LE DOMAINE BLEU

Dépanneur Chez Claudette
Éric Duhaime - 14 janvier 2011

La CSN décide de s’attaquer aux dépanneurs Couche-Tard en vue d’y syndiquer ses employés. Après avoir réussi à forcer la syndicalisation de 15 000 gardiennes d’enfants en 2010, les 20 000 employés de dépanneurs font maintenant saliver la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau.

C’est une industrie que je connais bien pour avoir eu la chance d’aider par le passé l’Association québécoise des dépanneurs dans ses efforts pour réduire la contrebande des produits du tabac.

PREMIÈRE CIBLE

Couche-Tard demeure l’un des plus beaux fleurons de l’entrepreneurship québécois. L’entreprise enregistre aujourd’hui un chiffre d’affaires annuel de 15,8 milliards $ et compte 5800 succursales dans le monde, dont 550 au Québec.

Jalouse de cette réussite, la CSN choisit curieusement de s’en prendre à l’entreprise d’Alain Bouchard pour essayer de siphonner des cotisations syndicales dans une nouvelle talle de travailleurs.

Parti avec un petit dépanneur dans le nord de la métropole, à force de génie et de milliers d’heures de travail, Bouchard a construit la deuxième chaîne de dépanneurs au monde, tout juste derrière 7-eleven, pour en faire bénéficier aujourd’hui des milliers de Québécois. Contrairement à tous les syndicalistes qui l’affrontent, il crée ici véritablement de la richesse. Il devrait être encouragé et servir de modèle.


INDUSTRIE EN CRISE

L’industrie des dépanneurs est aussi une curieuse cible pour la CSN. Les propriétaires de dépanneurs en arrachent ces jours-ci. La contrebande de cigarettes, les frais excessifs des cartes de crédit et la hausse des prix de l’essence ont un effet dévastateur sur leurs revenus. Plus de 2300 dépanneurs fermaient leurs portes en 2009-2010 au Canada, principalement au Québec et en Ontario.

Syndiquer des employés du secteur public est une chose. Syndiquer des employés de dépanneurs en est une autre. Les premiers n’ont pas à offrir des services 24 heures par jour, sept jours par semaine, avec des petites équipes de 10-15 employés, dans un milieu hyperconcurrentiel, pour une maigre marge bénéficiaire de 1 à 2%.

On ne syndique pas les dépanneurs ailleurs sur le continent pour plusieurs bonnes raisons. Ici, l’absence de démocratie syndicale dans les lois du travail permettra cependant de syndiquer un dépanneur sans même un vote des employés. La gloutonnerie des grandes centrales québécoises qui profitent de lois québécoises complaisantes transforme ces organisations en parasites géants cherchant à infiltrer leurs tentacules dans chacun des petits secteurs d’activité économique.

DÉCLIN DE L’EMPIRE QUÉBÉCOIS

L’impact direct de cet activisme conduit indéniablement à un lent et progressif déclin parce que nous devenons collectivement une société avec une organisation du travail moins souple, plus cher et donc forcément moins concurrentielle. Mais il y a longtemps que le bien-être général du Québec et la modernisation des relations de travail ne figurent plus dans les priorités d’une Claudette Carbonneau trop occupée à s’accaparer de nouvelles sources de revenus en cotisations syndicales.

Si elle réussit dans sa croisade contre les dépanneurs, l’impact de son acharnement est déjà bien documenté: encore plus de dépanneurs fermeront, des milliers d’emplois disparaîtront et les prix aux consommateurs augmenteront. Bienvenue au dépanneur Chez Claudette!

S'attaquer...... En partant, ça donne le ton, et pas ben ben le gout de venir jaser.... kossé t'en dit.....

J'ai bien hâte que la CSN et la FTQ arrêtent de vouloir syndicaliser tout le monde.

J'haïs les syndicats.

Placeress a écrit : S'attaquer...... En partant, ça donne le ton, et pas ben ben le gout de venir jaser.... kossé t'en dit.....

Moi qui aie fait un effort pour ne pas mettre le vrai titre.

Lison48 a écrit : J'ai bien hâte que la CSN et la FTQ arrêtent de vouloir syndicaliser tout le monde.

J'haïs les syndicats.

Surtout que souvent ce sont des étudiants qui travaillent dans les dépanneurs, meme chose chez Mcdo, ca donne quoi des les syndicalisés, pour la grosse majorité d'entre eux ils travailleront pas la pendant 10 ans. Franchement ca frise le ridicule et ca me donne des hauts le coeur.

