Inconduite sexuelle dans les centres jeunesse

Votre tribune, la parole est à vous! Débattez d'idées, d'opinions, de sujets chauds de l'actualité ... bref place aux discussions.
Avatar de l’utilisateur
Beppo
Intronisé au Panthéon
Messages : 37195
Inscription : sam. nov. 01, 2003 1:00 am

Inconduite sexuelle dans les centres jeunesse

Message par Beppo »

Publié le 07 février 2011 à 05h00 | Mis à jour à 10h35

Inconduite sexuelle dans les centres jeunesse

Image
«Les jeunes placés en centre de réadaptation sont fragiles, manquent d'affection, sont vulnérables et souvent révoltés. Les personnes en autorité doivent faire attention de ne pas abuser d'eux», a écrit un juge pour justifier l'emprisonnement d'une éducatrice.
Photo: Ivanoh Demers, La Presse

Marie-Claude Malboeuf
La Presse

Il faut avoir le coeur solide pour travailler au pavillon de Cité-des-Prairies, où sont enfermés les délinquants les plus dangereux du Centre jeunesse de Montréal. Adolescents, ils ont forcé des filles à se prostituer, commis des agressions sauvages, des viols, et parfois même des meurtres.

Cela n'empêche pas certaines éducatrices de s'en amouracher. En 2007, l'un de ces garçons, membre bien connu d'un gang de rue, a séduit une intervenante de 21 ans. Dès qu'il a retrouvé sa liberté, elle a démissionné pour partir vivre avec lui.

Ses anciens collègues sont convaincus que leur aventure a débuté dans l'unité, ou lors des congés provisoires du jeune homme. Certains jurent le contraire. Quoi qu'il en soit, la jeune femme - décrite comme «une fille de bonne famille» - a eu un bébé avec le garçon, qui a abouti peu après en prison.

La même année, l'histoire s'est répétée. Une autre jeune éducatrice de l'unité. Un autre bébé. Un autre membre de gang de rue, qui risque aujourd'hui la prison à la suite d'une agression violente.

Les deux durs ayant déjà fêté leurs 18 ans, leurs ex-éducatrices ont échappé de justesse aux poursuites pour «exploitation sexuelle» de mineurs en situation de dépendance. Mais ce n'était que le début des scandales à Cité-des-Prairies.

Depuis lors, au moins trois ou quatre autres éducatrices ont été interrogées par la police. De jeunes contrevenants se vantaient de les avoir attirées dans leur lit ou de les avoir surprises à caresser leurs compagnons de chambre - pour la plupart encore mineurs. Environ 60 éducatrices travaillent à Cité-des-Prairies. C'est donc dire qu'une sur 10 a été coincée dans une histoire trouble.

Comment l'expliquer? «Avec une éducatrice de 20 ou 21 ans qui parraine des jeunes délinquants ayant pratiquement le même âge, ça se peut que, la nature étant ce qu'elle est, elles tombent sous leur charme», répond Géhane Kamel, coordonnatrice aux relations de travail en sécurité et conditions de travail au Centre jeunesse de Montréal.

«Ça arrive beaucoup à Cité-des-Prairies, parce que nos gars ne sont pas là pour rien. Ce sont de bons manipulateurs et de bons enjôleurs», souligne-t-elle.

«On parle de beaux garçons avec de beaux corps, qui savent dire exactement ce que les femmes veulent entendre, confirme un de leurs collègues. Ils les font se sentir uniques au monde.»

Spécialiste de la délinquance sexuelle féminine, la criminologue Franca Cortoni abonde dans le même sens. «Quand le jeune et l'éducatrice ont presque le même âge, on peut se demander lequel des deux exploite l'autre. Certaines jeunes femmes sont naïves», avance cette professeure de l'Université de Montréal.

Des femmes mûres


Toutes n'ont cependant pas l'excuse de l'âge. En novembre 2007, une intervenante de Cité-des-Prairies âgée de 47 ans a été arrêtée par la police. Un de ses collègues l'a prise en flagrant délit, penchée au-dessus d'un jeune en érection. «La lumière était éteinte, la porte entrouverte», peut-on lire dans des documents déposés en Cour d'appel du Québec.

Encore une fois, le garçon appartenait à un gang de rue. Il avait 17 ans et avait commis une agression brutale. Quelques mois avant son entrée au centre, l'éducatrice l'avait reconduit à la maison et lui avait donné son numéro de téléphone.

Malgré son arrestation, elle n'a jamais été poursuivie au criminel. Est-ce parce qu'elle a aidé la police en témoignant au procès pour meurtre d'un autre garçon du centre jeunesse, qui lui avait confessé son crime? C'est ce qu'a laissé entendre l'avocat de la défense Rudi Daelman, lorsqu'il lui a remis l'incident sur le nez en contre-interrogatoire.

