Tournée "Sur l’autre rive" d'Annie Blanchard
Publié : mer. oct. 27, 2010 11:59 pm
Rentrée montréalaise d’Annie Blanchard
Une communion entre deux rives
Marie-France Pellerin / 7Jours 2010-10-27 21:27:15
Annie Blanchard © Rémy Boily
Annie Blanchard a goûté à un brin de démesure suite à son aventure au sein de Star Académie en 2005, expérience qui l’avait amenée, en compagnie des autres académiciens, à se produire au Centre Bell. Mercredi dernier, un peu plus d’un mois après la sortie de son deuxième album, Marcher vers le nord, c’est armée d’ambitions plus modestes et d’un souci de proximité avec ses fans qu’elle a investi l’intimiste Studio-théâtre de la Place des Arts pour sa grande rentrée montréalaise.
«Je viens d’une famille où nous sommes tous très près les uns des autres. J’ai toujours eu des gens autour de moi. Les petites salles me plaisent tellement, et il y a vraiment une belle interaction avec le public. Le Studio-théâtre, c’est un endroit où je me sens bien», avait-elle confié en entrevue, peu avant sa première.
C’est donc en toute convivialité qu’elle a proposé son univers folk country, tantôt planant, tantôt rythmé. Entourée de trois musiciens, soit Pascal Racine-Venne (batterie), Louis-Philippe Quesnel (basse, contrebasse) et Jean-Philippe Lagueux (guitare), Annie a largué les amarres sur les rythmes de Mille détours.
«Merci d’être là du fond du cœur. J’aimerais que vous vous laissiez bercer par les vagues de la Baie-des-Chaleurs», a-t-elle mentionné avant de livrer, la voix chaleureuse et berçante, Amarrée.
Sur l’autre rive
Si elle avait épousé les pièces de Sur l’autre rive, Annie habite totalement celles tirées de son deuxième opus. C’est que l’interprète s’est cette fois-ci entourée d’amis acadiens tels que Wilfred LeBouthillier, Jean-François Breau et Steve Marin, qui lui ont concocté textes et musiques sur mesure.
Le caractère introspectif de cet album a trouvé écho dans la petite salle montréalaise. Inutile de préciser qu’en ces circonstances incroyablement privées, l’artiste ne peut que se nourrir de son étroite relation avec le public. En a résulté des interprétations prenantes – l’on soulignera notamment Évangéline, classique qui lui colle désormais à la peau – imprégnées de l’énergie sereine dégagée par le public.
De la jasette en héritage
«Plus jeune, j’étais un petit gars manqué parce que je voulais être comme mon père. On démontait des moteurs, on conduisait le tracteur dans le champ. J’ai finalement découvert ma féminité», a-t-elle plaisanté avant d’expliquer comment elle et son papa passaient de longs moments à discuter. Paul Daraîche a mis en paroles cette relation privilégiée, donnant lieu à Il était là, l’une des interprétations les plus fortes du spectacle.
Raconteuse-née, elle a multiplié les anecdotes, de son grand-père ayant fait la Deuxième Guerre mondiale à son histoire d’amour avec son copain, en passant par son attachement à son Acadie natale.
De ce souci de communiquer est également né sur le dernier opus un «duo de filles», avec Laurence Jalbert. La chanteuse s’est d’ailleurs pointée sur la petite scène du Studio-théâtre pour interpréter la pièce-titre de l’album, Marcher vers le nord, ne tarissant pas d’éloges sur Annie. «Tu es extraordinaire. Tu ne ressembles à personne. Tu es unique.» Un respect mutuel et une grande chimie ont teinté cette interprétation colorée.
Des émotions à fleur de peau
«J’aimerais faire vivre de belles émotions aux gens, les faire rire. Je remonte beaucoup dans mes souvenirs», avait-elle également confié avant sa première. Mission accomplie alors qu’Annie, sans barrière et sans pudeur, a ouvert son cœur, laissant planer ici et là quelques poussières de son âme qui ont immanquablement touché les spectateurs.
source:
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