.anthurium. a écrit : [...]


Moi qui aie fait un effort pour ne pas mettre le vrai titre.

Pour avoir connu perso la gang qui a voulu syndiquer le mc do de St-Hubert... la grosse saga de l'époque... ce n'est pas le teamters qui ont chercher le tout.. mais bien les employés qui ont voulu le faire et on demandé l'aide des T CSN..... donc, ça me fait rire le truc du fait que la CSN tente de contaminer les travailleurs..... m'enfin....

Bon les syndicats ont pas assez de faire fermer nos usines, ils veulent faire fermer les dépanneurs maintenant

Nadjal a écrit : [...]



Surtout que souvent ce sont des étudiants qui travaillent dans les dépanneurs, meme chose chez Mcdo, ca donne quoi des les syndicalisés, pour la grosse majorité d'entre eux ils travailleront pas la pendant 10 ans. Franchement ca frise le ridicule et ca me donne des hauts le coeur.

C'est faux de penser que ce sont majoritairement des étudiants qui travaillent là. À mon Couche-Tard, je vois beaucoup d'adultes, beaucoup d'immigrants aussi.

Puis bon même si tu es étudiant tu peux avoir le goût d'avoir un horaire décent et une job sécuritaire (dans le sens de sécurité de ta personne).

Je vais aller chercher des articles explicatifs, ça va mieux pour établir les enjeux que les explications de Duhaime.

Percée syndicale chez Couche-Tard

Publié le 12 janvier 2011

Percée syndicale chez Couche-Tard

Martin Croteau
La Presse

(Montréal) Les travailleurs d'un dépanneur Couche-Tard (T.ATD.B) de Montréal sont devenus les premiers de cette chaîne à se doter d'un syndicat. Et la CSN, à laquelle ils s'affilient, affirme que d'autres succursales emboîteront le pas sous peu.

La douzaine d'employés du dépanneur, situé au coin des rues Jean-Talon et d'Iberville, sont les premiers au Québec à avoir présenté une demande d'accréditation syndicale auprès de la Commission des relations de travail (CRT). Lorsque cet organisme avalisera la requête, ils pourront négocier une convention collective avec leur employeur.

Luis Donis, employé du dépanneur depuis cinq ans, est celui qui a entrepris les démarches pour former une association. Il dit avoir été braqué au cours d'un cambriolage et il affirme que certains collègues ont été poignardés dans des circonstances similaires.

Selon lui, des travailleurs ont maintes fois demandé à la direction de Couche-Tard de renforcer la sécurité dans l'établissement, mais la direction est restée sourde face à leurs doléances.

Il dénonce aussi des salaires insuffisants et des horaires imprévisibles.

«On a fait des demandes, et on n'a pas été écoutés, a déploré M. Donis. Après tant de temps et de demandes, on est arrivés au point où assez, c'est assez.»

L'entreprise mènera ce matin une vérification interne au sujet des affirmations de M. Donis, a indiqué sa porte-parole, Denise Deveau. On compte notamment rencontrer ses supérieurs pour valider ses propos.

Quant à la demande d'accréditation comme telle, «Couche-Tard procède à ses propres vérifications, on étudie la requête qui a été déposée», a indiqué Mme Deveau, sans commenter davantage.

Un premier pas

La CSN affirme que cette demande d'accréditation n'est qu'un premier pas. Elle a constitué des équipes qui sollicitent depuis «quelque temps» des travailleurs d'Alimentation Couche-Tard dans le but de les convaincre de se joindre à elle.

Le président de la Fédération du commerce de la centrale, Jean Lortie, s'attend à ce que d'autres syndicats se forment «dans les prochains jours ou dans les prochaines semaines».

Si la CSN a ciblé ce fleuron du Québec inc., c'est qu'elle estime que la société a amplement les moyens d'améliorer les conditions de travail de ses employés, dont la plupart gagnent le salaire minimum et n'ont droit à aucune assurance collective.

L'entreprise, souligne M. Lortie, exploite 550 dépanneurs au Québec, 5800 dans le monde, et son chiffre d'affaires annuel est de 15,8 milliards de dollars.

«Toutes les conditions sont réunies pour que ces gens aient des conditions de travail qui reflètent la capacité de l'employeur de payer», a affirmé M. Lortie.

Fermeture

En novembre 2009, Couche-Tard a fermé une succursale de Saint-Mathieu-de-Beloeil dont les travailleurs étaient en voie de s'associer. Mais contrairement à ceux de la rue Jean-Talon, ils n'avaient pas présenté une demande d'accréditation à la CRT, a indiqué la CSN.

