Une dame sort du coma
Publié : mer. juin 29, 2011 11:11 pm
Drummondville
Une dame sort du coma
Agence QMI
Audrey Ruel-Manseau
29/06/2011 20h09

© Shutterstock.com
DRUMMONDVILLE – Une femme de 76 ans, dans le coma, à qui une équipe médicale voulait prélever les organes, est revenue à elle quelques heures plus tard.
C’est l’histoire invraisemblable qui est arrivée dimanche à la famille de Madeleine Gauron, à l’hôpital Sainte-Croix de Drummondville. Son fils, Normand Picard, était encore sous le choc mercredi.
Hospitalisée samedi pour un abcès à la gencive, Mme Gauron se portait bien à son réveil, dimanche. Mais un peu plus tard dans la journée, sa famille a été alertée et invitée à se rendre à l’hôpital de toute urgence, car l’état de la patiente s’était détérioré.
La femme s’était étouffée avec de la nourriture solide. Croyant d’abord à un arrêt cardiaque, le personnel lui aurait fait des manœuvres de réanimation.
« C'était du solide pris dans sa trachée et je l'ai trouvée très forte celle-là qu'ils l'envoient en réanimation cardiaque et qu’ils s'acharnent sur son coeur alors qu'elle s'étouffait aux poumons », a déploré son fils.
Mme Gauron est alors tombée dans le coma. Soutenant qu'il n'y avait plus rien à faire, le médecin aurait dit à la famille que si elle le désirait, mieux valait faire le prélèvement d'organes au plus vite, ce à quoi la famille s’est farouchement opposée.
« Ma mère, à ce que je sache, elle respire, il y a de l'espoir », aurait à ce moment expliqué M. Picard au médecin traitant. Ce à quoi le médecin aurait répondu : « Oublie ça, c'est irréversible, elle est dans un coma profond. C'est impossible, et même si elle revient, elle va être légume pour le reste de ses jours. »
Le lendemain, M. Picard va rendre visite à sa mère. Sortie de son coma, elle ouvre les yeux et le reconnaît. Le surlendemain, mardi, elle est assise dans son lit, mange, parle et est capable de marcher.
Le fils soutient qu'il y a eu grave erreur de mise en application des protocoles. La situation le rend très amer. « Ce qui m'a choqué le plus, c'est qu’ils étaient prêts à la charcuter directement, malgré moi. Ils voulaient la débrancher en disant : “C'est fini, il n’y a pas d’espoir, c'est irréversible.” Ça montre que la science se trompe souvent », a-t-il dénoncé.
Il craint maintenant les séquelles. Il est trop tôt pour connaître leur ampleur. « Le temps qu'ils ont perdu à faire le massage cardiaque, alors qu’elle était tout simplement étouffée. […] Alors le temps d'oxygène qu'elle a manqué au cerveau, je leur en veux à mort, parce que ça [les séquelles], c'est nous qui allons vivre avec. »
Pour une question de confidentialité des dossiers, la direction du CSSS Drummond a refusé de commenter le cas de Mme Gauron. Elle n’a pas voulu s’avancer non plus dans l’explication du protocole à suivre concernant les demandes de dons d’organes auprès des familles.
Les enfants de Mme Gauron déposeront une plainte à l’hôpital Sainte-Croix. Ils comptent aussi entamer des procédures judiciaires.
http://fr.canoe.ca/infos/societe/archiv ... 00927.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Une dame sort du coma
Agence QMI
Audrey Ruel-Manseau
29/06/2011 20h09

© Shutterstock.com
DRUMMONDVILLE – Une femme de 76 ans, dans le coma, à qui une équipe médicale voulait prélever les organes, est revenue à elle quelques heures plus tard.
C’est l’histoire invraisemblable qui est arrivée dimanche à la famille de Madeleine Gauron, à l’hôpital Sainte-Croix de Drummondville. Son fils, Normand Picard, était encore sous le choc mercredi.
Hospitalisée samedi pour un abcès à la gencive, Mme Gauron se portait bien à son réveil, dimanche. Mais un peu plus tard dans la journée, sa famille a été alertée et invitée à se rendre à l’hôpital de toute urgence, car l’état de la patiente s’était détérioré.
La femme s’était étouffée avec de la nourriture solide. Croyant d’abord à un arrêt cardiaque, le personnel lui aurait fait des manœuvres de réanimation.
« C'était du solide pris dans sa trachée et je l'ai trouvée très forte celle-là qu'ils l'envoient en réanimation cardiaque et qu’ils s'acharnent sur son coeur alors qu'elle s'étouffait aux poumons », a déploré son fils.
Mme Gauron est alors tombée dans le coma. Soutenant qu'il n'y avait plus rien à faire, le médecin aurait dit à la famille que si elle le désirait, mieux valait faire le prélèvement d'organes au plus vite, ce à quoi la famille s’est farouchement opposée.
« Ma mère, à ce que je sache, elle respire, il y a de l'espoir », aurait à ce moment expliqué M. Picard au médecin traitant. Ce à quoi le médecin aurait répondu : « Oublie ça, c'est irréversible, elle est dans un coma profond. C'est impossible, et même si elle revient, elle va être légume pour le reste de ses jours. »
Le lendemain, M. Picard va rendre visite à sa mère. Sortie de son coma, elle ouvre les yeux et le reconnaît. Le surlendemain, mardi, elle est assise dans son lit, mange, parle et est capable de marcher.
Le fils soutient qu'il y a eu grave erreur de mise en application des protocoles. La situation le rend très amer. « Ce qui m'a choqué le plus, c'est qu’ils étaient prêts à la charcuter directement, malgré moi. Ils voulaient la débrancher en disant : “C'est fini, il n’y a pas d’espoir, c'est irréversible.” Ça montre que la science se trompe souvent », a-t-il dénoncé.
Il craint maintenant les séquelles. Il est trop tôt pour connaître leur ampleur. « Le temps qu'ils ont perdu à faire le massage cardiaque, alors qu’elle était tout simplement étouffée. […] Alors le temps d'oxygène qu'elle a manqué au cerveau, je leur en veux à mort, parce que ça [les séquelles], c'est nous qui allons vivre avec. »
Pour une question de confidentialité des dossiers, la direction du CSSS Drummond a refusé de commenter le cas de Mme Gauron. Elle n’a pas voulu s’avancer non plus dans l’explication du protocole à suivre concernant les demandes de dons d’organes auprès des familles.
Les enfants de Mme Gauron déposeront une plainte à l’hôpital Sainte-Croix. Ils comptent aussi entamer des procédures judiciaires.
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