faisant ainsi indirectement référence au maire Tremblay et aux nombreux scandales qui secouent son administration, dont celui sur les compteurs d’eau.

«Je vise ceux qui n'ont pas été assez allumés pour savoir ce qui se passait chez eux et pour questionner ce qui se passait dans la machine», a tonné le maire de Québec. Selon son expérience, un maire est au courant de ce qui se passe dans sa ville, sinon, il fait l’autruche. «Ou tu veux savoir, ou tu ne veux pas savoir», a-t-il martelé.

Une crise politique

Selon l'analyste de TVA Nouvelles, Régis Labeaume «n'a pas sauté une coche gratuitement». Jean Lapierre est d'avis que le maire de Québec a usé d'une «stratégie» visant à enlever de la pression sur le dos du premier ministre Jean Charest, en rappelant que les problèmes de corruption ont pris naissance à Montréal. En attaquant de front l'administration montréalaise, Labeaume «gagne des points avec le gouvernement» pour faire avancer son projet d'amphithéâtre à Québec.

Eric Forest, vice-président de l’Union des municipalités du Québec, craint que toutes ces histoires de corruption salissent la réputation des 8000 élus dans la province. «On n’est pas tous parfaits, on fait tous des erreurs, mais on est là pour développer nos communautés». Celui qui est aussi maire de Rimouski regrette le «climat malsain» et la «chasse aux sorcières» de la population, se disant inquiet pour la relève politique.

Jean Charest a annoncé son intention de doter les villes d'un code d'éthique et d'un Commissaire à l'éthique, lors d’un discours prononcé jeudi au congrès des municipalités.

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Eh ! Régis, tu vas te le faire remettre sur le nez si jamais un scandale quelconque intervient dans la gestion de la Ville, même si toi tu es blanc comme neige dans le dossier........ischhh. À jouer les vertueux ainsi tu places le projecteur sur notre ville et il y en a qui vont se donner comme mission de dénicher la moindre petite bibitte et te le remettre sur le nez. Il n'y a aucune administration, même une ville, dont le boss connait tout ce que la main gauche fait, il y en a pire que d'autres bien d'accord, mais de parfaite non....où il y a de l'homme il y a de l'hommerie.