D'autres cas sont par contre sans équivoque. L'an dernier, une éducatrice de Trois-Rivières aujourd'hui âgée de 36 ans a été condamnée à six mois de prison pour avoir embrassé et caressé trois jeunes contrevenants de 17 ans. L'un était même allé chez elle en l'absence de son mari. Ils avaient alors eu une relation sexuelle.

«Les jeunes placés en centre de réadaptation sont fragiles, manquent d'affection, sont vulnérables et souvent révoltés. Les personnes en autorité doivent faire attention de ne pas abuser d'eux», a écrit le juge, pour justifier l'emprisonnement de l'accusée, qui s'est ainsi retrouvée séparée de son bébé de 9 mois.

Une histoire semblable s'est produite en Montérégie quelques années plus tôt. «Le jeune pouvait décrire la demeure de l'éducatrice en détail, raconte un de ses anciens collègues. Elle était mariée, avait des enfants et était vraiment très belle. C'était incompréhensible: un vrai suicide professionnel!»

«Les gens qui choisissent de travailler en relation d'aide ont souvent vécu, eux aussi, un passé difficile, avance-t-il. Certains peuvent se laisser attirer plus facilement par la délinquance.»

«L'attirance du bad boy, c'est fort», renchérit un autre éducateur.

La criminologue Franca Cortoni émet une autre hypothèse: «Comme les hommes, les femmes qui commettent des agressions sexuelles ont du mal à établir des relations saines avec les autres. Elles souffrent souvent de dépendance extrême: les adolescents leur semblent moins menaçants que les hommes adultes. Cela demeure une façon totalement inadéquate de remplir leurs besoins.»

Un éducateur montréalais est plus dur: «Ce sont des femmes de caractère et de carrière. Elles se retrouvent avec le pouvoir sans modèle pour les guider, et elles justifient leurs gestes parce qu'elles confondent le sexe et l'amour. Mais elles ne sont pas plus excusables que les hommes!»

La loi du silence

Le public n'en entend jamais parler, mais une dizaine de scandales du genre en quatre ans, cela n'a rien d'atypique au Centre jeunesse de Montréal. «Ce n'est pas un sommet», affirme une porte-parole du centre jeunesse. Pour réduire les risques, les éducatrices qui travaillent avec les jeunes contrevenants répondent à un profil précis et reçoivent des mises en garde, indique Géhane Kamel.

«Le milieu a zéro tolérance par rapport à l'inconduite sexuelle, dit-elle. Neuf fois sur dix, ce sont des pairs qui dénoncent, et non le jeune. Dès qu'un collègue voit une fille qui fait du charme, il intervient.»

Tous ne partagent pas cette vision, bien au contraire. Au centre jeunesse, c'est la loi du silence, jurent de nombreux intervenants des deux sexes et de tous âges, qui avaient tous très peur d'être reconnus. D'après eux, c'est pour mieux étouffer ces histoires que plusieurs fautifs - réels ou apparents - se sont vu conseiller de démissionner en douce.

«Au lieu de se demander pourquoi on expose des employées aussi jeunes et inexpérimentées à ces gars-là, on s'en débarrasse! dénonce une source. Trop de gens ont préféré fermer les yeux. Si certains déboulent, d'autres vont débouler avec eux.»

Les enquêtes sont peut-être confidentielles, mais elles ont lieu, assure Mme Kamel. Lorsqu'une situation est dénoncée, la police est aussitôt avisée et un autre centre jeunesse entre en scène pour investiguer.

http://www.cyberpresse.ca/actualites/20 ... cueil_POS2" onclick="window.open(this.href);return false;
Dernière modification par Beppo le lun. févr. 07, 2011 11:55 am, modifié 1 fois.



Au plaisir!


«Tout ce que tu fais trouve un sens dans ce que tu es.»
Avatar de l’utilisateur
GI.Joe
Magicien des Mots
Messages : 4053
Inscription : sam. avr. 05, 2008 12:00 am

Re: Inconduite sexuelle dans les centres jeunesse

Message par GI.Joe »

Je ne sais pas trop mais quelquepart ne devraient-on pas laisser des éducateurs masculins encadrer les garçons et des éducatrices encadrer les filles ?
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39599
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Re: Inconduite sexuelle dans les centres jeunesse

Message par Anya »

GI.Joe a écrit : Je ne sais pas trop mais quelquepart ne devraient-on pas laisser des éducateurs masculins encadrer les garçons et des éducatrices encadrer les filles ?
:jap: Tout à fait d'accord
Nadjal
Caïd de la Causette
Messages : 501
Inscription : mar. janv. 06, 2009 11:27 pm

