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Courir après sa queue
Publié : ven. juin 24, 2011 10:13 pm
par .anthurium.
Courir après sa queue
23/06/2011
David Descôteaux
Argent
Essayons de voir clair dans tout ça. Et si possible, sans se décourager.
Notre gouvernement nous taxe de plus en plus. Car il est incapable de contrôler ses dépenses. Au point où il doit maintenant aider les plus démunis d’entre nous qui n’arrivent plus à boucler leur budget, en partie à cause de ces nouvelles taxes (essence, TVQ, taxe santé, etc.)
Résultat : à partir du 1er juillet, Québec instaure le nouveau « crédit d’impôt pour solidarité » pour compenser l’effet des hausses de taxes sur les ménages à faible revenu. Celui-ci remplace le crédit d’impôt pour la TVQ, le remboursement d’impôt foncier et le crédit d’impôt pour les habitants d’un village nordique. Il profitera à quelque 2,5 millions de Québécois. Les ménages québécois admissibles — ils seront 200 000 de plus — recevront en moyenne 174 dollars de plus annuellement qu’avec l’ancien système. Pour un total de 510 millions $ en crédits d’impôt supplémentaires.
Seul problème : notre gouvernement n’a pas d’argent (rappel : notre dette est de 237 milliards $, et augmente de plus de 20 000 $ chaque minute). Pour verser 510 millions $ de plus à certains contribuables, le gouvernement va devoir emprunter. Il devra donc nous taxer encore plus dans l’avenir pour rembourser ces emprunts. Vous devinez la suite? Un jour nous serons trop taxés, et il devra nous « aider » avec un nouveau « crédit de solidarité ». Qui sera bien sûr payé avec des emprunts, et des taxes…
Je n’ai rien contre la mesure. Toute société qui se respecte devrait aider ses moins nantis. Le problème, c’est comment on la finance. Ce gouvernement devra un jour réaliser que pour créer de nouveaux programmes, il n’a pas le choix d’en éliminer d’autres. Sinon, il ne fait que courir après sa queue.
Faire moins avec plus
Pour administrer ce nouveau crédit d’impôt, Québec a dû embaucher 200 fonctionnaires de plus. La plupart de ces employés seront permanents, avec pension et tout. Je suis très content pour eux. Mais une question : ne pouvait-on pas utiliser les employés de Revenu Québec qui administraient déjà le crédit d’impôt pour la TVQ, le remboursement d’impôt foncier et le crédit d’impôt pour les habitants d’un village nordique — les trois mesures remplacées par le nouveau crédit pour solidarité?
Si je comprends bien, on regroupe trois crédits en un seul. Cela devrait vouloir dire moins de paperasse et moins d’administration, non? Je comprends que la fréquence des chèques augmentera, et que le calcul des montants accordés va varier plus fréquemment. Mais n’oublions pas que le gouvernement a dépensé près de 30 millions $ sur un système informatique pour traiter ces données.
Chez Revenu Québec, on insiste pour dire qu’il s’agit de « création nette » de 200 nouveaux emplois. Les employés qui travaillaient aux anciens crédits d’impôt peuvent postuler pour les nouveaux postes s’ils veulent, mais sinon, ils vont rester dans la « machine » de Revenu Québec. On va leur trouver une place.
Si au moins une partie des 510 millions $ supplémentaires que l’on s’apprête à verser aux moins nantis était puisée à même les économies de la fusion des trois crédits d’impôt, tout le monde applaudirait. Enfin un exemple d’État efficace, et ça profite aux pauvres!
Mais non. Ce serait trop simple.
J’aimerais bien que M. Bachand, notre ministre des Finances, nous rappelle où nous en sommes avec l’effort de 62 % du gouvernement pour équilibrer le budget. J’ai beau le croire sur parole, je commence à trouver sa stratégie difficile à suivre.
Re: Courir après sa queue
Publié : sam. juin 25, 2011 9:47 am
par Diplodocus
.anthurium. a écrit : Pour administrer ce nouveau crédit d’impôt, Québec a dû embaucher 200 fonctionnaires de plus. La plupart de ces employés seront permanents, avec pension et tout. Je suis très content pour eux. Mais une question : ne pouvait-on pas utiliser les employés de Revenu Québec qui administraient déjà le crédit d’impôt pour la TVQ, le remboursement d’impôt foncier et le crédit d’impôt pour les habitants d’un village nordique — les trois mesures remplacées par le nouveau crédit pour solidarité?
