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Maltraitance: épauler les aînés sur le terrain

Publié : mer. janv. 05, 2011 8:56 pm
par Anya
Maltraitance: épauler les aînés sur le terrain
Pour le fondateur de l'organisme DIRA-Laval, Gilles Fournier, il faut accompagner les personnes âgées, et pas seulement les diriger vers les différents services d'aide

Étienne Plamondon-Emond
5 janvier 2011
Actualités en société

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Pour contrer la maltraitance envers les aînés, il faut sensibiliser, informer et dépister. Mais est-ce assez? Une fois le cri d'alerte entendu, l'accompagnement semble tout aussi nécessaire. Cette démarche de terrain a fait ses preuves à Laval. À Montréal, elle commence timidement à se développer.

Le mandat paraissait simple: briser l'isolement des aînés. Mais l'agent de liaison pour le Carrefour communautaire Montrose, Yvon Cléroux, fut rapidement aux prises avec des cas d'abus psychologiques, physiques et financiers. «L'isolement et la maltraitance, c'est lié de très près. L'un entraîne facilement l'autre», constate-t-il aujourd'hui. En à peine trois ans d'activité, plus de 320 personnes âgées vulnérables ont déjà fait appel à ses services à l'intérieur des limites du quartier Rosemont. Le regard perçant, le ton et les expressions aguerris, il raconte, sans forcer la note, de multiples histoires «pathétiques» d'arnaques ou de réprimandes injustifiées, que ses fonctions lui ont fait découvrir. «Il y a des cas où tu arrives et tu ne t'imagines pas que ça existe à cinq coins de rue d'ici», admet-il, lors d'une rencontre au centre communautaire, près de la rue Masson et du boulevard Saint-Michel.
Chaque été, il cogne de porte en porte en compagnie des policiers cadets pour offrir ses services. Il aménage des kiosques d'information dans les endroits les plus fréquentés par les personnes âgées, en plus d'inscrire son numéro de téléphone sur des affiches officielles dans plusieurs vitrines. «De but en blanc, ils ne te font pas de confidences», explique M. Cléroux qui, sans s'imposer, reçoit parfois des appels des mois après ses activités de sensibilisation.

Lorsqu'une personne en détresse se manifeste, l'action est immédiate et l'accompagnement s'impose. «On a vraiment toute une façon de faire pour que les gens ne soient pas laissés en suspens pendant des jours», explique Jacques Brosseau, directeur du Carrefour Montrose. Cet engagement instantané s'avère indispensable, selon lui. «La première chose dont les gens ont besoin, c'est d'être rassurés [...]. Il faut donner confiance à ces personnes, mais ce sont des personnes qui ont fait confiance et qui ont été abusées. Il faut faire attention.»

Il ne s'agit donc plus de banalement référer aux services les plus proches. «Des gens victimes d'abus sexuels, j'en ai vu aussi, relate Yvon Cléroux. Déjà, de venir confier ça à moi, un pur étranger, ça leur demande un effort surhumain. La personne n'a pas le goût d'aller raconter ça à tout le monde. Moi, il faut que je trouve un support psychologique pour cette personne. Il en existe. C'est juste que la personne ne le trouvera jamais [si elle est laissée à elle-même]».

Le même type de soutien est offert aux gens victimes d'abus financier. «La personne qui va témoigner contre son fils, déjà que ça a été [difficile] de la convaincre de faire ça, tu ne l'envoies pas seule au palais de justice».

Pour tout l'est de Montréal

Les problèmes de santé, l'énergie qui décline et l'effritement du réseau social découragent souvent les aînés de se précipiter dans ces combats de manière autonome. «Ce qui va faire en sorte qu'ils ne vont pas nécessairement entreprendre des démarches de dénonciation ou se rendre jusqu'à la partie judiciaire du problème, c'est qu'ils sont vraiment seuls», explique d'ailleurs Diane Charrette, coordonnatrice du tout nouveau projet-pilote Soutien aux aînés victimes d'abus (SAVA). Lancée officiellement en octobre dernier, cette initiative de la Table de concertation des aînés de l'île de Montréal, en partenariat avec le Carrefour Montrose — qui commençait à recevoir des appels en provenance d'autres quartiers —, vise à étendre la démarche d'accompagnement à tout l'est de l'île.

Sept bénévoles retraités, pour la plupart issus de milieux professionnels spécialisés reliés au domaine du droit, du travail social ou de la finance, accompagneront les victimes. Un initié à l'univers judiciaire pourra donc, par exemple, être aux côtés d'une victime lors d'une rencontre avec un avocat pour ensuite vulgariser des informations qui ont été fournies dans un jargon hermétique.