Re: Inconduite sexuelle dans les centres jeunesse

Message par Nadjal »

C'est ce que je me disais aussi en lisant l'article. Ou encore si c'est trop problematique (ce qui semble etre le cas) alors qu'ils interviennent toujours au nombre de 2... il y en a beaucoup qui se retiendrait si les interventions était toujours a 2, il y a des paroles et des gestes qui ne se feraient pas selon moi ca pourrait etre une solution aussi. Je comprends que peut etre il manque de personnel pour des interventions a 2 mais c'est pas mieux de les laisser seul et que des histoires de meme arrive.
Avatar de l’utilisateur
Nikki
Administrateur
Messages : 58315
Inscription : ven. févr. 03, 2006 1:00 am

Re: Inconduite sexuelle dans les centres jeunesse

Message par Nikki »

GI.Joe a écrit : Je ne sais pas trop mais quelquepart ne devraient-on pas laisser des éducateurs masculins encadrer les garçons et des éducatrices encadrer les filles ?
Le problème si tu commences à gérer de cette façon, c'est que tu vas aussi devoir gérer l'orientation sexuelle de l'éducateur et/ou du jeune...

Parce que des éducateurs/trices gays, il y en a, et il y a aussi des jeunes en CJ qui le sont..
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39599
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Re: Inconduite sexuelle dans les centres jeunesse

Message par Anya »

Publié le 07 février 2011 à 07h10 | Mis à jour à 08h43
Une attitude séductrice
Marie-Claude Malboeuf
La Presse

Depuis deux ans, le centre jeunesse de Montréal impose un code vestimentaire à tous ses employés. « On voyait des éducatrices habillées de façon très inconvenante. Travailler en camisole sans soutien-gorge, c'est beaucoup trop provocant dans un milieu de gars de 12-18 ans! explique un professionnel du centre jeunesse. Aujourd'hui, l'hypersexualisation des jeunes s'observe même au sein du personnel. «

À l'occasion, les employées ont été obligées de regagner leur domicile pour se changer.

Témoin expert dans plusieurs causes impliquant des délits sexuels, le psychologue Hubert Van Gijseghem met aussi les éducateurs en garde. « Je suis souvent frappé par l'imprudence de ceux qui se retrouvent en cour. Ils ne veulent pas faire de gestes douteux, mais ils sont taponneux, familiers. Ils n'inspirent plus aucun respect aux jeunes, qui s'en prennent tout particulièrement à eux. «

Chose certaine, le climat est bien particulier à Cité-des-Prairies, où 47% des 127 éducateurs sont des femmes, alors que tous les jeunes clients sont des hommes. Lors des fouilles, on a déjà trouvé dans certaines chambres des photos d'éducatrices en maillot de bain, qui semblaient avoir été récupérées sur le site Facebook.

Des jeunes ont par ailleurs trouvé le moyen de percer un mur pour observer les éducatrices qui utilisaient les toilettes jouxtant leur unité. Et certains se masturbent debout derrière leur porte, en les regardant.

L'éducatrice interrogée au procès pour meurtre d'un jeune du centre a dû expliquer pourquoi elle n'a rien noté au registre lorsqu'elle s'est retrouvée dans le noir, avec un jeune en érection. « On en voit tous les jours, des garçons en érection, a-t-elle répondu. C'est banal pour moi. «

C'est un crime de toucher le corps d'un enfant âgé de moins de 16 ans à des fins d'ordre sexuel. Ce l'est aussi d'inviter un enfant de cet âge à se toucher. Lorsque l'enfant a 16 ou 17 ans, ces gestes restent criminels s'il s'agit d'un adulte en situation de confiance ou d'autorité.

http://www.cyberpresse.ca/actualites/20 ... ticle_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39599
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Re: Inconduite sexuelle dans les centres jeunesse

Message par Anya »

Publié le 07 février 2011 à 07h15 | Mis à jour à 08h44
Plus de démissions que de condamnations
Marie-Claude Malboeuf
La Presse

Une dizaine de cas d'inconduite sexuelle ont donné lieu à une enquête au sein du Centre jeunesse de Montréal depuis quatre ans.

D'après le syndicat - obligatoirement avisé -, une seule des personnes en cause a pu conserver son poste, parce qu'elle a réussi le test du polygraphe que lui a proposé la police.

Deux autres employés ont été congédiés et tous les autres ont préféré démissionner.

Environ la moitié de toutes ces personnes ont été arrêtées par la police. Parmi elles, une seule a toutefois été condamnée au terme d'un procès.

Comment est-ce possible?

Lorsque le jeune impliqué a déjà 18 ans, il ne s'agit pas d'un crime, mais d'une simple faute professionnelle. Il est par ailleurs beaucoup plus facile de remercier quelqu'un que de le faire condamner, puisque cela ne nécessite pas une preuve hors de tout doute raisonnable.

