Les apprentis sorciers du climat

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Earendil
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Le dimanche 24 septembre 2006
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Augmenter les pluies acides en envoyant du soufre dans la stratosphère ou réduire les émissions de gaz à effet de serre? Voilà le choix de Salomon auquel l’humanité est confrontée, selon certains chercheurs.
Photothèque La Presse

Les apprentis sorciers du climat

Mathieu Perreault

La Presse

En août, un Nobel de chimie a lancé une bombe dans le monde de la climatologie. Paul Crutzen, de l’Institut Max Planck pour la chimie, en Allemagne, a proposé de simuler des éruptions volcaniques afin de contrer le réchauffement planétaire.

Immédiatement, il a été accusé de jouer à l’apprenti sorcier. Dans le quotidien britannique The Guardian, l’écologiste George Monbiot a évoqué le spectre des pluies acides, de la disparition des mollusques des océans et de famines en Afrique. Selon Steven Guilbeault, responsable des dossiers climatiques à Greenpeace Canada, de telles propositions risquent de distraire le monde scientifique et politique de la tâche urgente de réduire les gaz à effet de serre.

Aussi étrange qu’elle puisse paraître, la proposition de M. Crutzen, publiée dans la revue académique Climate Change, comporte un certain poids à cause de son Nobel, qu’il doit à ses travaux sur l’impact des gaz industriels sur la couche d’ozone. Il est difficile de le présenter comme un charlatan ou comme un « sceptique du climat », le nom donné aux scientifiques qui doutent de la gravité du réchauffement planétaire. Il a aussi proposé que nous vivons dans une nouvelle période géologique, l’anthropocène, qui aurait commencé à la fin du XVIIIe siècle et se caractériserait par l’impact de l’homme sur le climat.



Dans son article, Paul Crutzen affirme que la réduction des émissions de gaz à effet de serre serait la meilleure solution pour contrer le réchauffement global. Mais selon lui, le « geoen-
gineering » constitue une police d’assurance. « La réduction des émissions de gaz à effet de serre prendra des décennies, et jusqu’à maintenant il y a peu de raisons d’être optimiste », écrit-il.

Son plan prévoit l’envoi dans la stratosphère, au moyen de ballons, d’un à deux millions de tonnes de sulfure d’hydrogène, pour contrer l’effet de serre. M. Crutzen a basé ses calculs sur l’éruption du mont Pinatubo, en 1991, qui a envoyé 10 tonnes de soufre dans l’atmosphère et rafraîchi la planète de 0,5 o. Ce stratagème, souligne M. Crutzen, a été avancé dans les années 70 par un climatologue russe, Mikhaïl Budyko. Le coût annuel tournerait autour de 25 milliards de dollars américains par année. Et l’effet sur le paysage serait à peine perceptible puisque l’augmentation des émissions de soufre ne serait que de 5 à 10 %.

Crutzen souligne que la combustion des carburants fossiles émet chaque année 55 millions de tonnes de dioxyde de soufre dans l’atmosphère. La moitié des émissions de dioxyde de soufre restent dans l’atmosphère.

Depuis, le débat s’amplifie. Une foule de chercheurs qui n’arrivaient pas à publier leurs propositions de geoengineering » trouvent des tribunes. Par exemple, le printemps dernier, après que Climate Change eut décidé de consacrer son numéro d’août à la question, un astronome de l’Université de l’Arizona, Roger Angel a présenté un plan abracadabrant qui prévoit mettre en orbite éloignée des millions de lentilles d’un demi-mètre de diamètre. Ces lentilles empêcheraient une partie de la chaleur du Soleil d’atteindre la Terre.

Le président de la prestigieuse Académie nationale des sciences des États-Unis, Ralph Cicerone, a mis tout son poids dans la balance en affirmant que ces propositions devraient être débattues au lieu d’être écartées a priori. M. Cicerone a croisé le fer à plusieurs reprises avec l’administration Bush au sujet du réchauffement planétaire, et ne peut donc être soupçonné, lui non plus, d’être un « sceptique du climat ».

Le débat continue. Dans la revue Science, au début septembre, un physicien du Centre national de recherche atmosphérique, Tom Wigley, affirmait que la proposition de M. Crutzen aurait des conséquences néfastes pour les créatures des océans. « Quand il se retrouve dans la pluie, le soufre diminue le pH des océans, dit M. Wigley en entrevue téléphonique. Il y aura aussi des pluies acides. Je pense qu’on pourrait garder l’idée, mais à une moindre échelle. »

N’est-il pas dangereux d’influencer le climat ? « Dans le cas particulier de la proposition de Crutzen, je ne crois pas, dit M. Wigley. Nous savons assez bien quels seraient ses résultats, parce que les volcans font cela de manière routinière. »

Pour plus d’informations : www.springerlink.com/content/t1vn75m458 ... lltext.pdf




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