Microsoft, un Big Brother?

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Soleil47
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Message par Soleil47 »

Microsoft, un Big Brother?
Il ne faudrait pas exagérer!

Nelson Dumais -Journal de Montréal 03/08/2005 10h16

 
Si on se fie à certains jos-connaissants, Microsoft aurait commencé à fouiner dans nos disques rigides, à notre insu, pour vérifier quels logiciels on lui a piratés afin de nous offrir de les acheter à rabais. Advenant notre refus, on n’aurait plus droit aux mises à jour de produits et on serait « fiché » comme pirate.

Ainsi, la boîte de l’Oncle Bill, parangon du capitalisme froid, serait une sorte de Big Brother âpre au gain qu’aucun citoyen progressiste ou soucieux de droits civiques ne saurait tolérer. La belle affaire ! Heureusement, la réalité est tout autre.

Piratage endémique
Il faut savoir que dans les royaumes de la sous-traitance (Indonésie, Chine, Inde, etc.), il se vend infiniment plus de logiciels copiés que d’exemplaires légaux. Ainsi, la Business Software Alliance, association ultra sérieuse qui représente l’industrie américaine du logiciel, estime qu’en 2004, le taux de piraterie était de 92 % au Vietnam, de 91 % en Ukraine, de 90 % en Chine, de 87 % en Russie, de 83 % en Algérie et de 74 % en Inde. En comparaison, ce taux était de 36 % au Canada, de 21 % aux États-Unis, de 27 % en Angleterre et de 29 % en Belgique. Et la moyenne mondiale ? 35 % des PC contenaient des produits à odeur de soufre : CD contrefaits, programmes empruntés au beau-frère, logiciels téléchargés dans les Bits Torrenz et autres E-Mule.

Cette pratique entraîne évidemment des injustices : les fabricants de logiciels qui ont à éponger un important manque à gagner doivent vendre leurs produits plus cher ; les distributeurs légitimes qui se font concurrencer par des pirates doivent souvent déclarer forfait ; les entreprises qui utilisent des logiciels légaux ont des coûts de production plus élevés que celles qui s’en tiennent à des produits pirates qu’entretiennent leurs cohortes d’ingénieurs sous-payés.

Face à ce fléau commercial, Microsoft fait feu de tout bois, et ce, depuis des années. Mais rien n’y fait vraiment ; c’est le jeu séculaire des flics et des voleurs :

« Catch me if you can ». D’où le « Windows Genuine Advantage (WGA) », une mesure supplémentaire qui, cette fois, empêche les utilisateurs de produits piratés d’obtenir les mises à jour et compléments Microsoft (un peu comme ce fut le cas pour le Service Pack 2). On ne parle pas ici des rustines de sécurité à haute teneur stratégique, mais de « patches » et de logiciels du genre Windows Media Player, Internet Explorer et AntiSpyware.

Lancé il y a une dizaine de mois, le WGA, qui a d’abord été présenté comme mesure volontaire avec petits cadeaux pour les participants, est désormais obligatoire. Pour le moins, il s’agit d’une procédure inspirée par ce qui se fait déjà chez d’autres fabricants, dont Macromedia.

Comment ça marche ?
Constatant que l’ordi est connecté à Internet, Win XP se branche, comme il l’a toujours fait, sur le site Microsoft Windows Update. Sauf que maintenant, l’usager est fortement incité à installer le logiciel nécessaire au bon fonctionnement du WGA. Essentiellement, il s’agit d’un utilitaire ActiveX qui ne prend que quelques secondes à se mettre en place (si l’usager l’accepte, bien entendu ; mais a-t-il vraiment le choix ?).

Dès lors, ce petit programme va fouiner dans les entrailles du PC et il établit la liste des fichiers de mise à jour dont le téléchargement et l’installation sont fortement recommandés. Une fois le tout installé, il ne reste plus qu’à redémarrer. Et quand, dans un autre temps, l’usager retourne sur Windows Update, Microsoft ne l’achale plus avec son fouineur ActiveX, et la démarche de mise à jour se fait de façon transparente.