« Les policiers ont mieux à faire que de poursuivre une femme qui a accepté de faire une fellation à un garçon presque majeur «, ironise un criminaliste.

Et les hommes?

Règle générale, une fois dénoncées, les délinquantes sexuelles n'échappent pas davantage aux accusations que les hommes, nuance la criminologue Franca Cortoni. C'est même le contraire - un phénomène encore mal compris des chercheurs.

« Les histoires touchant les femmes inspirent plus d'horreur, croit l'expert psycholégal Hubert Van Gijseghem. Ça explique aussi qu'on amplifie souvent le phénomène. On oublie que, neuf fois sur dix, l'agresseur est un homme. «

Contrairement à ce qu'on voit dans les écoles - un autre milieu de travail très féminin -, les hommes sont tout de même impliqués deux fois moins souvent que les femmes dans de telles histoires au Centre jeunesse de Montréal.

Depuis 2007, seulement trois éducateurs masculins ont été impliqués. L'un est disparu du pavillon pour filles Rose-Virginie-Pelletier parce qu'il retrouvait au moins une de ses protégées les week-ends. Un de ses collègues est actuellement suspendu sans solde. « Il y avait déjà eu enquête à son sujet avant. On est à peu près certain que les événements ont eu lieu «, indique Géhane Kamel.

En Montérégie, à Laval et dans les Laurentides, aucun cas récent d'inconduite sexuelle d'homme ou de femme n'a été rapporté, indique le syndicat.

http://www.cyberpresse.ca/actualites/20 ... ticle_POS2" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
GI.Joe
Magicien des Mots
Messages : 4053
Inscription : sam. avr. 05, 2008 12:00 am

Re: Inconduite sexuelle dans les centres jeunesse

Message par GI.Joe »

Nadjal a écrit : C'est ce que je me disais aussi en lisant l'article. Ou encore si c'est trop problematique (ce qui semble etre le cas) alors qu'ils interviennent toujours au nombre de 2... il y en a beaucoup qui se retiendrait si les interventions était toujours a 2, il y a des paroles et des gestes qui ne se feraient pas selon moi ca pourrait etre une solution aussi. Je comprends que peut etre il manque de personnel pour des interventions a 2 mais c'est pas mieux de les laisser seul et que des histoires de meme arrive.
Doubler les effectifs ? Humm pas sur, ça veut dire que ça va couter encore plus cher !
Avatar de l’utilisateur
GI.Joe
Magicien des Mots
Messages : 4053
Inscription : sam. avr. 05, 2008 12:00 am

Re: Inconduite sexuelle dans les centres jeunesse

Message par GI.Joe »

Nikki a écrit : [...]


Le problème si tu commences à gérer de cette façon, c'est que tu vas aussi devoir gérer l'orientation sexuelle de l'éducateur et/ou du jeune...

Parce que des éducateurs/trices gays, il y en a, et il y a aussi des jeunes en CJ qui le sont..

Si on lit l'article suivant, on apprend que 47% des effectifs sont des femmes. Si on mets juste des hommes, je doute fort qu'il y ait 47% d'homosexuel.

J'y connais rien en psychologie, mais ces jeunes ne sont pas des enfants de coeur. Quelquepart me semble qu'une autorité masculine leur ferait peut-être du bien.
Avatar de l’utilisateur
Nikki
Administrateur
Messages : 58315
Inscription : ven. févr. 03, 2006 1:00 am

Re: Inconduite sexuelle dans les centres jeunesse

Message par Nikki »

GI.Joe a écrit : [...]



Si on lit l'article suivant, on apprend que 47% des effectifs sont des femmes. Si on mets juste des hommes, je doute fort qu'il y ait 47% d'homosexuel.

J'y connais rien en psychologie, mais ces jeunes ne sont pas des enfants de coeur. Quelquepart me semble qu'une autorité masculine leur ferait peut-être du bien.
Pour connaitre le milieu, je peux te dire que la majorité des éducatrices que je connais ont au moins autant de ''pogne'' que les éducateurs...

Ce n'est probablement pas idéal, mais c'est ainsi... De plus, il y a des tonnes de raisons qui font qu'une éducatrice préfèrera travailler là plutôt que là... Peut-être sauve-t-elle plusieurs minutes de trafic matin et soir, peut-être qu'il y a l'autobus là et pas là, peut-être que son expérience s'est fait plus avec des gars qu'avec des filles... C'est aussi une question de qualité de travail et on ne peut pas empêcher d'avoir des préférences pour l'endroit où ils veulent travailler...
Pour une réalité qui existe sûrement mais qui est probablement assez marginale, je ne crois pas qu'il faille changer tout un système... Je pense qu'il serait plus avisé de prendre ces problèmes à la pièce...
Avatar de l’utilisateur
GI.Joe
Magicien des Mots
Messages : 4053
Inscription : sam. avr. 05, 2008 12:00 am

Re: Inconduite sexuelle dans les centres jeunesse

Message par GI.Joe »

Nikki a écrit : [...]


