Publié le 19 décembre 2013 à 19h42 | Mis à jour le 19 décembre 2013 à 19h42
Je comprends
Raymond Gravel
L'auteur est prêtre dans le diocèse de Joliette.
Lorsque j'entends Pauline Marois dire que les propos du président français sur la laïcité sont de la musique à ses oreilles, j'ai le goût de vomir.
S'il existe un pays où la discrimination et le racisme font loi, c'est bien en France que ça se passe. On n'a qu'à penser à l'homophobie généralisée au moment de la légalisation du mariage gai ou encore au sort réservé aux communautés culturelles dans les villes et les villages de l'Hexagone. Comment un tel pays peut-il devenir une inspiration en matière de politique sociale pour le Québec?
Comme le rappelait Mgr Pierre-André Fournier, archevêque de Rimouski et président de l'Assemblée des évêques catholiques du Québec, la neutralité religieuse de l'État signifie que celui-ci n'a pas de préférence sur le fait de croire ou de ne pas croire. Pas de religion officielle, mais pas d'athéisme officiel non plus. C'est ça, la neutralité. Et comme les gens sont libres de croire ou de ne pas croire, l'État ne peut leur interdire de le manifester par le port d'un signe ou d'un symbole religieux ou athée.
Contrairement à ce qu'elle affirme, Pauline Marois n'a aucun respect de la diversité religieuse du Québec. Pour elle, la religion, ça fait partie du patrimoine culturel québécois, et c'est seulement dans les musées qu'elle peut se manifester. La foi est du domaine privé et tous les symboles religieux viennent menacer la neutralité de l'État. Elle a beau dire que Philippe Couillard croit à la laïcité pourvu que ça ne veuille rien dire, on pourrait ajouter qu'elle reconnaît la diversité religieuse du Québec, pourvu qu'on ne la voie pas.
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