Les intérêts de Power Corporation
Publié : mer. mai 11, 2011 4:17 pm
Power: Yves Michaud réclame qu’on fasse la lumière
11 mai 2011 | 15h24
Jean-François Cloutier
Argent
Alors qu’un câble de Wikileaks diffusé aujourd’hui révèle que Power Corporation aurait une influence «indéniable» sur les politiques énergétique du Québec et du Canada, l’ancien président du Médac, Yves Michaud, réclame qu’on fasse la lumière sur les activités du puissant holding auprès de la classe politique.
En entrevue à Argent, M. Michaud ne s’est pas montré surpris par les affirmations de l’ambassadeur des États-Unis au Canada, David Jacobson, qui a cherché à expliquer en décembre 2009 pourquoi le premier ministre Charest avait soudainement cessé de critiquer le gouvernement Harper au sommet de Copenhague sur l’environnement.
«Que M. Charest ait été influencé par Power Corporation pour atténuer sa critique du gouvernement fédéral n’est pas clair, mais l’influence de l’entreprise autant à l’échelon fédéral que provincial est indéniable. Power est le plus grand actionnaire individuel dans Total qui a investi 6 G$ dans les sables bitumineux de l’Alberta », a notamment écrit l’ambassadeur.
«M. Charest est capable de tout. Il faut enquêter pour savoir si ce qui est dit par l’ambassadeur est véridique», a souligné M. Michaud.
À propos des liens entre Power Corporations et M. Charest, M. Michaud a rappelé que le premier ministre du Québec avait assisté en son nom personnel à la cérémonie de réception de la grand-croix de la Légion d’honneur par Paul Desmarais Sr., le président du comité exécutif de Power. Cette décoration est la plus haute récompense de l’Ordre.
Seul un journaliste de La Presse avait été convié à cet événement qualifié de «strictement privé» et tenu secret pour les autres médias. La Presse est publiée par Gesca, une filiale de Power.
Le fameux souper du Fouquet’s
M. Desmarais faisait également partie du petit groupe d’hommes d’affaires trié sur le volet qui ont assisté au dîner au Fouquet’s suivant l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007, a ajouté M. Michaud. «J’ai demandé à André Desmarais que Power Corporation nous assure qu’il n’avait pas contribué un sou à la caisse du parti de Nicolas Sarkozy », a-t-il expliqué.
M. Michaud dit ne pas avoir de problème avec le fait que Power cherche à faire avancer ses intérêts financiers, mais il demande qu’elle le fasse de façon ouverte. «Tout ce qui est caché est malsain. On a le droit de savoir ce qu’ils font», a-t-il martelé.
Le Médac est engagé dans un bras de fer juridique avec Power Corporation afin que l’entreprise divulgue les états financiers de sa filiale Gesca, propriétaire de 70% de la presse écrite quotidienne au Québec.
M. Michaud a déploré le fait que le holding avait les moyens de porter cette affaire jusqu’à la Cour suprême.
http://argent.canoe.ca/lca/affaires/can ... 52433.html" onclick="window.open(this.href);return false;
11 mai 2011 | 15h24
Jean-François Cloutier
Argent
Alors qu’un câble de Wikileaks diffusé aujourd’hui révèle que Power Corporation aurait une influence «indéniable» sur les politiques énergétique du Québec et du Canada, l’ancien président du Médac, Yves Michaud, réclame qu’on fasse la lumière sur les activités du puissant holding auprès de la classe politique.
En entrevue à Argent, M. Michaud ne s’est pas montré surpris par les affirmations de l’ambassadeur des États-Unis au Canada, David Jacobson, qui a cherché à expliquer en décembre 2009 pourquoi le premier ministre Charest avait soudainement cessé de critiquer le gouvernement Harper au sommet de Copenhague sur l’environnement.
«Que M. Charest ait été influencé par Power Corporation pour atténuer sa critique du gouvernement fédéral n’est pas clair, mais l’influence de l’entreprise autant à l’échelon fédéral que provincial est indéniable. Power est le plus grand actionnaire individuel dans Total qui a investi 6 G$ dans les sables bitumineux de l’Alberta », a notamment écrit l’ambassadeur.
«M. Charest est capable de tout. Il faut enquêter pour savoir si ce qui est dit par l’ambassadeur est véridique», a souligné M. Michaud.
À propos des liens entre Power Corporations et M. Charest, M. Michaud a rappelé que le premier ministre du Québec avait assisté en son nom personnel à la cérémonie de réception de la grand-croix de la Légion d’honneur par Paul Desmarais Sr., le président du comité exécutif de Power. Cette décoration est la plus haute récompense de l’Ordre.
Seul un journaliste de La Presse avait été convié à cet événement qualifié de «strictement privé» et tenu secret pour les autres médias. La Presse est publiée par Gesca, une filiale de Power.
Le fameux souper du Fouquet’s
M. Desmarais faisait également partie du petit groupe d’hommes d’affaires trié sur le volet qui ont assisté au dîner au Fouquet’s suivant l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007, a ajouté M. Michaud. «J’ai demandé à André Desmarais que Power Corporation nous assure qu’il n’avait pas contribué un sou à la caisse du parti de Nicolas Sarkozy », a-t-il expliqué.
M. Michaud dit ne pas avoir de problème avec le fait que Power cherche à faire avancer ses intérêts financiers, mais il demande qu’elle le fasse de façon ouverte. «Tout ce qui est caché est malsain. On a le droit de savoir ce qu’ils font», a-t-il martelé.
Le Médac est engagé dans un bras de fer juridique avec Power Corporation afin que l’entreprise divulgue les états financiers de sa filiale Gesca, propriétaire de 70% de la presse écrite quotidienne au Québec.
M. Michaud a déploré le fait que le holding avait les moyens de porter cette affaire jusqu’à la Cour suprême.
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