Si je comprends bien, on regroupe trois crédits en un seul. Cela devrait vouloir dire moins de paperasse et moins d’administration, non? Je comprends que la fréquence des chèques augmentera, et que le calcul des montants accordés va varier plus fréquemment.
Voilà un sujet très intéressant.
Dans les faits, il n'y a pas vraiment d'employés à Revenu Québec qui traitent le crédit pour impôt foncier, le crédit de TVQ et le crédit pour région nordique; il s'agit de crédit prévus à la déclaration d'impôt et ils sont traités automatiquement lorsque vous produisez votre déclaration. De façon générale, le système informatique de Revenu Québec va considérer le "Revenu familial" et le crédit sera accordé automatiquement ou non, en conséquence.
Mais là, le gouvernement, pour plus de visibilité, décide de créer un nouveau "chèque" de distribution, LE CRÉDIT POUR LA SOLIDARITÉ!, ca sonne tellement bien!
Pour administrer cela, il doit engager plus de 200 personnes. Voilà des coûts de programmes qui ne donnent ABSOLUMENT RIEN en terme de productivité et d'argent. C'est le même argent, que l'on ne possède pas en tant que collectivité mais que l'on redistribue en engageant au passage plus de 200 employés pour le faire. C'est navrant... Saississez-vous l'empleur du problème?
En passant, c'est la deuxième fois que le Parti Libéral nous fait un coup fourré de la sorte. Rappelez-vous en 2003, la fameuse promesse de baisser les impôts de 1 milliard par an pendant 5 ans. C'était de la fumisterie. Mais pour en livrer une partie, Jean Charest avait soustrait de la déclaration d'impôt le crédit pour enfant à charge pour le transformer en "CHÈQUE", ce qui s'appelle maintenant le "SOUTIEN AUX ENFANTS".
Re: Courir après sa queue
Publié : sam. juin 25, 2011 2:50 pm
par Klouzo
.anthurium. a écrit : Courir après sa queue
23/06/2011
Essayons de voir clair dans tout ça. Et si possible, sans se décourager.
Notre gouvernement nous taxe de plus en plus. Car il est incapable de contrôler ses dépenses. Au point où il doit maintenant aider les plus démunis d’entre nous qui n’arrivent plus à boucler leur budget, en partie à cause de ces nouvelles taxes (essence, TVQ, taxe santé, etc.)
Résultat : à partir du 1er juillet, Québec instaure le nouveau « crédit d’impôt pour solidarité » pour compenser l’effet des hausses de taxes sur les ménages à faible revenu. Celui-ci remplace le crédit d’impôt pour la TVQ, le remboursement d’impôt foncier et le crédit d’impôt pour les habitants d’un village nordique. Il profitera à quelque 2,5 millions de Québécois. Les ménages québécois admissibles — ils seront 200 000 de plus — recevront en moyenne 174 dollars de plus annuellement qu’avec l’ancien système. Pour un total de 510 millions $ en crédits d’impôt supplémentaires.
Seul problème : notre gouvernement n’a pas d’argent (rappel : notre dette est de 237 milliards $, et augmente de plus de 20 000 $ chaque minute). Pour verser 510 millions $ de plus à certains contribuables, le gouvernement va devoir emprunter. Il devra donc nous taxer encore plus dans l’avenir pour rembourser ces emprunts. Vous devinez la suite? Un jour nous serons trop taxés, et il devra nous « aider » avec un nouveau « crédit de solidarité ». Qui sera bien sûr payé avec des emprunts, et des taxes…
Je n’ai rien contre la mesure. Toute société qui se respecte devrait aider ses moins nantis. Le problème, c’est comment on la finance. Ce gouvernement devra un jour réaliser que pour créer de nouveaux programmes, il n’a pas le choix d’en éliminer d’autres. Sinon, il ne fait que courir après sa queue.
