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Minisérie Le clan Kennedy à Super Écran

Publié : jeu. mars 31, 2011 3:40 pm
par Anya
Publié le 31 mars 2011 à 07h20 | Mis à jour à 07h20
Le clan Kennedy à la moulinette
Hugo Dumas
La Presse

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La famille royale des Américains, les mythiques Kennedy, passe au hachoir dans la minisérie éponyme (et controversée) que Super Écran présente à partir de dimanche à 21 h. Si, comme moi, vous êtes pro-Kennedy, vous respectez l'héritage politique laissé par JFK et que vous imaginez ce clan batifoler sur une plage ensoleillée de Martha's Vineyard en chemise blanche et en pantalon de lin, cette série de huit heures vous déplaira. On est à des kilomètres des magnifiques portraits très preppy du Vanity Fair, mettons.

Car Les Kennedy, série déclinée en quatre tranches de deux heures, s'attarde surtout aux frasques de la dynastie et insiste lourdement sur l'omniprésence du patriarche, Joe Kennedy, dépeint comme un être manipulateur, corrompu, infidèle, machiavélique et obsédé par la présidence des États-Unis.

En fait, l'oeuvre aurait pu être baptisée Joe Kennedy... et les autres.

Aux États-Unis, The Kennedys devait initialement jouer sur History Channel, qui l'a larguée, prétextant que la version définitive ne respectait pas les standards de la chaîne. C'est finalement une station obscure - ReelzChannel - qui l'a récupérée, après que plusieurs autres gros acteurs eurent passé leur tour. Les journaux américains ont aussi rapporté que Maria Shriver (la fille d'Eunice Kennedy Shriver) et Caroline Kennedy, le seul enfant encore vivant de John F. Kennedy et de Jackie, auraient fait pression pour empêcher la diffusion de l'oeuvre tournée à Toronto, qui écorche plusieurs de leurs proches.

À Hollywood, le créateur du projet The Kennedys, Joel Surnow, qui a aussi bricolé 24, ne cache pas ses affinités pour le Parti républicain. Il admire Ronald Reagan et est ami avec l'animateur de radio conservateur Rush Limbaugh. Qu'un producteur républicain s'attaque à la plus grande famille démocrate a irrité plusieurs membres du clan Kennedy.

Vous comprendrez pourquoi. Dès les premières minutes, la caméra de Jon Cassar, réalisateur de 24, montre John F. Kennedy (Greg Kinnear) se bourrer de pilules, pour ensuite enfiler un corset devant le miroir. Jamais il n'est spécifié que JFK porte cette gaine - médicale - pour soulager ses maux de dos. Le téléspectateur croit plutôt que le futur président est dopé, coquet, vaniteux, et qu'il désire aplanir son ventre.

Ensuite, le côté séducteur des Kennedy, très documenté au fil des ans, ressort rapidement, autant chez le père Joe (excellent Tom Wilkinson), que chez son fils John, que l'on voit pratiquement en train de tromper Jackie (Katie Holmes) le soir de son élection historique du 8 novembre 1960. Katie Holmes n'est pas une grande actrice, soit dit en passant. Physiquement, avec ses perles, ses gants blancs et sa coiffure impeccable, elle ressemble beaucoup à la vraie Jackie. Côté charisme, ça passe difficilement.

Les deux premières heures tapent sur le même clou à répétition: c'est Joe Jr que le père chouchoutait. C'était lui, le vrai Kennedy, l'héritier parfait, John n'étant que le deuxième choix. La mère, Rose Kennedy, est une énorme caricature. Elle passe la série à prier. Quant aux soeurs Kennedy, dont Eunice, Jean, Kathleen et Patricia, elles ont pratiquement été éliminées du récit. La seule qui occupera un peu de temps d'antenne, c'est Rosemary, que Joe a fait lobotomiser à l'âge de 23 ans, parce qu'elle était hors de contrôle et qu'elle entachait la réputation de la famille.

Les critiques sur The Kennedys, qui démarre aussi ce dimanche sur ReelzChannel, ont été désastreuses: mauvais soap, pas regardable, émission ennuyeuse, fouillis, peinture à numéros, etc. Honnêtement, ce n'est pas si pire. Les perruques et les costumes rendent bien l'époque et le tout est bien emballé, visuellement parlant.

Le problème, ce sont les choix éditoriaux qui ont été faits. Bien sûr, la malédiction des Kennedy et toutes leurs mésaventures ont fait l'objet de nombreux livres, et ne pas les évoquer aurait été une grossière erreur. En contrepartie, il faut avoir l'honnêteté intellectuelle de saluer dignement les bons coups de JFK, dont le lancement du programme Apollo, ses efforts pour stopper la guerre froide et sa lutte contre la ségrégation raciale, plutôt que de braquer les projecteurs sur sa dépendance aux amphétamines.

