Cellules souches embryonnaires
Publié : lun. août 23, 2010 8:58 pm
Le financement public suspendu
Mise à jour le lundi 23 août 2010 à 20 h 20
Un tribunal fédéral de Washington a bloqué provisoirement le financement public de la recherche sur les cellules souches embryonnaires, en attendant qu'une cour statue sur le fond. La décision, rendue lundi, constitue un revers pour le président Obama, qui s'était personnellement impliqué dans ce dossier.
Dans une décision de 15 pages, le juge Royce Lamberth a donné raison en référé aux plaignants - des associations chrétiennes - qui avaient saisi la cour du dossier en juin dernier. Elles avaient argué que l'embryon est déjà un être humain à part entière. Selon elles, l'État ne peut donc pas financer des recherches provoquant sa destruction, même si c'est dans le but de sauver d'autres vies.
Ces associations « ont démontré qu'elles avaient des bonnes chances de gagner sur le fond », a estimé le magistrat.
Pour faire de la recherche sur des cellules souches embryonnaires, ces cellules doivent être prélevées sur un embryon. Le processus aboutissant à ce prélèvement conduit à la destruction de l'embryon, donc la recherche sur les cellules souches embryonnaires dépend de la destruction d'un embryon humain.
— Extrait de la décision
La recherche sur les cellules souches embryonnaires n'est donc pas conforme à la loi, a conclu le juge Lamberth.
Selon lui, cette suspension « ne gênera pas les chercheurs », puisqu'ils pourront tout de même obtenir du financement privé. « Les malades n'en pâtiront pas non plus, puisque la possibilité qu'un jour la recherche sur les cellules souches embryonnaires puisse aboutir au traitement de leur maladie reste hypothétique », ajoute le juge dans sa décision.
Le secrétariat à la Justice a indiqué qu'il allait « examiner la décision du juge ». L'administration Obama peut faire appel, demander à l'Institut national de la santé de réécrire les directives encadrant la recherche sur les cellules souches ou attendre l'examen du dossier sur le fond par un tribunal de première instance.
Un débat idéologique
Les cellules souches proviennent de l'embryon humain dans les tout premiers jours de développement. Elles sont dites « souches » parce qu'elles sont à l'origine de toutes les autres.
Les scientifiques croient pouvoir les transformer en n'importe quelle type de cellule du corps: cardiaque, pancréatique ou cérébrale, etc., de façon à parvenir à remplacer des cellules endommagées ou malades et ainsi permettre la reconstitution de tissus ou d'organes.
Pour plusieurs chercheurs, elles représentent le meilleur espoir de soigner des pathologies comme le diabète, la maladie de Parkinson, l'Alzheimer ou la paralysie de la moelle épinière.
Mais, aux États-Unis, la recherche sur les cellules souches fait l'objet d'un débat idéologique. Les conservateurs religieux, qui estiment que la vie commence dès la conception, s'opposent à toute recherche aboutissant à la destruction d'embryons.
Au cours des huit ans de mandat du président républicain George W. Bush, ce type de recherche a d'ailleurs été interdit pour des raisons morales et religieuses. La recherche privée sur des cellules souches embryonnaires était cependant autorisée si elles avaient été prélevées avant 2001.
En mars 2009, deux mois après son investiture, le président Obama avait à nouveau autorisé la recherche sur les cellules souches financée par l'État, au grand soulagement de la plupart des chercheurs. Ceux-ci la jugeaient très prometteuse pour le traitement de certaines maladies
Les autorités médicales américaines avaient en outre autorisé, début décembre 2009, l'utilisation de treize nouvelles lignées de cellules souches embryonnaires humaines pour la recherche publique.
Radio-Canada.ca avec
Agence France Presse et Reuters
Mise à jour le lundi 23 août 2010 à 20 h 20
Un tribunal fédéral de Washington a bloqué provisoirement le financement public de la recherche sur les cellules souches embryonnaires, en attendant qu'une cour statue sur le fond. La décision, rendue lundi, constitue un revers pour le président Obama, qui s'était personnellement impliqué dans ce dossier.
Dans une décision de 15 pages, le juge Royce Lamberth a donné raison en référé aux plaignants - des associations chrétiennes - qui avaient saisi la cour du dossier en juin dernier. Elles avaient argué que l'embryon est déjà un être humain à part entière. Selon elles, l'État ne peut donc pas financer des recherches provoquant sa destruction, même si c'est dans le but de sauver d'autres vies.
Ces associations « ont démontré qu'elles avaient des bonnes chances de gagner sur le fond », a estimé le magistrat.
Pour faire de la recherche sur des cellules souches embryonnaires, ces cellules doivent être prélevées sur un embryon. Le processus aboutissant à ce prélèvement conduit à la destruction de l'embryon, donc la recherche sur les cellules souches embryonnaires dépend de la destruction d'un embryon humain.
— Extrait de la décision
La recherche sur les cellules souches embryonnaires n'est donc pas conforme à la loi, a conclu le juge Lamberth.
Selon lui, cette suspension « ne gênera pas les chercheurs », puisqu'ils pourront tout de même obtenir du financement privé. « Les malades n'en pâtiront pas non plus, puisque la possibilité qu'un jour la recherche sur les cellules souches embryonnaires puisse aboutir au traitement de leur maladie reste hypothétique », ajoute le juge dans sa décision.
Le secrétariat à la Justice a indiqué qu'il allait « examiner la décision du juge ». L'administration Obama peut faire appel, demander à l'Institut national de la santé de réécrire les directives encadrant la recherche sur les cellules souches ou attendre l'examen du dossier sur le fond par un tribunal de première instance.
Un débat idéologique
Les cellules souches proviennent de l'embryon humain dans les tout premiers jours de développement. Elles sont dites « souches » parce qu'elles sont à l'origine de toutes les autres.
Les scientifiques croient pouvoir les transformer en n'importe quelle type de cellule du corps: cardiaque, pancréatique ou cérébrale, etc., de façon à parvenir à remplacer des cellules endommagées ou malades et ainsi permettre la reconstitution de tissus ou d'organes.
Pour plusieurs chercheurs, elles représentent le meilleur espoir de soigner des pathologies comme le diabète, la maladie de Parkinson, l'Alzheimer ou la paralysie de la moelle épinière.
Mais, aux États-Unis, la recherche sur les cellules souches fait l'objet d'un débat idéologique. Les conservateurs religieux, qui estiment que la vie commence dès la conception, s'opposent à toute recherche aboutissant à la destruction d'embryons.
Au cours des huit ans de mandat du président républicain George W. Bush, ce type de recherche a d'ailleurs été interdit pour des raisons morales et religieuses. La recherche privée sur des cellules souches embryonnaires était cependant autorisée si elles avaient été prélevées avant 2001.
En mars 2009, deux mois après son investiture, le président Obama avait à nouveau autorisé la recherche sur les cellules souches financée par l'État, au grand soulagement de la plupart des chercheurs. Ceux-ci la jugeaient très prometteuse pour le traitement de certaines maladies
Les autorités médicales américaines avaient en outre autorisé, début décembre 2009, l'utilisation de treize nouvelles lignées de cellules souches embryonnaires humaines pour la recherche publique.
Radio-Canada.ca avec
Agence France Presse et Reuters