Faire moins avec plus
Pour administrer ce nouveau crédit d’impôt, Québec a dû embaucher 200 fonctionnaires de plus. La plupart de ces employés seront permanents, avec pension et tout. Je suis très content pour eux. Mais une question : ne pouvait-on pas utiliser les employés de Revenu Québec qui administraient déjà le crédit d’impôt pour la TVQ, le remboursement d’impôt foncier et le crédit d’impôt pour les habitants d’un village nordique — les trois mesures remplacées par le nouveau crédit pour solidarité?
Si je comprends bien, on regroupe trois crédits en un seul. Cela devrait vouloir dire moins de paperasse et moins d’administration, non? Je comprends que la fréquence des chèques augmentera , et que le calcul des montants accordés va varier plus fréquemment. Mais n’oublions pas que le gouvernement a dépensé près de 30 millions $ sur un système informatique pour traiter ces données.
Chez Revenu Québec, on insiste pour dire qu’il s’agit de « création nette » de 200 nouveaux emplois. Les employés qui travaillaient aux anciens crédits d’impôt peuvent postuler pour les nouveaux postes s’ils veulent, mais sinon, ils vont rester dans la « machine » de Revenu Québec. On va leur trouver une place.
Si au moins une partie des 510 millions $ supplémentaires que l’on s’apprête à verser aux moins nantis était puisée à même les économies de la fusion des trois crédits d’impôt, tout le monde applaudirait. Enfin un exemple d’État efficace, et ça profite aux pauvres!
Mais non. Ce serait trop simple.
J’aimerais bien que M. Bachand, notre ministre des Finances, nous rappelle où nous en sommes avec l’effort de 62 % du gouvernement pour équilibrer le budget. J’ai beau le croire sur parole, je commence à trouver sa stratégie difficile à suivre.
Ce n'est pas un chèque. Il a été très clair que ce serait plutôt un dépôt direct au compte en banque. Il fallait d'ailleurs - pour les gens éligibles - remplir un formulaire à cet effet.
Re: Courir après sa queue
Publié : sam. juin 25, 2011 3:22 pm
par Diplodocus
Klouzo a écrit : [...]
Ce n'est pas un chèque. Il a été très clair que ce serait plutôt un dépôt direct au compte en banque. Il fallait d'ailleurs - pour les gens éligibles - remplir un formulaire à cet effet.
Ce sera effectivement un dépôt direct.
Re: Courir après sa queue
Publié : sam. juin 25, 2011 9:11 pm
par .anthurium.
Diplodocus a écrit : [...]
Voilà un sujet très intéressant.
Dans les faits, il n'y a pas vraiment d'employés à Revenu Québec qui traitent le crédit pour impôt foncier, le crédit de TVQ et le crédit pour région nordique; il s'agit de crédit prévus à la déclaration d'impôt et ils sont traités automatiquement lorsque vous produisez votre déclaration. De façon générale, le système informatique de Revenu Québec va considérer le "Revenu familial" et le crédit sera accordé automatiquement ou non, en conséquence.
Mais là, le gouvernement, pour plus de visibilité, décide de créer un nouveau "chèque" de distribution, LE CRÉDIT POUR LA SOLIDARITÉ!, ca sonne tellement bien!
Pour administrer cela, il doit engager plus de 200 personnes. Voilà des coûts de programmes qui ne donnent ABSOLUMENT RIEN en terme de productivité et d'argent. C'est le même argent, que l'on ne possède pas en tant que collectivité mais que l'on redistribue en engageant au passage plus de 200 employés pour le faire. C'est navrant... Saississez-vous l'empleur du problème?
En passant, c'est la deuxième fois que le Parti Libéral nous fait un coup fourré de la sorte. Rappelez-vous en 2003, la fameuse promesse de baisser les impôts de 1 milliard par an pendant 5 ans. C'était de la fumisterie. Mais pour en livrer une partie, Jean Charest avait soustrait de la déclaration d'impôt le crédit pour enfant à charge pour le transformer en "CHÈQUE", ce qui s'appelle maintenant le "SOUTIEN AUX ENFANTS".
Merci des précisions

Re: Courir après sa queue
Publié : dim. juin 26, 2011 3:57 am
par Sun
.anthurium. a écrit : Courir après sa queue
23/06/2011
Essayons de voir clair dans tout ça. Et si possible, sans se décourager.