Pour connaitre le milieu, je peux te dire que la majorité des éducatrices que je connais ont au moins autant de ''pogne'' que les éducateurs...

Ce n'est probablement pas idéal, mais c'est ainsi... De plus, il y a des tonnes de raisons qui font qu'une éducatrice préfèrera travailler là plutôt que là... Peut-être sauve-t-elle plusieurs minutes de trafic matin et soir, peut-être qu'il y a l'autobus là et pas là, peut-être que son expérience s'est fait plus avec des gars qu'avec des filles... C'est aussi une question de qualité de travail et on ne peut pas empêcher d'avoir des préférences pour l'endroit où ils veulent travailler...
Pour une réalité qui existe sûrement mais qui est probablement assez marginale, je ne crois pas qu'il faille changer tout un système... Je pense qu'il serait plus avisé de prendre ces problèmes à la pièce ...

Effectivement, si le problème n'est pas généralisé
Avatar de l’utilisateur
MsPontchartrain
Immortel du Domaine
Messages : 11649
Inscription : mar. mai 04, 2010 1:55 am

Re: Inconduite sexuelle dans les centres jeunesse

Message par MsPontchartrain »

Anya a écrit : [...]

:jap: Tout à fait d'accord
À quel point est-ce possible ? Le travail social et ce genre de domaines, c'est plate, mais c'est souvent à forte prédominance féminine, comme l'enseignement. Ma soeur a justement fait une technique en TES et mon chum en TTS, il y avait toujours plus de filles que de gars dans leur programme.

On manque déjà de ressources pour les jeunes, souvent les établissements n'ont pas le choix d'être mixtes. Ce doit donc être encore plus difficile de séparer les éducateurs spécialisés par sexe. D'ailleurs, même si on pouvait arranger ça de cette manière, cela n'empêcherait pas des échanges de nature homosexuelle d'avoir lieu entre intervenants et jeunes ... et ça c'est sans parler des jeunes entre eux, car malgré tout l'encadrement strict dont ils disposent, il y a parfois des échanges sexuels qui ont lieu dans les centres jeunesse.
Avatar de l’utilisateur
Placeress
Immortel du Domaine
Messages : 21514
Inscription : lun. déc. 07, 2009 9:51 am

Re: Inconduite sexuelle dans les centres jeunesse

Message par Placeress »

Je pense que des jeunes femmes et des jeunes hommes qui doivent travailler avec ce genre de clientèle devraient avoir une formation et un suivi particulier... ce sont de très bons manipulateurs ces jeunes et une ou un employé vulnérable un temps soit peu au niveau affectif peut s'y méprendre... en plus qu'au début de la vingtaine, les gens ne sont pas toujours conscients des conséquences de ce genre d'acte... soit, perdre un permis de pratique pour la vie...

Bref, y'a un manque flangrant d'encadrement à cet endroit... :gluk:
Avatar de l’utilisateur
Lourry
Novice
Messages : 22
Inscription : jeu. févr. 03, 2011 2:16 pm

Re: Inconduite sexuelle dans les centres jeunesse

Message par Lourry »

Je sais que les éducatrices (eurs)une méchante job.Mais je trouve qu'ils sont très jeunes .

Des fois sont pas beaucoup plus vieux que le adolescents (es).Des fois ils tombent en amour ensemble, malgré quand ils suivent leur cours c'est bien mentionné.C'est mon humble opinion
Avatar de l’utilisateur
MsPontchartrain
Immortel du Domaine
Messages : 11649
Inscription : mar. mai 04, 2010 1:55 am

Re: Inconduite sexuelle dans les centres jeunesse

Message par MsPontchartrain »