Les Kennedy, qui a nécessité un investissement de 30 millions, a été coproduite par une boîte de Montréal, Muse, qui est aussi derrière Trafic humain et Les piliers de la terre.

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Re: Minisérie Le clan Kennedy à Super Écran

Publié : jeu. mars 31, 2011 3:57 pm
par Pantera72
J'étais intéressée par la série car je suis fascinée par l'histoire du clan Kennedy mais je dois admettre que les différentes critiques (et le fait que je trouve Katie Holmes une actrice ultra pouiche) me découragent un peu. J'ai peur d'être extrêmement déçue. Quand plusieurs réseaux refusent de montrer une série, quand il y a tant de retards dans la diffusion, c'est généralement très mauvais signe :/

Re: Minisérie Le clan Kennedy à Super Écran

Publié : jeu. mars 31, 2011 8:45 pm
par Directeur
Je pense tout à fait comme toi Pantera72.

Re: Minisérie Le clan Kennedy à Super Écran

Publié : jeu. mars 31, 2011 9:53 pm
par Anya
Les Kennedy: mais quel scandale?
Pas aussi scandaleuse qu’on le croyait, la minisérie Les Kennedy

MARC-ANDRÉ LEMIEUX
MÉTRO
Publié: 30 mars 2011 21:55

Après avoir vu les premières 90 minutes des Kennedy, on n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi la série suscite une vive controverse aux États-Unis... alors qu’elle n’y a pas encore pris l’antenne. Comme plusieurs autres livres, films et téléséries sur cette fascinante famille américaine, Les Kennedy rapporte les batifolages de John et les magouilles de Joe. Et alors? Rares sont ceux qui, en 2011, tomberont en bas de leur chaise en voyant l’ancien président sauter la clôture. Et personne ne s’étonnera de voir le patriarche du clan tremper dans la fraude pour assurer l’élection de son fils.

Ce sont pourtant les raisons qui expliquent le parfum de scandale qui flotte autour du projet depuis sa naissance, croit un de ses producteurs exécutifs, Michael Prupas. «On a l’impression que ça vient du fait qu’on montre publiquement les faiblesses de la famille», indique le président des Entreprises de divertissement Muse, la compagnie montréalaise qui s’est chargée de la postproduction de la série.

La polémique entourant Les Kennedy ne date pas d’hier. Avant même le début du tournage, le scénario alimentait les discussions chez nos voisins du sud. Le 7 janvier dernier, la chaîne History jetait de l’huile sur le feu en révélant qu’elle ne comptait plus présenter la série. «Son interprétation dramatique ne correspond pas à l’esprit de History», avait-t-on alors déclaré. Quelques jours plus tard, Showtime, HBO, Starz et FX passaient leur tour.

En février, on confirmait que la production de 30 M$ avait finalement trouvé refuge chez ReelzChannel, une petite station indépendante basée au Minnesota. D’après Michael Prupas, le diffuseur a vu son auditoire hebdomadaire grimper de 3 millions à 5,5 millions de téléspectateurs depuis l’annonce de sa dernière acquisition.

Exceptionnellement, les Québécois n’auront pas à attendre des mois avant de pouvoir regarder la version française des Kennedy. Super Écran diffusera le premier épisode de la série dimanche, en simultanée avec les États-Unis. On y montre – au moyen de plusieurs retours en arrière – l’ascension de JFK (talentueux Greg Kinnear), de son enrôlement comme commandant à son élection à la Maison-Blanche, en passant par sa dépendance aux cachets antidouleur et sa rencontre avec Jackie (une Katie Holmes un peu effacée).

Le point de mire de ce premier épisode demeure toutefois le charismatique Joe Senior, interprété avec panache par Tom Wilkinson. Obsédé par le pouvoir, papa Kennedy ne recule devant rien pour assouvir ses désirs.

Les trois autres épisodes de la série traiteront des moments marquants de l’administration Kennedy (la baie des Cochons, la crise des missiles de Cuba), des problèmes conjugaux du couple présidentiel et des assassinats successifs de John et de Bobby.

Les amateurs de soaps prendront leur pied avec Les Kennedy, qui raconte la vie de gens riches, célèbres et ô combien torturés. À la réalisation, Jon Cassar (24, Fringe) respecte tous les codes propres aux Melrose Place et aux Dallas de ce monde : les regards en coin qui en disent long, les fondus au noir à la fin de chaque scène clé, les violons pour appuyer le moindre moment de tension. Les Kennedy manque peut-être de subtilité, mais c’est le prix à payer pour résumer 40 ans d’histoire en 8 heures. «On a dû prendre des raccourcis», admet Michael Prupas.

La minisérie Les Kennedy ne nous apprend peut-être rien de nouveau, mais elle divertit en diable. Avec un matériel aussi riche en rebondissements, on aurait crié au scandale si ça n’avait pas été le cas.

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