Notre gouvernement nous taxe de plus en plus. Car il est incapable de contrôler ses dépenses. Au point où il doit maintenant aider les plus démunis d’entre nous qui n’arrivent plus à boucler leur budget, en partie à cause de ces nouvelles taxes (essence, TVQ, taxe santé, etc.)
Résultat : à partir du 1er juillet, Québec instaure le nouveau « crédit d’impôt pour solidarité » pour compenser l’effet des hausses de taxes sur les ménages à faible revenu. Celui-ci remplace le crédit d’impôt pour la TVQ, le remboursement d’impôt foncier et le crédit d’impôt pour les habitants d’un village nordique. Il profitera à quelque 2,5 millions de Québécois. Les ménages québécois admissibles — ils seront 200 000 de plus — recevront en moyenne 174 dollars de plus annuellement qu’avec l’ancien système. Pour un total de 510 millions $ en crédits d’impôt supplémentaires.
Seul problème : notre gouvernement n’a pas d’argent (rappel : notre dette est de 237 milliards $, et augmente de plus de 20 000 $ chaque minute). Pour verser 510 millions $ de plus à certains contribuables, le gouvernement va devoir emprunter. Il devra donc nous taxer encore plus dans l’avenir pour rembourser ces emprunts. Vous devinez la suite? Un jour nous serons trop taxés, et il devra nous « aider » avec un nouveau « crédit de solidarité ». Qui sera bien sûr payé avec des emprunts, et des taxes…
Je n’ai rien contre la mesure. Toute société qui se respecte devrait aider ses moins nantis. Le problème, c’est comment on la finance. Ce gouvernement devra un jour réaliser que pour créer de nouveaux programmes, il n’a pas le choix d’en éliminer d’autres. Sinon, il ne fait que courir après sa queue.
Faire moins avec plus
Pour administrer ce nouveau crédit d’impôt, Québec a dû embaucher 200 fonctionnaires de plus. La plupart de ces employés seront permanents, avec pension et tout. Je suis très content pour eux. Mais une question : ne pouvait-on pas utiliser les employés de Revenu Québec qui administraient déjà le crédit d’impôt pour la TVQ, le remboursement d’impôt foncier et le crédit d’impôt pour les habitants d’un village nordique — les trois mesures remplacées par le nouveau crédit pour solidarité?
Si je comprends bien, on regroupe trois crédits en un seul. Cela devrait vouloir dire moins de paperasse et moins d’administration, non? Je comprends que la fréquence des chèques augmentera, et que le calcul des montants accordés va varier plus fréquemment. Mais n’oublions pas que le gouvernement a dépensé près de 30 millions $ sur un système informatique pour traiter ces données.
Chez Revenu Québec, on insiste pour dire qu’il s’agit de « création nette » de 200 nouveaux emplois. Les employés qui travaillaient aux anciens crédits d’impôt peuvent postuler pour les nouveaux postes s’ils veulent, mais sinon, ils vont rester dans la « machine » de Revenu Québec. On va leur trouver une place.
Si au moins une partie des 510 millions $ supplémentaires que l’on s’apprête à verser aux moins nantis était puisée à même les économies de la fusion des trois crédits d’impôt, tout le monde applaudirait. Enfin un exemple d’État efficace, et ça profite aux pauvres!
Mais non. Ce serait trop simple.
J’aimerais bien que M. Bachand, notre ministre des Finances, nous rappelle où nous en sommes avec l’effort de 62 % du gouvernement pour équilibrer le budget. J’ai beau le croire sur parole, je commence à trouver sa stratégie difficile à suivre.
Est-ce que je pourrais avoir la source de cet article svp?
Re: Courir après sa queue
Publié : dim. juin 26, 2011 7:15 am
par Lison48
july1980 a écrit : [...]
Est-ce que je pourrais avoir la source de cet article svp?
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Re: Courir après sa queue
Publié : lun. juin 27, 2011 8:47 am
par .anthurium.
july1980 a écrit : [...]
Est-ce que je pourrais avoir la source de cet article svp?
Je n'avais pas remarquée.J'ai édité le texte. C'est un texte de David Descôteaux
Argent (canoé)