Ce ne sont pas tous les jeunes intervenants qui sont aussi faibles. Ma soeur est un excellent exemple. Elle a commencé à travailler dans un centre jeunesse à 19 ans et elle en a 22 aujourd'hui. Elle a un poste de responsabilité, c'est une intervenante assez stricte qui ne se laisse pas impressionner ni démonter par les jeunes, et au contraire, ils la respectent. Par contre, quand elle rencontre les parents, elle n'a pas droit au même respect, ils se permettent de la toiser, d'émettre des commentaires sur le fait que n'étant pas parent d'ado elle-même, elle n'y connaît rien, etc. Je ne pense pas que ce sont les jeunes en tant que tels qui font le plus preuve d'irrespect envers les jeunes intervenants, mais bien les parents qui ne les prennent pas au sérieux ou qui se permettent de douter de leurs compétences. Il faut bien débuter sa carrière quelque part, pourtant. Et dans l'article, on parle bien d'une femme de 47 ans éventuellement ... je ne crois pas que les jeunes intervenants sont en cause plus que les autres dans cette histoire. Je ne les crois pas non plus plus vulnérables que les plus âgés ! Je pense que c'est un pattern qui peut exister chez un intervenant, quel que soit son âge, s'il a ce pattern ou ce besoin d'aimer, il va chercher à l'obtenir, qu'il ait 2 ans ou 20 ans d'ancienneté !
Avatar de l’utilisateur
Placeress
Immortel du Domaine
Messages : 21514
Inscription : lun. déc. 07, 2009 9:51 am

Re: Inconduite sexuelle dans les centres jeunesse

Message par Placeress »

MsPontchartrain a écrit : Ce ne sont pas tous les jeunes intervenants qui sont aussi faibles. Ma soeur est un excellent exemple. Elle a commencé à travailler dans un centre jeunesse à 19 ans et elle en a 22 aujourd'hui. Elle a un poste de responsabilité, c'est une intervenante assez stricte qui ne se laisse pas impressionner ni démonter par les jeunes, et au contraire, ils la respectent. Par contre, quand elle rencontre les parents, elle n'a pas droit au même respect, ils se permettent de la toiser, d'émettre des commentaires sur le fait que n'étant pas parent d'ado elle-même, elle n'y connaît rien, etc. Je ne pense pas que ce sont les jeunes en tant que tels qui font le plus preuve d'irrespect envers les jeunes intervenants, mais bien les parents qui ne les prennent pas au sérieux ou qui se permettent de douter de leurs compétences. Il faut bien débuter sa carrière quelque part, pourtant. Et dans l'article, on parle bien d'une femme de 47 ans éventuellement ... je ne crois pas que les jeunes intervenants sont en cause plus que les autres dans cette histoire. Je ne les crois pas non plus plus vulnérables que les plus âgés ! Je pense que c'est un pattern qui peut exister chez un intervenant, quel que soit son âge, s'il a ce pattern ou ce besoin d'aimer, il va chercher à l'obtenir, qu'il ait 2 ans ou 20 ans d'ancienneté !

Si on fait la lecture de l'article... ça semble être des jeunes à majorité.... un peu normal que des gens du même âge soient plus susceptible de ce genre de chose.

Et bon, tant mieux pour ta soeur, et tous les autres jeunes qui ne tombent dans dans ça... mais pour ceux à qui ça arrivent, il faudrait un meilleur encadrement.
Avatar de l’utilisateur
MsPontchartrain
Immortel du Domaine
Messages : 11649
Inscription : mar. mai 04, 2010 1:55 am

Re: Inconduite sexuelle dans les centres jeunesse

Message par MsPontchartrain »

Je suis certaine que si on regardait les stats de médecins qui fréquentent des patients, ou de thérapeutes qui fréquentent des patients, ou de profs qui fréquentent des étudiants, ce ne serait pas nécessairement pire. Ce sont tous des métiers qui nécessitent une certaine confiance entre la personne aidante et la personne aidée, donc qui favorise parfois le développement de sentiments ou d'attirances entre eux. Ce qui choque ici, c'est surtout l'âge des jeunes, parce qu'ils sont mineurs. Mais s'il s'agissait d'un centre de jour pour adultes en difficulté, ce serait aussi un problème déontologique, mais est-ce qu'on remettrait en question pour autant la compétences des jeunes qui commencent, pas sûr ... ce qu'il faut dénoncer c'est le fait qu'ils soient mineurs, oui. Outre cela il y a des cas comme ceux-là dans tous les domaines de relation d'aide ...
Avatar de l’utilisateur
Placeress
Immortel du Domaine
Messages : 21514
Inscription : lun. déc. 07, 2009 9:51 am

Re: Inconduite sexuelle dans les centres jeunesse

Message par Placeress »

MsPontchartrain a écrit : Je suis certaine que si on regardait les stats de médecins qui fréquentent des patients, ou de thérapeutes qui fréquentent des patients, ou de profs qui fréquentent des étudiants, ce ne serait pas nécessairement pire. Ce sont tous des métiers qui nécessitent une certaine confiance entre la personne aidante et la personne aidée, donc qui favorise parfois le développement de sentiments ou d'attirances entre eux. Ce qui choque ici, c'est surtout l'âge des jeunes, parce qu'ils sont mineurs. Mais s'il s'agissait d'un centre de jour pour adultes en difficulté, ce serait aussi un problème déontologique, mais est-ce qu'on remettrait en question pour autant la compétences des jeunes qui commencent, pas sûr ... ce qu'il faut dénoncer c'est le fait qu'ils soient mineurs, oui. Outre cela il y a des cas comme ceux-là dans tous les domaines de relation d'aide ...

