Le gouvernemaman
Publié : mar. août 03, 2010 10:58 am
Chronique
Le gouvernemaman
J. Jacques Samson
08/07/2010 08h41
Jean-Jacques Samson Les Québécois ont tellement permis à Big mother d’envahir leur vie que non satisfaite de leur avoir coupé toute liberté, celle-ci les infantilise, les traite comme une collectivité de déficients mentaux et ne leur reconnaît même pas les réflexes primaires que possèdent les animaux.
Le mercure n’avait pas encore grimpé au-dessus des 30 degrés Celsius que nos pouvoirs publics tout-puissants étaient « sur un pied d’alerte », nous rassuraient-ils. Ils avaient oublié que des centaines de milliers de Québécois courent les destinations-soleil chaque année pour profiter de cette même température tropicale dont nous sommes gratifiés cette semaine. Mais tous les prétextes sont bons pour des fonctionnaires pour gonfler leur importance et leur rôle.
Le championnat revient toutefois à la Direction de la santé publique pour ses recommandations d’une insignifiance consommée : passez du temps dans un endroit frais, tels les centres commerciaux et les cinémas; recherchez de l’ombre; portez des vêtements légers; prenez une douche ou un bain, à défaut on peut se rafraîchir avec une débarbouillette, etc. Nos chiens et nos chats n’ont même pas besoin qu’on leur enjoigne de rechercher les endroits frais et de s’hydrater. Leur instinct le leur dicte, pour leur confort et ultimement pour leur survie. L’homo sapiens québécois doit cependant payer des fonctionnaires obséquieux pour le lui dire et il se félicite même d’avoir un État aussi préoccupé de son bien-être.
La même Direction de la santé publique n’est pas trop timorée cependant que des départements de soins prolongés dans des centres hospitaliers, où on entasse les personnes en fin de vie, ne soient pas climatisés, en 2010.
Les mêmes docteurs-fonctionnaires nous rappelleront aussi, par moins 30o C, l’hiver prochain, de porter tuque et mitaines pour éviter les engelures. À la première chute de neige, leurs collègues fonctionnaires des Transports nous sermonneront d’adapter notre conduite aux conditions hivernales. Ils ne seront pas foutus par contre de déneiger correctement les routes et d’étendre des abrasifs.
Déresponsabilisation
L’un des principaux problèmes de la société québécoise, la plus social-démocrate en Amérique du Nord, est la déresponsabilisation totale de ses citoyens. Depuis cinquante ans, ceux-ci ont laissé l’État gérer toujours davantage leur vie et ils ont ainsi accru leur dépendance des pouvoirs publics, dont les détenteurs ne demandaient rien d’autre. L’absence d’autonomie des citoyens est la clé de la domination du pouvoir étatique.
L’un des effets pernicieux de cette déresponsabilisation collective est de bloquer toute remise en question en profondeur de nos programmes gouvernementaux et de nos structures. Le Québec fonce dans un mur, en raison d’un endettement qui nous situe au 5e rang dans le monde parmi les sociétés industrialisées. Mais les Québécois ne veulent pas se délester de rien et les détenteurs du pouvoir en sont contents. Ils peuvent continuer à être aussi interventionnistes.
Tous les appels lancés ces dernières années pour une prise de responsabilité des Québécois, par le groupe des lucides autour de Lucien Bouchard et de Joseph Facal, par François Legault, par Maxime Bernier, ont soulevé un tollé et des ripostes très agressives à l’endroit de leurs signataires.
Quand nous sommes bien contents que des docteurs-fonctionnaires nous disent de rechercher l’ombre un jour de chaleur de 30o C et de porter des mitaines à -30o C, nous ne sommes certainement pas prêts pour un grand ménage dans l’appareil de l’État.
Le gouvernemaman
J. Jacques Samson
08/07/2010 08h41
Jean-Jacques Samson Les Québécois ont tellement permis à Big mother d’envahir leur vie que non satisfaite de leur avoir coupé toute liberté, celle-ci les infantilise, les traite comme une collectivité de déficients mentaux et ne leur reconnaît même pas les réflexes primaires que possèdent les animaux.
Le mercure n’avait pas encore grimpé au-dessus des 30 degrés Celsius que nos pouvoirs publics tout-puissants étaient « sur un pied d’alerte », nous rassuraient-ils. Ils avaient oublié que des centaines de milliers de Québécois courent les destinations-soleil chaque année pour profiter de cette même température tropicale dont nous sommes gratifiés cette semaine. Mais tous les prétextes sont bons pour des fonctionnaires pour gonfler leur importance et leur rôle.
Le championnat revient toutefois à la Direction de la santé publique pour ses recommandations d’une insignifiance consommée : passez du temps dans un endroit frais, tels les centres commerciaux et les cinémas; recherchez de l’ombre; portez des vêtements légers; prenez une douche ou un bain, à défaut on peut se rafraîchir avec une débarbouillette, etc. Nos chiens et nos chats n’ont même pas besoin qu’on leur enjoigne de rechercher les endroits frais et de s’hydrater. Leur instinct le leur dicte, pour leur confort et ultimement pour leur survie. L’homo sapiens québécois doit cependant payer des fonctionnaires obséquieux pour le lui dire et il se félicite même d’avoir un État aussi préoccupé de son bien-être.
La même Direction de la santé publique n’est pas trop timorée cependant que des départements de soins prolongés dans des centres hospitaliers, où on entasse les personnes en fin de vie, ne soient pas climatisés, en 2010.
Les mêmes docteurs-fonctionnaires nous rappelleront aussi, par moins 30o C, l’hiver prochain, de porter tuque et mitaines pour éviter les engelures. À la première chute de neige, leurs collègues fonctionnaires des Transports nous sermonneront d’adapter notre conduite aux conditions hivernales. Ils ne seront pas foutus par contre de déneiger correctement les routes et d’étendre des abrasifs.
Déresponsabilisation
L’un des principaux problèmes de la société québécoise, la plus social-démocrate en Amérique du Nord, est la déresponsabilisation totale de ses citoyens. Depuis cinquante ans, ceux-ci ont laissé l’État gérer toujours davantage leur vie et ils ont ainsi accru leur dépendance des pouvoirs publics, dont les détenteurs ne demandaient rien d’autre. L’absence d’autonomie des citoyens est la clé de la domination du pouvoir étatique.
L’un des effets pernicieux de cette déresponsabilisation collective est de bloquer toute remise en question en profondeur de nos programmes gouvernementaux et de nos structures. Le Québec fonce dans un mur, en raison d’un endettement qui nous situe au 5e rang dans le monde parmi les sociétés industrialisées. Mais les Québécois ne veulent pas se délester de rien et les détenteurs du pouvoir en sont contents. Ils peuvent continuer à être aussi interventionnistes.
Tous les appels lancés ces dernières années pour une prise de responsabilité des Québécois, par le groupe des lucides autour de Lucien Bouchard et de Joseph Facal, par François Legault, par Maxime Bernier, ont soulevé un tollé et des ripostes très agressives à l’endroit de leurs signataires.
Quand nous sommes bien contents que des docteurs-fonctionnaires nous disent de rechercher l’ombre un jour de chaleur de 30o C et de porter des mitaines à -30o C, nous ne sommes certainement pas prêts pour un grand ménage dans l’appareil de l’État.