«Dans certains cas [les victimes] ne vont pas aller jusqu'au bout de la démarche, reconnaît Diane Charrette. Mais les personnes, au moins, quand elles prennent leurs décisions, c'est en pleine connaissance de leurs droits et de tout ce que cela a comme implications et conséquences. Déjà, c'est avoir [plus] de pouvoir sur sa vie».

La formule éprouvée de DIRA-Laval

SAVA adapte au milieu communautaire montréalais la formule de l'OSBL DIRA-Laval qui, après huit ans d'existence et 1900 cas gérés, s'est constitué une équipe de 4 employés et 23 bénévoles au service des personnes âgées victime d'abus. «Notre premier objectif, ce n'est pas de les prendre en main, c'est de les aider, eux, à se prendre en main», illustre le fondateur de DIRA-Laval, Gilles Fournier.

Selon le récipiendaire du prix de la Justice en 2008, la contribution de bénévoles retraités s'avère foncièrement bénéfique, tant par l'expertise qu'ils apportent que par le lien de confiance qu'ils peuvent tisser. «On a réalisé que quand on est du même groupe d'âge, qu'on a des cheveux gris, qu'on est retraités, on n'utilise pas le même langage. [...] Dans le temps de le dire, on a une façon de communiquer avec laquelle on va chercher des informations que d'autres ne sont pas capables d'aller chercher.»

À son avis, cette approche transversale, qui bâtit des ponts entre tous les services possibles pour la personne tout en l'assistant, constitue «la seule solution, parce qu'il n'y a pas deux cas semblables», même si l'ingénieur à la retraite nuance par la suite, notant que certaines récurrences s'observent dans les types d'abus.

«Une ligne d'appel, ce n'est pas assez. Passer des dépliants, ce n'est pas assez», insiste celui qui a créé l'organisme en 2002. Président à l'époque de l'Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées (AQDR) à Laval, Gilles Fournier n'en pouvait plus de se faire reprocher de «se débarrasser» des aînés en les dirigeant vers d'autres services.

«Accompagner veut aussi dire aller sur le terrain, aller chez les gens, les rencontrer, les écouter, essayer de décortiquer le problème. Parce que plus de 40 % des cas qu'on règle ici sont reliés à des abus financiers», constate M. Fournier en évoquant la complexité et la délicatesse de certains des dossiers; des situations dont la portée demeure parfois insaisissable lors d'un coup de téléphone.

La création d'un DIRA en Montérégie piétine, essentiellement à cause du financement. Gilles Fournier n'en démord pas et appelle d'autres régions à suivre son modèle. «Ce que je déplore à Montréal, c'est qu'il n'y ait pas grand-chose de fait. On est venu nous rencontrer souvent pour voir le modèle DIRA, mais à part [SAVA], il n'y en a pas d'autres qui ont tenté.»

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Re: Maltraitance: épauler les aînés sur le terrain

Publié : jeu. janv. 06, 2011 12:04 am
par Thewinneris
C'est attroce et révoltant de penser que des gens abusent aussi lâchement de nos aînées. Gille Fournier est un exemple et fait un travail colossale avec son organisme Dira-Laval et toutes ces sensibilisations, il n'y en a jamais assez pour nous influancer à ne pas les abandonner!

Re: Maltraitance: épauler les aînés sur le terrain

Publié : mer. févr. 02, 2011 11:06 am
par Anya
Publié le 02 février 2011 à 06h15 | Mis à jour à 07h20
Des aînés dans un état lamentable
Tommy Chouinard
La Presse

(QUÉBEC) Les aînés hébergés au Pavillon Marquette à Montréal étaient dans un état lamentable lorsque le CSSS Jeanne-Mance a fermé la résidence et les a placés ailleurs. Plusieurs étaient affamés et malpropres au point d'avoir des «champignons dans les sous-vêtements». Certains avaient été privés de leurs médicaments, de leur courrier ou même de leurs chèques de pension.

De son côté, le propriétaire du Pavillon Marquette, Déjean Victor, personnalité bien connue dans la communauté haïtienne, aurait fait des «séances de vaudou» pour intimider le personnel du CSSS le jour du déménagement des résidants.

C'est ce qui ressort d'un document du CSSS Jeanne-Mance obtenu par La Presse au sujet de la fermeture, en novembre, du Pavillon Marquette, une résidence privée pour personnes âgées en perte d'autonomie située dans le Plateau-Mont-Royal.

La Presse a révélé la semaine dernière que les services y étaient tellement déficients que le CSSS, dans un geste rare, a résilié son contrat et placé les 14 pensionnaires dans une autre résidence.

