Procès d'Éric Salvail: «Ce regard n’est pas normal», soutient un témoin
Le procès d’Éric Salvail se poursuit pour une troisième journée au palais de justice de Montréal. La Couronne a fait entendre trois témoins. Les personnes appelées à la barre sont des amis et d’anciens collègues de travail du plaignant Donald Duguay.
En vertu d’une ordonnance de non-publication, le premier témoin ne peut être identifié comme ceux qui suivront.
«Donald Duguay m’a fait des confidences en lien avec un épisode difficile au travail. Il m’a parlé d’un événement en octobre 1993. Il était dépourvu de solutions. Je ne savais pas quoi faire pour l’aider», a relaté d’entrée de jeu cet homme qui a témoigné très brièvement.
Il indique que Donald Duguay lui avait fait part d’un problème au travail. Or, le plaignant n’avait pas dévoilé à l’époque le nom d’Éric Salvail.
Un homme émotif
Deuxième témoin de la journée, une femme relate avoir côtoyé Donald Duguay comme collègue de travail aux débuts des années 90. Elle se rappelle avoir travaillé simultanément avec le plaignant et Éric Salvail.
La femme raconte avoir vu Donald Duguay sortir précipitamment de son bureau.
«Il était nerveux, inquiet. Il a raconté qu’il avait eu un incident avec Éric Salvail qui lui aurait montré ses parties.»
Me Massicotte la contre-interroge. L’avocat d’Éric Salvail veut situer son témoignage dans le temps. La femme se souvient de l’année (1993), de l’endroit (service courrier), mais ne se souvient pas de la journée.
«Ils étaient là (tous) les deux au courrier», avance-t-elle.
Donald Duguay
«était assez émotif quand il est venu me voir pour me raconter l’incident. Je me souviens que Donald était un jeune homme assez émotif», fait savoir la témoin.
Me Massicotte demande au témoin.
«Avez-vous déjà été témoin d’un incident de quelque nature que ce soit entre Donald Duguay et Éric Salvail?» «Non», répond-elle.
Un regard pas «normal»
La troisième témoin appelée à la barre relate avoir pris part avec Donald Duguay à un enregistrement de La petite vie.
«Je suis entrée avec lui sur le plateau de tournage. Éric Salvail s’est avancé vers nous pour nous assigner des places», se remémore-t-elle.
La femme raconte qu’Éric Salvail avait
«un regard très étrange, un regard dur, dérangeant. Ce n’était pas amical. Dès que Donald l’a vu, il m’a pris le bras et il s’est serré contre moi».
Contre-interrogée, la femme répète qu’Éric Salvail a eu un contact «très froid» avec Donald Duguay.
«Ce n’était pas amical. J’ai rarement vu un regard comme ça dans ma vie. Ce regard n’est pas normal», soutient-elle.
Les témoins de la journée de la Couronne ont déjà complété leur témoignage.
La défense annonce qu’il fera témoigner cet après-midi une fonctionnaire de Radio-Canada.
«Besoin d'attention»
Hier, Me Michel Massicotte, s’est livré à une attaque en règle envers le plaignant lors d’un contre-interrogatoire serré où il a accusé celui-ci de
«mentir et dire des faussetés pour combler un besoin d’attention».
Lundi, lors de son témoignage, la victime alléguée de 46 ans, a raconté avec précision les propos
«grivois» et répétés ainsi que les gestes déplacés que lui aurait fait subir Éric Salvail alors qu’ils étaient tous les deux employés au service du courrier de Radio-Canada, en 1993.
Éric Salvail, 50 ans, est accusé d’agression sexuelle, de séquestration et de harcèlement criminel à l’endroit de Donald Duguay.
On ne sait toujours pas si l'accusé témoignera pour sa défense.
https://www.journaldequebec.com/2020/02 ... a-la-barre