Orphelins volés par leur tante
Publié : mar. oct. 05, 2010 10:53 am
Héritage dilapidé
Orphelins volés par leur tante
Marc Pigeon
Journal de Montréal
05/10/2010 02h55

Le malheur semble s’acharner sur de pauvres orphelins de la Montérégie : après que leurs deux parents aient été assassinés, voici que la tante nommée tutrice ne donne plus signe de vie après avoir acheté et rénové une maison avec l’argent des enfants.
Exaspéré, le Curateur vient de prendre action pour que la tante rembourse l’argent des deux enfants mineurs et soit punie pour son laxisme. L’action a été entreprise la veille du 18e anniversaire d’un des orphelins.
L’affaire se joue en Montérégie. Il y a neuf ans, les parents des orphelins ont été assassinés dans leur résidence. Les enfants, un garçon et deux jeunes filles, ont été épargnés par les tueurs, dormant à l’étage.
C’est d’ailleurs l’une des filles qui, après avoir enjambé le corps de ses parents, s’est rendue chez des voisins appeler le 911.
Après le drame, c’est une tante des enfants qui a pris charge de ceux-ci. Cette femme, aujourd’hui âgée de 51 ans, est aussi devenue la tutrice aux biens des enfants, en charge de la protection de leur patrimoine.
Les enfants se sont retrouvés avec passablement d’argent (environ 113 000 $ chacun), provenant de l’assurance-vie des parents et de l’IVAC (Indemnisation des victimes d’actes criminels).
Maison et rénovations
En janvier 2006, elle a fait l’achat d’une maison, près de Saint-Hyacinthe, «avec en partie des sommes appartenant aux enfants mineurs», selon la requête du Curateur. La maison a été mise à son nom.
Puis, des rénovations ont été entreprises : peinture du toit, plancher, fenêtres, chauffage. La pierre des champs qui recouvrait l’extérieur de la maison a été arrachée, sans qu’un autre revêtement ne soit installé.
«Je leurs ai acheté une maison, je l’a rénove et c’est eux qui vont avoir la différence car j’ai payé 138 000 $ et aussitôt les rénovations fait, je l’a revend 200 000 $ (sic)», écrivait-elle au Curateur.
La maison n’a jamais été revendue. Contrairement à ce que prévoit la loi, elle n’a pas rendu compte des finances au Curateur.
En raison de cela, le Curateur prenait des mesures judiciaires pour la faire destituer à titre de tutrice aux biens des enfants : en décembre 2007, le Curateur public du Québec devenait officiellement tuteur des biens des enfants.
Dans son jugement, le greffier Patrick Gosselin ordonnait à la tante de rendre des comptes dans les 15 jours. Elle n’en aurait encore rien fait.
Dommages punitifs
Même après ce jugement la destituant, elle aurait reçu, par la suite, une somme de 29 079 $ pour chacun des enfants de l’IVAC.
Compte tenu de tout ce qui précède, le Curateur s’adresse au tribunal, ces jours-ci, en parlant de «manquement intentionnel au respect de ses obligations légales quant à la protection du patrimoine des enfants», exigeant qu’elle rembourse l’argent des enfants.
Le Curateur réclame même des dommages punitifs de 3 000 $.
La requête est présentable le 4 novembre, au palais de justice de Saint-Hyacinthe.
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Si vous avez de l’information à ce sujet, contactez-moi: marc.pigeon@journalmtl.com ou 514-599-5035.
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Orphelins volés par leur tante
Marc Pigeon
Journal de Montréal
05/10/2010 02h55

Le malheur semble s’acharner sur de pauvres orphelins de la Montérégie : après que leurs deux parents aient été assassinés, voici que la tante nommée tutrice ne donne plus signe de vie après avoir acheté et rénové une maison avec l’argent des enfants.
Exaspéré, le Curateur vient de prendre action pour que la tante rembourse l’argent des deux enfants mineurs et soit punie pour son laxisme. L’action a été entreprise la veille du 18e anniversaire d’un des orphelins.
L’affaire se joue en Montérégie. Il y a neuf ans, les parents des orphelins ont été assassinés dans leur résidence. Les enfants, un garçon et deux jeunes filles, ont été épargnés par les tueurs, dormant à l’étage.
C’est d’ailleurs l’une des filles qui, après avoir enjambé le corps de ses parents, s’est rendue chez des voisins appeler le 911.
Après le drame, c’est une tante des enfants qui a pris charge de ceux-ci. Cette femme, aujourd’hui âgée de 51 ans, est aussi devenue la tutrice aux biens des enfants, en charge de la protection de leur patrimoine.
Les enfants se sont retrouvés avec passablement d’argent (environ 113 000 $ chacun), provenant de l’assurance-vie des parents et de l’IVAC (Indemnisation des victimes d’actes criminels).
Maison et rénovations
En janvier 2006, elle a fait l’achat d’une maison, près de Saint-Hyacinthe, «avec en partie des sommes appartenant aux enfants mineurs», selon la requête du Curateur. La maison a été mise à son nom.
Puis, des rénovations ont été entreprises : peinture du toit, plancher, fenêtres, chauffage. La pierre des champs qui recouvrait l’extérieur de la maison a été arrachée, sans qu’un autre revêtement ne soit installé.
«Je leurs ai acheté une maison, je l’a rénove et c’est eux qui vont avoir la différence car j’ai payé 138 000 $ et aussitôt les rénovations fait, je l’a revend 200 000 $ (sic)», écrivait-elle au Curateur.
La maison n’a jamais été revendue. Contrairement à ce que prévoit la loi, elle n’a pas rendu compte des finances au Curateur.
En raison de cela, le Curateur prenait des mesures judiciaires pour la faire destituer à titre de tutrice aux biens des enfants : en décembre 2007, le Curateur public du Québec devenait officiellement tuteur des biens des enfants.
Dans son jugement, le greffier Patrick Gosselin ordonnait à la tante de rendre des comptes dans les 15 jours. Elle n’en aurait encore rien fait.
Dommages punitifs
Même après ce jugement la destituant, elle aurait reçu, par la suite, une somme de 29 079 $ pour chacun des enfants de l’IVAC.
Compte tenu de tout ce qui précède, le Curateur s’adresse au tribunal, ces jours-ci, en parlant de «manquement intentionnel au respect de ses obligations légales quant à la protection du patrimoine des enfants», exigeant qu’elle rembourse l’argent des enfants.
Le Curateur réclame même des dommages punitifs de 3 000 $.
La requête est présentable le 4 novembre, au palais de justice de Saint-Hyacinthe.
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Si vous avez de l’information à ce sujet, contactez-moi: marc.pigeon@journalmtl.com ou 514-599-5035.
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