Déjà condamné

Déjean Victor est un présumé trafiquant de drogue qui se serait évadé d'une prison de Port-au-Prince le 12 janvier 2010, jour du séisme meurtrier en Haïti. Ses deux compagnies de taxi et lui ont été reconnus coupables de fraude fiscale en juin dernier.

Victor est également propriétaire du Complexe Cristina, qui comprend un centre de banquets et une salle de spectacles. En décembre, la Régie des alcools, des courses et des jeux a suspendu les permis d'alcool de cet établissement de Saint-Léonard parce qu'on y vendait des bouteilles non timbrées. Victor a fait appel de la décision.

Conditions de vie «très difficiles»

Le document révèle des détails sur les «conditions de vie très difficiles» des pensionnaires du Pavillon Marquette, des détails que le CSSS Jeanne-Mance avait refusé de donner à La Presse.

L'histoire est pathétique. À leur arrivée dans leur nouveau centre d'hébergement, plusieurs résidants «ne sont pas propres et dégagent de mauvaises odeurs. La présence de champignons dans les sous-vêtements est notée par le personnel de la résidence», peut-on lire dans le document de cinq pages. Chez un résidant «qui n'a pas été lavé depuis longtemps», un préposé constate «une infection importante à champignons». Une femme a un «prolapsus utérin important» - une descente de l'utérus dans le petit bassin - «qui n'a jamais été signalé par le personnel du Pavillon Marquette à l'infirmière du CSSS affectée à cette ressource».

Le document précise également que les résidants «mangent beaucoup comme s'ils avaient été privés de nourriture en quantité suffisante».

Lors du déménagement, un infirmier découvre qu'une résidante «n'a pas pris ses médicaments durant 26 jours sur 31. Il s'agit d'un médicament important pour réduire l'agitation».

«Le courrier de certains résidants a été retrouvé dans les tiroirs des responsables du Pavillon Marquette par les intervenants du CSSS. Il s'agissait parfois de chèques de pension», ajoute-t-on.

Bref, les résidants «ne recevaient pas les soins et les services requis par leur condition physique et psychologique. Ces situations laissent supposer de la négligence de la part du personnel du Pavillon Marquette».

Le document fait état des «tentatives d'intimidation» de Déjean Victor envers le personnel du CSS lors du déménagement des résidants. «Ce dernier aurait fait des séances de vaudou», déposé de la «poudre brune dans le bureau du personnel». Il aurait fait des «incantations en portant les mains au-dessus de la tête» d'une intervenante. Le CSSS avait prévu le coup et fait appel à des agents de sécurité pour superviser le déménagement des pensionnaires.

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Re: Maltraitance: épauler les aînés sur le terrain

Publié : mer. févr. 02, 2011 4:22 pm
par Nephtys
Anya a écrit : Publié le 02 février 2011 à 06h15 | Mis à jour à 07h20
Des aînés dans un état lamentable
Tommy Chouinard
La Presse

(...)
Déjean Victor est un présumé trafiquant de drogue qui se serait évadé d'une prison de Port-au-Prince le 12 janvier 2010, jour du séisme meurtrier en Haïti. Ses deux compagnies de taxi et lui ont été reconnus coupables de fraude fiscale en juin dernier.
(...)
:gluk: Et il est maintenant au Canada, lui?!

:grr: Toute cette histoire est absolument révoltante... Je plains ces personnes qui ont eu à vivre dans ces conditions dégradantes.

Re: Maltraitance: épauler les aînés sur le terrain

Publié : mer. févr. 02, 2011 9:37 pm
par Beppo
L'histoire est pathétique. À leur arrivée dans leur nouveau centre d'hébergement, plusieurs résidants «ne sont pas propres et dégagent de mauvaises odeurs. La présence de champignons dans les sous-vêtements est notée par le personnel de la résidence», peut-on lire dans le document de cinq pages. Chez un résidant «qui n'a pas été lavé depuis longtemps», un préposé constate «une infection importante à champignons». Une femme a un «prolapsus utérin important» - une descente de l'utérus dans le petit bassin - «qui n'a jamais été signalé par le personnel du Pavillon Marquette à l'infirmière du CSSS affectée à cette ressource».
Comment, mais comment peut-on faire vivre une telle situation à des personnes âgées? Si c'est ça la société dite moderne, je veux retourner vivre dans le temps des cavernes.