Tout cela, bien entendu, si la version de Windows n’a pas été piratée. En cas contraire, la tournure des événements est différente. Monsieur ou madame se fait refuser les mises à jour, mais se fait quand même offrir un « pensez-y bien ». Deux possibilités :

1- Dans le cas où l’on s’est fait refiler un logiciel contrefait sans qu’on le sache (ça n’arrive pas seulement au Pakistan…), on rédige un rapport de piratage et on expédie chez Microsoft une preuve d’achat accompagnée du (ou des) CD contrefait. Auquel cas il est possible qu’on reçoive, sans frais, un exemplaire original du logiciel en question. L’intérêt pour Microsoft est de mettre ainsi la main sur des pièces à conviction qu’elle pourra utiliser dans une éventuelle poursuite contre le revendeur, généralement une organisation.

2- Dans le cas d’une copie « empruntée » ou téléchargée sur le Net, on peut soumettre un rapport de piratage. Ce faisant, on se qualifie pour acheter à moitié prix, directement de Microsoft, un exemplaire de Windows XP Pro ou familiale.

Éviter la paranoïa
Dans les deux cas, jusqu’à ce qu’on donne volontairement ses coordonnées à Microsoft, personne n’est en mesure de savoir qui on est. Seuls des logiciels et des machines s’en sont mêlés. L’anonymat a été total.

Et quelle info est-ce que le petit ActiveX vient ramasser dans nos PC ? Huit petits renseignements et rien d’autre, me jure-t-on avec insistance chez Microsoft. Sans s’intéresser à nos coordonnées personnelles, il interroge notre système pour connaître :
# la clé de produit ;
# la marque du PC ;
# la version de Windows ;
# le « Product Identifier » propre à l’exemplaire du logiciel Microsoft ;
# la marque, la version et la date du BIOS ;
# le Checksum MD5 du BIOS ;
# la langue d’affichage de Windows ;
# la langue de la version de Windows.

On est loin de l’espionnage pour en savoir plus sur nos habitudes, sur la légalité de nos autres logiciels ou sur l’état de nos communications périphériques. Faut pas charrier ! Microsoft a décidé de protéger sa propriété intellectuelle et de compliquer un peu la vie aux pirates. Point à la ligne. Il faut éviter la paranoïa et les procès d’intention (surtout si on écrit dans les médias), ce qu’oublient les passionnés « anti-Microsoft » dont l’attitude tout à fait bon ton se porte la taille basse par les temps qui courent.

De plus, il faut éviter de dire que les consommateurs vont réagir en boudant Microsoft et son « inquisition » pour s’intéresser davantage à Linux et au monde de l’Open Source (« il faut comprendre les gens ; ils n’ont pas les moyens de s’acheter Windows… »). Soyons sérieux ! Il ne faut pas confondre le commun des mortels, soit-il corpo ou privé, avec le vrai amateur d’informatique. Seul ce dernier, en raison de sa grande connaissance techno, pourra s’intéresser au logiciel dit « libre » et au giron linuxien.

Monsieur et Madame Tout-le-monde qui se sont acheté un PC/Windows avec lequel ils s’amusent ou travaillent sans jamais s’intéresser à l’informatique continueront avec ce PC envers et contre tous, PC qu’ils auront probablement acquis avec Windows déjà installé. Et si, un jour, ils finissent par se lasser de Microsoft et de sa ribambelle de misères, ils opteront pour un Mac bien avant une machine Linux. Un Mac, c’est facile et convivial.

Quant au fiston, celui qui est assez dégourdi pour se procurer une copie piratée de Windows et l’installer sur l’ordi de maman, il a su, en apprenant l’existence du WGA, qu’il pourrait le contourner en attendant, bien calmement, que quelqu’un, quelque part en publie le moyen sur Internet. Ce qui fut fait avant-hier. Ça vous étonne ?

Merci de m’avoir lu. Si vous avez des questions, assurez-vous d’une réponse de qualité en utilisant le FORUM dont l’adresse est http://forum.quebecmicro.com/ubbthreads.php.
Ti-radis
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Message par Ti-radis »

Ttès intéressant, merci, de toute façon moi j'essaie de n'avoir que du neuf et légal, car j'ai un exemple à donner à mes enfants, qui n'attendent qu'un faux-pas de moi pour avoir une justification pour aller sur KazAa...  :/

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