De plus en plus de bébés secoués
Publié : jeu. oct. 13, 2011 9:58 pm

De plus en plus de bébés secoués
TVA Nouvelles
13 octobre 2011 à 20h03

EXCLUSIF - Les cas d'enfants et d'adolescents maltraités et soignés à l'hôpital Sainte-Justine ont considérablement augmenté, au cours des cinq dernières années. Selon ce que TVA Nouvelles a appris, le nombre de bébés secoués avec de graves séquelles neurologiques a grimpé de 25%.
En 2010, deux enfants sont morts des suites d'un traumatisme crânien à l'hôpital Sainte-Justine. Les spécialistes de cet établissement - médecins, infirmières, travailleurs sociaux et psychologues - ont reçu 520 jeunes âgés de quelques jours à peine à 12 ans, ainsi que 140 adolescents.
«On a des enfants qui, à même pas un mois de vie, ont déjà des déficits identifiés, qu'on retrouve dans des lits d'hôpitaux et qui sont souffrants», rapporte Ginette Durocher, infirmière en réadaptation précoce.
Pour sa part, le Dr Jean-Yves Frappier, qui dirige la clinique de pédiatrie sociale de l'hôpital Sainte-Justine, confirme l'augmentation importante des mauvais traitements physiques infligés aux enfants.
«Dans les 10 dernières années, on est passé de quelques-uns par année à 110. Chez les 0 à 12 ans, 50% sont victimes d'abus sexuels, 30% ont subi de mauvais traitements physiques, et on a un peu de négligence au travers», décrit le médecin.
La majorité des victimes, surtout des filles, ont moins de 5 ans.
Avenir incertain
Un bébé d'à peine cinq mois est pris en charge par le neurochirurgien Louis Crevier. L'enfant a été secoué et il faudra jusqu'à trois mois pour retirer complètement les 90 millilitres de sang coincés entre son crâne et son cerveau. Des cas aussi graves, le médecin admet en voir de 15 à 20 chaque année.
Dr Crevier ne peut toujours pas dire ce qu'il adviendra du poupon, qui est toujours hospitalisé. «Un retard de développement, un retard de langage, des difficultés motrices», avance-t-il comme hypothèses.
Mais avant d'accuser des adultes d'avoir infligé des blessures à des enfants, qui sont souvent les leurs, les experts doivent procéder par élimination pour s'assurer qu'il n'y aura pas d'erreur, un travail long et difficile.
Pour expliquer cette hausse regrettable, les médecins pointent du doigt la conjoncture économique défavorable. Nos voisins du sud, frappés de plein fouet par la crise, connaissent d'ailleurs eux aussi une hausse des cas de maltraitance.
http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/region ... 00351.html" onclick="window.open(this.href);return false;