Re: Maltraitance: épauler les aînés sur le terrain

Publié : mer. févr. 02, 2011 10:58 pm
par Anya
Publié le 02 février 2011 à 18h45 | Mis à jour à 18h45
Pavillon Marquette: Québec ordonne une enquête

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Tommy Chouinard
La Presse

(Québec) La ministre déléguée aux Services sociaux, Dominique Vien, a ordonné la tenue d'une enquête indépendante pour faire la lumière sur la situation pathétique qu'ont vécue les aînés hébergés au Pavillon Marquette.

Comme La Presse l'a révélé au cours des derniers jours, les services étaient tellement déficients dans cette résidence privée que le CSSS Jeanne-Mance, dans un geste rare, a résilié le contrat du Pavillon Marquette et a placé les 14 personnes âgées ailleurs.

Ces aînés étaient dans un état lamentable lorsque le CSSS a fermé la résidence en novembre. Plusieurs étaient affamés et malpropres au point d'avoir des «champignons dans les sous-vêtements» comme l'indique un document interne obtenu par La Presse. Certains avaient été privés de leurs médicaments, de leur courrier ou même de leurs chèques de pension; documents trouvés dans les tiroirs des responsables du Pavillon Marquette.

«Nous ne pouvons tolérer qu'une situation comme celle-ci se reproduise. C'est pourquoi j'ai demandé à mon sous-ministre le déclenchement immédiat d'une enquête indépendante pour faire la lumière sur ce qui s'est passé au Pavillon Marquette», affirme la ministre Vien par voie de communiqué.

Québec examinera en plus le processus d'attribution des places en ressources intermédiaires (RI) dans les prochains jours «afin de s'assurer qu'il n'y ait pas de failles dans le processus en place». Les RI sont des résidences privées liées par contrat à un CSSS afin d'héberger des aînés en perte d'autonomie.

Déjean Victor, une personnalité bien connue dans la communauté haïtienne, était le propriétaire du Pavillon Marquette. Il est un présumé trafiquant de drogue qui se serait évadé d'une prison de Port-au-Prince le 12 janvier 2010, jour du séisme meurtrier en Haïti. Ses deux compagnies de taxi et lui ont été reconnus coupables de fraude fiscale en juin dernier.

Victor est également propriétaire du Complexe Cristina, de Saint-Léonard. En décembre, la RACJ a suspendu les permis d'alcool de l'établissement parce qu'on y vendait des bouteilles non timbrées. Victor a fait appel de la décision.

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Re: Maltraitance: épauler les aînés sur le terrain

Publié : ven. févr. 04, 2011 11:52 am
par Anya
Mauvais traitements aux aînés
Des histoires d'horreur à domicile
Agence QMI
04/02/2011 09h52

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MONTRÉAL – Les aînés peuvent aussi être victimes de mauvais traitements lorsqu’ils demeurent chez eux.

À Laval, l'organisme DIRA vient en aide aux aînés qui éprouvent des difficultés. Les cas de mauvais traitements abondent. Depuis sa fondation en 2002, l'organisme a reçu pas moins de 2000 appels.

Les dossiers s’accumulent. Parmi eux, un homme âgé d'environ 30 ans a martyrisé sa mère pour lui soutirer de l'argent. Il allait jusqu'à la menacer de poser sa main sur le rond brûlant du poêle. Il a été arrêté depuis.

Un autre homme fait face à la justice. «Il a étranglé sa mère à plusieurs reprises, a raconté Louise Blais, de DIRA. Il urinait dans une chaudière qu'il versait allègrement sur la tête de sa mère.»

Protéger les aînés

«Je ne comprends pas comment des gens peuvent arriver aussi bas que de frapper, menacer leurs parents» s’est désolé le président de DIRA, Gilles Fournier.

M. Fournier a indiqué que les mauvais traitements ne se produisent pas uniquement dans les résidences privées et les CHSLD. «Il fait agir. Il faut aller sur le terrain, il faut les aider», a-t-il dit.

Un message qui prend tout son sens quand on sait que la vaste majorité des aînés demeurent à la maison.

Pour signaler des mauvais traitements, on peut appeler Info-Abus: 1-888-489-2287.

http://fr.canoe.ca/infos/societe/archiv ... 95237.html" onclick="window.open(this.href);return false;

Re: Maltraitance: épauler les aînés sur le terrain

Publié : ven. févr. 04, 2011 10:32 pm
par misscool45
Sti que ça m'écoeure :grr: :gluk: Non mais il faut être cave pour faire ce genre de choses sans avoir aucun remord :grr: En plus, il me semble qu'une profession on fait ça par passion, s'ils agissent comme ça avec les ainés, je doute très fortement qu'ils les aiment.