Effectivement, il y a des cas comme ça dans tous les autres domaines... et ça fait autant de ravage à l'aidant... et parfois tout autant à l'aider.....

Mais comme ici on parle de ces cas, ben c'est ce dont je parle....

Je ne parle pas de compétence.. quoique quand même, on peux-tu simplement admettre sans s'insurger qu'a 20 ans avec très peu d'expérience et 40 ans avec 20 ans dans le corps, on ne parle pas de la même à talent égal.

Maintenant, on parle d'intervenir dans des contextes très précis et pas simple pentoute, avec des jeunes qui ont appris à manipuler et à avoir ce qu'ils veulent depuis leur enfance... et avec des jeunes, qui ont le même âge.... intervenir avec eux. Il y a certainement des centaines de fois où tout ce passe bien, mais visiblement, il y a une concentration dans ce milieu à en lire l'article. Donc, en gestion, si une concentration élevé dans un domaine et un milieu X est statistiquement trop présente... c'est du devoir de l'institution d'intervenir car elle en est en parti tributaire.
Avatar de l’utilisateur
Azielle
Caïd de la Causette
Messages : 693
Inscription : lun. mars 20, 2006 1:00 am

Re: Inconduite sexuelle dans les centres jeunesse

Message par Azielle »

Je vais parraitre froide avec mon exemple, mais en gestion quand la plupart des problèmes viennent de la même région, ce n'est pas tant le personnel de base qui est à blâmer que la façon dont les choses se déroule, si les problèmes viennent pratiquemment tous de la même région c'est qu'il y a un problème au niveau de l'organisation, donc de la gestion des problèmes. Une réorganisation serait souhaitable (quoique pas magique non plus, mais p-e qu'un meilleur encadrement des intervenants pourrait aider? Service psychologique après certaines interventions? Je n'ai pas de solution magique à donner mais sans couter la peau des fesses, il me semble qu'on pourrait faire un effort pour changer la situation à cet endroit non? )
Il est moins indécent de coucher ensemble que de se regarder dans les yeux- B. Vian et/ou Vernon Sullivan
Avatar de l’utilisateur
Nikki
Administrateur
Messages : 58315
Inscription : ven. févr. 03, 2006 1:00 am

Re: Inconduite sexuelle dans les centres jeunesse

Message par Nikki »

http://www.cyberpresse.ca/actualites/qu ... cueil_POS2" onclick="window.open(this.href);return false;

Centres jeunesse: fausses accusations d'inconduite sexuelle

Marie-Claude Malboeuf
La Presse


Aux prises avec une série de scandales sexuels, le centre jeunesse de Montréal a vu partir plusieurs employés au cours des dernières années. Mais il n'est pas toujours facile de démêler le vrai du faux. Comment protéger les enfants sans se livrer à une chasse aux sorcières? Voici le deuxième et dernier volet de notre dossier.
Chloé n'aurait jamais pu se douter qu'un banal jet de salive la mènerait jusque-là.

Un beau jour, à l'automne 2008, l'éducatrice de 21 ans punit un jeune délinquant gardé à Cité-des-Prairies parce qu'il vient de cracher sur un camarade. Le dur de 17 ans la prévient: «Toi, tu vas perdre ta job...»

«J'aurais dû le croire, dit-elle aujourd'hui. Le lendemain, la rumeur courait que j'avais eu une aventure avec un autre gars.»


Au fil des jours, l'histoire enfle. Le jeune et ses amis se mettent à raconter qu'elle a distribué des faveurs sexuelles à la ronde: fellations, caresses, danses lascives dans les chambres. La vie de la jeune femme bascule: elle est suspendue sans pouvoir parler à qui que ce soit.

Quelques mois plus tôt, ses lettres de recommandation étaient des plus élogieuses: Chloé est «un actif précieux pour toute organisation», rigoureuse, compétente, autonome, «appréciée de tous» et d'un «professionnalisme sans reproche».

«Du jour au lendemain, je suis devenue la pire des épouvantables. Même le syndicat m'a dit que ça valait mieux pour moi de démissionner. J'étais jeune. J'avais une autre job. Je voulais juste sortir de cet enfer.»

Erreur. Son départ semble confirmer les rumeurs. Et quatre mois plus tard, en février 2009, la police débarque. Ses nouveaux employeurs sont avisés. L'un la congédie sur-le-champ. L'autre l'affecte à des tâches administratives.