À l'époque, la décision a été vivement critiquée par la centrale, qui l'a qualifiée d'antisyndicale. Mais la direction de Couche-Tard a maintenu qu'il s'agissait d'une stricte décision d'affaires, que le magasin n'était pas rentable.

La succursale a rouvert ses portes sous la bannière de Couche-Tard en octobre dernier, moins d'un an après la fermeture.

Au TSX, le titre d'Alimentation Couche-Tard a fermé la séance en hausse de 1,23%, hier, à 27,09$.

Si la CSN a ciblé ce fleuron du Québec inc., c'est qu'elle estime que la société a amplement les moyens d'améliorer les conditions de travail de ses employés, dont la plupart gagnent le salaire minimum et n'ont droit à aucune assurance collective.

Est-ce qu'on devrait aussi syndicaliser tous les magasins, boutiques de linges et autres parce qu'ils sont au salaire minimum??

Plusieurs entreprises au Québec n'ont pas non plus d'assurance collective, et ce, même en 2011.

Et parfois, il arrive aussi que les employés en ont une, mais l'employeur ne paie rien.

J'avoue que je ne suis pas d'accord avec cette affirmation et ce désir de la CSN.

Sauf que des fois on est bien prompts à juger quand on ne connaît pas ce qui se passe dans ce dépanneur précis. Quand les relations de travail se dégradent les employés souhaitent souvent s'unir pour pouvoir discuter d'une seule et même voix.

Couche-Tard veut bloquer la CSN
Publié le 19 janvier 2011 à 16h01 | Mis à jour à 16h01



Martin Croteau
La Presse

(Montréal) Alimentation Couche-Tard veut empêcher la CSN de solliciter ses employés. La société s'est adressée à la Commission des relations de travail (CRT) pour que la centrale syndicale cesse ce qu'elle appelle du recrutement illégal dans ses succursales.

La CSN a annoncé mercredi dernier que les employés d'un dépanneur Couche-Tard de Montréal sont devenus les premiers de la chaîne à se doter d'un syndicat. Elle annonçait du coup une vaste campagne de recrutement chez les employés de l'entreprise.

Deux jours plus tard, Couche-Tard a demandé à la CRT de faire cesser cette campagne. Elle la considère comme du recrutement illégal, puisque le Code du travail interdit à la centrale de solliciter des adhésions pendant les heures du travail.

Couche-Tard a demandé au tribunal d'émettre une ordonnance pour bloquer immédiatement l'offensive syndicale dans ses magasins. Mais dans une décision rendue hier, le tribunal a refusé d'émettre une ordonnance sur-le-champ. Il entendra la cause sur le fond mardi prochain.

Plus de détails dans La Presse Affaires demain.

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Plus les petits salariés se syndiqueront ,plus les prix augmenteront, Plus les entreprises quitterons le Québec ou éviterons de venir s'y installer.

Pour ce qui est des usines
La menace de grève des employés syndiqués et sourtout le fait que la production de marchandise arrête lors de ses grèves rebute les compagnies a venir s'installer ici (surtout quand ils desservent les marchés mondiaux) ,malgré la proximité du marché nord Américain et du faible coût d'électricité ou de subventions accordées aux entreprises.

Je pense qu'au bout du compte nous sommes perdant collectivement

.anthurium. a écrit : Plus les petits salariés se syndiqueront ,plus les prix augmenteront, Plus les entreprises quitterons le Québec ou éviterons de venir s'y installer.

Pour ce qui est des usines
La menace de grève des employés syndiqués et sourtout le fait que la production de marchandise arrête lors de ses grèves rebute les compagnies a venir s'installer ici (surtout quand ils desservent les marchés mondiaux) ,malgré la proximité du marché nord Américain et du faible coût d'électricité ou de subventions accordées aux entreprises.

Je pense qu'au bout du compte nous sommes perdant collectivement

Je suis du même avis.

C'est comme ben d'autres affaires, dans le livre c'est super beau mais mis au quotidien c'est pas bon. Ce que je veux dire c'est que je peux comprendre amplement le désir des employés de cette succursale de vouloir s'unir contre des abus qui viendraient du proprio, des braquages c,est sérieux quand tu as à les craindre, etc... Le mauvais côté c'est qu'ils doivent " s'affilier " à une centrale pis eux autres ( la CSN dans ce cas ci ) sont aussi bandits et de mauvaise foi que le proprio peut l'être.