Désolé, mais ça me frustre :grr:

Pauvre gens qui vivent de telles choses :(

Re: Maltraitance: épauler les aînés sur le terrain

Publié : sam. févr. 05, 2011 12:08 pm
par Fleur de Jasmin
Quelle tristesse ! De l'âgisme pur et dur.
Ces gens leur vole le droit de vivre la dernière période de leur vie, dans la dignité et ensuite, ils viendront parler du droit, de mourir dans la dignité. :(
Un geste de compassion bien sur. :sarcastic:

Re: Maltraitance: épauler les aînés sur le terrain

Publié : sam. févr. 05, 2011 2:08 pm
par Soleil47
Fleur de Jasmin a écrit : Quelle tristesse ! De l'âgisme pur et dur.
Ces gens leur vole le droit de vivre la dernière période de leur vie, dans la dignité et ensuite, ils viendront parler du droit, de mourir dans la dignité. :(
Un geste de compassion bien sur. :sarcastic:
En effet, c'est d'une tristesse!

Ben si c'est cela, mourir dans la dignité et être traitée comme tel, je préfère ne jamais aller dans ce genre de résidence.

Mais bon, ce ne sont pas toutes les Résidences qui sont comme cela, ma mère et ma belle-mère ont été super bien traitées lorsqu'elles y allaient, il y avait toujours quelqu'un de la famille qui y allait tous les jours et nous n'avons jamais vu de tels agissements.

Faut dire que nous sommes des grosses familles des 2 côtés, alors, par le fait même, elles n'étaient pas laissées à elles-mêmes, mais dans certaines familles où il n'y a que 1 ou 2 enfants, c'est pas toujours facile d'être disponibles.

Re: Maltraitance: épauler les aînés sur le terrain

Publié : dim. févr. 06, 2011 3:05 am
par Fleur de Jasmin
Soleil47 a écrit : [...]
En effet, c'est d'une tristesse!

Ben si c'est cela, mourir dans la dignité et être traitée comme tel, je préfère ne jamais aller dans ce genre de résidence.

Mais bon, ce ne sont pas toutes les Résidences qui sont comme cela, ma mère et ma belle-mère ont été super bien traitées lorsqu'elles y allaient, il y avait toujours quelqu'un de la famille qui y allait tous les jours et nous n'avons jamais vu de tels agissements.

Faut dire que nous sommes des grosses familles des 2 côtés, alors, par le fait même, elles n'étaient pas laissées à elles-mêmes, mais dans certaines familles où il n'y a que 1 ou 2 enfants, c'est pas toujours facile d'être disponibles.

Chez-nous aussi, on prend soins de nos personnes âgées et bien sur, ce ne sont pas toutes les Résidences qui sont comme cela.

En fait, mon message n'était qu'une réflexion par rapport la maltraitance versus l'euthanasie active. Les 2 sont à mon avis, intimement liées et ça me désole, car pour moi, tuer ne sera jamais digne. :)

Re: Maltraitance: épauler les aînés sur le terrain

Publié : dim. févr. 06, 2011 10:28 pm
par Thewinneris
Ceux qui maltraitent leurs parents âgé chez eux, c'est révoltant! J'espère que les cas rapportés sont traduis en justice!

Re: Maltraitance: épauler les aînés sur le terrain

Publié : jeu. févr. 10, 2011 8:54 pm
par Anya
Chronique
Les nouveaux martyrs
Jean-Jacques Samson
09/02/2011 11h31

Le temps est compté pour les vieux. Quand un gouvernement se traîne les pieds pour améliorer le sort des aînés dans le réseau public comme dans le secteur privé, il leur fait subir une fin de vie de véritables martyrs du système.

Les problèmes sont bien documentés depuis longtemps. Manque de personnel, conséquemment des soins et une hygiène de base déficients, malnutrition souvent, temps de présence auprès de chaque personne réduit au minimum. Les besoins en ressources humaines sont énormes, seulement pour fournir les soins de base que commande le respect de la dignité humaine, comme des bains.

Trois ans plus tard

Une large consultation publique sur le sort des aînés a été menée en 2007-2008 par la ministre Marguerite Blais, coprésidée par le docteur Réjean Hébert. Il en est ressorti que la priorité absolue des aînés était de vivre le plus longtemps possible à domicile.

Mais nous avons aussi appris alors que 5 000 personnes attendaient une place dans un Centre hospitalier de soins de longue durée. Autant de nouvelles places ne seraient cependant pas nécessaires si l’État privilégiait une politique intégrée de maintien à domicile. Le docteur Hébert estimait à 500 M$ les investissements à consentir pour développer les ressources de soutien nécessaires.

Au total, ce sont quelques milliards qu’il faudrait injecter dans une politique des aînés afin d’améliorer les services existants et en développer de nouveaux.