Pendant ce temps, le téléphone de Chloé sonne jour et nuit. «J'avais des messages d'extorsion à tour de bras. Les gars disaient: "Si tu nous donnes 5000$, on va admettre que c'est du gros niaisage." Ils voulaient sortir leur Cadillac de la fourrière. S'acheter un sofa. J'ai fini par déménager en catastrophe.»

Son avocat garde tous ces messages en vue du procès. Et lui conseille, comme tout criminaliste, de ne rien dire aux policiers.

Lors des interrogatoires, Chloé fulmine: dans les vidéos, ses supposées victimes se contredisent, dit-elle, ce dont témoignent certaines notes d'enquête obtenues par La Presse. Le délinquant qui a ouvert le bal affirme avoir surpris Chloé avec un autre. Quand cet autre nie, le premier se ravise et dit que tout s'est passé avec lui.

Un prétendu témoin, en échange de son récit, veut faire annuler des contraventions. Un autre garçon veut se faire amener chez le coiffeur.

Finalement, tout s'effondre à l'enquête préliminaire. Il n'y aura jamais de procès. En juin dernier, Chloé est enfin libérée des accusations qui pesaient sur elle.

«J'ai vécu deux ans d'enfer pour rien, résume-t-elle. Lors de mon dernier interrogatoire, j'étais enceinte de huit mois. J'ai vécu presque toute ma grossesse comme ça, et aussi les sept premiers mois de mon bébé. Ma mère a fait une crise cardiaque. Ç'a été une catastrophe familiale.»

Plusieurs victimes

Des catastrophes pareilles, d'autres éducateurs en ont vécu. «Vu la nature de leur travail, les intervenants sont exposés aux règlements de comptes», explique Sylvie Théorêt, qui préside le Syndicat des travailleuses et travailleurs du centre jeunesse de Montréal.

Mme Théorêt parle en connaissance de cause. Des parents fâchés de son témoignage ont déjà poussé leur fillette à dire qu'elle avait abusé d'elle et de quelques autres. Tout était faux, mais elle a dû partir en congé de maladie tellement l'affaire l'a secouée.

«Quand cela arrive, tu voudrais le crier pour mettre tes collègues en garde, dit-elle. Mais il ne faut pas donner de mauvaises idées aux jeunes.»

De toute façon, le tabou est immense, dit-elle. «Tous ne demandent pas de l'aide. Ils préfèrent s'en aller parce que, comme les victimes d'agression sexuelle, ils ont honte. Ils se demandent pourquoi ça leur arrive à eux, ce qu'ils ont fait pour mériter ça.»

À Cité-des-Prairies, une éducatrice soumise à quelques mois d'angoisse par les mêmes garçons que Chloé a eu un peu plus de chance. Les policiers lui ont offert de passer le test du polygraphe. Elle l'a réussi et a pu retrouver son poste. La direction a alors rencontré ses collègues pour dissiper les soupçons et les mettre en garde contre les manigances des jeunes.

Dans les Laurentides, un éducateur de 33 ans s'est plutôt battu pour retrouver son poste en 2006. Une adolescente disait avoir été victime d'attouchements. La police a jugé la preuve insuffisante pour porter des accusations. Une semaine plus tard, le centre jeunesse a tout de même congédié l'éducateur sous prétexte que «rien ne pouvait démontrer que la version de (la jeune fille) était impossible». Le tribunal d'arbitrage a plutôt conclu que l'histoire était invraisemblable, d'autant plus que l'adolescente avait déjà la réputation d'être avide d'attention et de fabuler.

De retour au centre jeunesse, l'éducateur va bien, assure son syndicat, mais ses souvenirs sont trop douloureux pour qu'il en parle.

De tels dénouements sont rarissimes, constate le témoin expert et psychologue Hubert Van Gijseghem. «Même lorsqu'on est innocenté, retourner dans son milieu est généralement impossible. C'est un drame épouvantable dont on ne sort jamais. Il y a trop de gens heureux d'y croire. Dans mes causes, j'ai vu plusieurs tentatives de suicide et de réels suicides.»

«À Cité-des-Prairies, dès que le doute est semé, tu es cuit. Il y a des cliques, un manque de solidarité et une violence psychologique incroyables», renchérit quelqu'un qui n'a pas été accusé, mais qui a vu de près ce qui s'est produit avec d'autres.

Une jeune éducatrice aurait même porté des griefs contre des collègues qui avaient colporté toutes sortes de ragots après qu'un père eut prétendu l'avoir vue assise sur les genoux de son fils, lors d'une visite.

Chloé rêve elle-même d'obtenir justice. Par exemple, de poursuivre au civil pour atteinte à sa réputation. «Pour le moment, c'est impossible, dit-elle. Me défendre m'a coûté très cher. Je dois encore de l'argent à mon avocat...»
Répondre

Revenir à « LA TRIBUNE »