Garderie-réalité
Publié : ven. juil. 01, 2011 2:04 am
Malaise au sujet d'une «garderie-réalité» à Gatineau
La transmission prochaine sur Internet des faits et gestes d'enfants et d'éducatrices d'une garderie de Gatineau suscite un profond malaise autant au ministère de la Famille qu'à la CSN.
La centrale syndicale encourage d'ailleurs vivement les parents à contester le projet controversé de la garderie Excelsiori.
L'établissement non subventionné situé dans le secteur Hull, à Gatineau, compte permettre aux parents d'épier à tout moment les enfants et les éducatrices sur le web grâce à une trentaine de caméras installées çà et là dans la garderie.
À partir du mois prochain, au nom de la « sécurité » des enfants, la direction espère exposer une cinquantaine de bambins et six éducatrices au regard des parents munis d'une carte d'accès.
Pour le ministère de la Famille, le projet d'Excelsiori est « un cas isolé » parmi les 2000 services de garde répertoriés au Québec.
Légalement, rien n'empêche l'utilisation des caméras, mais la retransmission en direct sur le web des moindres gestes d'enfants et d'éducatrices suscite « un malaise », a déclaré jeudi Geneviève Hinse, porte-parole de la ministre Yolande James.
Mme Hinse a indiqué que le ministère, en collaboration avec les directions régionales, s'apprête à faire un inventaire de l'utilisation des caméras dans les services de garde afin de décider de la marche à suivre.
« Avant de sauter aux conclusions, on veut documenter l'utilisation des caméras. Pour l'instant, nous n'avons pas eu de plainte. On va regarder le dossier parce qu'on a assurément un malaise avec ça. Ça pose des questions », a dit Mme Hinse, répondant au nom de la ministre.
À la CSN, le ton est plus direct même si la centrale ne représente pas les employées d'Excelsiori. Le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Jeff Begley, y voit une atteinte au respect de la vie privée des enfants et des travailleuses.
« C'est un show-réalité et je ne vois rien de bon à ça. Les possibilités de piratage posent de graves problèmes. Des images risquent d'être détournées sur YouTube aux dépens d'un jeune ou d'une éducatrice », a-t-il fait valoir.
Selon lui, l'initiative contrevient à la Charte des droits et devrait être contestée.
« C'est un abus à l'égard des parents et des travailleuses. On dit aux parents : si vous n'êtes pas d'accord, trouvez-vous une autre garderie. Or, les places en garderie sont rares. Ça n'a pas de sens, j'espère que des gens vont contester », a insisté le syndicaliste.
La CSN a songé un temps à lancer elle-même un recours mais y a renoncé, n'étant pas une des parties impliquées dans le dossier.
Le quotidien Le Droit rapportait plus tôt cette semaine que la directrice générale de la garderie, Stéphanie Richard, fait signer une autorisation aux parents dans l'espoir d'éviter tout problème juridique.
Ces signatures « ne valent rien », selon M. Begley. Mme Richard peut faire signer ce qu'elle veut, ça ne passe pas la rampe. « On ne renonce pas à des droits fondamentaux », a-t-il dit.
En 2003, la Commission des droits de la personne a publié un avis dans lequel elle exprime son opposition à l'enregistrement et à la diffusion sur Internet d'images d'enfants en garderie.
La surveillance vidéo continue et la diffusion des images sur un site Internet contreviennent au droit des enfants au respect de leur vie privée, de leur dignité, de leur honneur et de leur réputation, résume l'avis.
La direction de la garderie Excelsiori n'a pu être jointe pour faire part de ses commentaires.
http://www.radio-canada.ca/regions/otta ... neau.shtml" onclick="window.open(this.href);return false;
Qu'en pensez-vous ?
La transmission prochaine sur Internet des faits et gestes d'enfants et d'éducatrices d'une garderie de Gatineau suscite un profond malaise autant au ministère de la Famille qu'à la CSN.
La centrale syndicale encourage d'ailleurs vivement les parents à contester le projet controversé de la garderie Excelsiori.
L'établissement non subventionné situé dans le secteur Hull, à Gatineau, compte permettre aux parents d'épier à tout moment les enfants et les éducatrices sur le web grâce à une trentaine de caméras installées çà et là dans la garderie.
À partir du mois prochain, au nom de la « sécurité » des enfants, la direction espère exposer une cinquantaine de bambins et six éducatrices au regard des parents munis d'une carte d'accès.
Pour le ministère de la Famille, le projet d'Excelsiori est « un cas isolé » parmi les 2000 services de garde répertoriés au Québec.
Légalement, rien n'empêche l'utilisation des caméras, mais la retransmission en direct sur le web des moindres gestes d'enfants et d'éducatrices suscite « un malaise », a déclaré jeudi Geneviève Hinse, porte-parole de la ministre Yolande James.
Mme Hinse a indiqué que le ministère, en collaboration avec les directions régionales, s'apprête à faire un inventaire de l'utilisation des caméras dans les services de garde afin de décider de la marche à suivre.
« Avant de sauter aux conclusions, on veut documenter l'utilisation des caméras. Pour l'instant, nous n'avons pas eu de plainte. On va regarder le dossier parce qu'on a assurément un malaise avec ça. Ça pose des questions », a dit Mme Hinse, répondant au nom de la ministre.
À la CSN, le ton est plus direct même si la centrale ne représente pas les employées d'Excelsiori. Le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Jeff Begley, y voit une atteinte au respect de la vie privée des enfants et des travailleuses.
« C'est un show-réalité et je ne vois rien de bon à ça. Les possibilités de piratage posent de graves problèmes. Des images risquent d'être détournées sur YouTube aux dépens d'un jeune ou d'une éducatrice », a-t-il fait valoir.
Selon lui, l'initiative contrevient à la Charte des droits et devrait être contestée.
« C'est un abus à l'égard des parents et des travailleuses. On dit aux parents : si vous n'êtes pas d'accord, trouvez-vous une autre garderie. Or, les places en garderie sont rares. Ça n'a pas de sens, j'espère que des gens vont contester », a insisté le syndicaliste.
La CSN a songé un temps à lancer elle-même un recours mais y a renoncé, n'étant pas une des parties impliquées dans le dossier.
Le quotidien Le Droit rapportait plus tôt cette semaine que la directrice générale de la garderie, Stéphanie Richard, fait signer une autorisation aux parents dans l'espoir d'éviter tout problème juridique.
Ces signatures « ne valent rien », selon M. Begley. Mme Richard peut faire signer ce qu'elle veut, ça ne passe pas la rampe. « On ne renonce pas à des droits fondamentaux », a-t-il dit.
En 2003, la Commission des droits de la personne a publié un avis dans lequel elle exprime son opposition à l'enregistrement et à la diffusion sur Internet d'images d'enfants en garderie.
La surveillance vidéo continue et la diffusion des images sur un site Internet contreviennent au droit des enfants au respect de leur vie privée, de leur dignité, de leur honneur et de leur réputation, résume l'avis.
La direction de la garderie Excelsiori n'a pu être jointe pour faire part de ses commentaires.
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