Une politique intégrée de maintien à domicile suppose des visites régulières de médecins, infirmières, travailleurs sociaux; l’aménagement physique des résidences des personnes à mobilité réduite; des services de popotes roulantes, d’entretien ménager, etc.

Il faut garantir la continuité de ces services parce qu’on ne pourra pas par la suite abandonner ces personnes, à la première vague de coupes budgétaires venue, comme le gouvernement l’a fait avec les handicapés mentaux désinstitutionnalisés et avec les malades expulsés hâtivement des hôpitaux depuis le « virage ambulatoire ».

De plus, un tel système de maintien à domicile doit être bien arrimé avec celui du placement en centres de longue durée, pour assurer une transition rapide lorsqu’il ne sera plus possible pour ces aînés de rester chez eux.

Donneuses de leçons

Les membres du gouvernement Charest ont endossé avec enthousiasme les conclusions du rapport Blais-Hébert au terme des consultations publiques. Trois ans plus tard, le bilan de l’action gouvernementale dans le sens recommandé est toutefois plus que mince.

Et pour ce qui est des conditions de vie dans les établissements de soins de longue durée, autant de situations révoltantes sont découvertes dans le secteur public que le privé. Le gouvernement n’a même pas terminé l’opération de certification des centres privés, ce qui devait être fait en février… 2009.

Tous les politiciens défilent en période électorale dans les centres de soins de longue durée pour cajoler une vieille quelques minutes devant les caméras et quêter son vote. Le lendemain des élections, l’élu a déjà oublié son nom.

Les ministres Dominique Viens et Marguerite Blais se sont permis de sermonner les propriétaires de résidences privées pour personnes âgées, à la suite des reportages du Journal et de TVA, leur rappelant qu’ils possèdent des entreprises bien particulières.

Quelle arrogance! D’abord, l’herbe n’est pas plus verte dans le réseau public. Deux, qu’elles sermonnent plutôt le ministre des Finances, Raymond Bachand, et la présidente du Conseil du trésor, Michelle Courchesne, avant la présentation de leurs budgets dans quelques semaines.

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Re: Maltraitance: épauler les aînés sur le terrain

Publié : ven. mars 11, 2011 2:00 pm
par Anya
Publié le 11 mars 2011 à 07h10 | Mis à jour à 07h10
Peut-être qu'on se fiche des vieux
Patrick Lagacé
La Presse

Il y a quelque chose qui cloche dans les résidences qui prennent soin de nos vieux. Quand on n'en oublie pas un dans un bain bouillant, on suspend les bains parce que le personnel est en vacances. Les petites négligences qui tuent la dignité succèdent aux cas de négligence qui, parfois, tuent tout simplement.

Et le cas de Muriel Rougeau? On ne sait pas trop.

Quelque chose, dans le système, a forcément cafouillé. Quelque part entre le 22 décembre à 20h et le 23 à 1h, Mme Rougeau, 92 ans, s'est levée de son lit comme elle le faisait parfois. L'alarme qui devait avertir le personnel qu'elle venait de se lever n'a pas sonné. Elle est tombée, se fracturant le nez et le poignet. Elle a passé une période indéterminée au sol avant qu'on ne la trouve, souffrant le martyre, en sang.

Les photos donnent mal au coeur. On dirait que Mme Rougeau a été battue par un boxeur fou. Sa fille, Suzanne Dagenais, ne veut pas partir en guerre contre le CHSLD. Elle est trop triste et consacre ses énergies à assurer à sa mère une fin en douceur.

Interrogé par ma collègue Ariane Lacoursière, qui n'en finit plus d'exposer dans La Presse les dérapages dans le système des soins étatiques et privés donnés aux personnes âgées, le CHSLD estime que tout cela n'est qu'un bête accident.

Comment le CHSLD le sait-il? Tout simple: il a fait enquête...

Un CHSLD qui fait enquête sur ses propres agissements ou manquements, voilà qui fait disjoncter le juriste et sociologue Louis Plamondon, qui est à la cause de la vieillesse telle qu'elle se vit au Québec ce que Steven Guilbeault est à la cause environnementale.

«L'attitude générale dans le système, quand une personne âgée meurt dans un CHSLD, c'est que ce n'est pas grave, dit le président de l'Association de défense des droits des retraités. On semble se dire: «Ce n'est pas grave s'il est mort, il serait mort de toute façon, il était vieux.» Mais je le dis: il y a chaque année 70 morts à cause de négligence dans le réseau.»