C'est la centralisation qui donne si mauvaise réputation aux syndicats, les têtes dirigeantes. On a le feeling d'un espèce de parasite qui dès qu'il voit une porte ouverte, envahit tout. Tous les Couche-tard n'ont pas besoin de syndicalisation......dommage que ça soit rendu impossible pour une place en particulier qui ont affaire à un gérant, un exploitant d'une succursale plus dur avec ses employés de se syndiquer, tsé probable qu'au Couche-Tard 3 rues plus moins ou dans un autre quartier tout va bien mais que dans celui-ci en particulier le p'tit boss sait pas gérer comme du monde. Je sais bien que 5-6 employés syndiqués sans affiliation n'ont pas de poids versus une chaine comme Couche-Tard mais c'est comme vouloir soigner un bobo avec un médicament qui donne plus d'effets secondaires déplorables que le bobo lui-même.

Il faudrait comme un genre d'instance indépendante, un genre de médiateur devant lequel un petit groupe d'employés pourrait passer pour expliquer leurs mauvaises conditions de travail. Le code du travail n'est pas en soi assez développé dans tous les petits détails pour leur venir en aide donc les employés aurait une défense en se groupant juste entre eux et devant cette instance il y aurait médiation avec le gérant ou la grosse compagnie derrière....j'dis cela de même, je sais bien que les grosses centrales laisseraient pas passer un truc semblable mais les syndicats tel que cela existe maintenant sont aussi néfastes que la mafia peut l'être dans d'autres secteurs. Et je ne dis pas cela pour le bien des compagnies, Couche-Tard pourrait certainement payer ses employés un peu plus cher sans pour autant ns augmenter le prix du journal ou du muffin c'est certain et ce n'est pas la faute de la syndicalisation si cela va mal à certains endroits mais de la façon qu'elle est traité.....elle nuit plus qu'elle peut aider maintenant dans la majorité des cas.

Je suis tout à fait d'accord avec toi Tuberale !


Ça me fait penser... Quand j'étais plus jeune je travaillais pour un service de paie aux entreprises. J'avais un de mes clients qui embauchait des jeunes que pour l'été. Il y avait un syndicat dans l'endroit. Sauf que pour les étudiants, ils étaient payés malgré tout au salaire minimum, donc salaire minimum (qui était autour de 7$ à l'époque) moins la cotisation syndicale et les autres cotisations est-ce qu'on s'entend qu'il restait plus grand chose à l'étudiant sur sa paie ? Je trouvais que ça n'avait aucun sens que les étudiants soient obligés de contribuer au syndicat quand c'était pas mal évident que celui-ci ne les défendait pas et ne leur avait pas obtenus grands avantages supplémentaires.

Les meilleures conditions de travail que j'ai eues en tant qu'étudiante, dans une entreprise non syndiquée (pour laquelle j'ai travaillé 5 ans).

MsPontchartrain a écrit : Les meilleures conditions de travail que j'ai eues en tant qu'étudiante, dans une entreprise non syndiquée (pour laquelle j'ai travaillé 5 ans).

Moi aussi j'ai eu de bonnes conditions de travail pour une job d'étudiante et non syndiquée. J'avais une belle flexibilité d'horaire.

Le seul hic c'est qu'après 4 ans, les nouveaux étudiants rentraient au même salaire que moi alors qu'on me donnait des clients difficiles et complexes. Ça me faisait royalement chier. Pis j'avais beau demander une augmentation de salaire, on ne me l'accordait pas.

.anthurium. a écrit : Dépanneur Chez Claudette
Éric Duhaime - 14 janvier 2011

Ici, l’absence de démocratie syndicale dans les lois du travail permettra cependant de syndiquer un dépanneur sans même un vote des employés.

Pardon? M. Duhaime ne doit pas avoir la même version du Code du Travail du Québec que moi. Ça prend un vote pour former un syndicat. (Article 28.b)

Lison48 a écrit : J'ai bien hâte que la CSN et la FTQ arrêtent de vouloir syndicaliser tout le monde.

J'haïs les syndicats.

Idem ici ! Les syndicats n'ont plus leur raison d'être en 2011! On n'est plus en 19 où les gens travaillaient dans des conditions insalubres et étaient exploités au maximum...Il y a des Lois pour protéger les travailleurs. Ça coûte une fortune les syndicats...pour pas grand chose...ils t'enlèvent de grosses sommes sur ta paie et tu peux même dire «euh...j'en veux pas de votre protection !» C'est obligatoire !