Louis Plamondon ne parle pas à tort et à travers. Il a étudié les rapports d'enquête du Bureau du coroner des années 2005, 2006 et 2007 sur la mort de personnes âgées dans le système. Bon an, mal an, les coroners recensent 70 morts attribuables à des négligences du personnel, «des négligences à divers degrés».

«Or, là-dessus, dit Louis Plamondon, combien pensez-vous qu'il y a eu d'enquêtes de la police? Aucune!»

Il a lui-même porté plainte à la police, il y a quelques jours, pour une mort survenue dans une résidence publique de Montréal. Maurice Gibeau, 84 ans, qui souffrait de problèmes pulmonaires, a appelé à l'aide en tirant sur la sonnette de sa chambre, en décembre 2009. Le préposé de garde cette nuit-là n'a jamais répondu. Il avait débranché les alarmes pour pouvoir dormir. Il n'avait pas fait ses rondes nocturnes, alors que M. Gibeau devait être visité aux deux heures. Tous ces faits ont été mis au jour dans l'enquête du coroner.

Il y a, dans le réseau, une culture de la tolérance vis-à-vis des négligences à l'égard des personnes âgées, observe Louis Plamondon. Il parle carrément d'«âgisme» - de la discrimination basée sur l'âge, comme le sexisme ou le racisme. Dans Vie et vieillissement, Plamondon a publié un article sur la vieillesse au Québec: «L'âgisme meurtrier». Un extrait:

«Comment interpréter le fait que, tel que prévu par la Loi des coroners, les personnes décédées dans des centres de réadaptation pour les déficients intellectuels, des centres jeunesse, des garderies, des prisons et des lieux de garde sont obligatoirement signalées au coroner, et que les aînés souvent vulnérables qui décèdent dans des établissements et dans les résidences ne font pas, ceux-là, obligatoirement l'objet d'un signalement au coroner, qui décide ou non d'enquêter?»

M. Plamondon a porté plainte à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse pour discrimination envers les personnes âgées dans la Loi sur la recherche des causes et circonstances des décès, qui encadre le travail des coroners. En décembre dernier, la Commission a émis un avis sur la question. En gros, elle a dit: il n'y a pas de discrimination, mais il y a de la discrimination!

La Commission estime que la loi n'est pas discriminatoire au sens la Charte des droits, mais elle recommande quand même qu'elle soit changée «afin d'élargir aux CHSLD, aux ressources intermédiaires et aux résidences pour personnes âgées» l'obligation d'aviser le coroner quand un pensionnaire meurt entre ses murs. Ensuite, comme en Ontario, c'est le Bureau du coroner qui décide s'il y a lieu d'enquêter. Pas le CHSLD ou la résidence concernée.

Il y a quelque chose qui cloche dans les résidences qui prennent soin de nos vieux. Peut-être parce qu'il y a quelque chose qui cloche dans la société, dans notre attitude vis-à-vis de la vieillesse. Peut-être parce qu'à la fin, collectivement, on s'en fiche un peu.

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Re: Maltraitance: épauler les aînés sur le terrain

Publié : ven. mars 11, 2011 2:04 pm
par Anya
Publié le 11 mars 2011 à 05h00 | Mis à jour à 10h54
Horreur au CHSLD
Ariane Lacoursière
La Presse
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Publié le 11 mars 2011 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
Décès troublants de personnes âgées
Ariane Lacoursière
La Presse
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Re: Maltraitance: épauler les aînés sur le terrain

Publié : jeu. mars 17, 2011 1:50 pm
par Anya
Publié le 17 mars 2011 à 00h00 | Mis à jour à 00h00
Les vieux, ce n'est pas sexy
Patrick Lagacé
La Presse

Le Dr David Lussier jette un oeil dans son dossier avant d'entrer dans la salle d'examen, où l'attend une vieille dame que j'ai vue entrer, appuyée sur sa marchette à roulettes. «Ah, née en 1931, fait-il sans lever les yeux de la page. Elle n'est pas vieille...»

- Pardon, docteur, vous dites que 80 ans, ce n'est pas vieux?

- En bas de 85 ans, non, on ne considère pas que les gens sont vieux. Après 85 ans, oui: tout peut les rendre fragiles. Entre 80 et 85, c'est la zone grise.»

La dame, Adèle Lauzon, ex-journaliste, a les cheveux blancs et l'oeil alerte. Elle vit seule avec son chat, sa télé, son ordi et son mal de hanche. Elle attend une opération, qui aura lieu prochainement. D'ici là, c'est le cocktail Dilaudid et Celebrex, pour gommer la douleur.

«Si je me sens vieille? J'ai de la misère à marcher. Autrement, tout va bien.»

***

C'était hier, donc, et je m'étais invité dans les pattes du Dr Lussier, gériatre spécialisé en douleurs chroniques à l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal, affilié à l'Université de Montréal. La semaine dernière, le Dr Lussier m'a envoyé un long courriel à la suite d'une chronique dans laquelle je disais, en évoquant des cas troublants en CHSLD, qu'on se fiche collectivement des aînés. Titre du courriel: Les vieux, ce n'est pas sexy. Par «sexy», il veut dire «important», «à la mode», «urgent», bien sûr.

C'était un clin d'oeil à une autre de mes chroniques, publiée l'automne dernier dans le cadre d'une série sur le cancer, où je disais que le cancer n'est pas un thème sexy dans les médias.

Au contraire, me corrige le Dr Lussier. Le cancer EST un thème sexy. La preuve: on en parle! On en parle pour financer la recherche, et le fric ne manque pas. «Avez-vous déjà vu une course, une randonnée à vélo, un téléthon, un ruban symbolique pour les personnes âgées?»

L'Institut universitaire de gériatrie de Montréal a fait une collecte de fonds, l'an dernier. Recette: 175 000$. Des pinottes. Mais à l'échelle de l'Institut, qui combine recherche, hébergement et soins, ce fut un grand succès.

Alors non, poursuit le Dr Lussier, les vieux, ce n'est pas socialement sexy. Ça transcende les cas de négligence en CHSLD ou autres «ressources» pour les vieux. C'est plus profond.

«Ce n'est pas sexy, pour un gouvernement, de financer les services aux personnes âgées. C'est plus rentable de donner des fonds pour le nouveau centre de traitement d'une maladie sexy, photo et pelletée de terre à l'appui, que de financer les soins à domicile.»

Même en médecine, les vieux, ce n'est pas sexy. Le Québec compte une cinquantaine de gériatres. Ici comme aux États-Unis, le recrutement est difficile. «Pour un jeune médecin, ce n'est pas sexy comme la chirurgie, la cardiologie, la traumatologie.»

Et puis il faut les écouter, les vieux! Prendre son temps. On ne «fait» pas 30 patients par jour, comme gériatre. Forcément, c'est moins payant.

***

Dans les couloirs de l'Institut, des vieux partout. On y vit à temps plein ou partiel. On vient s'y faire soigner. Ils sont partout, voûtés au-dessus de leur marchette.

On vit de plus en plus vieux. Pensez: le petit Canadien né en 1920 pouvait espérer vivre jusqu'à 59 ans. Aujourd'hui, c'est 78 ans. Un gain énorme. La preuve du génie scientifique de l'Homme.

«Et les gens sont plus en santé, plus longtemps, me dit le Dr Lussier. Soixante-cinq ans, c'est le nouveau cinquante. On vit plus longtemps, mais la santé, elle, décline plus longtemps.

- Et si c'était ça, le problème, docteur? Et si on vivait désormais trop longtemps?

- Hum...C'est dur à dire, répond le Dr Lussier. La médecine a fait des pas de géant pour prévenir les cancers, les AVC, les maladies cardiaques. Mais pour l'arthrose, qui cause 80% de la douleur chez les gens âgés à cause de la destruction du cartilage dans les articulations, on est au même stade qu'il y a deux millions d'années.»

Nous marchions vers le bureau du Dr Lussier. Nous croisions des vieux, ici et là, icebergs épars sur une mer de tuiles, sous le néon réglementaire. J'ai stupidement pensé que moi, mais non, voyons, je ne serais jamais si ratatiné, si lent, si hésitant, si... vieux.

«La vieillesse a-t-elle un problème de relations publiques, docteur?

- Que voulez-vous dire?

- Ben, peut-on rendre la vieillesse sexy, comme on a fait avec le cancer du sein, par exemple?»

Le Dr Lussier réfléchit. On dirait parfois qu'il mime la lenteur de ses patients.

«Non, a-t-il fini par répondre. C'est plus que ça. La vieillesse, on ne veut pas la voir.»

MES EXCUSES - La semaine dernière, j'ai écrit une chronique sur les problèmes en CHSLD. Il ne se passe pas une semaine, vous le savez, sans que des cas troublants soient diffusés dans les médias. Des employés de CHSLD, préposés et infirmières, surtout, y ont vu une attaque sur le personnel. Ce n'est pas ce que j'ai écrit et ce n'était pas mon intention, mais alors là, pas du tout. Mais je me relis et, c'est clair, j'aurais dû le dire en toutes lettres.

Mea-culpa.

Et merci de ne pas m'échapper, dans 40 ans, quand vous prendrez soin de moi...

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